22 septembre 2008

Toi, le venin (1958) de Robert Hossein

Toi le veninElle :
(pas vu)

Lui :
En pleine nuit, un homme se laisse séduire par une jeune femme blonde mystérieuse qui tente ensuite de l’écraser. Il retrouve la voiture dans une maison où habite deux sœurs, blondes toutes deux. Robert Hossein eut l’excellente idée de faire jouer ces deux sœurs par deux actrices qui sont elle-même sœurs : Marina Vlady et Odile Versois. Elles ne sont pas jumelles mais elles se ressemblent beaucoup. De plus, il faut rappeler que Robert Hossein venait d’épouser la très jeune Marina Vlady deux ans auparavant… Donc, fort logiquement, le film est un écrin pour ces deux jeunes femmes et les met superbement en valeur. Mais, Toi le Venin est bien plus que cela : le climat créé est empreint de mystère et nous place dans un état de questionnement permanent ; il est bien difficile de se faire une idée. C’est d’autant plus remarquable que le scénario comporte quelques points peu crédibles mais on est totalement gagné par le climat étrange et presque hypnotique. Toi le Venin nous tient en haleine jusqu’à la toute fin. Un film remarquable, hélas bien trop méconnu.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marina Vlady, Odile Versois, Robert Hossein
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21 septembre 2008

L’histoire d’une femme (1963) de Mikio Naruse

Titre original : « Onna no rekishi »

L’Histoire d'une FemmeElle :
Aussi talentueux que Ozu, Mikio Naruse est un cinéaste japonais à découvrir de toute urgence. Sa superbe mise en scène vibre d’intensité et son riche scénario qui passe du flash back au temps de la seconde guerre mondiale à la réalité des années 60 est très bien construit. On assiste à des scènes du quotidien au temps des bombes d’une grande émotion et authenticité. Naruse porte un regard juste et novateur sur la société japonaise d’après guerre, les relations familiales et la place peu enviable des femmes qui subissent les errements des hommes. Le personnage principal de cette saga familiale dramatique est terriblement attachant. Elle est fragile, timide et d’une grande beauté. Son destin est si lié aux hommes qui accompagnent sa vie (père, mari, enfant, petit fils) qu’elle se sacrifie totalement pour leur bien être et se renie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Mikio Naruse nous montre l’histoire d’une femme, une histoire particulièrement représentative de l’effacement total des femmes japonaises en ce milieu du XXe siècle. Aux codes de la société japonaise viennent s’ajouter les tragédies et difficultés de la guerre. Que l’énoncé de ce sujet n’induise pas en erreur : L’Histoire d’une Femme n’a rien d’un film austère. Naruse filme cette histoire avec beaucoup de délicatesse et un montage assez enlevé. Il y a une grande douceur dans ses images qui traduit une indéniable tendresse de Naruse pour son sujet. Hideko Takamine est particulièrement touchante dans son interprétation. L’Histoire d’une Femme est un très beau film, assez injustement considéré comme mineur dans la filmographie de Naruse (mais il faut reconnaître que bien peu de gens hors du Japon ont une vision d’ensemble sur l’œuvre de Mikio Naruse que l’on découvre bien tardivement).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Hideko Takamine, Akira Takarada, Tsutomu Yamazaki, Yuriko Hoshi
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20 septembre 2008

La bande du Drugstore (2002) de François Armanet

La bande du DrugstoreElle :
(Abandon rapide)
Note : 0 étoiles

Lui :
François Armanet adapte lui-même son livre au grand écran La bande du Drugstore. Il s’inspire de son propre vécu pour décrire une jeunesse aisée à la fin des années 60, des petits minets dont la préoccupation principale est de frimer et de draguer les filles. Il ne porte pas de regard particulier et donc assez rapidement, on s’ennuie autant que les protagonistes… La reconstitution de l’univers des années 60 n’est pas franchement réussie et sonne un peu faux, même la musique (Kinks, Animals, etc…) ne semble étonnamment pas à sa place. La Bande du Drugstore met toutefois bien en valeur Mathieu Simonet, le photogénique fils de Francis Perrin. Un film pas déplaisant mais pas vraiment intéressant non plus.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Mathieu Simonet, Cécile Cassel, Aurélien Wiik, Alice Taglioni
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19 septembre 2008

Kekexili, la Patrouille Sauvage (2004) de Lu Chuan

Titre original : Kekexili

Kekexili La Patrouille sauvageElle :
Ce film à message écologique basé sur une histoire vraie offre à l’œil des paysages sauvages et grandioses de toute beauté. Sur un haut plateau tibétain enneigé, une poursuite impitoyable s’ensuit entre des braconniers et des volontaires qui veulent sauver du massacre l’antilope tibétaine. C’est beau, intense, bien filmé mais une certaine lassitude et confusion au niveau du scénario finissent par s’insinuer.
Note : 2 étoiles

Lui :
Dans les hauts plateaux du Kekexili en Chine, une patrouille sauvage tente d’empêcher le massacre des dernières antilopes du Tibet par des braconniers. Le film de Lu Chuan nous montre les conditions périlleuses dans lesquelles cette patrouille pseudo-officielle poursuit une bande de braconniers insaisissable. Le réalisateur ne porte aucun regard moralisateur, son film prend même parfois un aspect documentaire. La réalisation est à l’image de ses personnages : rude et taillée à la serpe. Le montage a de plus tendance à embrouiller quelque peu le propos : il est parfois difficile d’identifier les personnages. Les paysages sont superbes.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Duobuji, Lei Zhang
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18 septembre 2008

Satyricon (1969) de Federico Fellini

Titre original : « Fellini – Satyricon »

SatyriconElle :
(pas vu)

Lui :
Librement inspiré du roman de Pétrone du même nom, le Satyricon fait partie des films les plus étranges de Federico Fellini. Son récit onirique et extravagant nous plonge dans une Rome décadente qui ne sait même plus donner sa juste place à l’amour et à l’art : les interminables libations qu’il met en scène sont aussi vaines que barbares, vague prétexte à un dévergondage sans limite. Dans ce monde où toute humanité semble absente, seule la mort garde son ascendant. Le Satyricon n’est pas un film facile d’abord, c’est un peu l’apanage des films de Fellini de pouvoir être interprétés de multiples façons. On peut le voir comme une réflexion sur l’homme, sur ce qui le caractérise, lui et son humanité.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Martin Potter, Hiram Keller, Magali Noël, Alain Cuny
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16 septembre 2008

Persepolis (2007) de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

PersepolisElle :
Une adaptation de la BD fort réussie tant sur le plan du graphisme noir et blanc stylisé, des éclairages, du scénario bien dosé, de l’humour qui se mêle au drame et de personnages très attachants et émouvants. La petite Marjanne ne s’en laisse pas conter ; elle affirme sa personnalité et son désir d’indépendance avec fermeté et force au fur et à mesure qu’elle grandit. On passe du rire aux larmes lors de ces épreuves infligées au peuple iranien privé de liberté et de l’exil de ses enfants pétris de solitude et d’interrogations. A voir et à lire absolument.
Note : 5 étoiles

Lui :
Persépolis, la bande dessinée, était très originale avec un ton nouveau ; Persépolis, le film, l’est tout autant, Marjanne Satrapi ayant parfaitement réussi à conserver toute la puissance et le charme de sa bande dessinée. L’histoire raconte sa vie, couvrant la période où elle n’était qu’une petite fille iranienne au moment de la chute du Shah jusqu’à son second départ pour l’Europe presque 20 ans plus tard. Ce qui fait la force de son histoire est que Marjanne Satrapi dépasse le côté purement iranien, et sa vision assez terrifiante de la révolution islamique, pour en faire une histoire universelle, une histoire simplement humaine. Les dessins sont assez proches de la bande dessinée, en noir et blanc très contrasté dans un style réaliste stylisé. La beauté de certains plans ajoute une nouvelle dimension au récit qui trouve ainsi de nouveaux échos. Cette adaptation est une belle réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: (voix) Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Danielle Darrieux
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15 septembre 2008

Ziegfeld Follies (1946) de Vincente Minnelli

Ziegfeld Follies Elle :
(pas vu)

Lui :
Ziegfeld Follies est plus une succession de numéros musicaux qu’un vrai film. Vincente Minnelli en a réalisé le plus grand nombre mais cinq autres réalisateurs seraient intervenus. Les ballets sont entrecoupés de sketchs comiques. L’ensemble est franchement très inégal et semble avoir beaucoup vieilli. Le comique des sketchs est assez lourd, trop appuyé pour être vraiment amusant. Les ballets qui sortent du lot sont hélas en trop petit nombre : ce sont essentiellement ceux où Fred Astaire apparaît, auxquels j’ajouterais le joli ballet subaquatique d’Esther Williams. Le reste de Ziegfeld Follies est d’un niveau inférieur et l’ensemble paraît bien long malgré le beau Technicolor.
Note : 1 eacute;toiles

Acteurs: Fred Astaire, Lucille Ball, Lucille Bremer, Esther Williams, Judy Garland, Gene Kelly
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Ziegfeld FolliesLes meilleurs ballets :
This Heart of Mine avec Fred Astaire et Lucille Bremer, dans lequel on remarquera une belle utilisation de tapis roulants.
Limehouse Blues avec Fred Astaire et Lucille Ball dans le quartier chinois de Londres, avec un joli jeu de mains avec éventails
The Babbitt and the Bromide avec Gene Kelly et Fred Astaire apparaissant ensemble pour la première fois (la seconde et ultime fois, ce sera en 1976 dans That’s entertainment part 2 !) 
A Water Ballet avec Esther Williams, ballet classique mais toujours gracieux
A Great Lady has an Interview avec Judy Garland, jouant à la grande star avec plus ou moins de bonheur.

Tous ces segments ont été réalisés par Minnelli à l’exception de Water Ballet qui fut mis en scène par Merrill Pye. D’autres réalisateurs sont intervenus sur les autres sketchs et numéros musicaux : Lemuel Ayers (« Love« ), Roy Del Ruth (« A Sweepstakes Ticket« ), Robert Lewis (« Number Please« ), George Sidney (« Here’s to the Girls« , « Pay the Two Dollars » et « When Television Comes« ). Les chorégraphies ont été dirigées par Robert Alton.

13 septembre 2008

Une Journée particulière (1977) de Ettore Scola

Titre original : « Una giornata particolare »

Une Journée particulièreElle :
1938, à Rome le jour d’un défilé fasciste au moment de la visite d’Hitler à Mussolini. Une étrange relation va se nouer entre une mère de six enfants imprégnée des idées fascistes de son mari et un homosexuel subversif banni par les autorités politiques. Ces deux personnages si différents l’un de l’autre sont à la dérive dans cet immense immeuble vide. Insatisfaits de leur vie, ils vont finir par se rencontrer, se découvrir, se comprendre, raccorder leur point de vue, leur désir et entrer dans une vibrante et fascinante relation amoureuse d’un seul jour. Seule, la musique militaire fait vibrer les murs. Le quotidien reprendra le dessus pour la femme infidèle comme si rien ne s’était passé. Marcello Mastroianni et Sophia Loren sont très émouvants dans leur solitude sans issue.
Note : 5 étoiles

Lui :
Une Journée particulière se déroule sur une journée. L’unité de temps que Scola a choisie est historique, la visite d’Hitler à Mussolini en 1938 à Rome. Dans une ferveur hystérique, toute la population d’un bloc d’immeubles populaires est partie acclamer les leaders, ne laissant derrière elle que deux êtres victimes, pour des raisons différentes, du système social. Ettore Scola prend deux grandes stars pour les employer à contre emploi : Sophia Loren, super star, en mère de six enfants de milieu populaire et Mastroianni, le grand séducteur, en homme que les femmes laissent froid. La rencontre de ces deux êtres, esseulés au fond d’eux-mêmes, est délicate, difficile même douloureuse. Le contexte historique pèse comme une chape de béton par le biais du son ; il apporte aussi ce sentiment de ne pouvoir échapper à son destin. Film amer, Une Journée particulière rencontra néanmoins un large succès ; Ettore Scola le voulut ainsi : un film pédagogique autant qu’émotionnel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sophia Loren, Marcello Mastroianni
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10 septembre 2008

Johnny Guitare (1954) de Nicholas Ray

Titre original : « Johnny Guitar »

Johnny GuitareJohnny Guitare est souvent présenté comme un western baroque. Baroque, il l’est d’abord par son scénario qui met au centre du film une femme, ce qui est rarissime pour un western, et même deux femmes dont l’une nourrit une haine féroce envers l’autre. Il l’est aussi par ses lieux, un immense saloon sans client, une montagne qui est à la fois un refuge et qui explose sous les charges de dynamite d’une équipe de terrassiers. Il l’est enfin par ses couleurs : Johnny Guitare fut tourné en TruColor, un procédé qui fit long feu car trop imparfait ; Nicholas Ray a cherché à supprimer les bleus (que le TruColor rendaient très mal) pour jouer sur les noirs et blancs… et sur les rouges qui sont éclatants, omniprésents et qui alourdissent une atmosphère déjà très tendue. Johnny Guitare est en effet un film d’une très forte tension, à peine relâchée lors des scènes plus intimes entre Joan Crawford et Sterling Hayden, une tension qui nous laisse presque pantelant à la fin du film. Les sentiments s’expriment très fortement, la haine qui se lit à l’état brut sur le visage de Mercedes McCambridge nous glace le sang. L’amour, quant à lui, ne semble au premier abord n’exister que dans le passé mais nous vaut quelques dialogues superbes. Nicholas Ray a introduit aussi quelques notes anti-maccarthyste par l’intermédiaire des fermiers en colère. Le film fut mal reçu et compris à sa sortie, mais il est devenu depuis l’un des films les plus admirés par sa personnalité et son anti-classicisme. A juste titre.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Joan Crawford, Sterling Hayden, Mercedes McCambridge, Scott Brady, Ernest Borgnine, John Carradine
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Johnny Guitar

9 septembre 2008

Dancing at Lughnasa (1998) de Pat O’Connor

Autre titre (TV) : Les moissons d’Irlande

Dancing at LughnasaElle :
(En bref) Portraits de cinq soeurs dans la campagne irlandaise de 1936. La pièce de l’irlandais Brian Friel ne retrouve pas toute sa force lors de son adaptation au grand écran. Le film est plaisant mais donne l’impression d’avoir un scénario qui n’est pas des plus consistants. Les paysages et la musique sont beaux. Meryl Streep fait une très belle prestation.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Les lieux et les personnages sont attachants mais le scénario est un peu mince. L’intention est là de montrer au travers de ces cinq soeurs toute l’évolution de la socité irlandaise en ce début de XXe siècle mais Dancing at Lughsana pêche par un scénario mal adapté au grand écran. C’est dommage car un scénario un peu plus étoffé aurait très certainement donné un film remarquable.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Meryl Streep, Michael Gambon, Catherine McCormack
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