14 août 2009

L’aventure de Madame Muir (1947) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « The ghost and Mrs. Muir »

L'aventure de Madame MuirL’aventure de Mme Muir est un film comme il y en a peu, inclassable et guère comparable à d’autres films. Contrairement à son habitude, Mankiewicz n’a pas écrit lui-même le scénario, cette adaptation d’un roman d’une femme écrivant sous le pseudonyme R.A. Dick. Une jeune veuve quitte sa belle famille pour venir vivre au bord de la mer. Elle loue une maison qui est, dit-on, habitée par le fantôme d’un capitaine. Entre eux deux vont se nouer des relations assez étroites…
L’aventure de Mme Muir n’a toutefois absolument rien d’un film de fantôme dans le sens classique du terme. Il s’agit plutôt de la rencontre de deux êtres qui, malgré leurs fortes différences, ont beaucoup de choses en commun : la solitude, la quête du bonheur, une certaine mélancolie qui abolit la frontière entre rêve et réalité. L'aventure de Madame MuirTout est parfait dans ce film : la mise en scène, les dialogues, la musique très lyrique de Bernard Herrmann, les décors et bien entendu l’interprétation avec cette fantastique rencontre entre l’imposant Rex Harrison et la fragile Gene Tierney. L’actrice parvient admirablement à exprimer à la fois la douceur, la délicatesse mais aussi la détermination, voire l’obstination, qui caractérisent son personnage ; c’est l’un de ses plus beaux rôles. Oui, L’aventure de Mme Muir est vraiment un film parfait, un film dont chaque vision enchante, un petit chef-d’oeuvre.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Gene Tierney, Rex Harrison, George Sanders, Edna Best, Natalie Wood
Voir la fiche du film et la filmographie de Joseph L. Mankiewicz sur le site IMDB.

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13 août 2009

Cow-boy (1958) de Delmer Daves

Titre original : Cowboy

Cow-boyElle :
(pas vu)

Lui :
On retrouve souvent dans les westerns de Delmer Daves le thème de l’homme qui découvre un autre mode de vie. C’est le cas ici dans ce film adapté du livre autobiographique de Frank Harris. Simple employé d’un hôtel de Chicago, le jeune Frank force la main à un convoyeur de troupeau pour partir avec ses hommes et vivre la vie d’un vrai cow-boy. L’histoire est assez simple mais bien dosée dans sa progression. Le film est avant tout remarquable par sa photographie, Delmer Daves utilisant merveilleusement la flamboyance du Technicolor et de larges mouvements de camera : un vrai régal visuel. Cowboy a par certains côtés l’apparence d’un documentaire tant il nous plonge dans cet univers auquel rêvait le jeune citadin. C’est aussi un film sur l’amitié avec un beau face à face entre l’apprenti cow-boy Jack Lemmon, assez convaincant dans ce rôle pourtant à contre-emploi, et Glenn Ford très à l’aise dans son rôle d’homme aguerri et bougrement séduisant. Cowboy nous offre vraiment un très beau spectacle et un western assez… authentique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Jack Lemmon, Anna Kashfi, Brian Donlevy
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12 août 2009

Le démon de la chair (1946) de Edgar G. Ulmer

Titre original : « The strange woman »

Le démon de la chairElle :
(pas vu)

Lui :
Le titre français Le démon de la chair peut faire sourire mais, pour une fois, ce n’est pas une si mauvaise traduction (strange étant à prendre dans le sens « étrangère » ou même « possédée »). L’histoire est adaptée d’un roman à succès de Ben Ames Williams : la jeune Jenny utilise sa grande beauté pour se sortir de son milieu et échapper à son père alcoolique. Elle épouse un riche commerçant et utilise son argent pour venir en aide aux pauvres de sa ville. Mais elle découvre aussi qu’elle peut manipuler les hommes… Le démon de la chair est donc une histoire de femme fatale, à ceci près qu’elle se déroule le Maine rural du XIXe siècle, un monde fruste et sans le clinquant coutumier à genre d’histoire. Habitué aux productions à très petit budget, Edgar G. Ulmer parvient à bien tirer parti du solide scénario (1). Le film est également porté par son interprétation, notamment par Hedy Lamarr qui s’est largement impliquée dans le projet (2) ; celle que l’on a surnommée « la plus belle actrice d’Hollywood » sait ici jouer avec son image et parvient à mêler parfaitement les côtés ange et démon de son personnage, faisant largement ressortir le côté ange et séducteur… Par son scénario et son interprétation, Le démon de la chair montre une belle et constante intensité.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Hedy Lamarr, George Sanders, Louis Hayward, Gene Lockhart
Voir la fiche du film et la filmographie de Edgar G. Ulmer sur le site imdb.com.

(1) Douglas Sirk aurait réalisé certaines scènes (peut-être même terminé le film) sans être crédité au générique.
(2) L’actrice Hedy Lamarr venait de se libérer de son contrat avec la MGM. Dans son autobiographie « Ecstasy and me », elle présente Le démon de la chair comme un projet assez personnel, une histoire qu’elle avait choisie un an auparavant. De fait, elle a participé au financement du projet. Elle raconte également, les hésitations et incertitudes de Ulmer sur le tempérament de l’héroïne et sur la meilleure façon de l’interpréter.
Elle présente Edgar G. Ulmer comme étant peu connu (« not an expensive talent« ) mais ayant bonne réputation, notamment en Europe (il est d’origine autrichienne tout comme Hedy Lamarr). Elle précise qu’il avait déjà réalisé 128 films auparavant (IMDB n’en liste de 30 avant 1946 mais s’il s’agit de films européens, c’est effectivement possible).

10 août 2009

Les cerfs-volants de Kaboul (2007) de Marc Forster

Titre original : « The kite runner »

Les Cerfs-Volants de KaboulElle :
Quand Dreamworks s’emmêle en Afghanistan… une vision très hollywoodienne de la réalité de ce pays… certainement un film à oublier très vite.
Note : pas d'étoile

Lui :
Les Cerfs-Volants de Kaboul est l’adaptation d’un best-seller de Khaled Hosseini qui est resté longtemps numéro un des ventes aux Etats-Unis. Dans les années 70, le jeune fils d’un notable de Kaboul est très lié avec le fils des domestiques de la maison. Sous l’effet de la peur, il le trahit un peu honteusement. Vingt ans plus tard, alors qu’il a émigré aux Etats-Unis, il revient dans son pays pour apaiser la culpabilité qui le ronge. Il s’agit donc avant tout d’un film sur le remords, la recherche du pardon plutôt qu’une vision sur la réalité de l’Afghanistan, même si le film met en relief le fort contraste entre l’Afghanistan de 1970 et celui des Talibans. On peut certainement reprocher au scénario  son côté conventionnel (c’est un best-seller…) mais Les Cerfs-Volants de Kaboul est porté par son interprétation assez authentique : les deux enfants sont remarquablement interprétés par deux jeunes apprentis comédiens afghans, et Khalid Abdalla, le héros adulte, donne beaucoup de force à son personnage. La réalisation est classique avec toutefois des scènes de cerfs-volants filmées comme des batailles aériennes. Fait suffisamment rare pour être noté (pour un film américain) : les deux tiers des dialogues sont en langue afghane. Cela contribue certainement à donner cette impression de véracité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Khalid Abdalla, Homayoun Ershadi, Zekeria Ebrahimi, Ahmad Khan Mahmoodzada, Atossa Leoni, Shaun Toub
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9 août 2009

Jeux de dupes (2008) de George Clooney

Titre original : « Leatherheads »

Jeux de dupesElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoile

Lui :
En 1925, une équipe de football américain engage un joueur brillant alors qu’une journaliste délurée cherche à le confondre pour un exploit de guerre usurpé. La reconstitution de l’atmosphère des années 20 est très hollywoodienne, une image près proprette avec force filtre sépia, distillée à grandes brassées de jazz New-Orleans ; dès le début du film, le résultat paraît bien artificiel ce qui n’aide pas à se laisser glisser dans son univers. Pour ne rien arranger, l’histoire n’est pas très intéressante, George Clooney jouant à nouveau avec l’image du anti-héro placide. Jeux de dupes peut toutefois intéresser les amateurs de football américain puisqu’il se déroule à l’époque charnière où ce sport s’est doté de règles. Quelques dialogues sont assez bien troussés.
Note : 1 étoile

Acteurs: George Clooney, Renée Zellweger, John Krasinski, Jonathan Pryce
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8 août 2009

Mirage de la Vie (1959) de Douglas Sirk

Titre original : Imitation of Life

Imitation of LifeElle :
(pas vu)

Lui :
Mirage de la vie est le dernier film de Douglas Sirk. Il s’agit à nouveau d’un remake d’un film de John M. Stahl. Une jeune femme, voulant devenir actrice et vivant seule avec sa fille de 5 ans prend sous son aile une femme noire, veuve elle aussi et mère d’une fillette du même âge, blanche de peau. Nous les retrouvons dix ans plus tard alors que l’actrice connaît un certain succès. Toutes deux ont des soucis avec leur fille devenue adolescente… Douglas Sirk se retire donc avec un grand mélodrame qui tire toute sa force d’une mise en scène sans faille et d’une interprétation pleine de consistance, particulièrement par les quatre actrices principales. La photographie montre une superbe utilisation de la couleur. Pris au premier degré, le fond du propos est passablement conservateur : ce que Sirk appelle un mauvais simulacre de vie (an imitation of life) est à la fois la vie de cette actrice qui préfère sa carrière à un mariage un peu terne et celle de la jeune fille qui refuse (certes maladroitement) les schémas classiques associés à la couleur de peau de sa mère… (1) Malgré les mauvaises critiques qui soulignèrent le côté mélo, le film fut un énorme succès et la carrière de Douglas Sirk put ainsi se terminer avec un certain panache.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lana Turner, Juanita Moore, Sandra Dee, Susan Kohner, John Gavin
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(1) Certains commentateurs modernes affirment qu’il faut dépasser le premier degré conventionnel de Mirage de la Vie et y voir une vision assez ironique et critique sur ces conventions sociales, et y voir même un plaidoyer pour l’émancipation de la femme et l’égalité des races. Peut-être… mais l’ennui est qu’il y a bien peu d’indices indiquant qu’il faut prendre tout cela au second degré et que le titre « Imitation of life » paraît sans équivoque. De plus, les propos de Douglas Sirk à Jon Halliday (dans le livre « Conversations avec Douglas Sirk ») ne vont pas dans le sens d’une interprétation au second degré.
(2) Le gospel dans la scène de l’enterrement est interprété et chanté par Mahalia Jackson.

Version précédente :
Images de la vie (Imitation of life) de John M. Stahl (1934) avec Claudette Colbert et Louise Beavers.

5 août 2009

Le secret magnifique (1954) de Douglas Sirk

Titre original : « Magnificent obsession »

Le secret magnifiqueElle :
(pas vu)

Lui :
A partir de 1953, Douglas Sirk tourne une série de grands mélodrames qui vont marquer la fin de sa carrière. Plusieurs sont des remakes de films de John M. Stahl. Le Secret Magnifique est le premier d’entre eux. L’histoire est franchement étonnante, à la limite du crédible. Le secret magnifiqueDisons que le fond du propos est de montrer comment, à la suite d’un enchaînement de circonstances hors du commun, un riche oisif va se transformer en philanthrope dévoué à faire le bien d’autrui. Douglas Sirk laisse de côté l’humour qui était présent dans la version de Stahl pour se concentrer sur le côté obsessionnel, allant même frôler d’assez près le mysticisme. Si l’histoire est étonnante, la forme est hélas moins originale que le fond : mis à part une belle utilisation du Technicolor, rien n’est vraiment remarquable dans la forme. Le film paraît bien conventionnel sur ce plan, à l’image du jeu mélodramatique et terne de Rock Hudson et de Jane Wyman.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jane Wyman, Rock Hudson, Barbara Rush, Agnes Moorehead, Otto Kruger
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Ce film est un remake de :
Le secret magnifique (The magnificent obsession) de John M. Stahl (1935) avec Irene Dunne et Robert Taylor.

4 août 2009

On s’fait la valise, Docteur? (1972) de Peter Bogdanovich

Titre original : « What’s up, Doc? »

On s'fait la valise, Doc?Elle :
(pas vu)

Lui :
Le titre français peut laisser craindre le pire mais tel n’est pas le cas. Ancien critique de cinéma, Peter Bogdanovich a toujours montré son amour du cinéma et avec On s’fait la valise, Docteur ? c’est aux comédies des années 30 et aux films burlesques du cinéma muet qu’il désire rendre hommage. Un docteur en musicologie lunaire et distrait vient à San Francisco pour essayer de décrocher un financement auprès d’une fondation. Il rencontre en chemin une jeune femme assez extravagante. On reconnaît là la base de départ de L’Impossible Monsieur Bébé mais Bogdanovich exploite cette situation de façon différente puisque vient se greffer une histoire de valises identiques dont l’une est recherchée par un agent secret et l’autre par des malfrats. S’ensuit une série de quiproquos et de gags. L’humour est bien dosé, jamais trop répétitif. Peter Bogdanovich parvient surtout à trouver un très bon rythme, l’ensemble étant ponctué par d’excellentes scènes : dans le drugstore, au restaurant, la mise à sac d’une chambre d’hôtel en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, une course poursuite dans les rues de San Francisco pittoresque et passablement mouvementée et, pour finir, une scène de tribunal absolument hilarante. Barbra Streisand est merveilleuse en petit lutin facétieux, c’est un vrai plaisir de la voir usurper sans hésitation l’identité de la fiancée, et Ryan O’Neal (qui venait de faire pleurer la terre entière dans Love Story) est tout à fait à son aise dans son personnage gauche et naïf. L’ensemble est vraiment très drôle ; malgré les mauvaises critiques de l’époque, On s’fait la valise, Docteur ? est une réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Barbra Streisand, Ryan O’Neal, Madeline Kahn, Austin Pendleton, Liam Dunn
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Remarque :
* Le titre anglais What’s up Doc ? (« Quoi de neuf, Docteur ? ») fait bien entendu référence à Bugs Bunny et c’est la première phrase que dit Barbra Streisand à Ryan O’Neal, tout en croquant négligemment une carotte…
* Ce film est souvent décrit comme étant un hommage aux screwballs comedies et aux slapstick comedies.
Screwball est un terme employé pour désigner les comédies des années 30 reposant sur des situations saugrenues, souvent dans les rapports homme-femme, et un excellent rythme dans les dialogues et l’enchaînement des situations (Frank Capra, Howard Hawks, Ernst Lubitsch, etc…).
Slapstick désigne le type d’humour reposant sur des fausses violences physiques, comme frapper quelqu’un avec une poêle à frire sur la tête (avec en bruitage un gros « bong »). Dans la Comedia dell’arte, on frappait deux morceaux de bois (Slapstick en anglais) pendant qu’un acteur donnait un grand coup de pied aux fesses à un autre (par exemple). D’où le nom… C’est le type d’humour que l’on rencontre majoritairement dans le cinéma muet (Mack Sennett, Buster Keaton, Charlie Chaplin, Laurel et Hardy, …). C’est aussi le type d’humour de nombre de dessins animés (Tom et Jerry par exemple)
Voilà, c’était la séquence : « Je brille dans les dîners »…

28 juillet 2009

Le limier – Sleuth (2007) de Kenneth Branagh

Titre original : « Sleuth »

Le limier - SleuthElle :
(pas vu)

Lui :
Un écrivain à succès voit le jeune amant de sa femme venir lui demander de divorcer. La confrontation des deux hommes va réserver quelques surprises. Le film de Kenneth Branagh est le remake du film Le limier de Joseph Mankiewicz, sa dernière réalisation en 1972, un petit chef d’œuvre de suspense et de tension, un fantastique jeu du chat et de la souris. Rien de tout cela ici hélas… Dès le début du film, la situation semble forcée et l’on ne croit guère aux personnages. Tout semble excessif : les décors, les inutiles effets de camera, le jeu de Jude Law (pourtant initiateur et producteur du projet), et même le contrepoint offert par Michael Caine (qui jouait le rôle du jeune amant dans la version originale)… tout semble excessif et au lieu d’instiller la tension en nous, Le Limier – Sleuth de Branagh n’offre qu’une image racoleuse que l’on regarde d’un œil distrait. A la fin de la projection d’un tel remake à mille lieues de l’original, l’inévitable question qui vient à l’esprit est : « était-ce bien nécessaire ? »
Note : 2 étoile

Acteurs: Michael Caine, Jude Law
Voir la fiche du film et la filmographie de Kenneth Branagh sur le site imdb.com.

Voir nos commentaires sur Le Limier de Joseph Mankiewicz (1972) avec Laurence Olivier et Michael Caine.

27 juillet 2009

Autopsie d’un meurtre (1959) de Otto Preminger

Titre original : « Anatomy of a murder »

Autopsie d'un meurtreElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Un avocat de province, brillant mais en manque de clientèle, accepte de défendre un homme qui a tué un patron de bar ayant tenté de violer sa femme. Autopsie d’un meurtre fait partie des grands films de procès puisque la grande majorité des 160 minutes de film se déroule dans la salle d’audience. L’affaire ici est assez banale et sans éclat mais ce sont surtout les processus de recherche de la vérité qui intéressent Preminger, tout comme les manœuvres au sein du prétoire. S’approchant très près de ses personnages, parfois même utilisant la caméra subjective, le réalisateur nous plonge au cœur du tribunal et nous avons l’impression de participer nous-mêmes au procès. Autopsie d'un meurtre Par delà l’exposé minutieux des mécanismes, Preminger s’intéresse aussi aux personnages, la renaissance de cet avocat mis sur la touche et de ses deux fidèles acolytes. Il s’attache enfin à montrer la relativité de la notion de vérité. Très belle prestation de James Stewart. Malgré sa longueur, Autopsie d’un meurtre est un film très prenant, qui peut se voir et se revoir avec toujours le même intérêt.
Note : 4 étoiles

Acteurs: James Stewart, Lee Remick, Ben Gazzara, George C. Scott, Arthur O’Connell, Eve Arden, Kathryn Grant
Voir la fiche du film et la filmographie de Otto Preminger sur le site IMDB.

Voir les autres films de Otto Preminger chroniqués sur ce blog…

Remarques :
1. Le juge est interprété non pas par un acteur mais par un juge de Boston, Joseph Welch, qui s’était illustré dans les procès durant le maccarthysme. Dans son autobiographie, Otto Preminger raconte l’avoir vu à la télévision : « Comme des millions d’autres spectateurs, j’étais devenu un fervent admirateur de Welch que nous considérions tous comme l’un des principaux artisans de la défaite du maccarthysme. »
2. La musique d’Autopsie d’un meurtre a été composée par Duke Ellington que l’on voit apparaître en joueur de piano dans une courte scène, parlant et jouant avec James Stewart.