5 janvier 2009

L’éclipse (1962) de Michelangelo Antonioni

Titre original : « L’eclisse »

L’EclipseElle :
Dans le troisième volet de sa trilogie, Antonioni met davantage en avant la forme pour exprimer le fond de son sujet. L’éclipse est une pure beauté visuelle avec ses plans fixes dans lesquels entrent ses personnages en mouvement, ses constructions savantes de lignes, de formes et de masses, ses symboles d’enfermement et d’agression explicités par les grilles, l’entrelacement des branches, les piques, le vide de ses grands espaces déserts ou le plein d’autres endroits de folie comme la Bourse, l’attente, le silence interrompu par le bruit d’une eau vivante, la musique intrigante. Toute cette richesse visuelle et symbolique concourt à faire émerger le mal-être d’une jeune femme perdue suite à la rupture avec un amant plus âgé qu’elle. Elle ne sait plus aimer ni comment vivre la vie. On la suit dans son errance à travers la ville, essayant d’aimer à nouveau un jeune agent boursier ou observant l’aliénation des gens appâtés par l’argent. Antonioni se place en observateur d’un monde en dérèglement et en manque de communication.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’éclipse forme avec L’avventura (L’aventure, 1960) et La notte (La nuit, 1961) un triptyque où Antonioni explore l’itinéraire sentimental du couple. L’éclipse débute par une séparation silencieuse (une séparation où le silence occupe tout l’espace) qui va laisser Vittoria (Monica Vitti) désemparée. Il s’en suit une sorte d’errance sentimentale. L’éclipse ne repose pas sur une construction basée sur le récit, il est plutôt composé de tableaux qui semblent se répondre les uns les autres ou s’opposer. Antonioni filme une Rome aux constructions modernes et géométriques, qui paraît déshumanisée, où le temps semble s’étirer interminablement. La Rome historique et pittoresque est vue soit de très loin, soit par le biais de sa composante la plus incongrue, la Bourse sur laquelle il porte un regard quasi documentaire, visiblement interrogatif « est-ce un marché ou un ring de boxe ? ». Fortement marqué par la difficulté de communiquer, le propos est aussi assez sombre avec une liaison et une recherche d’amour qui semblent toutes deux vouées à l’échec et une fin littéralement apocalyptique. Film à l’esthétisme parfaitement maîtrisé et que l’on peut analyser longuement, L’éclipse s’inscrit avec les deux autres volets de la trilogie parmi les plus grands films d’Antonioni.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Monica Vitti, Alain Delon, Francisco Rabal, Louis Seigner, Lilla Brignone
Voir la fiche du film et la filmographie de Michelangelo Antonioni sur le site IMDB.

Voir les autres films de Michelangelo Antonioni chroniqués sur ce blog…

2 réflexions sur « L’éclipse (1962) de Michelangelo Antonioni »

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