21 avril 2009

Les Dames du Bois de Boulogne (1945) de Robert Bresson

Les Dames du Bois de BoulogneLui :
Les Dames du Bois de Boulogne, le deuxième long métrage de Robert Bresson, est d’un style plus classique et même sous certains aspects en opposition avec ses films suivants. Librement adaptée d’un conte de Diderot contenu dans Jacques le fataliste et son maître, l’histoire est une variation machiavélique du triangle amoureux : délaissée par son amant, une dame du monde décide de se venger en faisant en sorte qu’il tombe amoureux d’une ex-danseuse sans connaître son passé. L’histoire est transposée en 1943, ce qui crée parfois un léger décalage mais les très beaux dialogues de Jean Cocteau assurent la liaison par leur grand classicisme. Le producteur imposa Paul Bernard pour le rôle de l’homme-victime, acteur plutôt connu pour ses rôles de personnages cyniques, ce qui enlève une partie de la force du film. La présence d’Alain Cuny, initialement pressenti pour le rôle, aurait certainement élargi la dimension dramatique des Dames du Bois de Boulogne en nous rendant son personnage sympathique et aurait ainsi intensifié les tensions. Robert Bresson se concentre avant tout sur ses personnages, décors, costumes et lieux sont très simples sans que cette sobriété n’entrave une certaine élégance de ton. Si elle fut partiellement imposée par l’époque (Les Dames du Bois de Boulogne a été tourné sous l’Occupation), cette sobriété préfigure le style que développera Robert Bresson.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Paul Bernard, María Casares, Elina Labourdette, Lucienne Bogaert
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Bresson sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Robert Bresson chroniqués sur ce blog…

Autre adaptation du même conte de Diderot :
Mademoiselle de Joncquières d’Emmanuel Mouret (2018) avec Cecile de France et Edouard Baer.

10 avril 2009

Ça se soigne? (2008) de Laurent Chouchan

Ça se soigne?Elle :
(…)
1 étoile

Lui :
Avec Ça se soigne ? nous sommes franchement dans le style comédie bien française assez laborieuse. L’idée d’aborder la dépression nerveuse sous l’angle humoristique n’était pas forcément mauvaise mais l’ensemble est vraiment bâclé et manque de substance. Thierry Lhermitte ne se donne vraiment pas beaucoup mal pour nous faire croire à son personnage de chef d’orchestre brillant soudainement dépressif. Il fait vraiment le minimum syndical… Comme pour contrebalancer ce vide, Julie Ferrer en rajoute beaucoup : malgré quelques excès, elle est toute de même bien plus convaincante. Mais cela ne remplit pas le vide du scénario et il faut faire preuve de bonne volonté pour rire lors des meilleurs moments. Ça se soigne ? baigne vraiment dans la facilité. Laurent Chouchan est ici bien loin de son film précédent Vertiges de l’Amour.
Note : 1 étoile

Acteurs: Thierry Lhermitte, Julie Ferrier, Michel Vuillermoz, Isabelle Gélinas, Stéphane Freiss
Voir la fiche du film et la filmographie de Laurent Chouchan sur le site IMDB.

Voir les autres films de Laurent Chouchan chroniqués sur ce blog…

5 avril 2009

Le Tueur (2007) de Cédric Anger

Le TueurElle :
Face à un titre comme Le Tueur, on se dit qu’on va avoir affaire à un polar de plus. Et bien non, Cédric Anger qui fut le scénariste de Xavier Beauvois nous offre un premier film d’une grande maîtrise, qui sort des codes classiques du film policier. Le scénario se distingue par l’originalité de son sujet qui se situe autour de la confrontation inattendue d’un tueur glacial et d’un homme de la finance qui se sent menacé. Originalité également de la mise en scène qui nous plonge dans de très beaux univers de la nuit et dans des musiques intrigantes. Cédric Anger fait monter la tension progressivement ; l’angoisse et la perte des repères finissent par nous gagner, tout en subtilité. Enfin, le film révèle des personnages touchants, mal dans leur peau, au bord de la fêlure. Gilbert Melki, Grégoire Colin et Mélanie Laurent sont très convaincants.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film noir, premier long métrage de Cédric Anger, met en scène les liens ambigus qui se tissent entre un homme et un tueur à gages venu pour le tuer. Rapidement, on s’aperçoit que cette histoire casse les codes du genre et son originalité se dévoile peu à peu. Sous l’apparente froideur, se cache une humanité qui ressurgit là où on l’attend le moins. Gérard Melki est un acteur qui déçoit rarement et ici il ne faillit pas à la règle face à un Grégoire Colin qui parvient bien à traduire l’ambiguïté et les désirs de son personnage. Très belle photographie de Caroline Champetier. Assez remarquable pour une première réalisation, Le Tueur est un film original et parfaitement maîtrisé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gilbert Melki, Grégoire Colin, Mélanie Laurent, Xavier Beauvois, Sophie Cattani
Voir la fiche du film et la filmographie de Cédric Anger sur le site IMDB.

Homonymes :
Le Tueur de Denys de La Patellière (1972) avec Jean Gabin (et le jeune Gérard Depardieu)
Le Tueur du mexicain Juan López Moctezuma (1985) sur un scénario co-ecrit par Rafael Buñuel (fils de Luis Buñuel),
et aussi :
Les Tueurs de Robert Siodmak (1946), très beau film noir avec Burt Lancaster et Ava Gardner.

3 avril 2009

Les yeux bandés (2007) de Thomas Lilti

Les Yeux bandésElle :
(pas vu…)

Lui :
Un jeune routier apprend que celui avec qui il a été élevé comme un frère est accusé d’être un meurtrier en série dans le Nord de la France. Il se rend sur place. Les Yeux Bandés n’est pas vraiment un polar, ni une quête identitaire. Non il s’agit plutôt d’un film psychologique car cet homme se demande jusqu’à quel point il est responsable de son frère, pourquoi après une jeunesse plus que turbulente, lui s’en est sorti et pas son demi-frère ? Alors que sa femme attend un enfant, doit-il sacrifier sa vie pour le sauver ? La mise en place est hélas trop confuse, Thomas Lilti ayant voulu entremêler des flashbacks qui ne dévoilent que peu de choses à chaque fois. Ces circonvolutions n’apportent rien si ce n’est qu’elles retardent notre pénétration dans l’histoire. Une fois passées ces 20-30 premières minutes, le film prend toute sa force avec une présence assez intense de Jonathan Zaccaï. Guillaume Depardieu n’a qu’un rôle assez court mais il met beaucoup de force dans son personnage rétif. L’environnement sombre des quartiers ouvriers du Nord ajoutent à la dramatisation de l’ensemble et à une sensation d’enfermement que le réalisateur ne relâche que lors de quelques scènes de bord de mer, en contraste total. Pour un premier long métrage, Les Yeux Bandés montre une belle intensité dans son récit.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jonathan Zaccaï, Guillaume Depardieu, Lionel Abelanski, Frédérique Meininger
Voir la fiche du film et la filmographie de Thomas Lilti sur le site imdb.com.

26 mars 2009

Occupe-toi d’Amélie..! (1949) de Claude Autant-Lara

Occupe-toi d'Amélie..!Elle :
(pas vu)

Lui :
Voir pour la première fois un film de 1949 quasiment inédit de Claude Autant-Lara est une expérience rare et en l’occurrence particulièrement réjouissante. Occupe-toi d’Amélie est l’adaptation d’une pièce de Feydeau et les héritiers de ce dernier s’opposèrent à toute nouvelle sortie du film, estimant qu’il trahissait l’œuvre originale. Pourtant les scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost ont fait des merveilles en réécrivant cette histoire autour d’un faux mariage pour toucher l’héritage du grand oncle. C’est du Feydeau, donc du vaudeville léger et joyeux, mais le film va beaucoup plus loin dans la satire sociale et semble repousser les limites de l’humour et du réalisme. Les personnages sont hauts en couleur et quiproquos, rebondissements et coups d’éclats se succèdent à un rythme effréné dès le début du film, pour aller en s’intensifiant. La scène du mariage à la Mairie est absolument délirante (dans le vrai sens du terme), un véritable foutoir que n’auraient certainement pas renié les Marx Brothers. Cette scène est incroyable! Et ce qui est tout aussi étonnant dans Occupe-toi d’Amélie, c’est la façon dont Autant-Lara fait éclater la séparation acteurs/spectateurs. A certains moments, un rideau s’ouvre ou se ferme et l’on découvre que nous étions sur une scène face à des spectateurs (Buñuel le fera de façon presque identique plus tard dans Le charme discret de la bourgeoisie), des ouvriers finissent d’arranger les décors juste avant que n’arrive un personnage, des spectateurs entrent dans l’histoire pour influer sur les évènements… On est loin du théâtre filmé, Autant-Lara fait exploser le cadre du spectacle, de la représentation : il n’y plus de frontière, tout est faux ou tout est vrai, on ne sait plus très bien… Les acteurs sont tous parfaitement dans le ton et Danielle Darrieux est vraiment charmante en Amélie. Les décors, quant à eux, sont somptueux dans le style fin XIXe (il ne faut pas oublier que Claude Autant-Lara a débuté dans le cinéma comme décorateur). On se demande comment un tel film a pu moisir dans des cartons pendant toutes ces années. Occupe-toi d’Amélie est un petit bijou.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Acteurs: Danielle Darrieux, Jean Desailly, Louise Conte, Victor Guyau, Grégoire Aslan, Julien Carette, André Bervil
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Autant-Lara sur le site imdb.com.

La pièce de Feydeau avait déjà été adaptée 2 fois en France :
Occupe-toi d’Amélie d’Emile Chautard (1912), version muette donc… (!)
Occupe-toi d’Amélie de Marguerite Viel et Richard Weisbach (1932) avec Renée Bartout
A noter aussi une adaptation italienne muette (1925) et une autre plus récente de Flavio Mogherini en 1982 avec Barbara Bouchet.

24 mars 2009

Didine (2008) de Vincent Dietschy

DidineElle :
Malgré certaines longueurs et quelques maladresses, Didine est une comédie sentimentale sans prétention toute en humour et tendresse, centrée sur une jeune femme en recherche d’amour, d’une vie à construire et animée d’un désir de servir les autres. Autour d’elle, gravitent une vieille dame acariâtre et son neveu, une association d’aide aux personnes âgées, une amie suicidaire et son ami amoureux d’elle. Les personnages sont un peu hors norme et changent des habituels portraits traités au cinéma. Didine est portée par une Géraldine Pailhas délicate et indécise qui reflète d’une certaine manière les incertitudes et les doutes de notre société contemporaine.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette comédie sentimentale est plus intéressante que son titre ne le laisserait supposer. Géraldine Pailhas aurait d’ailleurs tout d’abord refusé le rôle entre autres parce qu’elle disait « avoir passé sa vie à éviter qu’on l’appelle Didine » ! Elle a cependant fini par accepter d’incarner cette femme qui se laisse porter par les évènements, indécise mais solide au fond d’elle-même. Sa meilleure amie est l’opposé exact, sûre d’elle et entreprenante mais très fragile au fond. L’histoire en elle-même est assez conventionnelle, avec des personnages probablement un peu trop typés, et pourtant Vincent Dietschy parvient à lui donner une coloration particulière, un soupçon d’originalité qui lui donne un certain charme. Il est servi par l’excellente interprétation de Didine Pailhas (pardon, Géraldine Pailhas) qui montre ici une forte présence à l’écran. En revanche, Benjamin Biolay est certainement meilleur compositeur qu’acteur… Parvenant à faire oublier ses petits défauts, Didine est au final une comédie sentimentale délicate plutôt réussie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Géraldine Pailhas, Julie Ferrier, Benjamin Biolay, Christopher Thompson, Edith Scob, Élodie Bollée
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincent Dietschy sur le site IMDB.

22 mars 2009

Enfin veuve (2007) de Isabelle Mergault

Enfin veuveElle :
Pas grand chose à dire sur cette comédie terriblement prévisible. Quelques dialogues amusants au début puis très vite le scénario autour de cet amour impossible s’enlise et s’éternise. Que fait donc Jacques Gamblin ici ?
Note : 2 étoiles

Lui :
Mariée à un mufle acariâtre, Anne-Marie doit inventer tout un tas de mensonges pour rejoindre son amant. Lorsque que le mari décède, elle pense, enfin veuve, pouvoir exploiter sa liberté retrouvée mais elle se heurte à une famille plutôt encombrante. On l’aura compris, il s’agit d’une comédie, tout est léger, rien n’est grave… A condition de bien vouloir se prêter au jeu, Enfin veuve se révèle assez amusant, reposant sur des dialogues qui jouent souvent sur le nonsense et une Michèle Laroque qui, empêtrée dans ses mensonges, cherche toujours à sauver la face. Le comique est bien dosé, jamais trop appuyé. Hélas, le film s’essouffle un peu à mi-parcours et semble alors étirer une situation qui a déjà livré tout son jus. Sans être franchement remarquable, Enfin veuve nous fait passer un bon moment… surtout dans sa première moitié.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michèle Laroque, Jacques Gamblin, Wladimir Yordanoff, Tom Morton, Valérie Mairesse, Claire Nadeau, Eva Darlan
Voir la fiche du film et la filmographie de Isabelle Mergault sur le site IMDB.

Voir les autres films de Isabelle Mergault chroniqués sur ce blog…

16 mars 2009

Paris (2008) de Cédric Klapisch

ParisElle :
Enfin un Klapisch bien construit et équilibré qui m’a beaucoup plu et qui sort des clichés de L’Auberge Espagnole et de sa suite. Réflexion, émotions, humour sont au rendez-vous. Un cinéma chaleureux et généreux en partage avec les autres, une pléiade de bons acteurs connus ou moins connus. Voilà enfin un Romain Duris qui prend de la profondeur avec son regard touchant sur le sens de la vie qu’il risque de perdre à cause de son cœur défaillant. En introspection, Il observe Paris et ses habitants râleurs du haut de son appartement. La vision de sa ville en est toute transformée car il sait que son temps est compté ; il essaie même d’insuffler ce qui fait le sel de la vie à sa sœur désabusée. Cédric Klapisch dresse un kaléidoscope de vies éclatées habilement articulées dans le Paris des petits quartiers avec une Karine Viard en boulangère haute en couleur, le Paris des défavorisés avec Juliette Binoche en assistante sociale, le Paris des bobos avec François Cluzet en architecte, le Paris de l’enseignement avec Fabrice Luchini en professeur d’histoire hilarant, le Paris des marchés et de Rungis avec Albert Dupontel en maraîcher, le Paris des immigrés avec un clandestin du Cameroun. Ces personnages parfois brisés ou perdus se croisent seulement. Ils sont attachants et sont en passe de renaître suite à leurs questionnements. Le cœur de Paris bat fort au rythme de la belle musique de Loïc Dury.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce Paris de Cédric Klapisch nous fait suivre plusieurs histoires. La plupart de ses personnages sont assez seuls, en quête d’une nouvelle voie. L’histoire centrale, et aussi la plus forte, est celle de ce jeune danseur atteint d’une grave maladie qui pense vivre ses dernières semaines. La mort est d’ailleurs assez présente, sous plusieurs formes, mais l’humour l’est aussi et le film est finalement assez léger. Le fond du propos de Klapisch est assez humaniste et positif, encourageant à profiter de la vie tout en sachant la vivre avec les autres. Comparé à certains de ses films précédents qui manquaient d’épaisseur, Paris apparaît plus riche et, sous son apparente légèreté, le film cache une certaine profondeur. Dans ce kaleidoscope de vies, Klapisch parvient à éviter les clichés trop marqués. Comme le veut la loi du genre, il y a là toute une pléiade d’acteurs et notamment Juliette Binoche, parfaite, Romain Duris, plus convaincant qu’à l’habitude et un Fabrice Luchini bien contenu. Paris a l’avantage d’être un film facile d’abord sans être futile, servi par une réalisation parfaitement maîtrisée.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Juliette Binoche, Romain Duris, Fabrice Luchini, Albert Dupontel, François Cluzet, Karin Viard, Mélanie Laurent, Zinedine Soualem, Julie Ferrier, Olivia Bonamy, Maurice Bénichou, Gilles Lellouche
Voir la fiche du film et la filmographie de Cédric Klapisch sur le site IMDB.

Voir les autres films de Cédric Klapisch chroniqués sur ce blog…

15 mars 2009

Le scandale (1967) de Claude Chabrol

Le ScandaleElle :
(pas vu)

Lui :
L’héritier un peu fantasque d’une grande marque de champagne est très perturbé après avoir été retrouvé sans connaissance à côté d’une femme étranglée. Sorti en 1967, Le scandale préfigure le Chabrol des années 70 car le cinéaste porte déjà son regard sur ce qui deviendra son sujet de prédilection, la haute bourgeoisie de province, pour nous en faire un portrait peu reluisant. Ici, il n’hésite pas à grossir le trait, peut-être un trop : cupides, ivrognes ou parasites, ses personnages ne sont pas présentés à leur avantage… Le film n’a pas la précision dans le déroulement du scénario qu’auront ses films suivants (à commencer par La femme infidèle ou Le boucher deux ans plus tard) mais repose déjà sur un petit nombre de personnages forts et de nombreuses fausses pistes pour nous égarer. Le final est vraiment inattendu. Un peu plus brut que les films qui suivront, Le scandale n’en reste pas moins assez prenant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Anthony Perkins, Maurice Ronet, Yvonne Furneaux, Stéphane Audran, Henry Jones
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Chabrol sur le site IMDB.

Voir les autres films de Claude Chabrol chroniqués sur ce blog…

11 mars 2009

Un baiser s’il vous plaît (2007) de Emmanuel Mouret

Un baiser s'il vous plaîtElle :
Un cinéma charmant, plein de fraîcheur et de délicatesse qui n’est pas sans rappeler les films de Rohmer et dans lequel Emmanuel Mouret joue les timides avec beaucoup de drôlerie et de naturel. Les dialogues sont pétillants ; la construction du scénario est habile et enlevée puisque c’est un couple au bord du baiser qui se raconte une autre histoire d’amour qui les empêche de s’embrasser. Les morceaux du puzzle se recollent peu à peu. Les personnages ont le ton juste, au bord de la fêlure pour exprimer leur désir et leur sentiment amoureux au final. Un baiser s’il vous plaît est un marivaudage délicieux dans lequel le baiser de trop peut avoir des conséquences fâcheuses. Les amants inventent alors des stratégies loufoques pour éviter de faire du mal à l’autre. Jusqu’où le désir peut-il les mener ? On ne s’ennuie pas une seconde. Julie Gayet et Virginie Ledoyen sont formidables. La fin du film est un pur moment d’émotion.
Note : 5 étoiles

Lui :
Emmanuel Mouret nous offre à nouveau un délicieux marivaudage, cette fois sur le thème « un baiser prétendument sans conséquence peut-il s’avérer être dangereux ? ». Son cinéma s’inspire de celui de Rohmer ou de Truffaut et, s’il n’en a pas toujours la profondeur, il apporte un humour et une naïveté qui provoque l’adhésion. Emmanuel Mouret, avec son jeu d’acteur mêlé de maladresse attachante et de légère désuétude, est le premier pilier de ce climat, mais pas le seul car il a su s’entourer d’acteurs parfaitement dans le ton. La parole a une grande importance et son personnage théorise, calcule, tente d’élaborer des stratégies alambiquées pour éviter de blesser l’autre. Jamais prétentieux, le propos sait éviter tout intellectualisme. Un bel équilibre. Oui, vraiment, Un baiser s’il vous plait est très plaisant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Virginie Ledoyen, Emmanuel Mouret, Julie Gayet, Michaël Cohen, Frédérique Bel, Stefano Accorsi
Voir la fiche du film et la filmographie de Emmanuel Mouret sur le site IMDB.

Voir les autres films de Emmanuel Mouret chroniqués sur ce blog…