11 juin 2006

Hanuman (1998) de Fred Fougea

Hanuman Elle :
Film plutôt gentillet avec des personnages de bons et de méchants bien typés. Le scénario assez simple est davantage fait pour les enfants. Seuls les mimiques des adorables petits singes et quelques beaux paysages me maintiennent en éveil.
Note : 2 étoiles

Lui :
A mi-chemin entre le conte pour enfants et le documentaire animalier, ce film de Fred Fougea utilise habilement des scènes réelles de singes dans leur élément naturel pour les faire coller au scénario. L’histoire peut sembler un peu simplette : une histoire de trafic de statues hindoues et de petits singes, avec en toile de fond la légende d’Hanuman, le Dieu Singe. Cette légende existe vraiment : dans l’hindouisme, Hanumân est un héros du Râmâyana, une épopée écrite il y a 2000 ans environ. L’ensemble est gentil, plutôt destiné aux enfants, mais se laisse regarder. Les personnages sont typés, bien entendu, mais sans excès. Belles images de cette région de l’Inde et des scènes avec des petits singes mignons tout plein…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Cavanah
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10 juin 2006

Plus fort que le silence (1999) de Sun Zhou

Titre original : « Piao liang ma ma »

Plus fort que le silence Elle :
Ce film chinois nous plonge dans la vie quotidienne chinoise d’une grande ville en expansion au travers d’une jeune femme divorcée (Gong Li) qui s’efforce de surmonter toutes les difficultés pour s’occuper de son fils atteint de surdité. Cette histoire réaliste ne sombre pas dans le mélo mais au contraire nous dépeint avec beaucoup de vérité les obstacles d’argent et de chômage que cette femme rencontre pour permettre à son fils d’aller à l’école. Cinéma vérité proche du documentaire, Plus fort que le silence témoigne du bouleversement de la société chinoise qui se tourne vers l’occident. Gong Li est très touchante et authentique dans son jeu.
Note : 5 étoiles

Lui :
Voici une histoire assez touchante d’une mère qui fait tout pour donner à son fils muet la possibilité d’aller à l’école. Si le scénario peut paraître à priori simple et assez convenu, le traitement par le réalisateur est remarquable de vérité, et place le spectateur très proche de ses personnages, dans leur vie de tous les jours, et parvient à faire partager leurs sentiments. Gong Li est une fois de plus merveilleuse dans son jeu, très sincère.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gong Li, Gao Xin
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9 juin 2006

Le Grand Sommeil (1946) de Howard Hawks

Titre original : « The Big Sleep »

Le Grand Sommeil Elle :
Très beau film noir avec le couple mythique formé par Humphrey Bogart et Lauren Bacall. Le scénario est vraiment très complexe, difficile à suivre.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le Grand Sommeil est le film noir par excellence. Le scénario, basé sur le livre de Raymond Chandler, est complexe à souhait ; il est bien difficile de prétendre avoir tout compris dans cette histoire de chantages à plusieurs étages qui comporte un nombre impressionnant de fausses pistes. Le grand sommeil Howard Hawks disait qu’il n’avait lui-même pas tout compris! En tout cas, avec ce film, il établit les lois du genre : le détective privé (Bogart en Philip Marlowe sera un modèle pour nombre de films), l’atmosphère épaisse, urbaine, mais jamais sordide, les superbes éclairages de scènes principalement nocturnes. Tout est là. Le couple Bogart/Bacall est sans doute un peu moins fort que dans Le Port de l’Angoisse, moins électrique pourrait-on dire, mais fonctionne parfaitement bien, ambigu et passionné. Un film parfait qu’il faut voir et surtout revoir…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Lauren Bacall, John Ridgely, Martha Vickers, Dorothy Malone
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N.B. : A la fin des années 90, une version différente du Grand Sommeil a été redécouverte, version sortie en 1945 pour être projetée aux militaires américains dans le Pacifique. Cette version de 1945 est plus linéaire, avec des scènes en plus (des scènes de scénario essentiellement), et d’autres en moins notamment les scènes Bogart/Bacall que Hawks a allongées et tournées à nouveau pour la sortie définitive en 1946.
Le but recherché par la Warner avec ces ajouts était de renforcer le personnage interprété par Lauren Bacall qui venait de recevoir des commentaires catastrophiques pour un autre film, « Confidential Agent » (Agent Secret) d’Herman Shumlin.
Un DVD est sorti aux Etats-Unis avec les deux versions et une explication des différences (il me semble que la version Collector sortie en France comporte aussi les deux versions). Personnellement, je préfère la version de 1946, la version normale donc.

Un remake a été tourné en 1978 : « The Big Sleep » par Michael Winner, assez peu réussi, avec Robert Mitchum et Sarah Miles.

9 juin 2006

Kamchatka (2002) de Marcelo Piñeyro

Kamchatka Elle :
Un film argentin d’une grande intensité et à la mise en scène dépouillée. 1976, à Buenos Aires, le général Videla prend le pouvoir par la force. Marcelo Piñeyro nous fait vivre le drame d’une famille chaleureuse par les yeux d’un enfant qui tente de comprendre l’univers et les mensonges des adultes. A l’écart du monde, la famille doit se cacher et tente malgré tout de vivre normalement malgré la lourde menace d’être arrêtée et de disparaître à jamais. La force du film est de créer ce climat d’attente et d’angoisse entrecoupé de grands moments de bonheur. Des liens très forts unissent les parents et les enfants. La dictature rôde mais on ne la voit et on ne l’entend pas. Tout est suggéré par des regards, des silences, le souffle du vent. On sent peu à peu que le destin des parents est inéluctable. Kamchatka est un film très émouvant qui fait ressurgir les fantômes des dictatures.
Note : 5 étoiles

Lui :
Aucune scène de violence ni de torture dans ce film qui témoigne de l’après-coup d’état militaire de 1976 en Argentine. C’est tout juste si l’on entrevoit des militaires dans une scène. Non, tout est vu depuis les yeux d’un enfant de 10 ans dont les parents fuient une menace qui reste invisible mais bien réelle. Le film traite surtout de la relation parents/enfants dans cette situation d’urgence, où tout peut basculer d’un moment à l’autre. Filmé avec délicatesse, en accordant une grande place à ces petites choses qui remplissent l’univers d’un enfant, Kamchatka est un film assez attachant mais qui pêche parfois par un certain académisme. L’interprétation des acteurs, les deux parents tout comme les deux enfants, est vraiment remarquable.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ricardo Darín, Cecilia Roth, Matías Del Pozo
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8 juin 2006

Shadrach (1998) de Susanna Styron

Shadrach Elle :
Scénario original sur le retour d’un ancien esclave noir de 99 ans sur la plantation où il est né afin d’y mourir. Il se retrouve pris en charge par les descendants ruinés des propriétaires de la plantation. Nous sommes dans les années trente et la ségrégation raciale sévit toujours fortement. La générosité et la compassion dictent la conduite à tenir de cette famille dans le besoin. Tout est fait pour que le vieil homme soit enterré sur le sol de l’ancienne plantation. Cette histoire est simple et émouvante.
Note : 4 étoiles

Lui :
Loin de la grosse cavalerie hollywoodienne, voilà un film simple, délicat, original, personnel. Bien entendu, on peut y trouver bon nombre de clichés mais il se dégage une authenticité de cette histoire de vieil esclave noir qui revient pour mourir sur la terre où il est né. C’est cette authenticité qui le rend si attachant et touchant. Très bon jeu d’acteurs et aussi une très belle musique.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Andie MacDowell, Harvey Keitel, John Franklin Sawyer, Martin Sheen
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8 juin 2006

Le chanteur de jazz (1927) d’ Alan Crosland

Titre original : « The Jazz Singer »

The Jazz SingerLui :
Le Chanteur de Jazz est souvent présenté comme étant le premier film parlant ou le premier film sonore. Ce n’est pas tout à fait exact dans le sens où le premier film sonore doté du procédé Vitaphone fut Don Juan (1926), suivi de Old San Francisco (1927), tous deux du même Alan Crosland. Mais ces deux films n’étaient que des films musicaux. The Jazz Singer n’a, lui aussi, que très peu de paroles, une minute tout au plus, tout le reste est en intertitre, mais toutes les chansons d’Al Jolson sont sonorisées et synchrones.

Le succès fut spectaculaire après du public, apportant au cinéma une porte de sortie de la crise qu’il traversait : Warner, le studio le plus mal en point, avait joué son va-tout avec ce procédé qui stockait le son sur des disques séparés. The Jazz Singer Ce film symbolise donc parfaitement l’avènement du cinéma parlant. Le premier vrai film parlant ne sortira cependant qu’un an plus tard, Lights of New York (1928) de Bryan Foy, et la généralisation du système qui stocke le son sur la pellicule, le Movietone, ne se fera qu’au début des années 30.

En dehors de cet aspect historique, le film n’a toutefois que peu d’intérêt. Al Jolson est avant tout un chanteur et non un acteur, l’histoire en elle-même est des plus conventionnelles et, le jeu des acteurs, peu inspiré. Le Chanteur de Jazz a eu deux remakes, par Michael Curtiz en 1952 et par Richard Fleischer en 1980. Ces deux versions ne sont pas vraiment mémorables.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Al Jolson
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Remakes :
Le chanteur de jazz (The jazz singer) de Michael Curtiz (1952) avec Dany Thomas
Le chanteur de jazz (The jazz singer) de Richard Fleischer (1980) avec Neil Diamond

7 juin 2006

Mar adentro (2004) de Alejandro Amenábar

Mar adentro Elle :
Un film poignant sur un tétraplégique qui demande à la justice le droit de mourir pour échapper à sa vie faite de souffrances. Sans sombrer dans le pathos et l’apitoiement, Alejandro Amenabar filme cet homme incarné par Javier Bardem sobrement et au plus près de son corps et de son âme. C’est une belle mise en scène pleine de pudeur. Poète plein d’humour, Ramon rejette sa dépendance vis-à-vis des autres et entrevoit son issue fatale avec le sourire. Même s’il est soutenu par une famille chaleureuse et par l’amour de deux femmes, il refuse d’accepter son sort et veut choisir son destin. On pénètre dans l’intimité de sa vie de reclus avec délicatesse. Les personnages dégagent énormément de force et d’émotion. Un film bouleversant à ne pas manquer.
Note : 5 étoiles

Lui :
Alejandro Amenabar réussit à faire un film fort sur l’histoire de ce tétraplégique sans jamais tomber dans la facilité de l’apitoiement ou d’une compassion débordante. Je dois bien avouer que la pluie de récompenses qu’a reçue le film me faisait un peu peur. Non, il nous permet simplement de mieux connaître cet homme et de comprendre ainsi sa volonté et la fermeté qu’il plaçait dans sa décision. C’est bien entendu émouvant mais aussi très puissant, parfois poétique et parsemé de touches d’humour : Amenabar réussit un sans faute dans l’équilibre de son film et les deux heures passent rapidement. Plus qu’un simple plaidoyer sur ce sujet de société, c’est surtout le portrait d’un homme hors du commun et, sur ce plan, il faut noter que Janvier Berdem interprète son personnage avec beaucoup de force et une conviction étonnante.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Javier Bardem, Belén Rueda, Lola Dueñas, Mabel Rivera
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7 juin 2006

La légende de Bagger Vance (2000) de Robert Redford

Titre original : « The Legend of Bagger Vance »

La légende de Bagger Vance Elle :
Quelle déception ce film de Robert Redford ! Non seulement, le scénario est peu passionnant (le retour d’un prodige du golf qui a perdu son swing) mais en plus Redford reste très académique dans sa démarche : beaucoup de bons sentiments, globalement assez sirupeux. A éviter.
Note : 1 étoile

Lui :
Ce film de Redford n’est hélas qu’une suite de poncifs et de clichés hollywoodiens. Inutilement verbeux, il finit par ennuyer. Les images sont belles…
Note : 1 étoile

Acteurs: Will Smith, Matt Damon, Charlize Theron
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6 juin 2006

Stalingrad (2001) de Jean-Jacques Annaud

Titre original : « Enemy at the Gates »

Stalingrad Elle :
Jean-Jacques Annaud, a choisi de peindre la bataille de Stalingrad au travers de deux tireurs d’élite embusqués qui cherchent à se tuer mutuellement : l’un est russe (Jude Law), l’autre est allemand (Ed Harris). Quelques bonnes scènes haletantes sont à retenir mais, ce qui manque principalement, c’est l’émotion que devrait nous procurer un tel désastre humain. La scène de combats en ouverture est confuse et assourdissante : des explosions et effets spéciaux à n’en plus pouvoir mais rien de vibrant. On est loin des scènes poignantes du Soldat Ryan. Au final, le film donne l’impression d’être bancal malgré les moyens techniques et les acteurs de premier plan.
Note : 3 étoiles

Lui :
Annaud cherche trop à faire du grand spectacle… Le début du film est quasi insupportable, avec notamment une utilisation d’une musique grandiloquente sur des combats. Par la suite, il se concentre sur le duel des deux « snipers », duel qui lui permet de placer de bonnes scènes de suspense avec une belle reconstitution de Stalingrad dévasté ; mais tout cela est du spectacle, il n’y a pas vraiment d’émotion.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jude Law, Ed Harris, Rachel Weisz, Joseph Fiennes
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5 juin 2006

L’emploi du temps (2001) de Laurent Cantet

L'emploi du temps Elle :
Basé sur l’histoire vraie de Jean-Claude Roman, ce film retrace la longue plongée dans le mensonge de ce père de famille qui n’ose avouer son licenciement à sa femme et préfère manigancer des coups foireux pour subvenir aux besoins de sa famille. La peur de ne pas être à la hauteur et de décevoir sa femme compréhensive sont les pistes avancées dans le scénario. Le parcours de cet homme est intriguant et pathétique à la fois. Malgré quelques longueurs, Laurent Cantet parvient à s’approcher des motivations et tourments de cet homme acculé. Karine Viard en épouse attentive est très touchante.
Note : 4 étoiles

Lui :
Librement inspiré d’un fait divers bien connu, l’histoire de cet homme qui a peur de décevoir son entourage en avouant qu’il a perdu son travail est un peu survolée par ce film. Le scénario se déroule assez platement, aucun aspect n’est un tant soit peu approfondi, on se contente de le regarder s’enfoncer vainement et lamentablement dans son mensonge. Le film manque un peu de conviction.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Aurélien Recoing, Karin Viard
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Voir aussi nos commentaires sur le film de Nicole Garcia : « L’Adversaire« , autre adaptation de la même histoire.