21 août 2009

Sabrina (1954) de Billy Wilder

Sabrina Elle :
(pas vu)

Lui :
Fille du chauffeur de la richissime famille Larrabee, Sabrina s’est amourachée de l’un des deux fils. Elle est envoyée deux ans à Paris pour oublier. A son retour, elle est transformée : la jeune fille est devenue une charmante jeune femme. Il y a beaucoup de choses inattendues dans le film Sabrina : il est étonnant de voir Billy Wilder écrire et tourner un film somme toute assez gentillet. Il est saugrenu de voir Humphrey Bogart jouer le rôle d’un homme d’affaires (1), Sabrina il est étonnant de voir cette jeune fille de 25 ans tomber amoureuse de cet homme d’affaires assez terne, deux fois plus vieux qu’elle (2) et accessoirement il n’est pas courant de voir William Holden teint en blond. Néanmoins, le film de Billy Wilder reste plaisant, illuminé par la présence d’Audrey Hepburn et de ses yeux de biche et aussi grâce aux petites touches d’humour un peu mordant : les membres de la famille sont assez hauts en couleur, surtout le père (la petite scène du placard est hilarante…). Sans être l’un des films les plus notables de Billy Wilder (ou d’Humphrey Bogart, qui est ici franchement terne), Sabrina est un film amusant et charmant. Il aurait pu être remarquable.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Audrey Hepburn, William Holden, Walter Hampden, John Williams
Voir la fiche du film et la filmographie de Billy Wilder sur le site IMDB.
Voir les autres films de Billy Wilder chroniqués sur ce blog…

Sabrina (1) Humphrey Bogart n’aimait pas son personnage, n’aimait pas le film, détestait William Holden qu’il considérait comme « l’archétype du personnage ordinaire » et tenait Audrey Hepburn en petite estime : « Elle est bien… à condition de faire 12 prises ». C’était Cary Grant qui était initialement prévu pour jouer le personnage joué par Bogart.
(2) (Attention : cette remarque va dévoiler la fin du film ; donc, ne la lisez pas si vous avez l’intention de voir prochainement le film) Sabrina Malgré son aversion pour Sabrina, quand certains critiques ont commencé à dire qu’il était illogique que ce soit lui, et non Holden, qui ait la fille à la fin, Bogart s’est indigné « Ces propos sont insultants. A Hollywood, on vous enterre dès que vous êtes plus vieux que Tony Curtis. La tombe est déjà creusée. C’est très américain car en Europe on n’a pas ce problème. » (note : Tony Curtis avait 28 ans à cette époque) Bogart était particulièrement chatouilleux sur ce point car il sentait alors qu’il était en passe d’être supplanté par des acteurs plus jeunes.

Devinette :
Quel est le lien entre le film critiqué hier, Scarface, et Sabrina ? Mmmh ? Pas évident…
Eh bien, quand Bogart vient voir son frère qui s’est tailladé le postérieur en s’asseyant sur un verre à champagne, il lui dit en le quittant : « So long, Scarface ! » (c’est bien évidemment un clin d’œil à la version d’Howard Hawks plus qu’à la version de De Palma…)

Remake :
Sabrina de Sidney Pollack (1995) avec Harrison Ford et Julia Ormond.

7 réflexions sur « Sabrina (1954) de Billy Wilder »

  1. Je n’avais jamais réalisé que c’était un Wilder !

    Ayant envie de voir d’autres films d’Audrey Hepburn, après l’avoir (enfin) découverte dans Diamants sur Canapé, je vais penser à celui-là.

    Bonne journée.

  2. @Lib : Merci de m’avoir signalé l’erreur.

    @Martin K : Audrey Hepburn est assez craquante dans Sabrina…. Sinon, un très bon film avec Audrey Hepburn, je dirais Charade de Stanley Donen.

  3. Charade est en effet une très bonne recommandation – Cary Grant y est savoureux. Il est vrai qu’il aurait sans doute mieux convenu au rôle de Linus Larrabee que Bogart…

  4. 12 prises ou non, Audrey Hepburn est ravissante dans ce film et le film est à voir pour elle seule. L’histoire n’est d’aucun intérêt et la fin est totalement inacceptable. On regarde Miss Hepburn et on est amoureux.

  5. Billy Wilder adapte à l’écran la pièce à succès de Samuel Taylor, Sabrina Fair. Fraichement oscarisés, Humphrey Bogart (The African Queen), William Holden (Stalag 17 du même Wilder) et Audrey Hepburn (Roman Holiday) s’en donnent à cœur joie dans cette comédie souvent douce parfois amère comme seul Wilder savait les faire. On reprochera néanmoins le côté très mièvre et trop peu critique de ce film au final très sage et jamais surprenant. Plaisir avoué en bons frenchies que nous sommes de relever les multiples références à notre langue et notre patrimoine culinaire. Succès immense, pas immérité mais frustrant car le casting ne manque pas de charme. Nettement en-dessous de son chef-d’œuvre en la matière, The Apartment.

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