29 janvier 2007

Sunshine (1999) de István Szabó

SunshineElle :
Cette fresque historique sur cette famille juive hongroise se révèle passionnante. Elle s’étale sur 3 générations qui traversèrent péniblement les deux guerres mondiales et la révolution russe. Le réalisateur montre la lente montée de l’antisémitisme et du nazisme ; les humiliations que les juifs subirent sont si nombreuses et inéluctables qu’ils tentent de changer de nom pour sauver leur peau. La reconstitution de cette période étalée sur 50 années est superbement réalisée. Ralph Fiennes incarne avec talent trois personnages de cette famille. Une émouvante et poignante saga familiale.
Note : 5 étoiles

Lui :
Sunshine nous conte l’histoire d’une famille juive hongroise sur 3-4 générations et à travers elle, l’histoire assez tumultueuse de la Hongrie tout au long du XXe siècle puisque, à chaque génération, l’un des fils est proche du pouvoir. Cette vaste fresque s’avère assez riche et, malgré les 3h de film, on ne déplore que quelques longueurs dans les inévitables péripéties amoureuses. Ralph Fiennes est admirable dans les trois rôles qu’il interprète, les autres acteurs sont également parfaits. Un film assez fort, efficacement réalisé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ralph Fiennes, Rosemary Harris, Rachel Weisz, Jennifer Ehle, Deborah Unger, Molly Parker
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29 janvier 2007

Duel (TV, 1971) de Steven Spielberg

DuelElle :
(pas revu)
Lui :
Duel fait partie de ces films dont les images ont tant de force qu’elles restent gravées dans votre mémoire à tout jamais. En tournant ce film pour la télévision, le jeune Steven Spielberg réussit un coup de maître tant il montre de maestria à manier les images et les espaces. Duel Avec très peu de moyens, il parvient à faire monter graduellement la tension jusqu’à des niveaux rarement atteints, pas très loin de la tension générée par certains films d’Hitchcock par exemple ; ce qui est, au départ, un banal évènement routier devient un terrible combat de l’homme contre la machine et aussi une certaine vision d’une société américaine déshumanisée. L’idée de base, on la doit à Richard Matheson, formidable écrivain de science-fiction, qui a transformé une de ses nouvelles en un scénario dont l’efficacité est décuplée par le talent de Spielberg à créer des images fortes. 
Note : 5 étoiles

Acteurs: Dennis Weaver
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28 janvier 2007

La reine de Broadway (1944) de Charles Vidor

Titre original : « Cover girl »

La reine de Broadway Elle :
(pas vu)

Lui :
Deux ans avant de la propulser au sommet avec Gilda, Charles Vidor fit tourner Rita Hayworth dans cette comédie musicale, en tandem avec Gene Kelly. Tandem est sans doute un grand mot puisqu’ils ne font ensemble qu’un ou deux numéros musicaux. Il faut préciser qu’ils sont tous deux dans une phase similaire : déjà connus mais pas encore autant qu’ils ne le seront. Rita Hayworth deviendra un véritable symbole sexuel peu après (lors de ses tournées chez les G.I.) et ce n’est qu’en voyant ce Cover Girl que la MGM prendra la mesure du potentiel de Gene Kelly. Nous avons là donc deux acteurs à la veille de leur gloire. Le scénario n’est pas ici le point fort mais l’enchaînement des morceaux musicaux est fort bien réalisé. La reine de Broadway Le film repose beaucoup sur Rita Hayworth qui est resplendissante, dansant et chantant à merveille mais le clou du film est certainement la scène où Gene Kelly danse avec son double (sa conscience, en fait), une scène remarquablement bien faite, l’un des personnages étant légèrement transparent. Cette scène est vraiment unique en son genre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Gene Kelly, Phil Silvers, Otto Kruger
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27 janvier 2007

Au-delà de la gloire (1980) de Samuel Fuller

Titre original : The Big Red One

Au delà de la gloireElle :
Film de guerre psychologique. Pendant la 2ème guerre mondiale, les quatre rescapés d’une brigade américaine parcourent l’Europe pour accomplir leur mission. Ce qui compte ici, en dehors des exploits militaires, ce sont les relations psychologiques et humaines tissent entre eux et avec les autochtones et même leurs ennemis. Samuel Fuller cherche à montrer l’absurdité de la guerre, l’endurcissement des hommes et les ordres qu’ils accomplissent mécaniquement.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film nous narre le long et mouvementé parcours d’un sergent et de ses quatre hommes pendant la seconde guerre mondiale. Fuller a voulu nous raconter toute la guerre de 1942 à 45, ce qui engendre une certaine confusion. Je trouve aussi que l’on a un peu du mal à cerner les motivations de Samuel Fuller. Est-il fasciné par la guerre (ou plus exactement par les rapports qui s’instaurent entre les hommes en temps de guerre) ou désire t-il montrer les affres et les souffrances que la guerre engendre ? Je penche pour la première solution. Malgré certaines scènes qui semblent exagérées et donc uniquement destinées à faire des plans de cinéma, l’ensemble est bien ficelé. Il faut enfin savoir que ce film est souvent considéré comme quasiment autobiographique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lee Marvin, Mark Hamill, Robert Carradine
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27 janvier 2007

Ma sorcière bien aimée (2005) de Nora Ephron

Titre original : Bewitched

Ma sorcière bien aiméeElle :
(pas vu)

Lui :
En adaptant la célèbre série télévisée Ma sorcière bien aimée (1964-1972), le scénario de cette comédie adopte une ligne assez originale puisqu’il prend pour thème le tournage d’une adaptation télévisée de la série, un film dans le film en quelque sorte. Will Ferrell interprète un acteur épouvantablement égocentrique, il ne ménage pas ses efforts pour rendre son personnage assez détestable. Il en fait même un peu beaucoup, utilisant toute la panoplie de mimiques et autres yeux ronds dont il est capable… Le film aurait sans nul doute été plus anodin, voire dénué d’intérêt, sans la présence de Nicole Kidman qui prouve une fois de plus qu’elle peut tout interpréter. Elle illumine le film. L’ensemble est assez léger mais aussi très amusant et fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nicole Kidman, Will Ferrell, Shirley MacLaine, Michael Caine
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26 janvier 2007

Un cœur pris au piège (1941) de Preston Sturges

Titre original : « Lady Eve »

Un coeur pris au piègeElle :
(pas vu)

Lui :
Que se passe t-il quand un fils de riche famille croise sans le savoir le chemin d’une aventurière mondaine ? Sur ce thème qui peut paraître avoir été galvaudé, les scénaristes de « Lady Eve » sont parvenus à créer une histoire assez pittoresque et riche en situations amusantes. Barbara Stanwyck dans Lady EveAjoutez à cela des dialogues bien enlevés et un couple d’acteurs brillants et vous avez la comédie américaine parfaite. Henry Fonda interprète avec beaucoup de naturel  ce jeune homme emprunté face à la ravissante Barbara Stanwyck qui semble particulièrement à l’aise dans son rôle, montrant sa grande capacité d’adaptation et sa faculté à jouer plusieurs personnages. Même si la mise en scène n’a rien de vraiment remarquable, l’ensemble est un vrai régal.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, Henry Fonda, Charles Coburn, Eugene Pallette
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Ce film a eu un remake : « The birds and the bees » (1956) de Norman Taurog avec George Gobel et Mitzi Gaynor, remake qui est généralement considéré comme peu réussi.

26 janvier 2007

Les caprices d’un fleuve (1996) de Bernard Giraudeau

Les caprices d'un fleuveElle :
Malgré un scénario intéressant, des paysages sublimes, une lumière exceptionnelle, de bons acteurs, Bernard Giraudeau ne parvient pas à nous captiver. Il semble plus s’attacher à nous donner de belles images qu’à ordonner son propos. Ce gouverneur français exilé en Afrique découvre les Africains au travers d’une jeune esclave dont il s’éprend. Hélas, le film est long et plutôt ennuyeux.
Note : 2 étoiles

Lui :
La vie d’un gouverneur en Afrique au moment de la révolution, cela aurait pu se révéler passionnant. Hélas, Bernard Giraudeau s’est probablement trop préoccupé d’esthétisme (les images sont très belles), de transmettre un message (montrer le trafic d’esclaves) et pas assez de construction (les enchaînements sont parfois confus), ni de scénario (on n’est guère passionné), tant et si bien que l’on a tendance à se désintéresser peu à peu.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Bernard Giraudeau, Richard Bohringer, Thierry Frémont, Roland Blanche
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25 janvier 2007

Le tigre et la neige (2005) de Roberto Benigni

Titre original : « La tigre e la neve »

Le tigre et la neigeElle :
L’omniprésence et la truculence permanente de Benigni à l’écran finissent par agacer terriblement car elles écrasent le propos et le scénario. La magie burlesque et poétique de ses anciens films ne passe pas. Abandon au bout d’1 h.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Roberto Benigni tente de retrouver dans ce film l’équilibre subtil et ô combien périlleux auquel il était parvenu dans « La vie est belle » : traiter un sujet grave par la comédie et la bouffonnerie. Ici, il s’attaque à l’absurdité de la guerre et le faible poids du simple individu qui s’y trouve pris. Le problème est qu’il charge un peu trop le côté bouffonnerie : son personnage de professeur poète et amoureux transi est certes assez réussi, vraiment amusant avec de grands moments (il faut le voir donner un cours de poésie…), mais il cause, il cause, il gesticule, il prend tant de place qu’il n’y en a plus pour traiter l’autre aspect, celui de la guerre à Bagdad, qui se trouve ainsi privé de toute portée. La seconde partie du film paraît même un peu longue par instants. Ceci dit, « Le tigre et la neige » reste un film amusant avec de belles envolées burlesques. C’est toujours un plaisir de Benigni s’emballer même s’il en fait tout de même un peu trop.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Roberto Benigni, Nicoletta Braschi, Jean Reno, Emilia Fox
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24 janvier 2007

Le jour se lève (1939) de Marcel Carné

Le jour se lèveElle :
Ce qui touche chez Carné, c’est la façon dont il nous expose le destin de ces deux êtres que le sort n’a pas épargné : pas de famille, pas d’argent, des galères multiples. Gabin et Arletty incarnent à merveille ce genre de personnages qui leur ressemblent. Tel le glas qui va sonner la mort de François, Carné retrace son parcours pendant sa longue attente dans sa chambre encerclée par la police. Malgré un rythme peu lent, ce jeu de passerelle entre présent et passé nous donne un Gabin grand et pathétique, incapable d’échapper à son destin et à ses origines modestes.
Note : 4 étoiles

Lui :
Grand drame populiste de la fin des années 30, ce film met en scène l’amour qui mène au désespoir. Beauté des images (de Curt Courant), qualité de dialogues (de Jacques Prévert), un superbe trio d’acteurs, tout serait parfait si le film n’était pas si lent, dans ses scènes d’amour notamment. L’actrice jouant la jeune fille est un ton au-dessous. Beau film cependant, qui traverse aisément les âges.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Jules Berry, Arletty, Bernard Blier
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Remarques :
* Anatole Litvak tourna un remake américain du Jour se lève :
The long night (1947) avec Henry Fonda, Ann Dvorak, Barbara Bel Geddes et Vincent Price, film qui n’est jamais sorti en France.
* Les décors sont l’oeuvre du grand chef-décorateur Alexandre Trauner.

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24 janvier 2007

Les blessures assassines (2000) de Jean-Pierre Denis

Les blessures assassinesElle :
Cette histoire vraie retrace le parcours tragique de deux jeunes soeurs inséparables jusque dans leur corps. La plus âgée assassine ses patrons pour une remarque sur sa tenue et entraîne sa soeur dans cette fuite en avant. Les blessures familiales et le manque d’amour la conduisent au meurtre sauvage. Cette sauvagerie intériorisée ne parvient plus à être contrôlée et finit par exploser.
Note : 4 étoiles

Lui :
Basé sur un fait divers des années 20, ce film tente de nous raconter le parcours d’une jeune bonne qui assassine ses patrons. Il nous raconte plus qu’il n’explique ce geste, et on assiste assez impuissant à la montée d’une haine, d’un amour qui se muera en folie meurtrière. La mise en scène est un peu brouillonne par moments et je ne suis pas vraiment convaincu de l’utilité d’un tel film qui, certes, se laisse regarder, mais assez passivement, totalement extérieur à l’histoire.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sylvie Testud, Julie-Marie Parmentier
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