20 mai 2007

Le temps des porte-plumes (2006) de Daniel Duval

Le temps des porte-plumesElle :
Cette chronique provinciale raconte la lente reconstruction d’un enfant rebelle et en manque d’amour dans une famille d’accueil à la campagne pendant les années 60. Daniel Duval a mis beaucoup de lui dans ce film. Il lui a fallu vingt ans pour porter sa propre histoire à l’écran avec ses blessures et sa solitude intérieure suite à la séparation avec sa famille d’origine. La reconstitution de cette époque est sobre et tendre. Daniel Duval prend son temps et promène avec émotion et nostalgie son regard sur cette famille aimante, ces ambiances rigides d’école primaire, de vie austère à la ferme et dans les champs, de soirées au coin du feu. Il faut se laisser porter par le flux des sentiments.
Note : 3 étoiles

Lui :
Avec Le temps des porte-plumes, Daniel Duval signe un film qui le touche de très près puisqu’il s’agit de sa propre histoire. Placé dans une famille d’accueil à la campagne dans les années 50, ce jeune garçon de 9 ans a bien des difficultés pour s’intégrer dans sa nouvelle vie. Que le film soit autobiographique explique en grande partie son authenticité : pour une fois, le monde rural n’est pas caricaturé. Il est montré très simplement, sans grossir le trait. Jean-Paul Rouve parvient parfaitement à interpréter sobrement ce père d’adoption, plein de générosité. Le temps des porte-plumes est une chronique, sobre et tranquille sans dramatisation artificielle, mais aussi attachante et non dénuée d’intensité.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Rouve, Anne Brochet, Annie Girardot, Raphaël Katz, Denis Podalydès
Voir la fiche du film et la filmographie de Daniel Duval sur le site imdb.com.

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20 mai 2007

Jet Set (2000) de Fabien Onteniente

Jet setElle :
Film un peu affligeant et ennuyeux sur le thème fédérateur et démagogique des « riches et célèbres ». Cette soi-disant comédie est finalement bien conventionnelle et ne fait pas rire. Les clichés s’accumulent aussi bien du côté des nantis que des banlieusards. Tout le monde est finalement bien gentil. Onteniente est complaisant et cherche à plaire à tout le monde.
Note : 2 étoiles

Lui :
Malgré quelques bonnes mises en situation et quelques répliques amusantes, le film souffre de longueurs et l’on se force à rire comme pour pousser la machine… Donnons crédit à Fabien Onteniente d’avoir su éviter certaines facilités de la confrontation banlieue/jet set, même si c’est au prix d’une certaine mièvrerie (tout le monde a un bon fond).
Note : 2 étoiles

Acteurs: Samuel Le Bihan, Lambert Wilson, Ornella Muti, Ariadna Gil, José Garcia, Bruno Solo
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19 mai 2007

Règlement de comptes (1953) de Fritz Lang

Titre original : « The big heat »

Règlement de comptesElle :
Un grand film noir chargé d’une ambiance oppressante et d’une violence presque sadique. Glenn Ford incarne un flic incorruptible prêt à tout pour élucider la mort d’un policier. Il est sur le point de franchir les limites de la droiture lorsqu’il se trouve amené à venger le meurtre de sa femme. Les frontières sont poreuses et fragiles. Fritz Lang dépeint avec noirceur le milieu corrompu de la police et celui des truands sans scrupules. La scène où Lee Marvin ébouillante le visage de son amie est brutale et sauvage. Ce beau visage brûlé sur un côté est très symbolique ; il reflète à la fois le bien et le mal qui rongent les fondements de la société américaine des années 50.
Note : 4 étoiles

Lui :
Règlement de comptes est inspiré d’une série d’articles consacrés au gangstérisme et à la corruption parus dans le Saturday Evening Post, transformés par la suite en roman. Ce sentiment d’authenticité que l’on ressent à sa vision est certainement en partie du à ces origines. Filmant avec beaucoup d’efficacité, sans plan inutile, Règlement de comptesFritz Lang se penche plus particulièrement sur son personnage principal, un policier incorruptible (Glenn Ford) à deux doigts de se faire justice lui-même. Fritz Lang est persuadé qu’il y a un moment où tout peut basculer : « si vous faites le premier pas, les abysses s’ouvrent et le deuxième pas devient inéluctable ». Son personnage est ainsi rendu plus proche des gangsters qu’il poursuit. Règlement de Comptes se fit remarquer à l’époque par son côté un peu violent (précisons tout de même que cette violence paraît presque anodine à côté des films actuels). Est-ce cela qui lui donne cette force ? Aujourd’hui, il nous reste un très beau film noir qui se revoit toujours avec grand plaisir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Gloria Grahame, Lee Marvin, Jocelyn Brando, Alexander Scourby
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18 mai 2007

La femme sur la lune (1929) de Fritz Lang

Titre original : « Die Frau im Mond »

La femme sur la lune Elle :
(pas vu)

Lui :
La femme sur la lune est le dernier film muet de Fritz Lang. Basé une nouvelle fois sur un scénario de sa femme Théa von Harbou, le film raconte le voyage vers la lune d’un groupe de personnes pour aller vérifier la présence supposée d’or sur notre satellite. La première moitié du film est plus proche d’une intrigue policière : tensions et suspenses avec une belle mise en place des personnages. Le tournant intervient avec le décollage de fusée, montrée avec une précision scientifique. Certains éléments sont assez visionnaires, telle cette plate-forme de placement qui ressemble de très près à celle de la fusée Saturne et la première apparition d’un compte à rebours. La femme sur la lune D’autres le sont moins, bien entendu, mais Fritz Lang a visiblement mis un soin particulier à rendre son propos plausible scientifiquement. Les tensions reviennent ensuite avec la mise en relief des grands défauts des hommes : jalousie, cupidité, lâcheté. Ces tensions dans les rapports entre les personnages est l’une des forces du film. S’il n’est pas habituellement classé parmi les grands films de Fritz Lang, La femme sur la lune reste intéressant et même assez passionnant à regarder, un peu long sans doute (160 minutes environ) mais il sait toutefois garder une intensité certaine.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Willy Fritsch, Gerda Maurus, Klaus Pohl, Fritz Rasp, Gustav von Wangenheim
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Voir aussi : le magnifique album-photo sur le site de la Cinémathèque

17 mai 2007

Une histoire vraie (1999) de David Lynch

Titre original : The straight story

Une histoire vraieElle :
Road-movie en tondeuse à gazon d’un grand-père fragile à la recherche de son frère malade. Ce thème qui aurait pu être ennuyeux et larmoyant devient sous la patte de David Lynch un fantastique voyage poétique. Les paysages et la musique sont admirables de beauté. Ce vieil homme oublié fait l’admiration de tous les gens qu’il rencontre. Il nous fait partager sa vision de la vie sans tomber dans le genre revêche et aigri de tout. Sa sérénité et sa droiture suscitent notre adhésion.
Note : 5 étoiles

Lui :
David Lynch nous raconte une histoire simple (« straight story ») mettant en avant des valeurs simples, centrées sur la famille notamment. En appelant son personnage Alvin Straight, il semble nous demander de dépasser cette apparente simplicité. Lynch nous dévoile bien peu du caractère de son personnage, mais suffisamment pour le rendre très attachant. L’image est très belle, avec notamment de magnifiques plans de ces immenses champs de l’Iowa, et la musique parfaite. Un film plutôt atypique pour David Lynch.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sissy Spacek, Richard Farnsworth, Harry Dean Stanton
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17 mai 2007

Sauf le respect que je vous dois (2005) de Fabienne Godet

Sauf le respect que je vous doisElle :
Malgré quelques maladresses et un scénario un peu confus parfois, il y a de bonnes choses dans ce polar social. Fabienne Godet s’attaque à la culture de la performance en entreprise en étudiant avec authenticité le cas d’un cadre harassé de travail qui se sent responsable du suicide d’un de ses collègues. Sans jamais assener de message manichéen, elle concentre son regard sur les difficultés familiales, les tourments psychologiques, le drame qui se joue de façon inéluctable tout en menant en parallèle une enquête policière assez prenante. En revanche, je n’ai pas été vraiment convaincue par la prestation d’Olivier Gourmet en cadre stressé. Je l’ai trouvé plutôt apathique.
Note : 3 étoiles

Lui :
Pour son premier long métrage, Fabienne Godet a choisi de se placer entre deux genres normalement distincts : Sauf le respect que je vous dois peut en effet être défini comme un polar social. La mise en place est hélas un peu confuse et les personnages sont trop peu développés ou approfondis pour que l’on adhère totalement à l’histoire. De plus, Olivier Gourmet a toujours ce côté rentre-dedans qui laisse peu de place aux autres acteurs. Le film a ainsi tendance à tourner au one man show et devient déséquilibré. Il a toutefois le mérite de mettre le doigt sur la réalité du travail des cadres dans certaines entreprises.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Olivier Gourmet, Dominique Blanc, Julie Depardieu, Marion Cotillard
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16 mai 2007

Un sac de billes (1975) de Jacques Doillon

Un sac de billesElle :
Jacques Doillon réussit merveilleusement bien à nous faire revivre cette période de l’occupation allemande. Cette famille juive acculée tente de passer en zone libre de façon très dangereuse. Les enfants très spontanés dans leur jeu, partent seuls, affrontent les pires dangers et parviennent malgré tout à garder une certaine joie de vivre. Pour survivre, il faut adhérer au mouvement pétainiste, se cacher, trouver sans cesse des ruses. A l’opposé, le père craque sous l’angoisse et la pression et se fait arrêter et déporter. Ce film est témoignage poignant de la souffrance de ces familles persécutées.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il est difficile de rester insensible à cette histoire de deux enfants juifs pris dans la tourmente de l’occupation. Doillon réussit à les faire jouer de façon remarquable et met en relief l’adaptabilité et l’ingéniosité de ces enfants. Son propos est essentiellement descriptif et il nous apporte un regard nouveau sur cette période noire de notre histoire.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Richard Constantini, Paul-Eric Shulmann, Joseph Goldenberg, Reine Bartève
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Un sac de billes est l’adaptation du roman autobiographique homonyme de Joseph Joffo.

16 mai 2007

Le procès (1962) d’ Orson Welles

Le procèsElle :
(pas vu)

Lui :
Un film très particulier. En adaptant Kafka à l’écran, Orson Welles va très loin dans la voie du cauchemar surréaliste, à tel point, qu’en tant que spectateur, on commence par un stade « mal à l’aise » pour finir proche du rejet. J’ai trouvé par exemple la scène du peintre particulièrement répulsive. C’est regrettable car l’interprétation est assez remarquable avec une brochette d’acteurs plutôt impressionnante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Anthony Perkins, Jeanne Moreau, Romy Schneider, Elsa Martinelli, Suzanne Flon, Orson Welles, Madeleine Robinson
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Lire une présentation plus récente, à la suite du nouvelle vision du film.

15 mai 2007

Et si c’était vrai… (2005) de Mark Waters

Titre original : « Just Like Heaven »

Et si c'était vrai...Elle :
J’ai de plus en plus de mal à regarder ces comédies romantiques américaines construites sur le même modèle. Abandon.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Certes Et si c’était vrai a tout de la comédie sentimentale hollywoodienne classique, un de ces films qui semblent sortis d’un moule… Et pourtant, il a un petit quelque chose en plus qui rend cette histoire finalement assez touchante. Est-ce la présence d’un spectre dans cette histoire d’amour plus fort que la mort ou plus simplement le charme évident des deux acteurs principaux ? Peut-être est-ce aussi la question fondamentale sous-jacente, question qui a donné au film une résonance toute particulière aux Etats-Unis alors divisés par l’affaire Terri Schiavo (une jeune femme en coma prolongé dont les parents ne pouvaient se résoudre à cesser les soins). Le film est adapté du best seller de l’écrivain français Marc Levy.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Reese Witherspoon, Mark Ruffalo
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14 mai 2007

L’énigmatique Monsieur Moto (1937) de Norman Foster

Titre original : « Think fast, Mr Moto »

L'énigmatique M. MotoElle :
(pas vu)

Lui :
Réalisé par la Fox pour tenter de dupliquer le succès de la série des Charlie Chan, cet Enigmatique Monsieur Moto est le premier d’une série de 8 films mettant en scène un enquêteur japonais interprété par Peter Lorre. Cet élégant personnage est un homme étonnant et plein de ressources, que ce soit dans l’art du combat jiu-jitsu ou dans l’art de la déduction. Le climat est oriental à souhait, l’occasion de faire intervenir nombre de personnages jouant double-jeu. Cette série fut interrompue par l’approche de la guerre comme tout ce qui pouvait montrer les japonais sous un jour positif. Peter Lorre est vraiment parfaitement crédible dans ce rôle qui semble taillé pour lui. Considéré comme le meilleur de la série, L’énigmatique Monsieur Moto se regarde encore aujourd’hui avec plaisir car il a su conserver son atmosphère délicatement envoûtante même s’il peut paraître n’être que gentiment désuet.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Lorre, Virginia Field, Thomas Beck
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Série des 8 films Monsieur Moto :
1. Think fast, Mr Moto (L’énigmatique M. Moto) (1937) de Norman Foster
2. Thank you, Mr Moto (Le serment de M. Moto) (1937) de Norman Foster
3. Mr Moto’s gamble (M. Moto sur le ring) (1938) de James Tinling
4. Mr Moto takes a chance (M. Moto sourt sa chance) (1938) de Norman Foster
5. Mysterious Mr Moto (M. Moto dans les bas-fonds) (1938) de Norman Foster
6. Mr Moto’s last warning (1939) de Norman Foster
7. Mr Moto in Danger Island (1939) de Herbert I. Leeds
8. Mr Moto takes a vacation (1939) de Norman Foster

Une tentative de résurrection :
The return of Mr Moto (1965) de Ernest Morris