30 septembre 2010

Sommaire de septembre 2010

Juliette des espritsProvidenceRachel se marieLes marins de CronstadtAustraliaLovers and LollipopsL'enquête est closeQuatre nuits avec Anna

Juliette des esprits

(1965) de Federico Fellini

Providence

(1977) de Alain Resnais

Rachel se marie

(2008) de Jonathan Demme

Les marins de Cronstadt

(1936) de Efim Dzigan

Australia

(2008) de Baz Luhrmann

Lovers and Lollipops

(1956) de Morris Engel et Ruth Orkin

L’enquête est close

(1951) de Jacques Tourneur

Quatre nuits avec Anna

(2008) de Jerzy Skolimowski

Tokyo!Le récit du colonelThe lonely villaL'orgie romaineLe coeur et l'argentErreur tragiqueChériLa troisième génération

Tokyo!

(2008) de Michel Gondry, Leos Carax et Joon-ho Bong

Le récit du colonel

(1907) de Louis Feuillade

The lonely villa

(1909) de David W. Griffith

L’orgie romaine

(1911) de Louis Feuillade

Le coeur et l’argent

(1912) de Louis Feuillade

Erreur tragique

(1913) de Louis Feuillade

Chéri

(2009) de Stephen Frears

La troisième génération

(1979) de Rainer Fassbinder

Le retour de TopperL'honneurSparrowsDe la guerreFoxfireArsenalLe petit fruit de l'amourGabbo le ventriloque

Le retour de Topper

(1941) de Roy Del Ruth

L’honneur

(1926) de Amo Bek-Nazaryan

Sparrows

(1926) de William Beaudine

De la guerre

(2008) de Bertrand Bonello

Foxfire

(1987) de Jud Taylor

Arsenal

(1929) de Alexandre Dovjenko

Le petit fruit de l’amour

(1926) de Alexandre Dovjenko

Gabbo le ventriloque

(1929) de James Cruze

L'apprentiLe coeur nous trompe

L’apprenti

(2008) de Samuel Collardey

Le coeur nous trompe

(1921) de Cecil B. DeMille

Nombre de billets : 26

30 septembre 2010

Juliette des esprits (1965) de Federico Fellini

Titre original : « Giulietta degli spiriti »

Juliette des espritsLui :
Tourné après 8 ½, Juliette des esprits est en quelque sorte son pendant : après l’homme, c’est au tour de la femme. Guilietta découvre soudainement que son mari la trompe et va entreprendre un cheminement intérieur pour trouver un nouvel équilibre. Pour se libérer de son carcan, elle devra faire ressurgir les angoisses, les oppressions familiales qui l’ont marquée mais aussi ses rêves et aspirations. C’est l’occasion pour Fellini de créer à nouveau un spectacle bariolé et haut en couleur où il crée des tableaux avec moult personnages très typés. On pourra sans doute objecter qu’il s’agit plutôt du portrait intérieur d’une femme telle que le voit un homme. C’est le premier long métrage en couleurs du cinéaste et il utilise beaucoup le blanc et le rouge, et aussi le vert (ce sont les trois couleurs du drapeau italien…) Les costumes sont assez exubérants (avec une mention spéciale pour les chapeaux!) et la maison de poupée de Guilietta tranche joliment avec le délire visuel qu’offre la maison de sa voisine avec ses fêtes pseudo-païennes. Le rôle principal est tenu par la propre femme de Fellini qui adopte un jeu très terne, probablement à la demande du cinéaste. Juliette des esprits a plutôt été mal accueilli à sa sortie et il reste sans doute un peu sous-estimé. Tout au plus, peut-on l’accuser de quelques longueurs…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Giulietta Masina, Sandra Milo, Mario Pisu, Valentina Cortese, José Luis de Villalonga
Voir la fiche du film et la filmographie de Federico Fellini sur le site IMDB.

Voir les autres films de Federico Fellini chroniqués sur ce blog…

29 septembre 2010

Providence (1977) de Alain Resnais

ProvidenceLui :
En proie à l’insomnie et aux douleurs, un écrivain septuagénaire passe une mauvaise nuit tout en imaginant les scènes de son prochain roman. Peu à peu, il construit son histoire autour d’un procureur cynique et insensible, de sa femme qui aspire à une autre vie et d’un apathique doux rêveur. Providence est un film à plusieurs facettes : c’est en premier un film sur les mécanismes, parfois douloureux, de la création : cet écrivain puise dans ses proches pour créer des personnages en les transformant pour qu’ils deviennent tels qu’il les voit ; il place aussi ses propres terreurs, ses angoisses, sa propre culpabilité. C’est aussi un film sur l’imaginaire, un imaginaire qui n’est pas sans éviquer celui de Lovecraft (1). C’est un film sur l’autorité et le despotisme avec ce climat de guerre et de junte militaire directement issu des angoisses mêlés de souvenirs de l’écrivain. C’est un film sur la mort, omniprésente par la menace de son imminence. C’est un film sur la personnalité, celle qui est visible et celle qui est enfouie. Le retour à la réalité à la fin du film avec son déjeuner en plein air est à la fois éclairant et même amusant, car il nous donne les clés de son imaginaire de la nuit. Providence est ainsi un film très riche, qui peut dérouter, certes, mais qui s’inscrit indéniablement parmi les plus grands films d’auteur du cinéma français.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Dirk Bogarde, Ellen Burstyn, John Gielgud, David Warner, Elaine Stritch
Voir la fiche du film et la filmographie de Alain Resnais sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alain Resnais chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Alain Resnais

(1) Alain Resnais a très probablement nommé la maison de l’écrivain Providence en hommage à H.P. Lovecraft. Lovecraft a en effet vécu toute sa vie dans la ville de Providence (Rhode Island) aux Etats Unis.

27 septembre 2010

Rachel se marie (2008) de Jonathan Demme

Titre original : « Rachel getting married »

Rachel se marieLui :
Kym sort d’une cure de désintoxication pour assister au mariage de sa sœur. Fragile et en quête de pardon, elle va faire ressurgir des tensions et des conflits enfouis tout en tentant de trouver un nouvel équilibre. Certes, Rachel se marrie comporte quelques scènes assez fortes mais elles sont totalement noyées. Jonathan Demme a voulu donner à son film un air de « film de famille » et pour cela il a tourné en vidéo avec tremblements et cadrages approximatifs inclus. Nous avons droit au déroulement complet du mariage avec préparatifs, un concours de rangement de lave-vaisselle (si!), tous les discours et l’inévitable guinche de fin de soirée. De cet océan de scènes aussi interminables qu’inintéressantes émergent quelques moments intenses, tous à mettre à l’actif d’Anne Hathaway qui met beaucoup de sensibilité dans son jeu.
Note : 1 étoile

Acteurs: Anne Hathaway, Rosemarie DeWitt, Bill Irwin, Mather Zickel
Voir la fiche du film et la filmographie de Jonathan Demme sur le site IMDB.

Remarques :
L’histoire originale a été écrite par Jenny Lumet, la fille de Sidney Lumet. Une grande partie est improvisé, toutefois.

26 septembre 2010

Les marins de Cronstadt (1936) de Efim Dzigan

Titre original : « My iz Kronshtadta »
Autre orthographe (DVD) : « Les marins de Kronstadt »

Les marins de KronstadtLui :
Réalisé pour célébrer le 20e anniversaire de l’Armée Rouge, Les Marins de Cronstadt prend pour thème principal un évènement important de la guerre civile : en octobre 1919, les marins de Cronstadt partent défendre la ville de Petrograd (ex-Saint-Pétersbourg) menacée par l’Armée Blanche soutenue par les occidentaux. Outil de propagande, le film exalte le dévouement au parti et l’obéissance et le sacrifice. Il ne fait, bien entendu, nulle mention du fait que ces mêmes marins se soulèveront contre le nouveau régime soviétique deux ans plus tard en tentant d’instaurer une méthode de gouvernement plus collective. Il souligne en revanche la différence dans ses rangs entre les communistes, présentés comme les plus fiables et les plus déterminés, et les sans-parti, plus imprévisibles. Il met aussi en avant le caractère collectif de certaines prises de décision. Sur le plan cinématographique, le film est très réussi. Il fait la part belle aux batailles et la réalisation du biélorusse Efim Dzigan est particulièrement soignée, avec une tension qui ne se relâche à aucun moment. Certaines scènes sont très belles, telle la scène du bivouac sur les marches d’une très grande demeure, ou très fortes comme la scène où, capturés par l’Armée Blanche, les soldats communistes sont jetés du haut d’une falaise. C’est cette force, toujours intacte 75 ans plus tard, qui rend le film vraiment remarquable.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vasili Zajchikov, Georgi Bushuyev, Oleg Zhakov, Raisa Yesipova
Voir la fiche du film et la filmographie de Efim Dzigan sur le site IMDB.

25 septembre 2010

Australia (2008) de Baz Luhrmann

AustraliaLui :
Une aristocrate anglaise part en Australie pour vendre sa propriété qu’elle trouve au bord de la ruine. Avec l’aide d’un cow-boy au cœur noble et d’un enfant aborigène, elle va la remettre sur pied. Australia est de toute évidence un film ambitieux, rien que son titre le montre. Baz Luhrmann a voulu traiter divers aspects de l’histoire et des caractères de son pays tout en créant un grand spectacle. Le film a beau être bardé de bonnes intentions (1), il devient rapidement ennuyeux par manque d’originalité et de scénario. Les personnages sont très typés, l’ensemble est très hollywoodien. Nicole Kidman est ici dans l’un de ses rôles décoratifs : seule sa plastique est utilisée (fort bien d’ailleurs…), et aussi sa présence certes, mais ses talents d’actrice sont très largement sous-employés.
Note : 1 étoile

Acteurs: Nicole Kidman, Hugh Jackman, David Wenham, Brandon Walters
Voir la fiche du film et la filmographie de Baz Luhrmann sur le site IMDB.

Voir les autres films de Baz Luhrmann chroniqués sur ce blog…

(1) Pour bien comprendre la réalité des « générations volées » (enfants métis aborigènes enlevés à leur famille pour être enfermés et éduqués à l’occidentale), il est préférable de regarder le film de Phillip Noyce Le chemin de la Liberté (Rabbit-proof fence).

Homonyme :
Australia de Jean-Jacques Adrien (1989) avec Fanny Ardant et Jeremy Irons.

24 septembre 2010

Lovers and Lollipops (1956) de Morris Engel et Ruth Orkin

Lovers and LollipopsLui :
Une jeune veuve qui vit à New-York avec sa fille de 7 ans retrouve pendant un été un ami de longue date. Une relation se développe entre eux sous les yeux de la fillette…
Lovers et Lollipops (1) est le second film de Morris Engel et Ruth Orkin, trois ans après Le Petit Fugitif, film précurseur de la Nouvelle Vague par sa nouvelle façon de filmer dans un environnement naturel. Lovers and Lollipops contient ainsi de nombreux passages tournés en extérieur à New York même avec une petite caméra 35mm. Le film a une atmosphère très authentique, proche de la vie réelle. Le film oscille entre le regard des deux adultes sur l’enfant et le regard que l’enfant porte sur leur relation naissante. Cette différence entre le monde des adultes et le monde de l’enfance est toutefois moins puissante que dans Le Petit Fugitif et le personnage de la fillette n’a pas la force du petit Joey. Le film a eu moins d’impact que son prédécesseur mais il reste l’un des précurseurs du cinéma indépendant américain.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Lori March, Gerald S. O’Loughlin, Cathy Dunn
Voir la fiche du film et la filmographie de Morris Engel et Ruth Orkin sur le site IMDB.

Voir les autres films de Morris Engel chroniqués sur ce blog…

(1) Les « lollipops » sont des sucettes (celles que la fillette plante dans le sable)…

23 septembre 2010

L’enquête est close (1951) de Jacques Tourneur

Titre original : « Circle of Danger »

L'enquête est closeLui :
Un américain arrive en Angleterre pour tenter de connaître les circonstances exactes de la mort de son frère pendant la guerre. Il était membre des commandos spéciaux et ne semble pas avoir été tué par l’ennemi. Production anglaise, L’enquête est close se déroule en partie à Londres et en partie en Ecosse. Le film se présente comme un film noir avec une atmosphère à la Hitchcock période anglaise. L'enquête est close L’enquête en question n’apporte pas franchement de rebondissements si ce n’est dans la dernière demi heure qui est bien construite. Une petite intrigue amoureuse est ajoutée à l’ensemble, pas toujours parfaitement intégrée. Le film garde un certain charme, celui des productions anglaises de l’après-guerre. Bonne prestation de RayMilland qui est, rappelons-le, originaire du Pays de Galles.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ray Milland, Patricia Roc, Marius Goring, Hugh Sinclair, Naunton Wayne
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Tourneur sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jacques Tourneur chroniqués sur ce blog…

22 septembre 2010

Quatre nuits avec Anna (2008) de Jerzy Skolimowski

Titre original : « Cztery noce z Anna »

Quatre nuits avec AnnaLui :
Après 17 ans d’interruption, le réalisateur polonais Jerzy Skolimowski revient avec un film qu’il tourne dans son pays natal. Dans une petite bourgade rurale de Pologne, un homme qui vit seul avec sa grand-mère est fasciné par sa voisine… Dès le début du film, Skolimowski cultive l’ambiguïté, nous intrigue, nous entraîne sur des fausses pistes (1). Il crée une atmosphère étrange, où l’on ne se sent pas bien à l’aise, mais peu à peu nous commençons à comprendre le comportement de son personnage principal. Le réalisateur a fait lui-même le rapprochement entre son personnage et l’âne d’Au Hasard Balthazar de Bresson, c’est-à-dire un être mêlant simplicité d’esprit et une grande innocence. Quatre Nuits avec Anna n’est pas vraiment un film sombre, c’est le portrait d’un être solitaire qui subit le monde qui l’entoure sans pouvoir y prendre part.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Artur Steranko, Kinga Preis
Voir la fiche du film et la filmographie de Jerzy Skolimowski sur le site IMDB.

(1) Une fois de plus, il est important de ne pas lire auparavant certaines critiques de films (ou pire encore, les synopsis de films) qui ne peuvent s’empêcher de tout dévoiler.

21 septembre 2010

Tokyo! (2008) de Michel Gondry, Leos Carax et Joon-ho Bong

Tokyo!Lui :
De ces trois courts-métrages sur la mégapole de Tokyo, c’est sans aucun doute celui de Leos Carax qui est la plus marquant : un laideron humain qui semble avoir jailli des entrailles de la terre sème la panique et la mort dans les rues de Tokyo en courant comme un dératé. Les médias le surnomment « la créature des égouts ». Leos Carax crée un personnage assez étonnant, sorte de croisement entre Nosferatu et Quasimodo, au langage et au comportement incompréhensif, un être totalement déplacé. Avant cela, Michel Gondry met en scène un jeune couple qui tente de s’installer à Tokyo. Le thème est celui de la difficulté de s’insérer, l’histoire se recentrant essentiellement sur la jeune femme qui opère une métamorphose inattendue, d’abord fantastique mais qui devient poétique. Le dernier court-métrage, celui du coréen Bong Joon-ho, aborde le même sujet sous angle totalement différent : un « hikikomori », c’est-à-dire un jeune qui vit cloîtré chez lui avec le minimum de contact avec l’extérieur, va voir sa vie chamboulée lorsqu’une jeune livreuse de pizza s’évanouit à sa porte lors d’un tremblement de terre. Cette fable traite de façon amusante de l’incommunicabilité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ayako Fujitani, Ryo Kase, Denis Lavant, Jean-François Balmer, Teruyuki Kagawa, Yû Aoi
Voir la fiche du film sur le site IMDB.
Voir les autres films de Michel Gondry chroniqués sur ce blog…

Les trois courts-métrages qui composent Tokyo! :
Interior Design de Michel Gondry
Merde de Leos Carax
Shaking Tokyo de Bong Joon-ho