26 août 2005

Danse avec les loups (1990) de Kevin Costner

Titre original : « Dances with wolves »

Danse avec les loupsElle :
Ce film, qui a marqué le début des années 90 à cause de la beauté des images, de la musique et du sujet, me laisse bien perplexe 14 ans plus tard. Kevin Costner (qui ne m’a pas convaincue depuis en tant que réalisateur) livre un film convenu, long et ennuyeux. Trop fasciné par son sujet et ses belles images à mettre dans la boîte, il nous inflige quatre heures de projection durant lesquelles il ne se passe que très peu de choses. Tout comme notre héros Kevin Costner qui s’ennuie à garder la frontière, on fait comme lui ; on n’est pas loin du sommeil comateux. Malgré les superbes panoramiques de paysages, les jolis couchers de soleil, les chevaux, le loup, les bisons, les gentils indiens, l’inévitable veuve qui veut se caser, la sauce ne prend pas.
Note :

Lui :
Danse avec les loups Danse avec les loups est vraiment un film bourré de bonnes intentions mais aussi de maladresses. Ce sont ces dernières qui sautent aux yeux en premier: une construction brouillonne, une lourdeur extrême dans les clichés, un manichéisme assez outrancier et surtout une lenteur… une lenteur… (d’autant plus évidente que le film était vu ici dans sa version longue de 4h). Malgré toutes ces maladresses, il n’en reste pas moins que c’est l’un des films les plus authentiques sur la civilisation des sioux, juste avant son éradication par le « modernisme » américain. Authentique, parce Costner n’a pas voulu tricher et utiliser les ficelles hollywoodiennes classiques. Et ne serait-ce qu’à ce titre, il y a des bonnes choses à prendre dans ce film et il me paraît difficile de le railler trop durement.
Note : 3 étoiles

Note : Pour être honnête, quand nous avions vu ce film (dans sa version normale, c’est à dire courte) peu après sa sortie, nous avions tous deux beaucoup aimé…

Acteurs: Kevin Costner, Mary McDonnell
Voir la fiche du film et la filmographie de Kevin Costner sur le site imdb.com.

Le film Danse avec les loups existe en trois versions :
181 mn pour la version commerciale cinéma à sa sortie en 1990
224 mn (« Extended version ») disponible actuellement en DVD
236 mn (« Director’s cut ») sortie en LaserDisc NTSC (3 disques) en 1994. C’est cette version qui a été ici visionnée.

Remarques :
L’histoire de Danse avec les loups présente beaucoup de similitudes avec le film de Samuel Fuller de 1957 Run of the Arrow (Le jugement des flèches).

25 août 2005

Waterworld (1995) de Kevin Reynolds

WaterworldElle : (pas vu)

Lui :
Il y a des bonnes choses dans ce film qui s’était fait profondément laminer à sa sortie par la critique. Il y a la création de cet univers de type post-apocalyptique qui, à défaut d’être réellement crédible, est tout de même assez bien mis sur pied et attrayant par certains côtés. On peut reprocher le tape-à-l’oeil, le scénario vraiment simple et Kevin Costner donne un peu trop dans le style « super héros qui n’est jamais pris au dépourvu »… mais il y a de belles scènes, sous-marines notamment, et l’ensemble se laisse regarder sans déplaisir. Ceci dit, cela ne méritait certainement pas d’être « le film le plus cher de l’histoire du cinéma » (en 1995 du moins)…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kevin Costner, Jeanne Tripplehorn, Zitto Kazann, Jack Kehler, Dennis Hopper
Voir la fiche du film et la filmographie de Kevin Reynolds sur le site imdb.com.

24 août 2005

Les triplettes de Belleville (2003) de Sylvain Chomet

Les Triplettes de BellevilleElle :
C’est au travers de ce dessin animé original, bourré d’humour et de trouvailles visuelles que Sylvain Chomet rend hommage à ses parents, son enfance ainsi qu’aux années 50 et 60. Point besoin de dialogues mais des morceaux de musique de l’époque durant lesquels on reconnaît Django Reinhart, Joséphine Baker, Fred Astaire. Le scénario, un peu faible dans la seconde partie du film, nous présente un petit garçon élevé par une grand-mère aimante. Il deviendra cycliste et se fera enlever par la mafia. C’est avec nostalgie et poésie que le réalisateur évoque cette période. Le modernisme des villes ronge la campagne ; les objets d’autrefois fourmillent de détails ; les références cinématographiques et musicales ornent les murs ; l’ambiance sonore et visuelle souligne les souvenirs d’enfance. Les graphismes, éclairages, animations sont superbes et uniques. Un beau dessin animé nostalgique.
Note : 5 étoiles

Lui :
Beaucoup d’humour et d’invention dans ce dessin animé très personnel, beaucoup de clins d’oeil également, les plus évidents étant à Tati. Il est vrai que l’on retrouve ici ce même sens de l’observation, cette façon de mettre des petits détails au premier plan et de détourner les objets. Le scénario paraît un peu faible toutefois et l’ambiance générale est vraiment sombre, voire morbide. Très bonne musique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: –
Voir la fiche du film et la filmographie de Sylvain Chomet sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Sylvain Chomet chroniqués sur ce blog…

23 août 2005

« MASH » (1970) de Robert Altman

MashElle :
Film anti-militariste des années 70 devenu culte pour son irrévérence, son humour noir et son parfum de scandale. Les thèmes tabous comme la liberté sexuelle, l’homosexualité, le suicide, la dénonciation de l’establishment furent abordés dans ce film pour la première fois de manière crue et provocatrice. L’ambiance du film est chaotique et anarchique. Cette folie plane sur l’ensemble mais a tendance à nuire à la cohérence du scénario. J’ai trouvé le film ennuyeux et lourd. Des vrais machos ces types et intolérants en plus ! A trop vouloir chercher la provocation à tout prix, Altman a pris le risque que son film traverse mal les décennies. C’est une grande déception.
Note : 2 étoiles

Lui :
Il est quasiment impossible de regarder ce film aujourd’hui avec les mêmes yeux qu’en 1970: Tout le côté irrévérencieux tombe à plat et l’aspect antimilitariste du film paraît bien faible. Il reste donc un film terriblement brouillon, trop improvisé, vraiment mal monté, où seules émergent quelques scènes mémorables (la scène de la douche notamment) parmi cette succession de blagues de carabins. Le film a marqué les esprits à son époque en chamboulant tous les codes et les interdits, mais a perdu beaucoup de son intérêt 35 ans plus tard. A voir donc pour son côté « historique »…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Donald Sutherland, Elliott Gould, Robert Duvall
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Altman sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Altman chroniqués sur ce blog…

22 août 2005

L’homme de la rue (1941) de Frank Capra

Titre original : « Meet John Doe »

L'homme de la rueElle :
Dénonciation virulente de la corruption qui règne dans les milieux journalistiques, radiophoniques et politiques des années 40. Comme à son habitude, Frank Capra se révolte et prend le parti des petites gens au travers de John Doe, qui se fait manipuler par le directeur d’un journal et de sa collaboratrice avide d’argent et de notoriété. Ce personnage de paumé qui veut se suicider pour protester contre les injustices, est inventé de toutes pièces pour faire remonter les ventes d’un journal. Globalement, je trouve ce film moins réussi que les précédents Capra. Il y a beaucoup de temps morts, de conversations ennuyeuses. L’humour est moins présent. L’ensemble est moins pétillant.
Note : 2 étoiles

Lui :
L'homme de la rue Ce film de Capra est un ton en dessous de ses autres réalisations. A la base le scénario est un peu ambigu (un faux journalistique monté dans un but lucratif), donc les personnages ne sont guère sympathiques même si tout cela vire rapidement vers de meilleures intentions et prône l’amour de son prochain. Gary Cooper paraît d’ailleurs effacé et Barbara Stanwyck n’est guère plus convaincante. Capra s’en prend néanmoins assez vertement à la classe politique, montrée comme combinarde, sur toutefois un fond de nationalisme assez permanent. Beaucoup de longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Barbara Stanwyck
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Capra sur le site IMDB.

Voir les autres films de Frank Capra chroniqués sur ce blog.

21 août 2005

De beaux lendemains (1997) d’ Atom Egoyan

Titre original : « The Sweet Hereafter »

De Beaux LendemainsElle :
Je n’ai pas été très convaincue par ce scénario adapté du roman de Russel Banks. Le film tourne autour du traumatisme subi par les habitants d’un village après l’accident d’un car scolaire qui a tué leurs enfants. La communauté se déchire suite aux interventions d’un avocat vraiment prêt à tout, interprété par l’excellent Ian Holm. L’ensemble est lent et même presque ennuyeux. Il ne se passe quasiment rien. Je préfère de loin les autres films d’Egoyan.
Note : 2 étoiles

Lui :
Il y a dans ce film une belle fluidité de mise en scène, comme une grande douceur. Hélas, le scénario est mis en place de façon un peu trop complexe, et surtout la lenteur de son déroulement nous fait décrocher. On a du mal à s’intéresser à cette histoire d’accident tragique, d’autant plus qu’elle nous est présentée à travers les yeux d’un avocat qui cherche autant à résoudre ses problèmes personnels que ceux de cette communauté. L’ensemble semble survolé, comme effleuré.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ian Holm, Sarah Polley, Tom McCamus, Caerthan Banks, Gabrielle Rose, Alberta Watson
Voir la fiche du film et la filmographie de Atom Egoyan sur le site IMDB.

Voir les autres films de Atom Egoyan chroniqués sur ce blog…

20 août 2005

Bienvenue au gîte (2003) de Claude Duty

Bienvenue au gîteElle :
Le problème avec ce genre de comédie c’est qu’on a l’impression de l’avoir vue trente-six mille fois. Philippe Harel croque ses congénères parisiens en plein retour à la nature au fin fond du Vaucluse. On n’échappe pas aux éternels clichés sur les citadins et les campagnards pour faire rire la galerie. Quelques bons mots cependant de Philippe Harel qui survole la lourdeur ambiante.
Note : 3 étoiles

Lui :
On n’échappe pas trop à toute la ribambelle de clichés sur le choc culturel des parisiens qui font un retour à la nature, mais il y a quelques bons moments. Peut-être aurait-il fallu des acteurs plus créatifs pour faire partir le film, qui donne souvent l’impression de s’enliser. Dominique Harel semble un peu absent, mais c’est sans doute pour coller à son personnage. Plutôt amusant tout de même, mais sans convaincre vraiment…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Philippe Harel, Marina Foïs, Julie Depardieu, Bulle Ogier
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Duty sur le site IMDB.

Voir les autres films de Claude Duty chroniqués sur ce blog…

19 août 2005

Les égarés (2003) d’ André Téchiné

EgaresElle :
Une grande et belle maison à l’écart du monde, loin des bombardements et de l’exode de juin 1940. Une mère courage, ses deux enfants et un jeune évadé de maison de correction s’y réfugient pour y retrouver un peu de sécurité. Les premières scènes du film sont assez fortes notamment celles où les avions allemands mitraillent aveuglément les gens dans les fossés. L’intensité de ces moments se retrouve ensuite au travers des relations qui se nouent entre ces personnages égarés dans leur tête et leur vie. Les frontières entre frère, mère, fils s’estompent. Le fils tente de remplacer son père tué à la guerre pour aider sa mère dépassée par les évènements. La mère interprétée par Emmanuelle Béart se veut protectrice mais en même temps abolit les frontières du monde des adultes et cède aux charmes de cet adolescent brisé par la vie. Durant cette parenthèse éphémère flotte une atmosphère presque irréelle comme si la réalité atroce de la guerre allait rattraper inéluctablement ces égarés.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est une situation fort bien traitée par Téchiné, une situation (la débâcle de 1940) où tous les rapports sociaux habituels cèdent la place à des rapports régis par l’opportunité et la nécessité. C’est ainsi que vont cohabiter cette femme et ce jeune homme, en dehors de la société, en dehors du temps, comme sur île déserte. Téchiné filme cela avec intimité et beaucoup d’humanisme, sans clichés ni images pontifiantes. Un beau film avec beaucoup de force et de puissance dans les personnages.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Béart, Gaspard Ulliel
Voir la fiche du film et la filmographie de André Téchiné sur le site IMDB.

Voir les autres films de André Téchiné chroniqués sur ce blog…

18 août 2005

Créatures féroces (1997) de Robert Young et Fred Schepisi

Titre original : « Fierce creatures »

Créatures férocesLui :
Presque 10 ans après Un poisson nommé Wanda, on retrouve le couple John Cleese / Jamie Lee Curtis (avec toujours Kevin Kline qui joue le rôle de l’américain basique de service), cette fois dans une histoire assez abracadabrante de zoo qui doit rapporter de l’argent coûte que coûte. Ce n’est pas une suite, il n’y a aucun lien entre les deux histoires. Même si le film n’atteint pas la perfection d’Un poisson nommé Wanda et si plusieurs types de situations sont réutilisées d’un film à l’autre, Créatures féroces est franchement réussi et l’on rit souvent et franchement d’un humour qui ne montre aucune lourdeur. John Cleese a un jeu un peu plus retenu mais le film repose néanmoins beaucoup sur lui et sur son personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Cleese, Jamie Lee Curtis, Kevin Kline, Michael Palin
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred Schepisi et celle de Robert Young sur le site imdb.com.

17 août 2005

La petite Lili (2003) de Claude Miller

Petit LiliElle :
Malgré un casting de choix (Nicole Garcia, Ludivine Sagnier, Julie Depardieu, Marielle, Giraudeau, cette très libre adaptation de La Mouette de Tchékhov est décevante. Une famille se retrouve pour l’été dans la belle maison de famille au bord du Morbihan. Et là se nouent des relations tendues entre une mère et un fils, le jeune cinéaste et sa copine, la copine et l’amant de la mère etc… et tout cela dans le milieu parisien branché du cinéma. On a du mal à se sentir concerné par cette histoire de jalousie, d’amour déçu. On se sent en permanence maintenu à distance et les problèmes de cette famille touchent peu car on n’y croit pas.
Note : 2 étoiles

Lui :
Si le ton du film et les acteurs sont plaisants, le fond de l’histoire n’est pas très intéressant et on la regarde d’un oeil extérieur, sans vraiment se sentir concerné ou impliqué. Sans doute, y a t-il un peu trop de clichés sur les rapports faux entre les gens et d’effets un peu faciles pour attirer le spectateur (l’histoire se passe dans le monde du cinéma sans doute censé nous attirer comme un aimant…).
Note : 2 étoiles

Acteurs: Nicole Garcia, Bernard Giraudeau, Jean-Pierre Marielle, Ludivine Sagnier, Julie Depardieu
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Miller sur le site IMDB.

Voir les autres films de Claude Miller chroniqués sur ce blog…