5 janvier 2007

L’enfant (2005) de Jean-Pierre et Luc Dardenne

L'enfantElle :
Les frères Dardenne nous entraînent dans une dérive pathétique avec un bébé échoué dans les bras d’un jeune couple à peine sorti de l’enfance. Un film réaliste social émouvant. Des êtres en marge sans aucun référent parental qui vivent au jour le jour. Petites combines mais aussi choses irréparables pour ce père interprété magistralement par Jérémie Rénier, l’acteur fétiche des Frères Dardenne. Le film monte progressivement en intensité dramatique avec une incroyable course poursuite qui renforce cette idée de lente plongée vers le néant. Quelques étincelles de bonheur éphémère, d’espoir et de pardon pour ce couple qui s’aime malgré tout mais qui ne choisit pas toujours les bons moyens pour s’en sortir. Un film fort devant lequel il est difficile de rester insensible.
Note : 5 étoiles

Lui :
N’étant pas toujours un grand amateur des films des frères Dardenne (étant plus gêné sur le plan de la forme que sur le fond), je dois bien avouer eu quelques craintes avant de voir « L’enfant ». Mais la forme ici est plus posée : nul besoin de mettre une caméra à l’épaule très près des personnages pour exprimer leur rage car le personnage central n’en a pas. Bruno vit à l’instant présent, il prend et il jette, jouissant de chaque parcelle de petits bonheurs dès qu’il le peut. Il est toujours un enfant, incapable de vraiment se représenter le changement que lui impose l’arrivée du nouveau-né de Sonia. Sans excès, le scénario joue habilement avec le cercle vicieux dans lequel s’enferme Bruno avec ses dangereuses petites combines, tout en lui laissant toutes les portes ouvertes : il a le choix mais ne le sait pas forcément. Les frères Dardenne utilisent leur camera de façon extrêmement riche, alternant les plans larges avec des séquences serrées plus dynamiques, toujours au service des personnages qui ont ainsi beaucoup de force. Tout en étant particulièrement puissant, le film n’a pas (du moins à mes yeux) l’austérité de certains de leurs films précédents.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jérémie Renier, Déborah François
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre et Luc Dardenne sur le site imdb.com.

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4 janvier 2007

Les Cinq Secrets du désert (1943) de Billy Wilder

Titre original : Five Graves to Cairo

Les 5 secrets du désertElle :
Un hôtel paumé au fin fond du désert, un soldat anglais rescapé et recueilli par deux hôteliers atypiques, le général Rommel et ses soldats qui logent dans l’hôtel. Voilà un cocktail idéal pour faire frémir le spectateur. L’Anglais prend la fausse identité d’un espion allemand et livre les secrets de l’armée allemande à son pays. Billy Wilder parvient à créer un climat pesant et angoissant ainsi qu’une intrigue originale et captivante même si parfois il y a quelques longueurs.
Note : 4 étoiles

Les 5 secrets du désertLui :
Ce film de guerre s’inscrit dans l’effort de guerre que le gouvernement impose aux studios. Billy Wilder s’écarte toutefois du schéma traditionnel du genre et son film est remarquablement ficelé, nous plongeant dans une atmosphère forte : il nous enferme dans un suspense psychologique puissant. Point de fait d’armes ici, pourtant la guerre est on ne peut plus présente. Le scénario est fort, soutenu par une belle interprétation. Erich von Stroheim est magistral.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Franchot Tone, Anne Baxter, Akim Tamiroff, Erich von Stroheim
Voir la fiche du film et la filmographie de Billy Wilder sur le site imdb.com.

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3 janvier 2007

Madagascar (2005) d’ Eric Darnell et Tom McGrath

MadagascarElle :
(pas vu)

Lui :
Appliquant une recette qui a déjà fait ses preuves, « Madagascar » reste un peu en deçà des meilleures réussites du genre et cible un public un peu plus jeune. Le résultat est tout de même très amusant. Les animaux sont on ne peut plus anthropoïdes et Alex le Lion est assez réussi même s’il en fait un peu beaucoup. L’ensemble est un peu trop axé sur le tandem formé par le lion et le zèbre ; dans les personnages secondaires, les pingouins-commando forment un quatuor déjanté franchement hilarant. Comme il se doit, il y a beaucoup de références pour plaire aux plus grands. L’animation des animaux est parfaite (le générique de fin est une petite perle) et le doublage est impeccable, tout en restant parfaitement cadré, presque standardisé. Le film fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: (voix) Ben Stiller, Chris Rock, David Schwimmer
Voir la fiche du film et la filmographie de Eric Darnell sur le site imdb.com.

2 janvier 2007

Zim and Co. (2005) de Pierre Jolivet

Zim and coElle :
Zim, interprété par le fils du réalisateur, doit trouver un vrai travail s’il veut éviter la prison. Les petites combines d’une bande de jeunes pour trouver du travail. La débrouille au jour le jour et comment éviter les ennuis avec la police. Ce thème aurait pu être intéressant mais il est mal exploité par Pierre Jolivet. Les personnages semblent débiter leurs dialogues, la construction est confuse, la mise en scène est trop réduite.
Note : pas d'étoiles

Lui :
En désirant montrer la difficulté de se sortir d’un cercle vicieux et de trouver un vrai travail, Pierre Jolivet charge un peu trop son récit et semble vouloir mettre trop de choses dans son film. Il en oublie de travailler ses personnages qui paraissent un peu faibles et l’ensemble devient confus, manquant de ligne directrice.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Adrien Jolivet, Mhamed Arezki, Nathalie Richard
Voir la fiche du film et la filmographie de Pierre Jolivet sur le site imdb.com.

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31 décembre 2006

Sommaire de décembre 2006

Hurricane Carter

(1999) de Norman Jewison

Le secret derrière la porte

(1948) de Fritz Lang

Sideways

(2004) d’ Alexander Payne

Je rêvais de l’Afrique

(2000) de Hugh Hudson

Peindre ou faire l’amour

(2005) d’ Arnaud Larrieu et JP Larrieu

Cléopâtre

(1934) de Cecil B. DeMille

César et Cléopâtre

(1945) de Gabriel Pascal

Cléopâtre

(1963) de Joseph L. Mankiewicz

Cléopâtre (TV)

(1999) de Franc Roddam

La guerre des mondes

(2005) de Steven Spielberg

Coffee and cigarettes

(2004) de Jim Jarmusch

Bombón el perro

(2004) de Carlos Sorin

Paï

(2002) de Niki Caro

L’Oeuvre de Dieu, la part du diable

(1999) de Lasse Hallström

La femme aux 2 visages

(1941) de George Cukor

Trois saisons

(1999) de Tony Bui

Saints and soldiers

(2003) de Ryan Little

Le fabuleux destin d’Amélie Poulain

(2001) de Jean-Pierre Jeunet

Caché

(2005) de Michael Haneke

Oliver Twist

(2005) de Roman Polanski

Oliver Twist

(1948) de David Lean

Espions sur la Tamise

(1944) de Fritz Lang

Lise et André

(2000) de Denis Dercourt

Mon voisin le tueur

(2000) de Jonathan Lynn

Ça ira mieux demain

(2000) de Jeanne Labrune

Les chevaliers du ciel

(2005) de Gérard Pirès

Three times

(2005) d’ Hou Hsiao-hsien

Sleepy hollow

(1999) de Tim Burton

À tombeau ouvert

(1999) de Martin Scorsese

The golden arrow

(1936) d’ Alfred Green

Don’t come knocking

(2005) de Wim Wenders

Memento

(2000) de Christopher Nolan

Accident

(1967) de Joseph Losey

Au sud des nuages

(2003) de Jean-François Amiguet

Robots

(2005) de Chris Wedge et Carlos Saldanha

Operation Crossbow

(1965) de Michael Anderson

Les conséquences de l’amour

(2004) de Paolo Sorrentino

Le Roi danse

(2000) de Gérard Corbiau

Nikita

(1990) de Luc Besson

Subway

(1985) de Luc Besson

La main du diable

(1943) de Maurice Tourneur

Moby Dick (TV)

(1998) de Franc Roddam

Nombre de billets : 42

31 décembre 2006

Hurricane Carter (1999) de Norman Jewison

Titre original : The Hurricane

Hurricane CarterElle :
Très beau film sur la longue rédemption d’un « mauvais garçon » noir qui se fait emprisonner injustement alors qu’il déjà payé pour ses fautes. Cette adaptation de la biographie de Rubin « Hurricane » Carter démontre clairement comment dans la tête d’un gamin défavorisé peut germer la haine et la violence. L’autre force du film est de montrer comment l’écriture et la lecture peuvent changer une vie : le jeune homme qui rend visite à Rubin Carter comprend qu’on résout les problèmes non par la violence mais par la parole, la réflexion et l’amitié.
Note : 5 étoiles

Lui :
Reconstitution assez minutieuse de l’histoire de ce boxeur noir, injustement accusé de crime. Denzel Washington est comme d’habitude admirable, exprimant toute la force de son personnage. Le film est particulièrement bien construit, jonglant parfois avec les flash-back, et la démonstration est claire et éclatante. La musique est également bien utilisée, avec bien entendu le fameux morceau de Dylan.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Denzel Washington, Deborah Unger, Vicellous Shannon
Voir la fiche du film et la filmographie de Norman Jewison sur le site imdb.com.

30 décembre 2006

Le secret derrière la porte (1948) de Fritz Lang

Titre original : « Secret beyond the door… »

Le secret derrière la porteElle :
Le film démarre sous les meilleurs auspices avec un mariage apparemment heureux. Puis, peu à peu, les belles apparences s’effritent et révèlent des choses inexpliquées, des secrets non avoués, de noirs desseins et des destins tragiques. Fritz Lang fait monter peu à peu la tension en étudiant au plus près les comportements de ses personnages. Reflétant la montée de l’importance de la psychanalyse dans la société américaine, il dissèque la psychologie du mari déséquilibré. Les clairs obscurs somptueux, la musique angoissante font monter l’intensité dramatique un peu trop parfois. Un bon film mais un peu trop naïf sur les explications du comportement de ce mari.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le secret derrière la porte Par son thème et son développement, ce « Secret beyond the door » de Fritz Lang évoque certains films de Hitchcock, surtout Rebecca : une histoire de névrose cachée qui engendre un comportement apparemment irrationnel. Fritz Lang fait monter la tension très progressivement en utilisant toutefois des moyens différents, essentiellement l’image et le son. Dans les décors, il frise le surréalisme, par exemple en donnant à la fameuse porte des dimensions légèrement surévaluées. Il joue beaucoup avec les éclairages, les ombres. L’atmosphère est très noire. Il joue beaucoup avec le son pour créer un sentiment d’étrangeté. Tout cela fonctionne à merveille et la fin du film est particulièrement intense. C’est un film qui est plus remarquable par sa forme.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Joan Bennett, Michael Redgrave, Anne Revere, Barbara O’Neil
Voir la fiche du film et la filmographie de Fritz Lang sur le site imdb.com.

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29 décembre 2006

Sideways (2004) d’ Alexander Payne

Autre titre (Canada) : À la dérive

Sideways Elle :
Pas grand-chose à dire de cette comédie qui sonne creux. Cette virée de quarantenaires en dépression ou en mal de sexe devient de plus en plus ennuyeuse au fil des minutes. Le réalisateur peine à remplir les deux heures. On est bien loin de l’esprit des films de Woody Allen qui ont tout de même plus de verve et de contenu. Le thème du vin ne sort pas grandi de l’affaire : le personnage principal est plutôt alcoolique, les visites de vignobles fleurent bon le commerce de masse. Rien de bien poétique dans tout ça.
Note : 2 étoiles

Lui :
Ce road-movie californien met en scène deux personnages assez fortement typés : un oenophile dépressif chronique et un fonceur instinctif un peu balourd. Ce dernier enterre sa vie de garçon par une virée de 5 jours avec son ami. En se présentant en marge de la production américaine classique, le film a rencontré un vif succès. Il est vrai qu’il présente une certaine fraîcheur, un style non formaté. Il est toutefois regrettable qu’après avoir mis en place les personnages pendant les 20 premières minutes, le film tourne en rond et semble continuer sur sa lancée, dans le vide, seulement relancé par quelques bonnes réparties et quelques gags. Voulant jouer sur le terrain du comique existentiel, les dialogues n’ont pas l’étoffe suffisante. La mise en scène n’est pas très précise et un voile blanc permanent rend la photographie vraiment quelconque. Détail amusant : les vins californiens à base de pinot noir ont connu une forte relance d’intérêt après ce film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Paul Giamatti, Thomas Haden Church, Virginia Madsen, Sandra Oh
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Voir aussi la critique de Sideways sur le site Château Loisel.

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28 décembre 2006

Je rêvais de l’Afrique (2000) de Hugh Hudson

Titre original : I dreamed of Africa

Je rêvais de l'Afrique Elle :
Film quelque peu hollywoodien sur l’installation au Kenya d’une jeune femme de bonne famille qui y suit son mari, assez instable. Cela paraît à priori peu croyable puisque cette femme va tout sacrifier : elle se retrouve ainsi souvent seule, face à des dangers constants, alors qu’elle pourrait mener une vie paisible et confortable en Europe. Pourtant, le scénario à rendre cette histoire parfaitement crédible. Il est d’ailleurs basé sur une histoire vraie. Kim Basinger joue un rôle inhabituel pour elle, celui d’une mère responsable et courageuse. Le film souffre toutefois de longueurs.
Note : 3 étoiles

Lui :
Film carte-postale : les paysages sont très beaux, l’histoire est bourrée de bons sentiments, d’émotions. Tout cela fait trop hollywoodien et l’on finit par se désintéresser de l’histoire. Dès lors, le film paraît interminable.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Kim Basinger, Vincent Perez
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27 décembre 2006

Peindre ou faire l’amour (2005) d’ Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu

Peindre ou faire l’amourElle :
(pas vu)

Lui :
On peut supposer que les frères Larrieu n’ont pas cherché à rendre vraiment crédible cette histoire d’un couple de quinquagénaires qui découvre les joies et vertus de l’échangisme. Les invraisemblances sont nombreuses. Daniel Auteuil et Sabine Azéma ne semblent d’ailleurs pas y croire beaucoup non plus tant ils paraissent absents et ont un jeu très froid, inexpressif. La photographie est très sombre et terne, le film ayant visiblement été tourné sans aucun éclairage artificiel. Les réalisateurs semblent s’être beaucoup reposés sur le côté (gentiment) dérangeant, et aussi racoleur, de l’idée de départ mais cela ne suffit pas pour faire un film intéressant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Sabine Azéma, Daniel Auteuil, Sergi López, Amira Casar
Voir la fiche du film et la filmographie de Frères Larrieu sur le site imdb.com.

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