8 avril 2015

Mississippi (1935) de A. Edward Sutherland

MississippiUn jeune homme du Nord (Bing Crosby), fiancé à la fille d’une famille du Sud, refuse de se battre en duel avec l’un des anciens prétendants de sa fiancée. Il est chassé de la famille et s’engage comme chanteur sur le bateau du pittoresque Commodore Jackson (W.C. Fields)… Mississippi est la version musicale d’une pièce de Booth Tarkington, Magnolia, déjà portée par deux fois à l’écran par la Paramount. Le film était conçu pour plaire, en joignant à une star montante, Bing Crosby, une bonne dose d’humour avec l’inénarrable W.C. Fields. Ce dernier est hélas moins débridé qu’à son habitude, il semble relégué ici à jouer les faire-valoir, le meilleur étant certainement dans une amusante partie de poker aux multiples as où il fait preuve d’une belle dextérité. Mississippi pourra ravir les amateurs de Bing Crosby, qui déploie beaucoup de charme dans les chansons qu’il interprète, mais les autres pourront être aussi déçus que je le fus…
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Bing Crosby, W.C. Fields, Joan Bennett
Voir la fiche du film et la filmographie de A. Edward Sutherland sur le site IMDB.

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Mississippi
Bing Crosby, Joan Bennett et W.C. Fields dans Mississippi d’Edward Sutherland

Remarques :
* Précédentes adaptations de la pièce Magnolia :
Le Capitaine Blake (The Fighting Coward) de James Cruze (1924) avec Mary Astor
River of Romance de Richard Wallace (1929) avec Charles Rodgers et Mary Brian

* Fred Kohler interprétait déjà le Capitaine Blackie dans la version de 1929.

* Wesley Ruggles a réalisé certaines scènes lorsque Edward Sutherland était absent.

* L’une des amies écolières de Joan Bennett est jouée par la jeune Ann Sheridan qui a même une ou deux lignes de texte.

7 avril 2015

La Maison de la Radio (2013) de Nicolas Philibert

La Maison de la radioLa Maison de la radio n’est pas un documentaire classique. Il peut donc dérouter car il ne dresse pas un portrait de cette grande maison, ni n’en dévoile vraiment les coulisses, ni n’apporte d’éléments pour comprendre (par exemple) les crises qu’elle traverse comme c’est le cas au moment où ces lignes sont écrites. Nicolas Philibert, dont Etre et avoir est resté dans tous les esprits, nous propose ici un collage plus sonore que visuel, avec des fragments grappillés ici et là et dont la seule structure semble être de suivre le fil d’une journée. Dans la veine du cinéma direct, il s’est totalement immergé avec une caméra légère, ne pratique aucune intervention sur le milieu, le tout avec une totale absence de commentaires ou d’indications. Son approche du documentaire est ainsi très originale et personnelle, ce qui lui permet de relever le défi de faire des images sur un media purement sonore. Cette déambulation n’est pas dénuée d’humour et se regarde (et s’écoute) avec plaisir.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicolas Philibert sur le site IMDB.

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Nicolas Philibert
Nicolas Philibert et sa caméra –  La Maison de la Radio

4 avril 2015

La Cible humaine (1950) de Henry King

Titre original : « The Gunfighter »

La cible humaineJimmy Ringo est connu pour être le tireur le plus rapide de l’Ouest mais cette réputation lui pèse. Constamment défié par de jeunes cowboys à la recherche de notoriété, il aspire maintenant à une vie plus calme et se rend dans la petite ville où se trouve la femme qu’il a aimée. Mais, comme partout où il se rend, son arrivée est loin de passer inaperçue et les ennuis arrivent vite… Basé sur une histoire d’André de Toth, The Gunfighter est un western assez peu traditionnel. Il n’y a que peu d’action dans ce portrait de héro fatigué. Du mythe, il nous montre le revers de la médaille. Le film se déroule quasiment en temps réel, presqu’en huis clos, deux points qui le rapprochent de High Noon (Le train sifflera trois fois) que Fred Zimmerman tournera deux ans plus tard. Henry King a tourné The Gunfighter avec une certaine simplicité et même une économie de moyens, sans musique. Gregory Peck y est affublé d’une moustache qui a, semble t-il, beaucoup dérouté à l’époque. Elle n’est pas très heureuse, il est vrai, mais lui attribuer l’échec commercial du film est certainement excessif. Celui-ci est certainement dû au manque d’action. The Gunfighter méritait mieux car c’est un film intéressant par son approche originale d’un des plus grands mythes de l’Ouest, celui du roi de la gâchette. Il est également, avec High Noon précédemment cité, l’un des premiers westerns à donner une grande place à la psychologie de ses personnages.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gregory Peck, Helen Westcott, Millard Mitchell, Jean Parker, Karl Malden
Voir la fiche du film et la filmographie de Henry King sur le site IMDB.

The Gunfighter
Gregory Peck (et sa moustache) dans La Cible humaine d’Henry King

The Gunfighter
Gregory Peck, Karl Malden (à l’arrière plan) et Skip Homeier dans La Cible humaine d’Henry King

Remarques :
* Le film a été distribué sous plusieurs titres français : La cible humaine à sa sortie en France en 1952 puis L’Homme aux abois à sa ressortie en 1962. En Belgique, le titre fut L’Homme au revolver.

* Le personnage a bien existé, Johnny Ringo (1850-1882), un tueur hors-la-loi mort dans des conditions mystérieuses.

3 avril 2015

Livres nouvelles parutions (2 avril 2015)

Livres sur le cinéma – Les sorties de la semaine :

Cinéma, mode d'emploi :de l'argentique au numériqueTITRE : Cinéma, mode d’emploi
……… de l’argentique au numérique
DE Jean-Louis Comolli et Vincent Sorrel
EDITEUR : Verdier
SORTIE : 02 avril 2015
SUJET : Technique > Toutes les techniques
La numérisation du cinéma, de la prise de vues à la projection, menace de l’entraîner dans l’accélération générale du monde. Informations, spectacles, publicités, marchés, la pression monte…
(Lecture en cours… sera prochainement chroniqué ici).

Rêver les cinémas, demainTITRE : Rêver les cinémas, demain
………
DE Agnès Salson et Mikael Arnal
EDITEUR : Ateliers Henry Dougier
SORTIE : 02 avril 2015
SUJET : Economie
Guidés par une même passion, deux cinéphiles – Agnès Salson, étudiante en exploitation à La Fémis, et Mikael Arnal, réalisateur – se lancent pendant une année dans une aventure inédite : partir à la découverte d’une centaine de salles de cinéma indépendantes en France et rassembler sur une plateforme en ligne les initiatives innovantes qu’ils rencontrent sur la route…

De Scènes de vie à Scènes de ménagesTITRE : De Scènes de vie à Scènes de ménages
………
DE Gérard Hernandez
EDITEUR : Le Cherche Midi
SORTIE : 02 avril 2015
SUJET : Acteur > Gérard Hernandez
Même après soixante ans de carrière, de rencontres et d’amitiés avec les plus grands – de Jean Poiret à Bernard Giraudeau en passant par Jean Becker –, Gérard Hernandez n’est pas homme à raconter ses mémoires…

John Belushi : Folle et tragique vie d'un Blues BrotherTITRE : John Belushi
……… Folle et tragique vie d’un Blues Brother
DE Bob Woodward
EDITEUR : Capricci
SORTIE : 02 avril 2015
SUJET : Acteur > John Belushi
Enquête sur la vie de l’acteur comique, retrouvé mort d’une overdose au Château Marmont, à Los Angeles, en mars 1982. A partir de nombreux témoignages, son ascension fulgurante à Hollywood puis sa plongée dans l’enfer de la drogue sont retracées.

300 citations pour les amoureux de cinémaTITRE : 300 citations pour les amoureux de cinéma
………
DE Mélanie Carpentier et Alessandro Rizzo
EDITEUR : Dunod
SORTIE : 01 avril 2015
SUJET : Les Films > Répliques et dialogues
Cet ouvrage rassemble 300 citations sur le cinéma. Chacune d’elles émane d’un grand nom du cinéma, acteur ou réalisateur, qui a marqué son histoire…

2 avril 2015

Un pilote revient (1942) de Roberto Rossellini

Titre original : « Un pilota ritorna »

Un pilote revientUn jeune pilote italien effectue avec son escadrille des bombardements sur le Grèce. Lorsque son avion est abattu, il est fait prisonnier par les anglais et doit faire face à des conditions difficiles tout en gardant un fort désire d’évasion… Avant Rome, Ville ouverte, Roberto Rossellini a tourné trois longs métrages pendant la guerre, films qui ont souvent été classés comme des films de propagande. Il en effet difficile de qualifier autrement des films produits par Vittorio Mussolini, fils du Duce, qui a en outre fourni ici la base de l’histoire (rappelons que le fils du dictateur avait alors la main sur tout le cinéma italien). Dans cette optique, il est toutefois assez étonnant de voir que Un pilote revient n’est pas tant un film qui exalte l’esprit guerrier mais plutôt un film qui montre les conséquences de la guerre sous des aspects assez réalistes, même rebutants. Il met en relief les doutes et les souffrances. Le qualifier de film antimilitariste comme l’ont fait certains critiques est certainement aller un peu loin dans l’autre sens, cependant. Il faut sans doute y voir là quelques signes annonciateurs du néoréalisme mais rien de plus. La réalisation est assez classique. Rossellini n’était pas encore au stade de créer un nouveau style, il se définissait alors plus par rapport à ses maîtres (Eisenstein, Renoir, etc.)
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Massimo Girotti
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Un pilote revient de Roberto Rossellini
Massimo Girotti (à droite) dans Un pilote revient de Roberto Rossellini

Remarques :
* Vittorio Mussolini apparait au générique sous le nom de Tito Silvio Mursini
* Un pilote revient a été tourné très majoritairement avec des acteurs non professionnels, les soldats sont de vrais soldats, les pilotes sont des membres de l’aviation italienne, des prisonniers anglais ont été utilisés pour jouer des soldats anglais.

* Les trois premiers longs métrages de Rossellini réalisés sous le fascisme :
1. Le Navire blanc (La Nave bianca, 1941) consacré à la Marine
2. Un pilote revient (Un pilota ritorna, 1942) consacré à l’Aviation
3. L’Homme à la croix (L’Uomo dala croce, 1943) consacré à l’Armée de terre.