23 juin 2016

Musique pour madame (1937) de John G. Blystone

Titre original : « Music for Madame »

Musique pour madameVenu tenter sa chance à Hollywood, un jeune ténor italien est repéré par des truands qui l’utilisent pour faire diversion dans une réception où ils volent un collier d’une grande valeur. Le ténor est recherché activement par la police comme principal suspect… Music for Madame est produit par Jesse L. Lasky, l’un des grands pionniers d’Hollywood. Il s’agit de sa première production pour la RKO. Le scénario est paresseux, l’histoire n’est guère développée, assez décevante même. Le plus remarquable dans ce film est la présence du ténor Nino Martini que Lasky avait découvert à Paris et encouragé, au moment des débuts du parlant, à venir faire carrière à Hollywood. Le ténor, qui s’est souvent produit au Metropolitan Opera de New York, n’est en fait apparu notablement que dans trois ou quatre films et Music for Madame est l’un d’eux. Le scénario a ménagé plusieurs opportunités de le voir (et entendre) chanter ; sa prestation sur ce point est remarquable. Joan Fontaine, âgée de 19 ans, est ici dans l’un de ses premiers films, 1937 sera pour elle l’année du lancement réel de sa carrière ; ce n’est pas en tous cas grâce à Music for Madame car le film n’eut aucun succès.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Nino Martini, Joan Fontaine, Alan Mowbray, Billy Gilbert, Alan Hale, Grant Mitchell
Voir la fiche du film et la filmographie de John G. Blystone sur le site IMDB.

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Remarques :
* On remarquera le clin d’oeil appuyé à It Happened one Night de Capra dans la scène de l’auto-stop.
* John G. Blystone n’est pas un débutant non plus puisqu’il a débuté sa carrière dans les années dix et doit sa réputation à une coréalisation avec Buster Keaton (Les Lois de l’hospitalité) et deux films de Laurel et Hardy, postérieurs à ce film et qui termineront sa carrière.

Music for Madame
Joan Fontaine et Nino Martini dans Musique pour madame de John G. Blystone.

Music for Madame
Nino Martini sur le tournage de Musique pour madame de John G. Blystone.

6 octobre 2015

Et vogue le navire… (1983) de Federico Fellini

Titre original : « E la nave va »

Et vogue le navire...A l’aube de la Première Guerre mondiale, un navire est affrété pour accomplir les dernières volontés d’une grande diva : aller disperser ses cendres au large de la petite île lointaine où elle est née. A bord du navire embarque un groupe hétéroclite composé de personnalités du monde de l’art lyrique et quelques personnes qui l’ont connue… Fellini nous décrit la fin d’un monde, avec des personnages excentriques et légèrement décadents qui accomplissent les rituels désuets et vains d’une vie mondaine de luxe. La scène est irréelle, surannée avec (on n’en attend pas moins de Fellini) une bonne dose d’insolite : un rhinocéros étrangement présent dans la cale prend ainsi une valeur symbolique (1). Seul point d’attache avec la réalité : la présence d’un journaliste (alter ego de Fellini, le cinéaste a d’ailleurs choisi un acteur qui lui ressemble), qui nous commente en direct les évènements avec un détachement assez comique. Fellini nous gratifie d’un début amusant qui joue avec la forme (et l’histoire du cinéma) : le film débute silencieusement en noir et blanc pour passer habilement au son et à la couleur. Même s’il a ses détracteurs, Et vogue le navire… est un film très fellinien, porté par le style et la vision d’un grand auteur.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Freddie Jones, Barbara Jefford, Victor Poletti, Peter Cellier, Elisa Mainardi, Norma West, Paolo Paoloni
Voir la fiche du film et la filmographie de Federico Fellini sur le site IMDB.

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(1) Fellini précise : Le rhinocéros est « un des animaux les plus fascinants de l’univers, une des premières formes de vie, créature insolite, occulte, mystérieusement antique ». Sa présence est d’autant plus symbolique qu’il sera l’un des très rares survivants.

Et vogue le navire... de Fellini
Et vogue le navire… de Federico Fellini

2 juillet 2013

To Rome with Love (2012) de Woody Allen

To Rome with LoveQuatre histoires différentes se déroulant à Rome… Avec To Rome with Love, Woody Allen poursuit sa tournée des grandes villes européennes : après Londres, Barcelone et Paris, c’est à Rome qu’il rend hommage et aussi à la grande tradition italienne des films à sketches puisque son film est composé de quatre histoires indépendantes. Bien qu’elles se déroulent sur des laps de temps très différents (de quelques heures à plusieurs mois),  nous les suivons toutefois en parallèle. La mise en place est un peu laborieuse et il faut attendre une bonne demi-heure pour que la magie opère. L’ensemble peut paraître un peu inégal mais il y a de bonnes choses, les meilleurs moments étant ceux où Woody Allen se laisse aller sans trop se soucier de vraisemblance. Côté acteur, on remarquera que Woody Allen interprète lui-même l’un des rôles, la première fois depuis Scoop (2006), que cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas vu Roberto Benigni, et la petite apparition d’Ornella Muti. Au final, même si l’on pouvait attendre un peu plus que cela, To Rome with Love est un film plaisant et divertissant.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Alec Baldwin, Jesse Eisenberg, Roberto Benigni, Penélope Cruz, Ellen Page, Greta Gerwig, Alessandro Tiberi, Alessandra Mastronardi
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Remarque :
Pour écrire To Rome with Love, Woody Allen dit s’être inspiré du Décaméron, ce recueil de cent nouvelles écrit au XIVe siècle par l’écrivain humaniste Boccace. Le Décaméron a déjà été porté à l’écran par Pasolini en 1971, du moins dix nouvelles parmi les cent, film que Pasolini a plus ou moins renié par la suite d’ailleurs.