6 janvier 2009

Swing vote (2008) de Joshua Michael Stern

Swing voteElle :
(pas vu)

Lui :
L’élection présidentielle laissant les deux candidats avec une égalité parfaite, le sort du pays est entre les mains d’un habitant du fin fond de l’Amérique dont le vote a été annulé : lui seul aura le droit de voter à nouveau dans 10 jours. Il devient le Swing Vote, c’est-à-dire celui qui va faire basculer l’élection d’un côté ou l’autre. Bien entendu, il ne faut pas s’arrêter sur le côté plausible ou non de cette situation extrême. Après tout, ce n’est qu’une fable qui doit vouloir nous démontrer quelque chose. Mais on se demande bien quoi… Les personnages sont extrêmement typés, à la limite de la caricature : le Swing Vote est un américain pas très futé, qui n’a aucune conscience politique ; il vit seul dans un mobile home avec sa fille de 10 ans qui, elle, a plus de maturité de raisonnement qu’un adulte. Le but du film n’est certainement pas d’encourager les gens à voter car il nous montre des politiciens prêts à dire le contraire de leurs convictions pour gagner. Ce n’est pas non plus de dénoncer le cirque médiatique qui entoure la politique, car il reste modéré sur le sujet. Non, le but des studios Disney n’était sans doute que de faire un divertissement avec un fond vaguement humaniste (comme en témoigne le discours final) mais sur ce plan, il n’est guère convaincant, manquant nettement de ressort. D’autre part, si l’interprétation de Kevin Costner est irréprochable, la qualité technique est épouvantable : le point ne semble pas toujours fait correctement, le son est inégal, l’éclairage inconsistant. Swing Vote n’est pas sorti en salles en France.
Note : 2 eacute;toiles

Acteurs: Kevin Costner, Madeline Carroll, Paula Patton,  Dennis Hopper
Voir la fiche du film et la filmographie de Joshua Michael Stern sur le site imdb.com.

5 janvier 2009

L’éclipse (1962) de Michelangelo Antonioni

Titre original : « L’eclisse »

L’EclipseElle :
Dans le troisième volet de sa trilogie, Antonioni met davantage en avant la forme pour exprimer le fond de son sujet. L’éclipse est une pure beauté visuelle avec ses plans fixes dans lesquels entrent ses personnages en mouvement, ses constructions savantes de lignes, de formes et de masses, ses symboles d’enfermement et d’agression explicités par les grilles, l’entrelacement des branches, les piques, le vide de ses grands espaces déserts ou le plein d’autres endroits de folie comme la Bourse, l’attente, le silence interrompu par le bruit d’une eau vivante, la musique intrigante. Toute cette richesse visuelle et symbolique concourt à faire émerger le mal-être d’une jeune femme perdue suite à la rupture avec un amant plus âgé qu’elle. Elle ne sait plus aimer ni comment vivre la vie. On la suit dans son errance à travers la ville, essayant d’aimer à nouveau un jeune agent boursier ou observant l’aliénation des gens appâtés par l’argent. Antonioni se place en observateur d’un monde en dérèglement et en manque de communication.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’éclipse forme avec L’avventura (L’aventure, 1960) et La notte (La nuit, 1961) un triptyque où Antonioni explore l’itinéraire sentimental du couple. L’éclipse débute par une séparation silencieuse (une séparation où le silence occupe tout l’espace) qui va laisser Vittoria (Monica Vitti) désemparée. Il s’en suit une sorte d’errance sentimentale. L’éclipse ne repose pas sur une construction basée sur le récit, il est plutôt composé de tableaux qui semblent se répondre les uns les autres ou s’opposer. Antonioni filme une Rome aux constructions modernes et géométriques, qui paraît déshumanisée, où le temps semble s’étirer interminablement. La Rome historique et pittoresque est vue soit de très loin, soit par le biais de sa composante la plus incongrue, la Bourse sur laquelle il porte un regard quasi documentaire, visiblement interrogatif « est-ce un marché ou un ring de boxe ? ». Fortement marqué par la difficulté de communiquer, le propos est aussi assez sombre avec une liaison et une recherche d’amour qui semblent toutes deux vouées à l’échec et une fin littéralement apocalyptique. Film à l’esthétisme parfaitement maîtrisé et que l’on peut analyser longuement, L’éclipse s’inscrit avec les deux autres volets de la trilogie parmi les plus grands films d’Antonioni.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Monica Vitti, Alain Delon, Francisco Rabal, Louis Seigner, Lilla Brignone
Voir la fiche du film et la filmographie de Michelangelo Antonioni sur le site IMDB.

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4 janvier 2009

Quand une femme monte l’escalier (1960) de Mikio Naruse

Titre original : « Onna ga kaidan wo agaru toki »

Quand une femme monte l’escalierElle :
Naruse explore sans se lasser et toujours avec autant d’émotion et de subtilité le thème des femmes japonaises victimes de la lâcheté des hommes et de l’organisation très patriarcale de la société japonaise à l’aube des années 60. Avec Quand une femme monte l’escalier, il nous introduit cette fois dans l’univers intimiste des hôtesses de bar qui déployent leurs charmes pour détendre les hommes d’affaires stressés. Il reprend l’actrice au teint de porcelaine Hideko Takamine pour interpréter cette jeune femme perdue entre son désir d’épouser un homme riche qu’elle n’aime pas ou acheter un bar avec l’aide financière de ses clients avec des contreparties à la clé. Un beau film émouvant et superbement mis en scène.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’escalier dont il est question dans le titre est celui de ces bars à hôtesses souvent situés au premier étage du centre de Tokyo en ces années 50. Keiko est l’une de ces hôtesses et quand elle monte l’escalier, elle sait qu’elle doit opérer une transformation en elle. Le cinéaste japonais Mikio Naruse montre une fois de plus tout son talent pour nous faire toucher du doigt la condition des femmes dans cette société japonaise de l’après-guerre en prenant pour sujet une femme dont le métier est de divertir les hommes. En apparence, ces hôtesses sont belles, assez libres et gagnent bien leur vie mais en réalité, elles n’ont que peu de choix possibles pour orienter leur futur. Une fois de plus, l’actrice Hideko Takamine parvient à allier puissance et délicatesse dans son jeu, avec une douceur qui convient si bien à la façon de filmer de Naruse. Quand une femme monte l’escalier n’est pas plus tendre avec les hommes que les autres films du cinéaste, bien au contraire : ils sont invariablement lâches, égoïstes et menteurs. Un très beau film qui, sous la fausse légèreté de son sujet, cache le portrait d’une société.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Hideko Takamine, Masayuki Mori, Reiko Dan, Tatsuya Nakadai, Ganjiro Nakamura
Voir la fiche du film et la filmographie de Mikio Naruse sur le site IMDB.

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3 janvier 2009

U (2006) de Serge Elissalde

UElle :
(pas vu)

Lui :
Mona est une princesse filiforme qui vit dans un château avec deux êtres sinistres et repoussants ; elle a heureusement pour amie une petite licorne appelée U qui est apparue un jour pour la réconforter. Dans la forêt voisine, survient une troupe de Wéwés, êtres pacifiques et musiciens. Tel est l’univers de ce film d’animation issu de la collaboration du cinéaste Serge Elissalde avec l’auteur de livres pour enfants Grégoire Solotareff, un film franchement étonnant car il parvient à combiner beaucoup de choses en un ensemble parfait : un beau dessin simple pour lequel l’inspiration a parfois été cherchée chez des peintres comme Gauguin, un scénario tout aussi simple mais d’une profondeur certaine, qui peut plaire aussi bien à un enfant de 5 ans qu’à un adulte, U le tout saupoudré d’un humour omniprésent, fin et sensible, qui laisse le spectateur avec le sourire aux lèvres pendant les quelque 80 minutes du film. Et il y a la musique acoustique de Sanseverino, une musique qui joue un rôle très important et qui se fond totalement dans l’histoire. U est une belle réussite d’une grande fraîcheur et, soit dit en passant, une alternative réjouissante aux films d’animation américains, maintenant beaucoup trop formatés. Pour enfants de 5 à 105 ans…
Note : 5 étoiles

Acteurs: (voix) Isild Le Besco, Bernadette Lafont, Vahina Giocante
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2 janvier 2009

Nos retrouvailles (2007) de David Oelhoffen

Nos retrouvaillesElle :
Il y a de bonnes choses dans ce premier film, notamment du côté psychologique avec la mise en scène de ces retrouvailles si particulières entre un père à la dérive et son fils introverti. Le côté polar est moins bien ficelé. La première partie du film est intéressante et touchante ; l’interprétation de Jacques Gamblin et de Nicolas Giraud est particulièrement solide. David Oelhoffen a le sens de la composition, des cadrages serrés sur les visages, des ambiances et éclairages de nuit. C’est beau à regarder ; presque une leçon de photo. Le film est cependant bien moins abouti sur le plan du scénario avec cette histoire d’entrepôt à braquer qui n’en finit pas.
Note : 3 étoiles

Lui :
Pour son premier long métrage, David Oelhoffen met en scène un drame social sur les relations entre un père, englué dans de mauvais plans, et son fils réservé qui veut lui prouver qu’il a une certaine audace. Nos retrouvailles se trouve un peu entre deux chaises. Si la partie psychologique est bien réussie, avec ces deux portraits psychologiques parfaitement mis en valeur par une caméra très proche des personnages et de très beaux éclairages, la partie policière est franchement inintéressante, ne serait-ce que parce que son issue ne fait pas de doute. Elle apparaît trop mise au premier plan alors qu’elle ne devrait probablement n’être qu’une toile de fond. Nos retrouvailles mérite toutefois d’être remarqué pour sa forme, assez maîtrisée.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jacques Gamblin, Nicolas Giraud, Gérald Laroche, Jacques Spiesser
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1 janvier 2009

Piège de cristal (1988) de John McTiernan

Titre original : « Die Hard »

Piège de cristalElle :
(n’a pas souhaité le revoir)

Lui :
Lors d’une vaste prise d’otages dans un immeuble de Los Angeles, un policier présent par hasard affronte seul un gang de malfaiteurs. Piège de Cristal joue donc sur le thème du grain de sable qui vient gripper la mécanique. Le lieu, un vaste immeuble quasiment vide, permet aux scénaristes de mettre en place un jeu du chat et de la souris assez sophistiqué doublé d’un aspect David contre Goliath puisque notre héros part quasiment nu face à un commando de spécialistes parfaitement entraînés et préparés. Gros succès populaire, Piège de Cristal a propulsé Bruce Willis sur le devant de la scène avec ce personnage alliant une inébranlable détermination à un humour désabusé. Il faut saluer aussi la belle prestation d’Alan Rickman en malfaiteur froid et impitoyable. Les films d’action modernes n’ont pas souvent la qualité de Piège de Cristal, donc ne boudons pas notre plaisir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bruce Willis, Bonnie Bedelia,  Alan Rickman, William Atherton
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1 janvier 2009

58 minutes pour vivre (1990) de Renny Harlin

Titre original : « Die Hard 2 »

58 minutes pour vivreElle :
(pas vu)

Lui :
Un commando prend le contrôle d’un important aéroport civil afin de libérer un magnat de la drogue qui vient d’être extradé. L’agent John McClane, par hasard sur place, va chercher à faire capoter cette opération parfaitement préparée. S’inscrivant dans la continuation de Piège de Cristal, 58 minutes pour vivre en reprend les grands principes, notamment le jeu de cache-cache dans une unité de lieu. L’ensemble est cette fois moins réussi, le rôle du méchant étant beaucoup moins fort que dans le premier épisode. Le film est juste un assez bon divertissement.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Bruce Willis, Bonnie Bedelia, William Atherton, William Sadler
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1 janvier 2009

Une journée en enfer (1995) de John McTiernan

Titre original : « Die Hard: with a vengeance »

Une journée en enferElle :
(pas vu)

Lui :
Dans ce troisième volet de la série des Die Hard, l’agent John McClane se retrouve face à un commando passablement préparé et efficace en plein New York. Une journée en Enfer est bien mieux réussi que l’épisode précédent car nous retrouvons avec plaisir un jeu du chat et de la souris très développé avec un adversaire particulièrement intelligent et diabolique, personnifié par un Jeremy Irons dur et implacable. Le film a même un petit côté jeu d’aventures avec un jeu de pistes dans les rues de New York agrémenté de petites épreuves de logique… Le rythme est globalement plus rapide. Le scénario ménage bien les effets de surprise. Une journée en enfer est un bon divertissement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bruce Willis, Jeremy Irons, Samuel L. Jackson, Graham Greene
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