Titre original : « Gentlemen prefer blondes »
Lui :
Quand Howard Hawks décide de tourner une comédie musicale en ce début des années 50, il a déjà abordé de nombreux genres différents et signé à chaque fois au moins un très grand film ; nul se sera donc étonné que son film soit considéré aujourd’hui comme l’un des plus marquants du genre. Il choisit de placer en son centre non pas un couple homme/femme, selon le schéma classique, mais deux femmes, Jane Russell et Marilyn Monroe. Son film réussit à la fois à devenir le mètre-étalon du glamour chargé d’érotisme et à fournir une réflexion sur nos rapports à la beauté et à l’argent. Howard Hawks fut souvent taxé de misogynie à propos de ce film, à tort car ce sont les hommes qui sont le plus raillés dans cette histoire (le seul « homme » qui tienne un raisonnement censé et sans arrière pensée est un gamin de 10 ans!) Les morceaux musicaux sont également parmi les meilleurs du genre musicalement parlant et, de plus, apporte un réel contenu (hélas généralement non sous-titré). L’humour est très présent dans les dialogues, un humour parfois totalement entremêlé dans une scène ayant une certaine portée (comme par exemple dans la scène finale d’explication avec le père). Le génie d’Howard Hawks est de parvenir à combiner tout cela en un seul film : sans sacrifier son contenu, « Gentlemen prefer blondes » est un vrai délice pour les yeux, le tandem Russell / Monroe dégageant un magnétisme indéniable ; ce fut d’ailleurs ce film qui propulsa Marilyn vers les sommets, l’actrice et le mythe. C’est aussi celui qui aura mis le mieux mis en valeur Jane Russell, tout en contraste face à Marilyn et ne souffrant aucunement de la comparaison.
Note :
Acteurs: Jane Russell, Marilyn Monroe, Charles Coburn, Elliott Reid
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Pour les chansons non sous-titrées, la version française pourrait combler cette lacune. En effet, les chansons y sont doublées, ce qui est le seul avantage de cette détestable pratique…
C’est le succès de « Niagara » où Marilyn Monroe crevait l’écran, qui décida la 20th Century Fox de lui confier le rôle initialement prévu pour la star N°1 des comédies musicales du studio, Betty Grable.
Il y avait aussi l’avantage d’une substantielle économie : le cachet de Marilyn était de 18.000 $ contre 150.000 $ pour Betty Grable. Le cachet de Jane Russell, qui était elle aussi une grande star, était également de 150.000 $.
Pour nous qui connaissons le parcours ultérieur de l’actrice, la différence de cachet laisse rêveur…