5 juin 2006

L’emploi du temps (2001) de Laurent Cantet

L'emploi du temps Elle :
Basé sur l’histoire vraie de Jean-Claude Roman, ce film retrace la longue plongée dans le mensonge de ce père de famille qui n’ose avouer son licenciement à sa femme et préfère manigancer des coups foireux pour subvenir aux besoins de sa famille. La peur de ne pas être à la hauteur et de décevoir sa femme compréhensive sont les pistes avancées dans le scénario. Le parcours de cet homme est intriguant et pathétique à la fois. Malgré quelques longueurs, Laurent Cantet parvient à s’approcher des motivations et tourments de cet homme acculé. Karine Viard en épouse attentive est très touchante.
Note : 4 étoiles

Lui :
Librement inspiré d’un fait divers bien connu, l’histoire de cet homme qui a peur de décevoir son entourage en avouant qu’il a perdu son travail est un peu survolée par ce film. Le scénario se déroule assez platement, aucun aspect n’est un tant soit peu approfondi, on se contente de le regarder s’enfoncer vainement et lamentablement dans son mensonge. Le film manque un peu de conviction.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Aurélien Recoing, Karin Viard
Voir la fiche du film et la filmographie de Laurent Cantet sur le site IMDB.

Voir les autres films de Laurent Cantet chroniqués sur ce blog…

Voir aussi nos commentaires sur le film de Nicole Garcia : « L’Adversaire« , autre adaptation de la même histoire.

4 juin 2006

Le crime farpait (2004) d’ Álex de la Iglesia

Titre original : « Crimen ferpecto »

Le Crime Farpait Elle :
De bonnes choses dans cette comédie échevelée centrée sur un vendeur de grand magasin, macho, amateur de femmes et carriériste. Tout se passe au rayon des vêtements féminins ce qui donne lieu à quelques scènes burlesques. Ce désir d’ascension avide et sans scrupules est vertement écorché et conduit au pire. On passe du cocasse à l’humour noir et même « gore » en un clin d’oeil. Cependant, le rythme de cette histoire a tendance à s’essoufler et à s’enliser au fil du temps notamment avec cette femme qui en fait un peu trop côté chantage.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le crime farpait démarre très bien avec la mise en place de ce personnage de vendeur d’un grand magasin prêt à tout pour grimper socialement. Beaucoup d’humour au second degré, avec presque un petit côté bande dessinée. Ensuite, le film hélas s’enlise en penchant vers un humour macabre, plutôt moins réussi et surtout avec moins de pétulance. La fin parvient tout de même à nous surprendre un peu. Belle prestation de Guillermo Toledo.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Guillermo Toledo, Mónica Cervera, Luis Varela
Voir la fiche du film et la filmographie de Álex de la Iglesia sur le site IMDB.

3 juin 2006

8 femmes (2002) de François Ozon

8 femmes Elle :
Malgré le formidable film Sous le sable de François Ozon, je m’attendais au pire c’est-à-dire à une comédie outrancière et criarde. Eh bien non, j’ai eu droit à une comédie policière à la Agatha Christie, filmée de façon théâtrale et originale où l’humour et l’horreur se côtoient. Ce film dédié aux femmes bascule du rire à l’effroi, fait tomber les masques et l’hypocrisie des bonnes moeurs. Nos huit femmes sont talentueuses en particulier Isabelle Huppert en vieille fille rigide et Fanny Ardant en femme mûre et séductrice. François Ozon témoigne d’une grande maîtrise de la caméra et du scénario.
Note : 5 étoiles

Lui :
L’idée de base pouvait être intéressante mais Ozon ne parvient à dépasser le stade du conventionnel, du prévisible, du caricatural. A part le numéro d’actrices, je ne vois pas trop l’intérêt d’un tel film. D’ailleurs l’erreur est peut-être là : la présence d’une telle brochette d’actrices connues a sans doute sclérosé le film, l’empêchant de décoller…
Note : pas d'étoile

Acteurs: Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Emmanuelle Béart, Fanny Ardant, Danielle Darrieux, Virginie Ledoyen, Ludivine Sagnier, Firmine Richard
Voir la fiche du film et la filmographie de François Ozon sur le site IMDB.

Voir les autres films de François Ozon chroniqués sur ce blog…

3 juin 2006

L’appartement (1996) de Gilles Mimouni

L'appartement Elle :
Ce premier film, très axé sur la recherche architecturale (Gilles Mimouni a fait des études d’architecture), présente peu d’intérêt à mes yeux. La recherche de cette belle femme (Monica Belluci) par Vincent Cassel est interminable et ennuyeuse. Le réalisateur semble plus préoccupé par l’esthétisation que par la dynamique de son scénario.
Note : pas d'étoile

Lui :
Pour son premier film, Gilles Mimouni a du mal à trouver le bon équilibre. Son film pourtant démarre très bien et la mise en place de ses personnages et de son intrigue est originale et assez prenante. Il soigne aussi l’esthétisme des images. L’originalité de ses décors (notamment en termes d’architecture) contribue à créer un climat. Hélas, l’intrigue traîne en longueur et l’on finit par se désintéresser de l’histoire. La fin est même un peu ridicule dans sa surenchère de rebondissements. Très bon jeu des acteurs en général et de Vincent Cassel en particulier.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Romane Bohringer, Vincent Cassel, Jean-Philippe Écoffey, Monica Bellucci, Sandrine Kiberlain
Voir la fiche du film et la filmographie de Gilles Mimouni sur le site IMDB.

2 juin 2006

Amours chiennes (2000) de Alejandro González Iñárritu

Titre original : « Amores perros »

Amours Chiennes Elle :
Une belle découverte avec ce film mexicain d’une grande dextérité et intensité dramatique. Il nous montre trois destins qui se croisent au même endroit, lors d’un accident de voiture à Mexico. Le réalisateur nous dévoile peu à peu ces trois histoires d’amour qui se déroulent en compagnie de chiens, présents tout au long du film. Chiens de combat pour faire gagner de l’argent à un jeune couple sans le sou, chien de riche qui tient compagnie à une jeune femme accidentée, chiens errants avec un vagabond grisonnant qui rêve de retrouver la fille qu’il a lâchement abandonnée. Alejandro González Iñárritu nous plonge dans un monde de violence, de pauvreté, d’amour déçu et de rêves avortés. Le montage du film est incisif, nerveux et inventif; les personnages laissent passer sur leurs visages beaucoup d’émotion. Un film plein d’humanité.
Note : 5 étoiles

Lui :
Amour chiennes : Il se dégage une grande force de ce film, que ce soit sur le plan du scénario qui fait se croiser trois histoires se déroulant dans un monde totalement différent, ou sur le plan de la mise en scène : Alejandro González Iñárritu utilise parfaitement une camera très vive, avec une bonne utilisation des gros plans et surtout un montage très dynamique qui donne des images que l’on a parfois l’impression de recevoir comme un coup de poing. La scène qui ouvre le film nous met d’ailleurs tout de suite dans le bain, elle nous attrape pour ne plus nous lâcher ensuite. L’ensemble est très réussi, assez sombre dans son propos et sur le monde qu’il nous décrit, avec seulement quelques faiblesses en milieu de film sur la deuxième histoire.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Emilio Echevarría, Gael García Bernal, Goya Toledo
Voir la fiche du film et la filmographie de Alejandro González Iñárritu sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alejandro González Iñárritu chroniqués sur ce blog…

1 juin 2006

Vertiges de l’amour (2001) de Laurent Chouchan

Vertiges de l'amour Elle :
Amusante comédie sur les angoisses d’avant-mariage d’un homme indécis interprété par Philippe Torreton qui ici révèle des talents comiques. Le thème n’est pas très novateur puisque l’on visualise toutes les tournures possibles que son mariage peut prendre mais le traitement est incisif et humoristique. Vertiges de l’amour est vraiment un bon divertissement.
Note : 4 étoiles

Lui :
A partir d’une situation assez simple (se poser des questions la veille de son mariage), Laurent Chouchan parvient à faire une excellente comédie où l’on ne s’ennuie pas une seconde. La structure surprend un peu au départ mais permet au scénariste de s’amuser avec son histoire, de la triturer dans tous les sens… Il n’y a pas de grands messages dans son propos, juste de l’amusement pur. Un régal.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Philippe Torreton, Julie Gayet, Sophie-Charlotte Husson
Voir la fiche du film et la filmographie de Laurent Chouchan sur le site IMDB.

Voir les autres films de Laurent Chouchan chroniqués sur ce blog…

1 juin 2006

Le Talion (1928) de Tod Browning

Titre original : « West of Zanzibar »

Le Talion Elle :
(pas vu)

Lui :
(film muet) Dans cette histoire assez sombre de vengeance, Tod Browning met en scène son univers favori avec cette fois un Lon Chaney qui a perdu l’usage de ses jambes à la suite d’une chute. L’acteur est particulièrement convaincant dans ses reptations sur le sol et son visage respire le machiavélisme le plus profond. Le talionLe film se passant en Afrique noire, vaudous et rites sacrés sont de la partie et viennent alourdir l’atmosphère. L’ensemble est efficace et nous met même parfois un peu mal à l’aise. Encore une formidable prestation de Lon Chaney.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lon Chaney, Lionel Barrymore, Mary Nolan
Voir la fiche du film et la filmographie de Tod Browning sur le site IMDB.

Voir les autres films de Tod Browning chroniqués sur ce blog…

31 mai 2006

sommaire de mai 2006

Mon petit doigt m’a dit…

(2005) de Pascal Thomas

Sur mes lèvres

(2001) de Jacques Audiard

Les Affranchis

(1990) de Martin Scorsese

Les âmes fortes

(2001) de Raoul Ruiz

Les âmes câlines

(2001) de Thomas Bardinet

Tellement Proches

(2004) de Dominic Harari et T. Pelegri

Les Rapaces

(1924) d’ Erich von Stroheim

Bob le flambeur

(1955) de Jean-Pierre Melville

Les Enfants terribles

(1950) de Jean-Pierre Melville

Seul au Monde

(2000) de Robert Zemeckis

Shanghai Triad

(1995) de Zhang Yimou

La Chambre des officiers

(2001) de François Dupeyron

La mort dans la peau

(2004) de Paul Greengrass

Playtime

(1967) de Jacques Tati

The Unknown

(1927) de Tod Browning

Solaris

(1972) de Andrei Tarkovsky

La Pianiste

(2001) de Michael Haneke

Königsmark

(1935) de Maurice Tourneur

Rendez-vous à Bray

(1971) de André Delvaux

Et là-bas, quelle heure est-il?

(2001) de Tsai Ming-liang

La felicità, le bonheur ne coûte rien

(2003) de Mimmo Calopresti

Hôtel du Nord

(1938) de Marcel Carné

Au bout du Monde à gauche

(2004) d’ Avi Nesher

Le sortilège du scorpion de jade

(2001) de Woody Allen

Hollywood Ending

(2002) de Woody Allen

Astérix & Obélix: Mission Cléopâtre

(2002) d’ Alain Chabat

Eden

(2001) d’ Amos Gitai

Le souffleur

(2005) de Guillaume Pixie

Star Wars: Episode II
L’attaque des clones

(2002) de George Lucas

Fred

(1997) de Pierre Jolivet

Vengeance secrète

(2001) de John Irvin

Vidocq

(2001) de Pitof

Concurrence déloyale

(2001) de Ettore Scola

Un homme se penche sur son passé

(1958) de Willy Rozier

Drôle de Félix

(2000) d’ Olivier Ducastel et J. Martineau

Chaos

(2001) de Coline Serreau

La Petite Chartreuse

(2005) de Jean-Pierre Denis

Loin vers l’est

(1929) de Tod Browning

Human Nature

(2001) de Michel Gondry

Traffic

(2000) de Steven Soderbergh

Un fil à la patte

(2005) de Michel Deville

Beautés Empoisonnées

(2001) de David Mirkin

Amen.

(2002) de Costa-Gavras

Infernal affairs

(2002) de Wai Keung Lau et Siu Fai Mak

Farinelli

(1994) de Gérard Corbiau

Radio

(2003) de Michael Tollin

Mare Nostrum

(1926) de Rex Ingram

Comme un avion

(2002) de Marie-France Pisier

Key Largo

(1948) de John Huston

Broadway, 39ème rue

(1999) de Tim Robbins

La Planète des Singes

(2001) de Tim Burton

Silence… on tourne

(2001) de Youssef Chahine

L’Aîné des Ferchaux

(1963) de Jean-Pierre Melville

Jurassic Park III

(2001) de Joe Johnston

Nombre de billets : 54

31 mai 2006

Mon petit doigt m’a dit… (2005) de Pascal Thomas

Mon petit doigt m'a dit... Elle :
Malgré le talent de Catherine Frot et d’André Dussollier, je ne suis pas parvenue à aller jusqu’au bout de cette fantaisie policière adaptée d’un roman d’Agatha Christie. Le mélange de burlesque à l’intrigue finit par agacer et nuit au suspense de l’histoire. On finit par s’ennuyer profondément.
Note : pas d'étoile

Lui :
Dans Mon petit doigt m’a dit, Pascal Thomas est parvenu à bien rendre ce subtil mélange d’intrigue et de dérision que l’on peut trouver dans certains romans policiers anglais, ceux d’Agatha Christie en l’occurrence, le tout saupoudré de ce petit côté désuet qui place l’ensemble un peu hors du temps (un petit côté “Club des 5″). Les aspects éventuellement un peu sordides de l’intrigue policière sont ainsi parfaitement contrebalancés par une série continuelle de petites touches d’humour, au premier rang desquelles se trouve le métier, totalement improbable, de Dussollier qui évolue dans un monde militaire assez croquignolesque. Comme d’habitude, Catherine Frot excelle dans son rôle de femme gentiment farfelue. L’ensemble donne un film léger, assez hors normes, mais vraiment plaisant. Un vrai et bon divertissement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Catherine Frot, André Dussollier, Geneviève Bujold, Laurent Terzieff, Valérie Kaprisky
Voir la fiche du film et la filmographie de Pascal Thomas sur le site IMDB.

Voir les autres films de Pascal Thomas chroniqués sur ce blog…

Note : Le roman d’Agatha Christie « By the pricking of my thumbs » a été également adapté pour la télévision anglaise en 2006, une version qui semble avoir été peu appréciée.

2e note : Intrigué par le titre anglais du roman (« By the pricking of my thumbs », littéralement « Par le fourmillement de mes pouces »), j’en ai recherché la signification…
Cela vient de Macbeth :
By the pricking of my thumbs,
Something wicked this way comes.

Shakespeare fait référence à une croyance remontant à l’époque romaine qui disait qu’un fourmillement dans le pouce gauche était l’un des indices annonciateurs de l’influence du Mal.

30 mai 2006

Sur mes lèvres (2001) de Jacques Audiard

Sur mes lèvres Elle :
Rencontre troublante de deux exclus admirablement interprétés par Emmanuelle Devos et Vincent Cassel. Elle est une secrétaire frustrée professionnellement et sexuellement ; Lui est un ex-taulard qui vient l’assister à son bureau. Mis à part le regard critique sur les impitoyables relations professionnelles, Jacques Audiard parvient brillamment à peindre le jeu de cache-cache auquel se livrent ces deux paumés qui se cherchent et se perdent. Sa caméra traque les émotions, les gros plans de visage, les lumières diffuses. La partie polar du film est bien ficelée également mais elle m’a moins intéressée ; je l’ai trouvée un peu longue. Un film noir et original.
Note : 4 étoiles

Lui :
Avec Sur mes lèvres, Jacques Audiard réalise un film à deux facettes. D’abord il met en scène une femme qui ne parvient que difficilement à s’adapter à son monde professionnel assez dur (l’immobilier et le BTP). L’embauche d’un ex-taulard va lui ouvrir des horizons nouveaux. Sur ce plan, le réalisateur parvient bien à nous faire partager les sentiments de cette femme, à nous faire comprendre ses frustrations. Le film bascule ensuite dans le polar et cette partie paraît plus longue. C’est dommage car sinon le film est bien réussi, assez chargé d’émotions, authentique et d’une approche plutôt originale. Belles prestations d’Emmanuelle Devos et de Vincent Cassel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Cassel, Emmanuelle Devos, Olivier Gourmet, Olivier Perrier
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Audiard sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jacques Audiard chroniqués sur ce blog…