8 février 2007

Une romance américaine (1944) de King Vidor

Titre original : « An american romance »

Une romance américaineElle :
(pas vu)

Lui :
Une romance américaine pourrait n’être vu que comme un film de plus exaltant le système américain où un immigré arrivant sans le sou peut devenir un grand magnat industriel. Mais c’est un peu plus que cela. Comme il le dit dans son autobiographie, King Vidor avait trois thèmes qui le passionnaient : la guerre, le blé et l’acier. En ce début des années 40, cela lui semblait être le bon moment pour faire un grand film sur l’acier pour stigmatiser le savoir-faire américain. Et le film a effectivement valeur de documentaire car, à côté de l’histoire de cet immigrant, il nous expose tout le cycle de production de l’acier depuis l’extraction du minerai jusqu’aux usines automobiles et aéronautiques. La mise en scène de Vidor est précise et il a porté un soin tout particulier à la couleur, désirant l’utiliser comme expression à part entière. Malgré son sujet porteur, le film fut un échec ; peut-être est-ce dû à une interprétation manquant de flamboyance (les acteurs prévus à l’origine étaient Spencer Tracy et Ingrid Bergman) ou encore à ces coupes sauvages que la MGM pratiqua pour ramener le film de 150 à 120 minutes.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Brian Donlevy, Ann Richards
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5 février 2007

Ben-Hur (1959) de William Wyler

Ben HurElle :
Grand péplum classique aux décors et effets de foule impressionnants. 40 ans plus tard, on se laisse toujours captiver par l’histoire de BenHur, ce juif qui défend son peuple et sa famille contre l’envahisseur romain en Judée. La course de chars est éblouissante.
Note : 5 étoiles

Lui :
La superproduction hollywoodienne dans toute sa splendeur. On reste sans voix devant la somptuosité, la grandeur de certaines scènes. Malgré ses 3h20, le film se regarde sans problème d’une seule traite car le scénario est fertile en rebondissements et les lieux sont nombreux. La notoriété du film doit beaucoup à deux scènes à grand spectacle : la bataille navale et (bien entendu) la course de chars. Cette dernière nécessita 3 mois de tournage à elle seule. Le film dans son ensemble utilisa 100.000 figurants. Il est étonnant de voir comment un tel film de 1959 ne pâlit aucunement face à ses équivalents actuels, équivalents qui sont fort peu nombreux d’ailleurs et bourrés de trucages. L’une de ses forces est d’avoir une construction sans faille et un contenu fort qui ne se limite pas aux scènes spectaculaires.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Jack Hawkins, Haya Harareet, Stephen Boyd, Hugh Griffith, Martha Scott
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La version précédente de Ben-Hur date de 1925 « Ben-Hur, a tale of the Christ » de Fred Niblo avec Ramon Navarro. Ce fut aussi une très grosse production, l’une des plus importante du cinéma muet.

1 février 2007

Le docteur Jivago (1965) de David Lean

Titre original : Doctor Zhivago

Le docteur JivagoElle :
Grande fresque romantique pendant la révolution russe. Les destins du Docteur Jivago, de Lara et de sa femme sont jonchés de terribles épreuves telles la guerre entre rouges et blancs, le froid et la faim. Cet ode à l’amour qui triomphe de toutes les vilenies de la nature humaine est parfois par trop caricaturale mais le professionnalisme de David Lean fait que l’on se plonge dans cet univers avec effroi et délectation.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le docteur JivagoMalgré ses quelque 3 h 1/4, cette grande fresque épique parvient toujours à nous captiver même après 40 ans. Il n’y a pas d’acteurs de premier plan mais la mise en scène est opulente et le contexte historique fort, même s’il semble que Lean ait préféré mettre l’accent sur la trame sentimentale : Zhivago paraît plus à la quête d’un équilibre entre deux femmes, qu’en quête de vérité et de justice. Ce film n’en reste pas moins un grand spectacle (dans le bon sens du terme), bourré d’émotions et sentiments.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Omar Sharif, Julie Christie, Geraldine Chaplin, Rod Steiger, Alec Guinness
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1 février 2007

J’adore Huckabees (2004) de David O. Russell

Titre original : « I heart Huckabees »

J'adore Huckabees Elle :
(pas vu)

Lui :
Dustin Hoffman et Lily Tomlin ont pour profession d’être « détectives existentiels » ; ils vont s’occuper du cas d’un jeune militant écologiste troublé d’avoir rencontré la même personne par hasard trois fois… Cela donne une bonne idée du ton du film qui donne avec réussite dans le loufoque le plus total. Le rapprochement a été fait avec Woody Allen… Si effectivement le questionnement existentiel permanent du personnage principal fait penser à Woody Allen, la comparaison s’arrête tout de même là car le traitement est totalement différent : David Russell assemble un patchwork de scènes autour de cette quête permanente de réponses, déployant des théories vraiment fumeuses et multipliant les situations saugrenues. L’ensemble est très réussi car il parvient à trouver le ton juste, sans jamais aller trop loin, toujours à l’extrême limite du délire, jouant avec ou tournant en dérision beaucoup de lieux communs, trouvant des solutions assez détonantes (la thérapie du ballon est mémorable…) C’est incroyable qu’il n’y ait aucun temps mort, aucune baisse de régime dans la dérision. C’est cependant le genre de film auquel tout le monde n’accrochera pas ; personnellement j’aime beaucoup ce genre d’humour et je l’ai trouvé vraiment jubilatoire.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jason Schwartzman, Dustin Hoffman, Lily Tomlin, Jude Law, Mark Wahlberg, Isabelle Huppert, Naomi Watts
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31 janvier 2007

The Million Dollar Hotel (2000) de Wim Wenders

The million dollar hotelElle :
Très bonne surprise pour ce film où Wenders semble renouer avec l’un des thèmes de ses premiers films, les êtres paumés des grandes villes. Le choix de cet hôtel étrange peuplé de laissés pour compte et de désintégrés est très original. On reconnaît la patte de Wenders pour décrire façon Edward Hopper, ce bel univers étrange, ces trognes toutes plus loufoques les unes que les autres. Il réussit à nous les rendre attachants, drôles et finalement à les réhabiliter dans le tissu social.
Note : 4 étoiles

Lui :
Wim Wenders réussit là un film original, beau et attachant. L’histoire est plutôt inhabituelle et les acteurs sont étonnants, notamment Mel Gibson. Le côté esthétique du film, qui a rebuté certains, me semble très réussi et la musique est en parfaite osmose avec les images. Wenders a bien réussi à créer une atmosphère quasi irréelle, presqu’étrangère à ce monde.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jeremy Davies, Milla Jovovich, Mel Gibson
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30 janvier 2007

Le maître du jeu (2003) de Gary Fleder

Titre original : « Runaway jury »

Le maître du jeuElle :
(pas vu)

Lui :
Adapté d’un roman de John Grisham, ce film a pour pivot central un hypothétique procès de la veuve d’une victime d’un forcené contre un grand marchand d’armes. Ce n’est pas pour autant un film de prétoire car le propos est plus de nous montrer ce qui peut se tramer en coulisses d’un tel procès où trop d’intérêts sont en jeu. « Le maître du jeu » se présente donc comme un thriller, assez bien ficelé, qui fonctionne plutôt bien même si l’on peut regretter qu’il présente tout le maniérisme du genre (montage rapide, mouvements nerveux de caméra). Mais le film de Gary Fleder est un peu plus que cela car il attaque aussi de front la libre circulation des armes et surtout met au grand jour les limites du système du jury populaire dans le cas de procès trop importants : les scènes montrant le choix des jurés sont assez terrifiantes. Chacun des quatre acteurs principaux est dans son registre de prédilection et donc le jeu des acteurs est assez convaincant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: John Cusack, Gene Hackman, Dustin Hoffman, Rachel Weisz
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29 janvier 2007

Duel (TV, 1971) de Steven Spielberg

DuelElle :
(pas revu)
Lui :
Duel fait partie de ces films dont les images ont tant de force qu’elles restent gravées dans votre mémoire à tout jamais. En tournant ce film pour la télévision, le jeune Steven Spielberg réussit un coup de maître tant il montre de maestria à manier les images et les espaces. Duel Avec très peu de moyens, il parvient à faire monter graduellement la tension jusqu’à des niveaux rarement atteints, pas très loin de la tension générée par certains films d’Hitchcock par exemple ; ce qui est, au départ, un banal évènement routier devient un terrible combat de l’homme contre la machine et aussi une certaine vision d’une société américaine déshumanisée. L’idée de base, on la doit à Richard Matheson, formidable écrivain de science-fiction, qui a transformé une de ses nouvelles en un scénario dont l’efficacité est décuplée par le talent de Spielberg à créer des images fortes. 
Note : 5 étoiles

Acteurs: Dennis Weaver
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28 janvier 2007

La reine de Broadway (1944) de Charles Vidor

Titre original : « Cover girl »

La reine de Broadway Elle :
(pas vu)

Lui :
Deux ans avant de la propulser au sommet avec Gilda, Charles Vidor fit tourner Rita Hayworth dans cette comédie musicale, en tandem avec Gene Kelly. Tandem est sans doute un grand mot puisqu’ils ne font ensemble qu’un ou deux numéros musicaux. Il faut préciser qu’ils sont tous deux dans une phase similaire : déjà connus mais pas encore autant qu’ils ne le seront. Rita Hayworth deviendra un véritable symbole sexuel peu après (lors de ses tournées chez les G.I.) et ce n’est qu’en voyant ce Cover Girl que la MGM prendra la mesure du potentiel de Gene Kelly. Nous avons là donc deux acteurs à la veille de leur gloire. Le scénario n’est pas ici le point fort mais l’enchaînement des morceaux musicaux est fort bien réalisé. La reine de Broadway Le film repose beaucoup sur Rita Hayworth qui est resplendissante, dansant et chantant à merveille mais le clou du film est certainement la scène où Gene Kelly danse avec son double (sa conscience, en fait), une scène remarquablement bien faite, l’un des personnages étant légèrement transparent. Cette scène est vraiment unique en son genre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Gene Kelly, Phil Silvers, Otto Kruger
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27 janvier 2007

Au-delà de la gloire (1980) de Samuel Fuller

Titre original : The Big Red One

Au delà de la gloireElle :
Film de guerre psychologique. Pendant la 2ème guerre mondiale, les quatre rescapés d’une brigade américaine parcourent l’Europe pour accomplir leur mission. Ce qui compte ici, en dehors des exploits militaires, ce sont les relations psychologiques et humaines tissent entre eux et avec les autochtones et même leurs ennemis. Samuel Fuller cherche à montrer l’absurdité de la guerre, l’endurcissement des hommes et les ordres qu’ils accomplissent mécaniquement.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film nous narre le long et mouvementé parcours d’un sergent et de ses quatre hommes pendant la seconde guerre mondiale. Fuller a voulu nous raconter toute la guerre de 1942 à 45, ce qui engendre une certaine confusion. Je trouve aussi que l’on a un peu du mal à cerner les motivations de Samuel Fuller. Est-il fasciné par la guerre (ou plus exactement par les rapports qui s’instaurent entre les hommes en temps de guerre) ou désire t-il montrer les affres et les souffrances que la guerre engendre ? Je penche pour la première solution. Malgré certaines scènes qui semblent exagérées et donc uniquement destinées à faire des plans de cinéma, l’ensemble est bien ficelé. Il faut enfin savoir que ce film est souvent considéré comme quasiment autobiographique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lee Marvin, Mark Hamill, Robert Carradine
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27 janvier 2007

Ma sorcière bien aimée (2005) de Nora Ephron

Titre original : Bewitched

Ma sorcière bien aiméeElle :
(pas vu)

Lui :
En adaptant la célèbre série télévisée Ma sorcière bien aimée (1964-1972), le scénario de cette comédie adopte une ligne assez originale puisqu’il prend pour thème le tournage d’une adaptation télévisée de la série, un film dans le film en quelque sorte. Will Ferrell interprète un acteur épouvantablement égocentrique, il ne ménage pas ses efforts pour rendre son personnage assez détestable. Il en fait même un peu beaucoup, utilisant toute la panoplie de mimiques et autres yeux ronds dont il est capable… Le film aurait sans nul doute été plus anodin, voire dénué d’intérêt, sans la présence de Nicole Kidman qui prouve une fois de plus qu’elle peut tout interpréter. Elle illumine le film. L’ensemble est assez léger mais aussi très amusant et fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nicole Kidman, Will Ferrell, Shirley MacLaine, Michael Caine
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