9 décembre 2005

Prima della rivoluzione (1964) de Bernardo Bertolucci

Prima della rivoluzione Elle :
Je n’ai pas vraiment réussi à accrocher à ce deuxième film très hermétique de Bertolucci. Certes, un style se dessine avec des prises de vues noir et blanc très photographiques mais Bertolucci se laisse trop emporter par la forme au détriment de ses personnages qui ne sont pas attachants. Une jeune tante névrosée tombe amoureuse de son neveu et fait état de ses doutes et de ses angoisses, peut-être un peu trop d’ailleurs… Ce long métrage semble faire partie de ces films (peut-être trop intellectualisant) de la nouvelle vague qui vieillissent assez mal et perdent de leur impact avec le temps.
Note : 1 étoile

Lui :
Ce genre de réflexion, existentielle et politique, a beaucoup plus de mal à prendre, quarante ans plus tard.
Note : 1 étoile

Acteurs: Evelina Alpi, Gianni Amico, Adriana Asti
Voir la fiche du film et la filmographie de Bernardo Bertolucci sur le site IMDB.

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8 décembre 2005

King of the Hill (1993) de Steven Soderbergh

Titre français parfois utilisé : « Le roi de la colline »

King of the Hill Elle :
Assez différent de Sexe, mensonges et vidéo et de Kafka, ce troisième long métrage de Soderbergh donne l’impression qu’il renoue avecv un certain classicisme avec cette reconstitution un peu académique d’une ville américaine accablée par le chômage pendant la Grande Dépression. L’originalité de King of the Hill réside dans le choix de ce vieil hôtel de luxe à l’atmosphère étrange et dans lequel vivent des familles sans le sou avant d’être jetées à la rue quand elles n’arrivent plus à payer le loyer. Steven Soderbergh filme tendrement ce gamin abandonné par ses parents qui doit se débrouiller par lui-même. L’enfant observe le monde cruel des adultes avec des yeux étonnés et ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive. Aucun désir de vengeance ne l’habite ; il subit courageusement son sort. La seule chose qui lui importe, c’est de préserver la cellule familiale et de survivre. Une belle mise en scène pour ce film émouvant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Soderbergh parvient à nous passionner avec une tranche de vie d’un gamin de dix ans dans l’Amérique de 1933. Pas de poncifs larmoyants mais plutôt une description de conditions difficiles et de la débrouillardise déployée pour se sortir de l’ornière. Belle photographie et ,contrairement à ses autres films, beaucoup de classicisme dans le montage et la structure. On peut reprocher l’aspect propret de la reconstitution et un ensemble un peu convenu avec un thème très américain (« même les plus pauvres peuvent s’en sortir »), thème quelque peu rebattu. King of the Hill se laisse toutefois regarder avec beaucoup de plaisir et d’intérêt car Soderbergh parvient à trouver un bon équilibre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jesse Bradford, Adrien Brody, Jeroen Krabbé
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7 décembre 2005

Our Song (2000) de Jim McKay

Our Song Elle :
Chronique sensible de la vie de trois adolescentes au coeur de Brooklyn. Une fanfare joyeuse dont font partie ces jeunes filles et qui est le point de ralliement de tout un quartier qui se délite. Jim McKay n’utilise pas d’images léchées pour décrire leur quotidien. Désoeuvrement, solitude, manque de perspectives, amours déçues, sorties, grossesses non désirées, parents séparés. Sa caméra frôle ces visages avec tendresse et sincérité. Ces jeunes femmes semblent davantage subir leur sort que de prendre en main leur destin. Our Song est un film d’auteur sur l’adolescence qui sort des sentiers battus.
Note : 3 étoiles

Lui :
Jim McKay parvient à nous faire partager la vie et surtout les interrogations de trois jeunes filles de quinze ans. Ce ne sont pas les problèmes raciaux ou ethniques qui sont soulevés ici, même s’ils sont sous jacents, mais plutôt de leur façon de voir la vie qui s’offre devant elles et de traverser certaines situations qui vont certainement influencer le reste de leur existence. C’est bien fait, très authentique, malgré quelques longueurs dans certains dialogues en apparence un peu futiles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kerry Washington, Anna Simpson, Melissa Martinez
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6 décembre 2005

Calendar (1993) de Atom Egoyan

Calendar Elle :
Abandon rapide à cause de la forme répétitive et même hoquetante. Atom Egoyan met en scène deux photographes qui prennent des photos d’églises pour mettre dans un calendrier.
Note : pas d'étoile

Lui :
Au premier abord, la forme de Calendar surprend, rebute même : insertions de plans amateurs, dialogues décalés, confusion… Puis, petit à petit, on se laisse gagner par ce ballet de scènes qui reviennent comme une ritournelle. Ce photographe d’églises arméniennes est à la fois le personnage principal et le plus effacé du film : on ne le voit que dans les scènes « à posteriori » où il tente de rechercher une remplaçante à sa petite amie, partie avec son guide. Le fond n’est forcément pas très profond, mais le film est plein de charme et aussi d’humour, et extrêmement original.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Atom Egoyan, Arsinée Khanjian, Ashot Adamyan
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5 décembre 2005

L’ île (2000) de Kim Ki-duk

Titre original : « Seom »

L' île Elle :
Un grand lac immobile parsemé de petites cabanes de pêche colorées. C’est en barque qu’une jeune femme muette alimente en victuailles et en amour ces pêcheurs esseulés. Elle se fait maltraiter par les hommes et veut se venger. C’est peu à peu que ce cadre de rêve se transforme en cauchemar quasi insoutenable. Kim Ki-duk met en parallèle la chair ensanglantée des poissons avec les plaies humaines, les hameçons de pêche qui attrapent les poissons mais torturent aussi les humains qui les ingèrent. L’atmosphère est très glauque, sanglante presque malsaine ; certaines scènes sont très difficiles à regarder. On est bien loin de la poésie de Printemps, été, automne, hiver… et printemps que j’ai de loin préféré.
Note : 2 étoiles

Lui :
Dès le début, le film paraît original et séduit par sa forme : Kim Ki-duk a réussi à créer un huis clos en plein air et la quasi absence de paroles (l’héroïne est muette) lui donne une couleur très particulière. En revanche, plus le film avance et plus le malaise grandit et aboutit presque sur un rejet tant le cinéaste joue sur le parallèle entre la dureté des sentiments et la meurtrissure des chairs… Les scènes sont crues, par moments assez insoutenables. On peut reprocher au film de n’aboutir sur pas grand-chose et d’être plus à considérer comme un exercice de style.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jung Suh, Yoosuk Kim
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4 décembre 2005

Rich and strange (1932) d’ Alfred Hitchcock

Titre français : « A l’est de Shanghaï »

Rich and Strange Elle :
Film de la période anglaise d’Hitchcock auquel on finit par adhérer malgré la bande son hésitante et les leçons de morale que le metteur en scène donne. Un couple part en croisière en Orient avec l’argent d’un héritage pour rompre la monotonie de sa vie mais est confronté à de si nombreux périls qu’il finit par regretter le cocon familial. Hitchcock mêle habilement la comédie au drame avec multiples rebondissements et se moque acidement de la haute bourgeoisie.
Note : 3 étoiles

Lui :
Sous des airs de comédie, Hitchcock (ici dans sa toute première période) brosse un portrait assez mordant de la bourgeoisie, ou plus exactement des nouveaux riches. Le scénario est assez étoffé tout en étant au fond extrêmement simple, ce qui rend le film assez plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Henry Kendall, Joan Barry
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4 décembre 2005

Petites coupures (2003) de Pascal Bonitzer

Petites coupures Elle :
Pascal Bonitzer nous entraîne dans une histoire originale et étrange agrémentée de savoureux dialogues et de bons acteurs. Daniel Auteuil incarne un homme paumé au niveau de son couple qui se laisse entraîner sans aucune résistance dans des aventures sans lendemain. Il aime les femmes et passe de l’une à l’autre sans en envisager les conséquences. Ludivine Sagnier joue la gamine énamourée, Kristin Scott-Thomas, la bourgeoise éplorée et Pascal Buisières la collègue de travail passionnée. Malgré le côté dramatique de l’histoire de cet homme, on est amené à rire franchement de la cocasserie de certaines situations et dialogues.
Note : 4 étoiles

Lui :
Petites Coupures, c’est un peu une série de portraits de femmes qui traversent la vie d’un quadragénaire à la vie sentimentale instable. Ces portraits sont particulièrement bien brossés en seulement quelques mises en situation, mais l’ensemble du film a un peu du mal à décoller de son aspect anecdotique. On reste tout de même assez loin de L’homme qui aimait les femmes de Truffaut, film auquel il a été parfois comparé.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, Kristin Scott Thomas, Pascale Bussières, Ludivine Sagnier
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3 décembre 2005

La Fleur du Mal (2003) de Claude Chabrol

La Fleur du Mal Elle :
Chabrol est toujours au mieux de sa forme quand il nous fait le portrait acidulé de la bourgeoisie locale. Dans La Fleur du Mal, il s’agit d’une famille bordelaise dont l’histoire familiale au passé pétainiste, aux meurtres inexpliqués et aux mariages consanguins se transmet de génération en génération dans la plus pure hypocrisie. Grande maison bourgeoise, week-ends au Cap Ferret, réceptions mondaines, vie politique locale corrompue, adultère, sourires et comportements de façade, tous les symboles du notable passent à la moulinette Chabrol. Et c’est avec grand plaisir qu’on pénètre ce monde factice dont les pans finissent par s’effondrer. Suzanne Flon joue à merveille la tante gâteau qui a vécu les pires horreurs, Nathalie Baye, la bourgeoise autoritaire qui veut construire sa carrière politique, Bernard Le Coq, le mari pourri et menteur.
Note : 5 étoiles

Lui :
Avec cette Fleur du Mal, Claude Chabrol parvient bien à nous faire pénétrer cette famille de la haute bourgeoisie bordelaise dont les membres ont tissé des rapports pour le moins étranges entre eux. Il parvient bien à nous intriguer, même si l’on se sent assez étranger, spectateur, à cette famille. Les esprits chagrins pourraienht lui reprocher de broder toujours sur le même thème mais force est de constater que cela fonctionne toujours bien.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Benoît Magimel, Nathalie Baye, Mélanie Doutey, Bernard Le Coq, Suzanne Flon
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2 décembre 2005

La mémoire dans la peau (2002) de Doug Liman

Titre original : « The Bourne identity »

La mémoire dans la peau Elle :
J’avais passé un bon moment à la lecture du roman de Robert Ludlum et ai trouvé l’adaptation du livre très moyenne et conventionnelle. Mat Dammon interprète le rôle d’un homme devenu amnésique après s’être fait tirer deux balles dans le dos. Il cherche à retrouver son identité et bien sûr tombe sur de gros bras. Les scènes de course-poursuite dans Paris sont assez inattendues et fonctionnent bien.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette adaptation d’un roman de Ludlum est assez bien réussie, le climat étrange qui entoure ce super-agent à la recherche de son identité est bien recréé et surtout le film ne sombre jamais dans l’excès. Les scènes d’action restent très bien maîtrisées, sans surenchère visuelle, les effets technologiques restent à bien à leur place. Au final, c’est un thriller de pur divertissement, qui se regarde avec plaisir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Matt Damon, Franka Potente
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Lire nos commentaires sur la suite : « La mort dans la peau ».

1 décembre 2005

La Cité de Dieu (2002) de Fernando Meirelles et Kátia Lund

Titre original : « Cidade de Deus »

La Cité de Dieu Elle :
Quel film fascinant et quel cinéma ! Du grand art. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un film si fort de par son sujet, ses interprètes et ses images. Une réelle expérience forte en émotions. C’est à travers la voix off d’un gosse de la favella de la Cité de Dieu qu’on voit de l’intérieur la vie et l’évolution de la favella sur une période de vingt ans. Un montage savant dont aucune image n’est gratuite rythme en accélérés, ralentis, pauses, fondus le coeur de la cité avec tout son lot de malheurs, de pauvreté et de crimes commis par des enfants et adolescents. On est happé par la brutalité et crudité des situations sans jamais voir une goutte de sang. C’est dans ce choix réaliste de montrer la violence sans jamais tomber dans le voyeurisme sanguinolent que les deux réalisateurs excellent. La bande-son mâtinée de rythmes brésiliens et de percussions ponctue sourdement tous ces destins sans avenir. Un film à ne manquer sous aucun prétexte.
Note : 5 étoiles

Lui :
La cité de Dieu La Cité de Dieu est un film assez étonnant qui parvient à nous plonger dans l’univers d’une favella brésilienne et de la guerre des gangs qui y perdure. La mise en scène est très innovante, que ce soit dans le déroulement narratif, avec ses flash-back tout en douceur, ou dans le jeu de caméra, une caméra qui se fait très véloce ou avec de brusques accélérations ; ces effets, loin d’être gratuits, viennent accentuer le climat créé. La mise en scène est aussi extrêmement réaliste, authentique même. Un film vraiment convaincant.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Alexandre Rodrigues, Leandro Firmino, Phellipe Haagensen
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