23 décembre 2006

César et Cléopâtre (1945) de Gabriel Pascal

Titre original : « Caesar and Cleopatra »

César et Cléopâtre Elle :
(pas vu)

Lui :
Le « César et Cléopâtre » de l’autrichien Gabriel Pascal ne prétend pas être un film historique. C’est avant tout l’adaptation très fidèle de la pièce de George Bernard Shaw qui cherche avant tout à faire passer l’idée que l’avancée de la civilisation ne peut être basée sur l’engrenage de la violence et de la vengeance. César et Cléopâtre C’est ainsi que son César est extrêmement magnanime, semblant désinvolte parfois ou encore goguenard, riant de ses ruses stratégiques. Cléopâtre est, quant à elle, une gamine délicieusement égoïste et frivole qui découvre le pouvoir. En dépit de toutes les libertés qu’il prend avec l’Histoire, le film n’en est pas moins remarquable, essentiellement grâce à son interprétation. Claude Rains parvient à donner de l’intensité et de la prestance à son personnage et Vivian Leigh, qui avait 32 ans à l’époque, interprète de façon très crédible cette Cléopâtre âgée de 16 ans. Elle parvient parfaitement à communiquer toute la complexité de son personnage, à la fois fascinante et inquiétante, pleine de candeur et de machiavélisme, divine comme une reine doit l’être… César et Cléopâtre Certainement l’un des meilleurs rôles de cette grande actrice. Par rapport aux autres « Cléopâtre », le côté péplum est ici moins important et le jeu des acteurs plus théâtral. Il a cette intensité et cette profondeur que l’on retrouve souvent dans le théâtre anglais. Il est toutefois dommage que la mise en scène soit un peu fade et figée.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vivien Leigh, Claude Rains, Stewart Granger, Francis L. Sullivan
Voir la fiche du film et la filmographie de Gabriel Pascal sur le site imdb.com.

Voir aussi sur ce blog les autres versions :
Cléopâtre de Cecil B. DeMille (1934)
Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz (1963)
Cléopâtre de Franc Roddam (TV) (1999)

23 décembre 2006

Cléopâtre (1963) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « Cleopatra »

Cléopâtre Elle :
Grandiose mise en scène, avec notamment l’entrée de Cléopâtre à Rome ou la bataille navale contre Octave, et multitude de figurants font que l’on plonge volontiers dans cet univers fait de trahisons, de perfidie, de soif de pouvoir et de vengeance.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cléopâtre Forte de la splendeur des reconstitutions et de la puissance du jeu de ses acteurs, cette version séduit et envoûte le spectateur. Hélas, la seconde partie sur la déchéance de Marc-Antoine est moins captivante que la première avec César et la longueur du film (4h) se fait durement sentir, principalement dans certains dialogues. Les scènes « d’action » sont toutefois impressionnantes et les scènes de foules ont une ampleur rarement égalée : l’entrée de Cléopâtre dans Rome reste l’une des scènes les plus grandioses de toute l’histoire du cinéma. Le film coûta une véritable fortune, mettant à mal l’équilibre financier de la Fox, et le tournage fut des plus mouvementés. Le cinéma-grand-spectacle par excellence.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Richard Burton, Rex Harrison
Voir la fiche du film et la filmographie de Joseph L. Mankiewicz sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Joseph L. Mankiewicz chroniqués sur ce blog…

Cléopâtre (1963) de Joseph L. Mankiewicz

Voir aussi sur ce blog les autres versions :
Cléopâtre de Cecil B. DeMille (1934)
César et Cléopâtre de Gabriel Pascal (1945)
Cléopâtre de Franc Roddam (TV) (1999)

23 décembre 2006

Cléopâtre (TV) (1999) de Franc Roddam

Titre original : « Cleopatra »

Cléopatre de Franc RoddamElle :
(pas vu)

Lui :
Cette production TV se révèle être meilleure qu’attendue. La reconstitution est bonne, voire très bonne, seuls quelques effets de feux (lors de l’attaque d’Alexandrie) sont rajoutés un peu grossièrement. L’histoire est plus complète que dans le film de DeMille, ce qui permet de mieux comprendre les subtilités des différents complots. Leonor VarelaEn revanche, les acteurs ne dégagent pas la force qu’exigeraient leurs personnages; le choix de l’actrice principale, la chilienne Leonor Varela, me paraît notamment discutable : elle fait trop américaine moderne à mes yeux et manque de panache par rapport à ses prédécesseurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Leonor Varela, Billy Zane, Timothy Dalton
Voir la fiche du film et la filmographie de Franc Roddam sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Franc Roddam chroniqués sur ce blog…

Voir aussi sur ce blog les autres versions :
Cléopâtre de Cecil B. DeMille (1934)
César et Cléopâtre de Gabriel Pascal (1945)
Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz (1963)

22 décembre 2006

La guerre des mondes (2005) de Steven Spielberg

Titre original : « War of the worlds »

La guerre des mondesElle :
(pas vu)

Lui :
De l’adaptation du roman de H.G. Wells, Steven Spielberg a choisi de faire un film catastrophe assez morbide, certainement désireux de montrer notre comportement face à une force terriblement destructrice et contre laquelle on ne peut rien. Bien sûr, le film a son quota réglementaire d’effets spéciaux à vous clouer sur votre fauteuil, les buildings explosent, les voitures volent, pas de soucis de ce côté (!), mais le propos de Spielberg semble ailleurs, plus sur la vision de l’extermination à grande échelle. Sur ce plan, il tend à forcer un peu trop le trait et le film devient inutilement « gore », va un peu loin dans la mise en scène du cauchemar. Si le film se targue de ne pas respecter les codes du genre, le héros est typé très conventionnel. L’ensemble n’est pas très convaincant à mes yeux, j’avoue m’être un peu ennuyé. Il reste que Spielberg sait faire de belles images fortes, tel ce train de feu qui traverse la nuit comme une flèche, devant une foule hébétée.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Tom Cruise, Dakota Fanning, Justin Chatwin, Tim Robbins
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Spielberg sur le site imdb.com.
Précedente adaptation de ce roman de H.G.Wells : « La guerre des mondes » de Byron Haskin (1953).

Voir les autres films de Steven Spielberg chroniqués sur ce blog…

21 décembre 2006

Coffee and cigarettes (2004) de Jim Jarmusch

Coffee and Cigarettes Elle :
(pas vu)

Lui :
En marge de ses films, Jim Jarmusch a pris l’habitude de faire tourner ses acteurs dans des saynètes toujours selon le même schéma : 2 ou 3 acteurs autour d’une table où trônent cafés et cigarettes. Le sujet n’est pas toujours le même mais tourne autour de la difficulté à communiquer. Les acteurs jouent leurs propres rôles et semblent improviser pour une grande part. Les acteurs prennent souvent plaisir à jouer et cela se voit. L’ensemble est très inégal mais comporte quelques perles : la rencontre entre Iggy Pop et Tom Waits qui ont tous deux arrêté de fumer, un face à face entre Cate Blanchett et… Cate Blanchett (elle-même et sa cousine bohême), une entrevue amusante entre Alfred Molina et Steve Coogan (un acteur qui commence à être célèbre se méprend sur les intentions d’un acteur qui veut le rencontrer). D’autres sont moins réussis. L’ensemble relève un peu de l’exercice de style et paraît tout de même un peu anecdotique. 
Note : 3 étoiles

Acteurs: Roberto Benigni, Cate Blanchett, Tom Waits, Steve Buscemi, Bill Murray, Isaach De Bankolé, Alfred Molina, Steve Coogan
Voir la fiche du film et la filmographie de Jim Jarmusch sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Jim Jarmusch chroniqués sur ce blog…

20 décembre 2006

Bombón el perro (2004) de Carlos Sorin

Titre original : « El perro »

Bombon el perroElle :
Beaucoup de mal à m’immerger dans ce film. Un montage très heurté et nerveux pour commencer et tout au long du film une bande son assez pénible. Je ne comprends pas bien les raisons de ce choix d’imposer un bruit de fond permanent. L’histoire de cet employé de garage au chômage a des côtés touchants. Le chien qu’il récupère lui apporte notoriété et une vie transformée sans qu’il le cherche. Cependant, je ne trouve pas les personnages qui l’accompagnent spécialement attachants. D’autre part, l’histoire traîne en longueur et manque un peu de profondeur. En revanche, un bon point pour Carlos Sorin : un vrai sens de la photographie, des cadrages, de l’utilisation de la couleur dans des superbes paysages.
Note : 2 étoiles

Lui :
Au-delà de cette histoire amusante d’un quinquagénaire sans emploi qui voit sa vie changer grâce à un chien, le réalisateur argentin Carlos Sorin veut nous montrer la réalité économique de son pays. Sur fond de grands paysages désolés qu’il filme avec talent dans des plans très graphiques, il nous montre la vie de cet homme placide, un peu résigné, qui accueille avec une imperturbable bonhomie les évènements qui lui arrivent. Le début du film est assez pénible, avec une caméra à l’épaule placée à 10 cm des visages mais heureusement le réalisateur se recule un peu plus par la suite. Les bruits de fond, notamment le vent, sont mixés assez forts : point de quiétude donc. Les acteurs, tous non professionnels, jouent avec beaucoup de naturel et l’ensemble reste très original et assez amusant. Une belle façon pour Carlos Sorin de nous montrer l’Argentine actuelle.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Juan Villegas, Walter Donado
Voir la fiche du film et la filmographie de Carlos Sorin sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Carlos Sorin chroniqués sur ce blog…

20 décembre 2006

Paï (2002) de Niki Caro

Titre original : « Whale rider »

PaïElle :
(Abandon)
Note :

Lui :
Dans un village Maori, en Nouvelle Zélande, une jeune fille cherche à remplir sa destinée et s’oppose à son grand-père, gardien des traditions, qui refuse de voir en elle « l’élu » qu’une légende leur a promis. A mes yeux, le problème de “Paï” est que l’histoire semble vraiment faite sur mesure pour nous autres, occidentaux en mal de nature et de racines. Traditions indigènes, communion avec la nature, un être pur qui est bien plus que ce qu’il semble être, tous les ingrédients sont là pour nous offrir 1h30 de dépaysement total et une belle leçon d’humanisme. L’interprétation est particulièrement convaincante, la jeune héroïne étant admirablement jouée avec naturel et force par la jeune Keisha Castle-Hughes. Il faut tomber sous le charme du film pour vraiment l’apprécier (ce que je conçois fort bien) car sinon l’ensemble apparaît trop convenu et un peu ennuyeux.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Keisha Castle-Hughes, Rawiri Paratene
Voir la fiche du film et la filmographie de Niki Caro sur le site imdb.com.

19 décembre 2006

L’oeuvre de Dieu, la part du diable (1999) de Lasse Hallström

Titre original : The Cider House Rules

L'oeuvre de Dieu, la part du diableElle :
Ce film adapté d’un roman de John Irving est une bonne surprise. Toby Maguire incarne avec délicatesse et émotion cet orphelin naïf qui veut connaître le monde et échapper à la tutelle un peu trop pesante de Michael Caine. Celui-ci est le médecin accoucheur et avorteur de l’orphelinat. Il consacre sa vie à l’éducation de ces enfants abandonnés qu’il met au monde.
Note : 5 étoiles

Lui :
Magnifique adaptation d’un roman de John Irving, L’oeuvre de Dieu, la part du diable est à la fois riche et touchant. Riche, car les aspects abordés sont nombreux: l’orphelinat, les filles-mères, la condition des ouvriers agricoles noirs et surtout l’avortement. Touchant, car on ne peut qu’être remué par l’innocence et la bonté d’âme du jeune héros, admirablement interprété par Tobey Maguire, et attendri par ces enfants qui attendent un parent adoptif. La mise en scène est sans failles, juste, sans maniérisme hollywoodien. Un très beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Tobey Maguire, Charlize Theron, Delroy Lindo, Paul Rudd, Michael Caine
Voir la fiche du film et la filmographie de Lasse Hallström sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Lasse Hallström chroniqués sur ce blog…

18 décembre 2006

La femme aux 2 visages (1941) de George Cukor

Titre original : « Two-faced woman »

Two-Faced WomanElle :
(pas vu)

Lui :
La femme aux deux visages est le dernier film de Greta Garbo. Elle a alors trente-six ans et craint que le temps ne vienne ternir la beauté de son visage. Pourtant, avec cette histoire, de femme qui s’invente une sœur jumelle volage pour reconquérir son mari, elle nous montre que son charme agit toujours bel et bien. A tel point que le film fit scandale, certaines ligues morales américaines voyant là une attaque sérieuse contre l’institution du mariage. twofacedwoman_large.jpgL’actrice en aurait été assez affectée. Tout le film est centré autour de Greta Garbo, Cukor sachant apporter par les dialogues une certaine fraîcheur et beaucoup d’humour, avec notemment quelques scènes savoureuses comme celle de la danse Chicachoca. L’ensemble donne une comédie très plaisante à regarder, même si le film est un peu en deçà de ce que l’on aurait pu attendre de cette (seconde) association entre Cukor et « La Divine ».
Note : 4 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, Melvyn Douglas, Constance Bennett, Robert Sterling
Voir la fiche du film et la filmographie de George Cukor sur le site IMDB.
Voir les autres films de George Cukor chroniqués sur ce blog…

Voir une série d’images de ce film : garbolives.blogspot.com

18 décembre 2006

Trois saisons (1999) de Tony Bui

Titre original : « Ba mua »

Trois saisonsElle :
Film d’une très grande beauté visuelle notamment les merveilleuses scènes sur les cueilleuses de lotus sur le lac. On y découvre un Vietnam moderne où des personnages aux destins douloureux se croisent sans jamais vraiment se rencontrer. Harvey Keitel recherche sa fille vietnamienne, un jeune garçon tente de survivre en vendant des cigarettes, une jeune fille qui cueille des lotus, soulage un vieillard lépreux en écrivant ses poèmes. Seul, un conducteur de rickshaw les rencontre et trois saisons différentes ponctuent le destin de ces trois personnages. Une vision intéressante et poétique sur le Vietnam d’aujourd’hui. On peut reprocher une certaine lenteur au film ainsi qu’un flou entretenu sur les objectifs du metteur en scène.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film issu du festival de Sundance n’est pas sans manquer de charmes. Il nous fait pénétrer en plein coeur de la vie courante de Saigon, sans misérabilisme ni complaisance. Par contre, on aurait aimé comprendre un peu plus le propos de l’auteur : on ne perçoit pas le lien entre de nombreux personnages, certaines scènes ont un sens qui nous échappe. De ce fait, le film paraît très très lent et une certaine langueur tend à nous envahir…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Don Duong, Nguyen Ngoc Hiep, Harvey Keitel
Voir la fiche du film et la filmographie de Tony Bui sur le site imdb.com.