27 août 2007

Le vent nous emportera (1999) de Abbas Kiarostami

Titre original : Bad ma ra khahad bord

Le vent nous emporteraElle :
Dépaysement, mystère et humour sont au rendez-vous dans ce magnifique village immaculé d’Iran. Dans la première partie, le réalisateur se plaît à nous faire languir sur les raisons qui ont amené ce photographe armé d’un téléphone portable dans cette contrée d’un autre monde accroché à ces traditions. On se laisse bercer par ces paysages magnifiques. Dommage que dans la seconde partie, le scénario commence à tourner en rond et devienne répétitif et toujours aussi obscur. On est plus spectateur qu’acteur et on aurait aimé en apprendre un peu plus sur les réelles motivations de ce photographe qui venait faire un reportage sur une cérémonie funèbre.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le film s’essouffle et la seconde heure paraît bien longue. Pourtant, le début est original et charmeur, les lieux sont magnifiques (Kurdistan iranien) et la mise en place est remarquable. Le personnage principal est à la fois étranger et familier du village, on ne connaît pas ses buts, ses collègues restent hors-champ. Tout ceci crée un climat unique, tout en laissant de la place à l’humour : le téléphone portable, l’invisible creuseur de tranchées, la vache souterraine. Malgré les longueurs de la seconde moitié, le film reste agréable à regarder et dépaysant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Behzad Dorani
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26 août 2007

Convoi vers la Russie (1943) de Lloyd Bacon

Titre original : Action in the North Atlantic

Convoi vers la RussieElle :
Film de guerre assez classique valorisant le patriotisme, le courage des soldats américains pendant la 2ème guerre mondiale. C’est la guerre des nerfs entre les navires américains et les sous-marins allemands dans les eaux russes. Les effets spéciaux sur la flotte américaine sont assez crédibles. C’est un film assez mineur dans la filmographie d’Humphrey Bogart.
Note : 3 étoiles

Lui :
Comme beaucoup de films participant à l’effort de guerre, ce film met l’accent sur les qualités humaines des tous les hommes impliqués, du simple matelot sans instruction au commandant. Les scènes d’actions de combats maritimes sont toutefois bien mises en scène, même si quelques ficelles (pour traîner les maquettes) apparaîssent ici et là! Ce n’est pas un grand rôle pour Bogart.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Raymond Massey, Alan Hale, Julie Bishop
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24 août 2007

Un jour aux courses (1937) de Sam Wood

Titre original : « A day at the races »

Un jour aux coursesElle :
(pas vu)

Lui :
Certes, Un Jour aux Courses ne figure pas parmi les meilleurs films des Marx Brothers mais il reste tout de même plus qu’amusant, surtout dans ses meilleurs moments. En fait, il est assez inégal et on peut dire qu’il reprend un peu le schéma de l’excellent Une nuit à l’Opéra que les trois frères ont tourné deux ans plus tôt. Il est souvent dit à propos de ce film qu’il marque le début de l’essoufflement des Marx Brothers et il faut reconnaître que c’est sans doute vrai. Un jour aux Courses comporte trop de morceaux musicaux, style comédie musicale, qui sont un peu longuets et même parachutés (cette remarque ne s’applique pas bien entendu au traditionnel morceau de piano de Chico et de harpe de Harpo qui sont tous deux excellents, comme d’habitude). Dans les meilleurs moments toutefois, on retrouve le délire loufoque des Marx, celui où les gags semblent s’accumuler sans nous laisser de répit, où l’on a l’impression que l’escalade dans le délire semble ne jamais devoir s’arrêter.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Chico Marx, Harpo Marx, Allan Jones, Maureen O’Sullivan, Margaret Dumont
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Note : En 1976, le groupe Queen a intitulé son second album A day at the Races en hommage aux Marx Brothers. Un an plus tôt, ils avaient appelé leur premier album One Night at the Opera.

23 août 2007

L’homme de Londres (1943) d’ Henri Decoin

L'homme de Londres Elle :
Film sombre dans les décors brumeux d’une gare maritime qui suit le parcours d’un brave père de famille râleur. Témoin d’un meurtre, il s’empare d’une valise pleine de billets par appât du gain et d’une vie meilleure. Cette valise va entraîner sa perte. En créant une atmosphère oppressante grâce à des jeux d’ombre et de lumière, Henri Decoin dépeint avec beaucoup d’émotion les tourments de l’âme qui agitent ce pauvre homme.
Note : 5 étoiles

Lui :
L'Homme de Londres Film noir français, fait sous l’occupation, cet Homme de Londres distille une atmosphère réaliste populaire et lourde. Le brouillard est épais, l’image est sombre, les plans sont assez audacieux. Le scénario pénètre ses personnages, décortiquant la (mauvaise) conscience de cet ouvrier au-dessus de tout soupçon. Un film assez réussi.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Fernand Ledoux , Suzy Prim, Jules Berry, Mony Dalmès
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Remakes :
Le port de la Tentation (Temptation harbour) de l’anglais Lance Comfort (1947) avec Robert Newton et Simone Simon
L’homme de Londres du hongrois Béla Tarr (2007)

22 août 2007

Miracles for Sale (1939) de Tod Browning

Miracles for saleElle :
(pas vu)

Lui :
Pour son dernier film, le réalisateur de L’Inconnu et de Freaks nous plonge avec Miracles for Sale dans une intrigue policière se déroulant dans le monde des mediums et des magiciens. Apparences trompeuses et fausses pistes rythment donc l’enquête de ce jeune magicien brillant qui sait déjouer tous les pièges et surtout trier entre vérité et illusion, ce que nous, spectateurs, aurions bien du mal à faire sans lui… Miracles for sale Les évènements s’enchaînent sans nous laisser de répit, nous étonnant constamment  jusqu’à la belle scène finale où l’assassin se dévoile. L’histoire est particulièrement prenante avec, en prime, ce couple charmant formé par Robert Young et Florence Rice. Miracles for Sale… voilà une belle sortie pour cet étonnant cinéaste.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Robert Young, Florence Rice, Frank Craven, Cliff Clark
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21 août 2007

Le passager (2005) d’ Eric Caravaca

Le passagerElle :
Un film sobre, délicat et sensible sur le thème du deuil, de la famille, de la disparition, interprété par Eric Caravaca en personne ainsi que par des acteurs touchants. Il s’agit d’un lent cheminement intérieur, d’un retour vers des racines et d’une lente reconstruction après le décès d’un frère, qui fait jaillir les émotions enfouies. Eric Caravaca lève le voile en douceur sur cette histoire familiale mais de façon un peu confuse parfois. Les décors de bord de mer sont splendides pour ses paysages désolés, ses univers de béton déserts. Le réalisateur fait une belle mise en scène dans laquelle il travaille beaucoup ses cadrages et la composition de ses images. Il frôle avec tendresse les visages avec sa caméra et réduit les dialogues à l’essentiel. J’avais déjà beaucoup aimé Eric Caravaca dans le film de Chéreau « Son frère » et dont les thèmes ne sont pas si éloignés de ceux du Passager.
Note : 4 étoiles

Lui :
Pour son premier film, Eric Caravaca a choisi d’adapter une histoire de quête identitaire : après le suicide de son frère qu’il ne voyait plus depuis des années, un jeune trentenaire retourne sur les lieux où il a vécu pour tenter de le comprendre et de mieux le connaître. Sans se dévoiler, il rencontre des personnes qui en furent très proches. C’est surtout dans sa forme que Le Passager est assez remarquable : Eric Caravaca filme cette quête avec beaucoup de sobriété et de pudeur avec des images assez sombres, sans éclairage artificiel. Même si elle paraît parfois excessive, cette atmosphère brumeuse voire crépusculaire lui permet de placer cette histoire un peu hors du temps. En revanche, le déroulement du scénario est lui aussi un peu obscur, tantôt par minimalisme, tantôt par excès de flash backs qui embrouillent plus qu’ils n’éclaircissent. Sans être parfait, Le Passager reste un premier film intéressant où les personnages finissent par devenir attachants.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Eric Caravaca, Julie Depardieu, Vincent Rottiers, Maurice Bénichou, Maurice Garrel, Nathalie Richard
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20 août 2007

Femmes marquées (1937) de Lloyd Bacon

Titre original : Marked Woman

Femmes marquéesElle :
(pas vu)

Lui :
Réalisateur à tout faire de la Warner, Llyod Bacon signe là un film policier mettant en relief l’influence de la pègre : un ganster puissant qui « domine la ville » va être mis en péril par cinq hôtesses de charme qu’il emploie dans l’un de ses tripots mondains. Femmes Marquées met en présence deux grands acteurs, Bette Davis et Humphrey Bogart, mais l’un et l’autre sont à des moments bien différents de leur carrière. Femmes marquées Bette Davis a atteint le sommet de son art et montre dans Femmes Marquées une capacité à jouer avec une intensité rare et dans des registres très variés. Pour Bette Davis, cette femme téméraire et décidée est un beau rôle où elle peut vraiment exprimer son talent. De son côté, Humphrey Bogart n’en est qu’à ses débuts et ce rôle de procureur ne lui convient guère. Sa prestation est nettement plus terne et loin d’être remarquable. Un film à voir plus pour Bette Davis, donc.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Bette Davis, Humphrey Bogart, Eduardo Ciannelli, Isabel Jewell
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Note : Bette Davis et Humphrey Bogart s’étaient déjà croisés l’année précédente dans La Forêt Pétrifiée (The Petrified Forest) d’Archie Mayo (1936).

Anecdote amusante : l’une des hotesses est jouée par Mayo Methot qu’Humphrey Bogart épousera un an plus tard après l’avoir revue dans une soirée. Son troisième mariage sera assez houleux (leurs bagarres furent célèbres) mais durera tout de même 7 ans.

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18 août 2007

Ville haute, ville basse (1949) de Mervyn LeRoy

Titre original : East Side, West Side

Ville haute, Ville basse Elle :
Du beau monde dans ce drame de l’amour conjugal avec Ava Gardner, l’ensorceleuse, Barbara Stanwyck, la femme trompée, James Mason, le mari volage et sans parole et Cyd Charisse, une jeune femme éprise d’un écrivain d’âge mûr. Ce thème de l’adultère et du mariage est traité avec une certaine audace pour l’époque. Les amours se rencontrent, se croisent ou se frôlent. L’intensité dramatique croît progressivement; le scénario est bien dosé et construit. La mise en scène est somptueuse et les ambiances noir et blanc sont magiques. On passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ville haute, Ville basse Sous des apparences fortement empreintes de classicisme, Ville Haute, Ville Basse est un film à plusieurs facettes. De prime abord, l’entreprise peut paraître assez périlleuse : faire vibrer et compatir au sort d’une femme assez terne de l’East Side de New York (la ville haute) qui risque de se faire voler son mari par l’ardente Ava Gardner du West Side (la ville basse, qui n’est pas si basse que cela d’ailleurs) n’est pas une tâche facile. On peut voir là l’une des raisons du peu de succès que rencontra le film. En fait, le propos est certainement tout autre : il faut plutôt y voir une attaque en règle contre le mariage tant le seul couple officiel dans tout ces chassés-croisés paraît terne et éteint. Le scénario se déroule efficacement, assez riche dans ses évènements et allant même jusqu’à se terminer en enquête policière. Sans être un grand film, Ville Haute, Ville Basse fait partie de ces productions parfaitement réalisées et réellement convaincantes.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, James Mason, Ava Gardner, Van Heflin, Cyd Charisse
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17 août 2007

Mission to Mars (2000) de Brian de Palma

Mission to MarsElle :
Au vu des mauvaises critiques, je m’attendais au pire, par exemple à un film un peu basique de science-fiction genre Armageddon ou un film avec avec combats de vaisseaux et bons gros méchants. Mission to Mars n’est heureusement rien de tout cela et j’ai vu un film plein de magie et de poésie. Cette mission d’exploration sur Mars s’est révêlée assez exaltante et pleine de péripéties. Bien sûr, Brian De Palma n’évite pas toujours les clichés un peu larmoyants mais il parvient à insuffler de l’émotion et de l’humanité au travers de ces épreuves.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il faut vraiment se laisser bercer par les images pour apprécier Mission to Mars. La planète Mars est parfaitement recréée et la fin est joliment onirique. En revanche, le scénario est assez léger, les personnages manquent d’épaisseur et les incohérences sont nombreuses. On sent l’influence de 2001/2010 mais De Palma reste hélas très en dessous. Son film reste tout de même agréable à regarder et, en tout cas, ne mérite certainement pas l’avalanche de reproches qu’il a subi.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gary Sinise, Tim Robbins, Don Cheadle, Connie Nielsen, Jerry O’Connell
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16 août 2007

L’eau à la bouche (1959) de Jacques Doniol-Valcroze

L'eau à la boucheElle :
Film à l’atmosphère sulfureuse, L’eau à la bouche nous plonge dans les années 60 et des libertés sexuelles d’une bourgeoise légèrement décadente par certains côtés. On se laisse emporter par les interdits que bravent trois couples, dont un de domestiques, mais le scénario finit par tourner en rond et n’aboutit vraiment nulle part. Est-ce seulement un exercice de style ?
Note : 3 étoiles

Lui :
Eminence grise des Cahiers du Cinéma et donc de la Nouvelle Vague, Jacques Doniol-Valcroze réalise là son premier long métrage, vif dans la mise en scène et au propos délicatement libertin. La musique de Gainsbourg a quelque peu contribué à l’aura de ce film qui, sans laisser de traces indélibiles, se laisse regarder avec plaisir. On sait depuis que ce sera hélas le meilleur film de ce réalisateur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bernadette Lafont, Françoise Brion, Alexandra Stewart, Michel Galabru
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