5 août 2007

L’arc (2005) de Kim Ki-duk

Titre original : « Hwal »

L'arcElle :
Un huis clos en pleine mer en compagnie d’un vieil homme et d’une jeune fille recluse sur son bateau. Comme à son habitude, c’est avec très peu de dialogues que Kim Ki-duk nous plonge dans un univers aquatique hors du temps et à l’écart du monde. Cette fable un peu fantastique est d’une grande beauté et poésie visuelle dans laquelle il faut se laisser emporter pour l’apprécier. On y retrouve les symboles et thèmes chers au cinéaste. L’amour, le désir, la jalousie, la jeunesse, la vieillesse, la liberté sont évoqués tout en contrastes. La jeune femme et son jeune amoureux sont d’une beauté angélique émouvante. La douceur la plus absolue jouxte la violence et la cruauté sur une musique lancinante qui nous fait flotter. Les scènes de la balançoire sont magnifiques mais angoissantes. L’arc devient presque mystique. Il est à la fois arme de menace, instrument de musique et objet libératoire. Le réalisateur parvient à nous surprendre de façon très inattendue dans le dénouement de cette histoire.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’arc est un film plutôt étrange : un vieil homme vit sur un bateau en pleine mer avec une jeune fille de 16 ans qu’il a l’intention d’épouser. Dès le début du film, nous sommes plongés dans une atmosphère totalement inhabituelle que les superbes images de Kim Ki-duk finissent par rendre assez envoûtante. Sur ce plan, l’Arc est assez remarquable avec ses plans très graphiques qui paraissent toujours naturels et sans fard. Hélas, assez rapidement, la lassitude guette et, même après les rebondissements finaux, l’on vient à se poser des questions sur la finalité de tout cela, quelle peut-être la signification du propos de Kim Ki-duk. Peut-être son intention, avec cette fable où l’on retrouve certains de ses thèmes de prédilection, était-elle surtout esthétique…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Han Yeo-reum, Jeon Seong-hwang, Seo Si-jeok
Voir la fiche du film et la filmographie de Ki-duk Kim sur le site imdb.com.

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4 août 2007

Cube (1997) de Vincenzo Natali

CubeElle :
(Abandon rapide du fait de l’atmosphère oppressante).
Note : pas d'étoiles

Lui :
Angoissant, oppressant : après la vision de Cube, c’est ce genre de qualificatifs qui viennent en premier à l’esprit. Sur ce plan, le film est réussi et assez efficace : on se sent rapidement très mal à l’aise et, signe du temps, le réalisateur ne se prive pas d’insister sur certaines scènes « frappantes ». Il faut certes souligner l’originalité du scénario de ce huis clos, mais Cube souffre de plusieurs défauts majeurs : la psychologie de bazar, la faiblesse des « énigmes » et surtout l’absence totale d’explication. C’est un peu facile de nous mener ainsi en barque pendant 90 mn sans nous donner ne serait-ce que l’esquisse d’une explication. (N’est pas Kubrick qui veut !)
Note : 2 étoiles

Acteurs: Nicole de Boer, Nicky Guadagni, David Hewlett
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincenzo Natali sur le site imdb.com.

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Lire nos commentaires sur la suite : Cube 2 : Hypercube (2002) qui m’a semblé bien plus réussi.

3 août 2007

Le Caïman (2006) de Nanni Moretti

Titre original : « Il Caimano »

Le CaïmanElle :
Dans ce film un peu déroutant, Nanni Moretti a le mérite de dénoncer l’hégémonie de Berlusconi au cœur de la société italienne. Il nous propose un patchwork acerbe qui entremêle la satire mordante d’un pays en perte de repères qui gobe tout ce qu’on lui propose, le portrait d’un cinéaste et père raté qui est le pur produit de cette société hypnotisée et son regard sur le cinéma qui n’est plus ce qu’il était. On peut reprocher au film une certaine confusion dans le montage ainsi qu’une trop grande complexité pour faire passer son message de façon plus percutante. Ce n’est pas le meilleur film de Nanni Moretti à mes yeux. Dans un registre différent, j’avais beaucoup aimé La chambre du fils, que j’avais trouvé plus sensible et plus abouti.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le Caïman est assez différent des autres films de Nanno Moretti, d’ailleurs contrairement à son habitude il n’y joue qu’assez peu. La trame du scénario est prometteuse : un producteur de films de séries Z au bout du rouleau se retrouve un peu malgré lui à tourner un film politique anti-Berlusconi. Très certainement, Moretti a choisi ce personnage de producteur sur le déclin pour symboliser un peu une Italie qui a perdu ses repères et plongée dans une certaine léthargie. Peut-être va-t-il trop loin dans ce sens et il double tout cela d’un volet sentimental (il se sépare de sa femme) qui est assez terne et inintéressant. Son montage est assez confus, abusant de scènes imaginées, ou extraites du film en cours de tournage, pas toujours très convaincantes. En revanche, il était assez gonflé de sa part d’insérer des extraits réels de Berlusconi au Parlement Européen et de ses dérapages verbaux, même si ces scènes arrivent de façon un peu inopinée… Si l’on peut être globalement en accord avec Moretti sur le fond, Le Caïman est vraiment trop brouillon ; très inégal, il semble avoir été fait à la hâte.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Silvio Orlando, Margherita Buy, Jasmine Trinca, Michele Placido
Voir la fiche du film et la filmographie de Nanni Moretti sur le site imdb.com.

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2 août 2007

Mickey les Yeux Bleus (1999) de Kelly Makin

Titre original : Mickey Blue Eyes

Mickey les yeux bleusElle :
Une comédie sans prétention mais amusante. Hugh Grant se trouve compromis malgré lui dans les activités illicites d’une famille de mafieux. On aurait pu s’attendre à un énième clone de quatre mariages et un enterrement. Mais non. L’humour est assez fin et sans vulgarité. Les situations sont cocasses. Dans l’ensemble, le tout fonctionne plutôt bien.
Note : 4 étoiles

Lui :
Bonne surprise. Cette comédie anglaise entièrement basée sur le flegme de Hugh Grant parachuté au milieu d’une bande de mafiosi est vraiment très drôle. Le scénario est intelligemment tourné, les personnages sont typés mais sans excès et on a droit à quelques dialogues savoureux. Gentil mais très agréable.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Hugh Grant, James Caan, Jeanne Tripplehorn, Burt Young, James Fox
Voir la fiche du film et la filmographie de Kelly Makin sur le site imdb.com.

31 juillet 2007

Sommaire de juillet 2007

L’homme invisible

(1933) de James Whale

Rome – Saison 2

(2007)

La peau douce

(1964) de François Truffaut

Jules et Jim

(1961) de François Truffaut

Moulin Rouge !

(2001) de Baz Luhrmann

On purge bébé

(1931) de Jean Renoir

Du jour au lendemain

(2006) de Philippe Le Guay

Une affaire de goût

(1999) de Bernard Rapp

Tournage dans un jardin anglais

(2005) de Michael Winterbottom

Separate Lies

(2005) de Julian Fellowes

En toute complicité

(2000) de Marek Kanievska

Collatéral

(2006) de Michael Mann

Good night, and good luck.

(2005) de George Clooney

Le jour où la terre s’arrêta

(1951) de Robert Wise

Like Minds

(2006) de Gregory J. Read

L’allée du Roi

(1995) de Nina Companéez

8 femmes 1/2

(1999) de Peter Greenaway

Qui êtes-vous, Monsieur Sorge ?

(1961) de Yves Ciampi

Rocco et ses frères

(1960) de Luchino Visconti

Deux hommes dans Manhattan

(1959) de Jean-Pierre Melville

Animal Crackers, l’explorateur en folie

(1930) de Victor Heerman

Le port de la drogue

(1953) de Samuel Fuller

Saint-Cyr

(2000) de Patricia Mazuy

Lola

(1961) de Jacques Demy

Lady Oscar

(1978) de Jacques Demy

Les acteurs

(2000) de Bertrand Blier

Trop belle pour toi

(1989) de Bertrand Blier

Secrets de famille

(2005) de Niall Johnson

Pat Garrett et Billy the Kid

(1973) de Sam Peckinpah

Quatre étoiles

(2006) de Christian Vincent

La Cerisaie

(1999) de Michael Cacoyannis

Nombre de billets : 32

31 juillet 2007

L’homme invisible (1933) de James Whale

Titre original : « The invisible man »

L’homme invisibleElle :
(pas vu)

Lui :
L’homme invisible est au départ un roman de H.G. Wells. Il est adapté pour la première fois à l’écran par l’anglais James Whale, le réalisateur qui avait signé deux ans plus tôt l’adaptation de Frankenstein. Un savant se retrouve pris au piège par sa propre invention, l’invisibilité, qui l’entraîne dans une folie meurtrière. Il s’agit d’un tout premier rôle pour Claude Rains (10 ans avant Casablanca…) qui fut préféré à Boris Karloff. Il n’est toutefois visible que 3 secondes à la fin du film, n’ayant donc que sa voix pour imposer son étrange personnage. Bien que la production soit américaine, le climat est 100% anglais, avec cette atmosphère nocturne de petit village perdu au bout de la lande. Les trucages et effets spéciaux, époustouflants à l’époque, paraissent bien entendu plus banals à nos yeux blasés 75 ans plus tard ; ils n’en restent pas moins très convaincants, on ne ferait pas mieux à l’heure actuelle. L’histoire est prenante et L’homme invisible reste un film très intéressant à regarder, un des meilleurs films fantastiques des années 30.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Claude Rains, Gloria Stuart, William Harrigan, Henry Travers
Voir la fiche du film et la filmographie de James Whale sur le site imdb.com.

Universal créa des suites qui ont, hélas, beaucoup moins d’intérêt :
Le retour de l’homme invisible (The Invisible Man returns) de Joe May (1940)
L’agent invisible (Invisible agent) de Edwin L. Marin (1942)
La revenge de l’homme invisible (Invisible Man’s revenge) de Ford Beebe (1944)
Deux nigauds contre l’homme invisible (Abbott and Costello meet the Invisible Man) de Charles Lamont (1954)

Autres adaptations en série :
L’homme invisible (1958) (Invisible man) série TV anglaise de 16 épisodes de 30mn qui est passée en France à partir de 1962 (toute une époque…)
L’homme invisible (1975) (The invisible man) série TV américaine
Le nouvel homme invisible (1976) (Gemini man) série TV suite du précédent
L’homme invisible (1984) (The invisible man) série TV anglaise

Beaucoup d’autres films comporte les mots « L’homme invisible » dans leur titre mais ne sont pas des adaptations même indirectes du roman de Wells.

31 juillet 2007

Rome – Saison 2 (2007)

Rome saison 2Elle :
(pas vu)

Lui :
Alors que la première saison de Rome m’avait uniformément enchanté, la seconde saison m’est apparue plus inégale. Dans une grosse première moitié des 10 épisodes, cette reconstitution de l’Histoire de Rome se révèle plus ennuyeuse, étirée en longueur avec des effets faciles un peu appuyés en terme de violence et de sexe. On a l’impression que le scénario utilise des recettes, comme si les scénaristes avaient bien analysé ce qui a fait le succès de la première saison de Rome et avaient mécaniquement voulu amplifier le phénomène. Il faut reconnaître que la période traitée est elle-même assez confuse : il s’agit de la période qui suit l’assassinat de César. En fait, il faut attendre qu’Octave prenne les armes et se lance à l’assaut du pouvoir pour que la série retrouve tout son intérêt. Les 4 derniers épisodes sont aussi passionnants que la première saison pouvait l’être, cette saison de Rome s’achevant avec la mort de Marc-Antoine et de Cléopâtre. Malgré le côté un peu plus commercial de la seconde saison, cette série restera l’une des plus remarquables consacrées à l’Histoire.
Note : 3 étoiles

Réalisateurs : Allen Coulter, Alan Poul, Timothy Van Patten, Steve Shill, Adam Davidson, Alik Sakharov, Roger Young, John Maybury, Carl Franklin

Acteurs: Kevin McKidd, Ray Stevenson, Polly Walker, James Purefoy, Lyndsey Marshal, Kerry Condon

Voir la fiche de la série sur le site imdb.com.

Voir notre chronique sur la première saison de Rome

30 juillet 2007

La peau douce (1964) de François Truffaut

La peau douceElle :
Très bon film dans l’atmosphère parisienne des années 60. Jean Dessailly, en mari infidèle, révèle sa maladresse et sa timidité vis à vis des femmes. Il s’enferme dans un piège dont personne ne sortira indemne. François Truffaut filme avec talent le délitement progressif de ce couple bourgeois, les errements du mari qui par peur du quand dira-t-on s’enferre dans le mensonge. Les bases de la bonne morale bourgeoise s’effondrent.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cette histoire d’intellectuel quadragénaire ayant une aventure avec une hôtesse de l’air est filmée par Truffaut avec beaucoup de délicatesse et d’intimité ; la fin agit comme un brutal retour sur terre. L’environnement très marqué « années 60 » donne au film un charme désuet en ce début de 3e millénaire.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean Desailly, Françoise Dorléac, Nelly Benedetti, Daniel Ceccaldi, Maurice Garrel, Sabine Haudepin
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site imdb.com.

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29 juillet 2007

Jules et Jim (1961) de François Truffaut

Jules et JimElle :
Ce n’est pas le film de Truffaut que je préfère. A l’époque où il est sorti, au début des années 60, le scénario de ce couple à trois était particulièrement audacieux. Aujourd’hui, la trame semble avoir un peu vieilli. Je dois bien avouer que les multiples caprices amoureux de Jeanne Moreau m’ont un peu ennuyée, voire même irritée…
Note : 3 étoiles

Lui :
Comme il l’a lui-même déclaré, François Truffaut cherchait à filmer dans Jules et Jim une histoire où le scabreux de la situation (un ménage à trois) n’entache en rien l’innocence des trois personnages, leur intégrité morale, leur tendresse et surtout leur pudeur. Il réussit là une belle histoire d’amour, impossible et tragique. Jeanne Moreau est rayonnante dans ce rôle de femme ensorceleuse, personnage central et pivot du trio. La mise en scène est fraîche et légère, le ton « narrateur » à la Truffaut est attachant. C’est un film que j’ai (nous avons) déjà vu plusieurs fois ; j’ai été un peu surpris de l’apprécier un peu moins cette fois-ci et même de lui trouver quelques longueurs. Il reste tout de même un film remarquable dans la filmographie de Truffaut, un film plein de vie et de fraîcheur.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jeanne Moreau, Oskar Werner, Henri Serre
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28 juillet 2007

Moulin Rouge ! (2001) de Baz Luhrmann

Moulin Rouge !Elle :
(pas vu)

Lui :
Dans un Paris de carton-pâte, cette comédie musicale prend comme façade l’univers du Moulin Rouge en 1900 pour le dénaturer totalement et le transformer en un fourre-tout grotesque peuplé de personnages outranciers. Le film de Luhrman est une sorte de galimatias visuel et auditif avec un montage artificiellement frénétique qui nous met les yeux en bouillie : il doit être bien difficile de trouver un plan de plus de 5 secondes. Ce n’est plus un film, c’est un clip… D’ailleurs, musicalement, Moulin Rouge est pot-pourri de nombreux standards allant de Marilyn Monroe à Elton John. Il ne faut pas trop chercher la création dans tout ce méli-mélo dépourvu d’âme.
Note : 1 eacute;toiles

Acteurs: Nicole Kidman, Ewan McGregor, John Leguizamo, Jim Broadbent, Richard Roxburgh
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Les autres films de même titre :
Moulin Rouge de Ewald André Dupont (1928), film anglais peu connu,
Moulin Rouge de Sidney Lanfield (1934) avec Constance Bennett, une comédie,
Moulin Rouge de André Hugon (1939) avec Lucien Barroux. Comédie musicale,
Moulin Rouge de John Huston (1952) avec José Ferrer, belle biographie de Toulouse-Lautrec, assez prenante.
Sur le même thème, il faut mentionner le très beau film de Jean Renoir French Cancan (1954), avec Jean Gabin et Françoise Arnoul.