3 février 2009

Le deuxième souffle (2007) de Alain Corneau

Le Deuxième souffleElle :
(pas vu)

Lui :
Plus de 40 ans après Le Deuxième Souffle de Jean-Pierre Melville, Alain Corneau choisit de sortir de la réalité : image hyper-saturée, couleurs fluos, filtres jaunes utilisés à l’excès, musiques grandiloquentes placées à contre-emploi, bruitages avec  forte réverbération… Le résultat paraît bancal, totalement étranger et inamical (ce qui était sans doute recherché), mais aussi factice et artificiel. On peut certes parler d’exercice de style, et si l’on regarde le film dans ce sens Alain Corneau est franchement audacieux, mais hélas ces parti pris, tout originaux qu’ils puissent être, n’aboutissent sur rien de convaincant. Si l’on rajoute à cela quelques effets faciles et racoleurs, tels les ralentis pseudo-esthétisants dans les fusillades, et le jeu étonnamment forcé des acteurs, ce Deuxième Souffle déçoit franchement. L’histoire perd en tout cas son intensité.
Note : 1 étoile

Acteurs: Daniel Auteuil, Monica Bellucci, Michel Blanc, Jacques Dutronc, Eric Cantona, Daniel Duval, Gilbert Melki, Nicolas Duvauchelle, Jacques Bonnaffé
Voir la fiche du film et la filmographie de Alain Corneau sur le site IMDB.
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Version précédente :
Le deuxième souffle de Jean-Pierre Melville (1966) avec Lino Ventura

24 janvier 2009

L’heure zéro (2007) de Pascal Thomas

L'Heure zéroElle :
Un jeu d’acteur inégal, souvent trop poussé et une mise en place confuse et laborieuse me font abandonner. L’ensemble sonne faux.
Note : 0 étoile

Lui :
Pascal Thomas adapte une nouvelle fois un roman d’Agatha Christie, une histoire qu’il place dans une grande demeure bourgeoise au bord de la belle côte rocheuse de la Bretagne Nord. L’Heure Zéro a beaucoup de mal à se mettre en place et il faut attendre le tiers du film pour le voir enfin prendre son envol. Cela ne dure pas hélas, le soufflé retombe vite, principalement du fait d’une interprétation forcée et des personnages bien trop typés : Laura Smet est trop vulgaire, Chiara Mastroianni trop froide, Melvil Poupeau trop propret. Rien ne passe entre les personnages. Les personnages secondaires sont en revanche insignifiants mis à part un excellent couple de domestiques à qui l’on doit les meilleurs moments. François Morel n’est pas crédible une seule seconde en enquêteur, sorte de Colombo déguisé en Jacques Tati. Il reste le scénario, une solide énigme policière et familiale qui finalement nous sauve de l’ennui. L’Heure Zéro est un divertissement hélas bien moins réussi que l’adaptation précédente de Pascal Thomas Mon petit doigt m’a dit.
Note : 3 étoiles

Acteurs: François Morel, Danielle Darrieux, Melvil Poupaud, Laura Smet, Chiara Mastroianni, Alessandra Martines
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Remarque :
Il faut tout de même saluer la prestation parfaite de Danièlle Darrieux, qui montre toujours une belle présence à l’écran.

23 janvier 2009

Ceux qui restent (2007) de Anne Le Ny

Ceux qui restentElle :
Des choses touchantes et bien senties dans ce premier film. Dommage que la médiocre qualité sonore et les marmonnements de Vincent Lindon nuisent à la bonne compréhension des dialogues. Cette histoire d’amour impossible surgit en milieu hospitalier entre un homme et une femme dont les conjoints sont atteints de cancers. Bertrand va voir sa femme chaque jour à l’hôpital depuis cinq ans. Il est épuisé et soumis alors que Lorraine très perturbée vient seulement de connaître cette nouvelle situation conjugale dramatique. Les deux personnages sont attendrissants mais ils connaissent la culpabilité de l’amour dans leur solitude assumée. Anne Le Ny peint les sentiments sur la vie et la mort avec justesse sans jamais donner dans le mélo puisqu’on ne voit jamais les malades et les médecins.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans les couloirs d’un hôpital, Bertrand et Lorraine se rencontrent fortuitement. Ils y viennent tous les jours visiter leur conjoint atteint d’une maladie grave. Ils seront ceux qui restent. Pour son premier long métrage, Anne Le Ny a choisi un sujet délicat à traiter : l’amour peut-il trouver une place là où il ne devrait pas en trouver ? Ils ont tous deux des attitudes très différentes : elle est nerveuse, papillonne, parle beaucoup, lui est calme, sans espoir, usé par la longue maladie de sa femme. Les deux caractères sont probablement un peu tranchés mais ce n’est pas là le principal problème. Le film est vraiment gâché par un très mauvais son, on ne comprend qu’une phrase de Vincent Lindon sur trois et les autres acteurs ne sont qu’à peine plus compréhensibles. Difficile donc d’entrer dans le film dans ces conditions. Ceux qui restent aurait certainement mérité un meilleur traitement.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon, Emmanuelle Devos, Yeelem Jappain
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22 janvier 2009

Les amours d’Astrée et de Céladon (2007) de Eric Rohmer

Les Amours d'Astrée et de CéladonElle :
(pas vu)

Lui :
Rohmer nous prévient par un panneau au tout début de son film : Les amours d’Astrée et de Céladon met en scène une petite communauté de bergers du Ve siècle tels qu’imaginés par un écrivain du XVIIe siècle (il s’agit en effet de l’adaptation du roman d’Honoré d’Urfé L’Astrée, adaptation simplifiée puisque le roman fait plus de 5000 pages). Et nous, nous regardons cela avec nos yeux du XXIe siècle. Il faut donc surmonter les décalages, dépasser l’apparente artificialité du jeu des acteurs et se laisser glisser sans résister. Une fois passées les premières minutes, l’univers bucolique de ces Amours d’Astrée et de Céladon nous gagne et c’est un délice de suivre les péripéties de cet amour entier, indéfectible, presque absolu. Rohmer dit avoir été frappé par la modernité du texte d’Honoré d’Urfé ; il est vrai que nous ne sommes pas loin de ses propres Contes et on retrouve ici toute la fraîcheur, la simplicité, la spontanéité, l’absence de fard qui rend ses films si attachants. A plus de 85 ans, Rohmer nous prouve qu’il n’a rien perdu de la justesse de son regard. Les Amours d’Astrée et de Céladon est cependant un film qui pourra rebuter certains, non pas que ce soit un film difficile, bien au contraire : c’est plutôt un film où il faut accepter de se laisser aller. C’est alors un régal de fraîcheur qui tranche agréablement avec la production cinématographique courante.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Andy Gillet, Stéphanie Crayencour, Cécile Cassel, Véronique Reymond, Jocelyn Quivrin
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Remarque:
Le travestissement de Céladon en femme est d’autant plus étonnant, qu’en plus de la mise en valeur des traits fins de son visage, on assiste à une transformation de sa voix. Rohmer a utilisé l’informatique, un programme de l’Ircam de Pierre Boulez, pour féminiser la voix d’Andy Gillet. Cela rend la transformation extrêmement troublante et ajoute beaucoup à la sensualité du film.

13 janvier 2009

L’ennemi intime (2007) de Florent Emilio Siri

L'Ennemi intimeElle :
Un peu de mal à me plonger dans le film que je trouve un peu trop « grand spectacle » au départ… Puis, peu à peu, on se laisse gagner par l’ambiance photographique qui évoque le passé, par les ambiances contrastées, la beauté des paysages qui s’entrechoque avec les horreurs de la Guerre d’Algérie. Ce film âpre et brut a le mérite de porter au grand jour les atrocités commises par l’armée française, et aussi par le FLN, pendant cette guerre. Benoît Magimel et Patrick Rotman (en tant que scénariste) se sont fortement impliqués pour qu’il voie le jour. Les scènes de combats et de torture sont violentes, presque insupportables mais reflètent la vérité historique. Cette période honteuse et mal reconnue par les autorités politiques fut peu explorée par les cinéastes, mis à part par exemple René Vautier qui se fit interdire son film Avoir 20 ans dans les Aurès il y a quelque 30 ans. Au delà de la guerre d’Algérie, L’ennemi intime est aussi un regard porté sur toutes les guerres, montrant comment elles transforment peu à peu les hommes les plus idéalistes et les plus humanistes en machines à tuer.
Note : 3 étoiles

Lui :
L’ennemi intime est le premier film français à grand spectacle sur la Guerre d’Algérie. Pour les films précédents sur ce sujet, qui est comme banni de nos mémoires, il faut remonter aux films militants des années 70 comme R.A.S. ou Avoir 20 ans dans les Aurès. Basé sur le livre de Patrick Rotman (qui a participé à l’écriture du scénario), le film décrit cette guerre dans sa réalité la plus brute et la plus dure, nous faisant suivre l’évolution d’un jeune lieutenant qui va se trouver transformé par l’horreur quotidienne de la guerre. Comme l’indique le titre L’ennemi intime, l’ennemi dans une guerre est autant soi-même que celui d’en face ; ce jeune lieutenant sera autant transformé par les erreurs qu’il fait que par la barbarie de la guerre. Si le fond apparaît louable, L’ennemi intime est hélas plus critiquable sur sa forme : la démonstration est bien trop appuyée et beaucoup de scènes veulent visiblement marquer nos esprits. Le traitement photographique, appliqué pour vieillir l’image, est inutile. Etait-ce nécessaire pour accroître sa portée ? C’est difficile à dire mais quoi qu’il en soit le film de Florent Siri est à voir : c’est avant tout un plaidoyer efficace contre la guerre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Benoît Magimel, Albert Dupontel, Aurélien Recoing,  Mohamed Fellag, Lounès Tazairt
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Les autres films français sur la Guerre d’Algérie :
Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier (1972) avec Philippe Léotard
R.A.S. d’Yves Boisset (1973) avec Jacques Speisser et Jacques Villeret
La question de Laurent Heynemann (1977)
A noter également :
La Bataille d’Alger (1966), le film italien de Gillo Pontecorvo (La Battaglia di Algeri)

11 janvier 2009

Deux vies… plus une (2007) de Idit Cebula

Deux vies... plus uneElle :
Une petite comédie sans prétention surtout portée par ses acteurs, Emmanuelle Devos et Gérard Darmon. Un regard sur la remise en question d’une femme de quarante ans à propos de sa vie, sa place et ses désirs. Sa famille un peu possessive et envahissante l’empêchent de s’épanouir. Elle va tout faire pour se trouver et s’exprimer. Le scénario parfois maladroit et peu crédible est mâtiné de scènes pleines d’humour et de tendresse.
Note : 3 étoiles

Lui :
Désirant donner une nouvelle direction à sa vie, une quarantenaire cherche un éditeur pour publier un livre qu’elle a écrit. Ce premier long métrage d’Idit Cebula est plaisant mais hélas sans surprise, donnant l’impression de rester à la surface de ses personnages.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Devos, Gérard Darmon, Jocelyn Quivrin
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3 janvier 2009

U (2006) de Serge Elissalde

UElle :
(pas vu)

Lui :
Mona est une princesse filiforme qui vit dans un château avec deux êtres sinistres et repoussants ; elle a heureusement pour amie une petite licorne appelée U qui est apparue un jour pour la réconforter. Dans la forêt voisine, survient une troupe de Wéwés, êtres pacifiques et musiciens. Tel est l’univers de ce film d’animation issu de la collaboration du cinéaste Serge Elissalde avec l’auteur de livres pour enfants Grégoire Solotareff, un film franchement étonnant car il parvient à combiner beaucoup de choses en un ensemble parfait : un beau dessin simple pour lequel l’inspiration a parfois été cherchée chez des peintres comme Gauguin, un scénario tout aussi simple mais d’une profondeur certaine, qui peut plaire aussi bien à un enfant de 5 ans qu’à un adulte, U le tout saupoudré d’un humour omniprésent, fin et sensible, qui laisse le spectateur avec le sourire aux lèvres pendant les quelque 80 minutes du film. Et il y a la musique acoustique de Sanseverino, une musique qui joue un rôle très important et qui se fond totalement dans l’histoire. U est une belle réussite d’une grande fraîcheur et, soit dit en passant, une alternative réjouissante aux films d’animation américains, maintenant beaucoup trop formatés. Pour enfants de 5 à 105 ans…
Note : 5 étoiles

Acteurs: (voix) Isild Le Besco, Bernadette Lafont, Vahina Giocante
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2 janvier 2009

Nos retrouvailles (2007) de David Oelhoffen

Nos retrouvaillesElle :
Il y a de bonnes choses dans ce premier film, notamment du côté psychologique avec la mise en scène de ces retrouvailles si particulières entre un père à la dérive et son fils introverti. Le côté polar est moins bien ficelé. La première partie du film est intéressante et touchante ; l’interprétation de Jacques Gamblin et de Nicolas Giraud est particulièrement solide. David Oelhoffen a le sens de la composition, des cadrages serrés sur les visages, des ambiances et éclairages de nuit. C’est beau à regarder ; presque une leçon de photo. Le film est cependant bien moins abouti sur le plan du scénario avec cette histoire d’entrepôt à braquer qui n’en finit pas.
Note : 3 étoiles

Lui :
Pour son premier long métrage, David Oelhoffen met en scène un drame social sur les relations entre un père, englué dans de mauvais plans, et son fils réservé qui veut lui prouver qu’il a une certaine audace. Nos retrouvailles se trouve un peu entre deux chaises. Si la partie psychologique est bien réussie, avec ces deux portraits psychologiques parfaitement mis en valeur par une caméra très proche des personnages et de très beaux éclairages, la partie policière est franchement inintéressante, ne serait-ce que parce que son issue ne fait pas de doute. Elle apparaît trop mise au premier plan alors qu’elle ne devrait probablement n’être qu’une toile de fond. Nos retrouvailles mérite toutefois d’être remarqué pour sa forme, assez maîtrisée.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jacques Gamblin, Nicolas Giraud, Gérald Laroche, Jacques Spiesser
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1 janvier 2009

58 minutes pour vivre (1990) de Renny Harlin

Titre original : « Die Hard 2 »

58 minutes pour vivreElle :
(pas vu)

Lui :
Un commando prend le contrôle d’un important aéroport civil afin de libérer un magnat de la drogue qui vient d’être extradé. L’agent John McClane, par hasard sur place, va chercher à faire capoter cette opération parfaitement préparée. S’inscrivant dans la continuation de Piège de Cristal, 58 minutes pour vivre en reprend les grands principes, notamment le jeu de cache-cache dans une unité de lieu. L’ensemble est cette fois moins réussi, le rôle du méchant étant beaucoup moins fort que dans le premier épisode. Le film est juste un assez bon divertissement.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Bruce Willis, Bonnie Bedelia, William Atherton, William Sadler
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31 décembre 2008

Sommaire de décembre 2008

Dead ManL'âge des ténèbresDie hard 4 - Retour en enferReservoir dogsRaisons d'EtatLes amants diaboliquesLa femme du boulangerLa belle de Moscou

Dead Man

(1995) de Jim Jarmusch

L’âge des ténèbres

(2007) de Denys Arcand

Die hard 4 – Retour en enfer

(2007) de Len Wiseman

Reservoir dogs

(1992) de Quentin Tarantino

Raisons d’Etat

(2006) de Robert De Niro

Les amants diaboliques

(1943) de Luchino Visconti

La femme du boulanger

(1938) de Marcel Pagnol

La belle de Moscou

(1957) de Rouben Mamoulian

The BubbleC.R.A.Z.Y.L'insoumiseReine de beautéLa vérité ou presqueLe rêve de CassandreBiancaSempre Vivu !

The Bubble

(2006) de Eytan Fox

C.R.A.Z.Y.

(2005) de Jean-Marc Vallée

L’insoumise

(1938) de William Wyler

Reine de beauté

(1935) de Mervyn LeRoy

La vérité ou presque

(2007) de Sam Karmann

Le rêve de Cassandre

(2007) de Woody Allen

Bianca

(1984) de Nanni Moretti

Sempre Vivu !

(2007) de Robin Renucci

Quinze jours ailleurs30Le CaïdMère fille, Mode d'emploiBaby Boy FrankieHors d'atteinteLe voile des illusionsMadame porte la culotte

Quinze jours ailleurs

(1962) de Vincente Minnelli

4:30

(2005) de Royston Tan

Le Caïd

(1942) de Lewis Seiler

Mère fille, Mode d’emploi

(2007) de Garry Marshall

Baby Boy Frankie

(1961) de Allen Baron

Hors d’atteinte

(1998) de Steven Soderbergh

Le voile des illusions

(2006) de John Curran

Madame porte la culotte

(1949) de George Cukor

Naissance des pieuvresBoarding Gate

Naissance des pieuvres

(2007) de Céline Sciamma

Boarding Gate

(2007) de Olivier Assayas

Nombre de billets : 26