7 décembre 2022

The Chief Cook (1917) de Arvid E. Gillstrom

The Chief CookUn hôtel miteux, dont le personnel est parti du fait de retards de salaire, doit recevoir une petite troupe théâtrale. Le patron oblige son unique client du moment, un garçon roublard qui s’arrange pour ne jamais payer sa note, à être garçon d’étage, cuisinier et serveur…
La popularité de Charlie Chaplin dans la seconde moitié des années 1910 a engendré d’innombrables copies. Le plus célèbre de ces copieurs est Billy West ; l’acteur d’origine russe montre un mimétisme extrême, dans la démarche, la gestuelle sans parler de sa ressemblance physique étonnante. Si quelques gags sont réussis, l’ensemble est loin d’avoir la brillance des films de Chaplin. En 1917, Billy West a tourné une série de films pour King Bee studios avec Oliver Hardy qui tient invariablement le rôle d’une brute, calquée sur Eric Campbell (la brute des films de Chaplin). Déjà corpulent, Oliver Hardy était encouragé par les studios à prendre encore du poids, son salaire augmentait à chaque kilo supplémentaire ! Oliver Hardy n’était guère valorisé par ces rôles de brute qui ne laissaient aucune place à l’inventivité. Dix ans plus tard, il formera son duo avec Stan Laurel. De son côté, Billy West abandonnera les copies de Chaplin en 1920 et tentera d’imposer sans trop de succès son propre comique. (Court métrage 15 minutes environ).
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Billy West, Bud Ross, Oliver Hardy, Leo White
Voir la fiche du film et la filmographie de Arvid E. Gillstrom sur le site IMDB.

The Chief CookOliver Hardy, Billy West et Ellen Burford dans The Chief Cook de Arvid E. Gillstrom.

The Chief CookBilly West dans The Chief Cook de Arvid E. Gillstrom.

7 décembre 2022

Suivons la piste (1923) de George Jeske

Titre original : « A Man About Town »

Suivons la piste (A Man About Town)Un jeune homme, qui connait mal la ville mais doit changer de tramway, se fait dire de suivre une jeune femme qui va au même endroit que lui. Il commence à la suivre dans la ville…
A Man About Town est un court métrage d’une bobine (12 minutes) produit par Hal Roach avec Stan Laurel dans le rôle principal. Il a été tourné quatre ans avant la formation de son duo avec Oliver Hardy et témoigne de la création de son comique. L’ensemble est excellent, d’abord par l’idée de base qui exploite bien les effets de la mode (beaucoup de femmes s’habillant de façon identique, il ne suit pas toujours la même, passant de l’une à l’autre sans s’en apercevoir) et aussi par son personnage. Face à James Finlayson qui le poursuit de façon obsessionnelle, Stan Laurel est déjà d’une naïveté touchante et attachante. La plupart des gags sont inventifs et réussis. La scène chez le barbier est étonnante, typique de ce procédé de « course-poursuite en surplace » que l’on retrouve dans plusieurs films de Stan Laurel.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, James Finlayson, Katherine Grant
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Suivons la piste (A Man About Town)Stan Laurel dans Suivons la piste (A Man About Town) de George Jeske.

7 décembre 2022

In the Grease (1925) de J.A. Howe

In the GreaseUn père a bien du mal à élever seul son fils de 12 ans. Il doit le forcer à aller à l’école mais découvre que l’instituteur démissionne face à sa classe difficile. Il prend sa place…
Les apparitions de James Finlayson en homme irascible dans les films de Laurel & Hardy et d’Harold Lloyd sont toujours savoureuses. Il est donc tentant de regarder ce qu’il a fait en solo, comme par exemple dans cet In the Grease produit par Hal Roach. Hélas, l’acteur est bien moins convaincant en « homme normal ». Ses colères sont bien moins marquées et il lui manque un opposant notable. Les gags ne fonctionnent en outre pas très bien. (Court métrage d’1 bobine)
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: James Finlayson, Anita Garvin
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In the GreaseJames Finlayson dans In the Grease de J.A. Howe.

16 mai 2022

Looking for Sally (1925) de Leo McCarey

Looking for Sally(Court métrage, muet, 2 bobines) Jimmie Jump revient d’un long voyage en Europe. Ses parents l’attendent sur le quai avec Sally, sa petite amie qu’il doit épouser mais qu’il n’a pas vue depuis des années. Ils vont se tromper sur l’idendité l’un de l’autre…
Looking for Sally est un court métrage réalisé pour Hal Roach par Leo McCarey avec le comique Charley Chase. Looking for Sally est le dernier film de la série des « Jimmie Jump » où il a peaufiné son jeu et son personnage d’américain ordinaire. C’est l’époque où il délaisse le format d’1 bobine pour des histoires plus élaborées. Il y a ici d’excellentes trouvailles de gag, des situations totalement incongrues et variées, le tout soutenu par un excellent rythme. Un excellent Charley Chase.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Charley Chase, Katherine Grant, Noah Young
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Looking for SallyLeo Willis, Charley Chase et Katherine Grant dans Looking for Sally de Leo McCarey.

28 mars 2022

Le Dingue du Palace (1960) de Jerry Lewis

Titre original : « The Bellboy »

Le Dingue du Palace (The Bellboy)Stanley est groom dans un grand hôtel de Miami. Il est calme et ne dit pas un mot : comme on lui coupe la parole à chaque fois qu’il commence une phrase, tout le monde est persuadé qu’il est muet. Un jour, la superstar de cinéma, Jerry Lewis arrive dans cet hôtel. Tout le monde note la ressemblance avec Stanley…
Le Dingue du Palace est le premier film entièrement écrit, produit, réalisé et interprété par Jerry Lewis. Un (faux) producteur nous l’annonce en début de film : il n’y a pas vraiment d’histoire suivie, le film est une suite de gags dans des situations diverses à l’intérieur de l’hôtel. Ces gags sont de qualités inégales, beaucoup trop ont une chute que l’on devine à l’avance. Certains de ces gags sont sublimes, le plus bel exemple est celui où il mime un chef d’orchestre, mais ils sont hélas peu nombreux. Bizarrement, la présence de l’alter ego célèbre dans le même hôtel n’est que très peu exploitée. Globalement, l’humour se situe dans la veine des grands comiques muets (ou « presque muets ») tels Chaplin, Stan Laurel (qui apparaît dans le film personnifié par son imitateur, Bill Richmond) ou encore Jacques Tati. Le Dingue du Palace n’est pas le meilleur film de Jerry Lewis mais il y a là de quoi se détendre.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jerry Lewis, Alex Gerry, Bob Clayton
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Remarque :
* Jerry Lewis, en tant que groom, prononce exactement 24 mots, tous dans la toute dernière scène du film.

Le Dingue du Palace (The Bellboy)Jerry Lewis  (essayant de porter une valise sans poignée)
dans Le Dingue du Palace (The Bellboy) de Jerry Lewis.

7 février 2022

Adieu les cons (2020) de Albert Dupontel

Adieu les consLorsque Suze Trappet apprend qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait quinze ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn-out…
Adieu les cons est un film français écrit et réalisé par Albert Dupontel. Il s’agit d’une fable burlesque qui fustige certains traits de notre monde moderne. C’est un hommage à Brazil (1984) de Terry Gilliam qui fait une petite apparition (le bonimenteur dans la publicité pour les armes) mais Albert Dupontel ne copie pas. Si on retrouve bien l’utilisation de l’absurde pour tourner en dérision les rouages internes d’une administration devenue trop grosse, il y a beaucoup d’inventivité dans les situations et dans les personnages. Albert Dupontel fait montre de subtilité et de finesse, il n’appuie jamais trop fort sur la pédale. Son récit est ainsi atemporel tout en étant très actuel, loufoque et lunaire tout en étant réaliste, burlesque tout en étant sérieux. Le dosage est parfait. Le cinéaste montre une grande tendresse envers ses personnages malmenés par la vie, l’humanisme du propos est évident. Et sans en avoir l’air, le cinéaste place ici et là des réflexions plus générales dans lesquelles il est facile de se reconnaître. L’ensemble peut dérouter ou enchanter…
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié, Jackie Berroyer, Philippe Uchan, Bastien Ughetto, Michel Vuillermoz, Laurent Stocker
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Adieu les consVirginie Efira et Albert Dupontel dans Adieu les cons de Albert Dupontel.

16 janvier 2022

Micmacs à tire-larigot (2009) de Jean-Pierre Jeunet

Micmacs à tire-larigotAlors qu’il travaille dans un vidéoclub, Bazil reçoit une balle perdue dans la tête. Il survit, mais les médecins renoncent à extraire la balle de son cerveau, de peur de l’endommager. Il doit impérativement éviter les émotions fortes. Ayant perdu son logement et son emploi pendant son séjour à l’hôpital, Bazil est recueilli par une bande de chiffonniers qui habitent Tire-Larigot, une caverne fantastique aménagée au coeur d’une montagne de matériaux de récupération…
Micmacs à tire-larigot est une comédie française réalisée par Jean-Pierre Jeunet. Comme pour ses films précédents, il en a cosigné le scénario avec Guillaume Laurant. L’univers onirique est assez proche de celui d’Amélie Poulain mais l’ensemble est (à mes yeux, du moins) bien plus réussi et moins racoleur. Les personnages sont mieux dosés et n’en sont que plus attachants. Il y a beaucoup d’inventivité dans l’utilisation des objets sans recherche du spectaculaire et du tape à l’œil. Le fond du propos est gentil : il s’agit de s’attaquer à deux puissants marchands d’armes, les deux gros méchants de l’histoire. C’est du pur burlesque, dans la meilleure tradition qui soit, celle qui a débuté au cinéma un siècle auparavant. Un beau divertissement, poétique et jubilatoire.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dany Boon, André Dussollier, Yolande Moreau, Dominique Pinon, Marie-Julie Baup, Michel Crémadès, Nicolas Marié, Julie Ferrier, Omar Sy, Jean-Pierre Marielle
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 Micmacs à tire-larigotDany Boon Julie Ferrier dans Micmacs à tire-larigot de Jean-Pierre Jeunet.

Remarques :
* Pierre Etaix fait une (très) courte apparition : il est l’inventeur des histoires drôles.
* Le jeune garçon au début du film est interprété par le propre fils de Dany Boon.

14 avril 2021

The Rent Collector (1921) de Larry Semon et Norman Taurog

Titre français : Zigoto encaisseur

The Rent CollectorSans emploi, Larry est embauché comme encaisseur de loyers dans un quartier de mauvaise réputation. Le précédent employé a démissionné après avoir failli y laisser sa peau…
Larry Semon est un acteur burlesque qui fut très célèbre entre 1918 et 1925. Seul Chaplin était alors plus célèbre que lui. En France, il fut connu sous le nom de Zigoto (1). Malgré une abondante filmographie de plus 100 courts métrages, il est aujourd’hui totalement oublié. Lorsque son nom est cité, c’est souvent pour avoir eu comme partenaire Stan Laurel (3 films en 1918) et plus tard, et plus longuement, Oliver Hardy, bien avant que naisse le tandem Laurel et Hardy. Ce Zigoto encaisseur est assez représentatif de son humour de type slapstick où il fait des prouesses acrobatiques vraiment spectaculaires, on peut dire que sur ce plan il dépasse Buster Keaton. On remarque aussi la note onirique qui le caractérise : les objets peuvent avoir des comportements étonnants. Il lui a manqué certainement une personnalité plus marquée pour passer à la postérité. Oliver Hardy, alors sous le nom de Babe Hardy et affublé d’une fausse barbe peinte, joue toujours les rôles de vilains à ses côtés et c’est le cas ici : une brute épaisse qui cogne fort et souvent. (Court métrage muet, 2 bobines, 20 min. env.)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Larry Semon, Norma Nichols, Oliver Hardy
Voir la fiche du film et la filmographie de Larry Semon sur le site IMDB.

Remarque :
* Norman Taurog, que l’on connait pour avoir réalisé certains films du tandem Jerry Lewis / Dean Martin dans les années 50, n’avait alors que 22 ans.

(1) Zigoto était auparavant le nom de scène d’un acteur français comique des années 1910 : Lucien Bataille (1877-1953). Le mot est un dérivé de « zigue », altération de « gigue »,(1835).

The Rent CollectorOliver Hardy, Frank Alexander et Larry Semon dans The Rent Collector de Larry Semon et Norman Taurog.

28 mars 2021

Picotin noctambule (1925) de Scott Pembroke et Joe Rock

Titre original : « Pie-Eyed »

Picotin noctambule (Pie-Eyed) Pour constater par lui-même les dangers de la boisson, Stanley, membre d’une ligue de tempérance, s’est rendu dans bar clandestin. Il est bien éméché et commence à perturber l’orchestre de jazz. Le directeur, un ancien champion de boxe, intervient pour le calmer…
Pie-Eyed fait partie des « Stan Laurel Comedies », douze courts métrages qu’il a tournés en 1924-1925 sous la direction de son ami Joe Rock (qui venait de monter sa propre maison de production après avoir été renvoyé de la Vitagraph). A cette époque, soit environ deux à trois années avant de former le duo avec Oliver Hardy, Stan Laurel avait affiné son jeu et souhaitait faire une carrière solo. Son numéro d’alcoolique qui sème la pagaille est vraiment brillant, les gags sont très nombreux et bien réglés, ils s’enchainent parfaitement. La seconde partie où il tente de rentrer chez lui montre la même richesse. L’ensemble n’est pas sans évoquer le Chaplin des années dix. Voilà une petite merveille qui vaut vraiment la peine d’être découverte. En France, le surnom Picotin sera finalement assez peu utilisé pour désigné Stan Laurel. (Court métrage, 2 bobines, 20 min env.)
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Glen Cavender, Thelma Hill
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Picotin noctambule (Pie-Eyed)Thelma Hill et Stan Laurel dans Picotin noctambule (Pie-Eyed) de Scott Pembroke et Joe Rock.

9 mars 2021

L’Épouvantail (1920) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « The Scarecrow »
Autre titre français : « Les Ruses de Malec »

Les ruses de Malec (The Scarecrow)(Court métrage muet, 35 min env.) Buster et un ouvrier agricole partagent la même maison où, grâce à de nombreux mécanismes, toutes les pièces tiennent en une seule. Ils sont tous deux amoureux de la fille du fermier…
Après One Week, réalisé quelques mois auparavant, Buster Keaton reprend le thème de la maison mais, ici, il cherche à créer une maison idéale. Dans l’esprit des créations du dessinateur Rube Goldberg, d’astucieux mécanismes permettent d’économiser l’espace et rendent tous les objets accessibles. La scène du petit déjeuner est une merveille, elle a de toute évidence demandé une précision extrême dans les enchaînements. Le reste du film manque un peu de liant mais comporte de belles trouvailles de gags qui se suivent sans aucun temps mort. Malgré le manque d’histoire forte, The Scarecrow fait incontestablement partie des meilleurs courts métrages de Buster Keaton.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Joe Roberts, Joe Keaton
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 Les ruses de Malec (The Scarecrow)Buster Keaton et Joe Roberts dans L’Épouvantail (The Scarecrow) de Edward F. Cline  et Buster Keaton.