19 décembre 2009

Frigo capitaine au long cours (1921) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « The Boat »

Frigo capitaine au long coursElle :
(pas vu)

Lui :
(Court métrage de 27 minutes) Un homme part avec sa petite famille sur le bateau qu’il a lui-même construit. Il va devoir affronter les éléments hostiles… The boat met en scène le personnage assez classique de Keaton qui surmonte toujours (ou presque) les pires difficultés avec une certaine ingéniosité, tout en restant parfaitement imperturbable bien entendu. Ici, contrairement à l’habitude, il est un bon père de famille, doté de deux enfants aussi imperturbables que lui. La mise à l’eau du bateau est assez épique, le passage des ponts est… surprenant, la suite est humide. Malgré quelques longueurs, ce court métrage doté de plusieurs effets spéciaux reste amusant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Sybil Seely
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Remarques :
1. Son bateau s’appelle le Damfino, contraction de « Damned if I know » (littéralement : C’est bien le diable si je sais), nom qui permet un gag au moment du naufrage. C’est aussi la dernière phrase prononcée par Keaton à la fin du film (il n’y a pas d’intertitre mais on peut le lire facilement sur ses lèvres).
2. Keaton avait fait construire deux bateaux, l’un conçu pour flotter, l’autre pour couler. Hélas, le premier prenait l’eau de toutes parts et le second refusa obstinément de s’enfoncer.

18 décembre 2009

Les temps modernes (1936) de Charles Chaplin

Titre original : « Modern times »

Les temps modernesLui :
Plusieurs années après la généralisation du cinéma parlant, Charles Chaplin a la volonté et le courage de sortir un film muet (toutefois sonore, avec quelques voix off). Le but recherché était de faire un film universel qui soit compris par tous. Les Temps Modernes est un film très fortement ancré dans son époque, celle de la crise économique et de la mécanisation du travail à la chaîne. Sa portée aurait pu être limitée dans le temps, et pourtant il a non seulement traversé le temps mais il a pris beaucoup plus de force avec les années :  encore aujourd’hui, les images-symboles des Temps Modernes sont couramment utilisées pour illustrer des propos ou des articles sur la déshumanisation du travail et de la société. Car le fond du propos de Chaplin est bien une fois de plus sur la dignité de l’homme, l’homme qui est ici, soit broyé par des intérêts supérieurs, soit injustement condamné sur des apparences. Il mêle tout cela avec un humour omniprésent, on ne compte pas les scènes qui sont mémorables sur ce point : la machine à manger, la folie du serrage de boulons, le repas à la prison, le patin à roulettes dans le grand magasin et surtout la chanson dans le cabaret où Chaplin nous fait un numéro absolument hilarant. En fin de compte, avec Les Temps Modernes, Chaplin a bien atteint l’universalité qu’il visait.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Paulette Goddard, Henry Bergman, Allan Garcia
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Remarques :
1) Pour la scène de l’usine, Chaplin s’est sans aucun doute inspiré d’un film de René Clair, A nous la liberté (1932), qui comportait une scène très amusante et assez similaire sur le travail à la chaîne.
2) A sa sortie, Les Temps Modernes n’eut pas le succès espéré aux Etats-Unis où Chaplin fut parfois accusé de flirter d’un peu trop près avec le communisme. Le film fut interdit en Allemagne et en Italie. Il reçut un bon accueil à Paris et à Londres. En revanche, lorsqu’il ressortît à la fin des années cinquante, il fut unanimement plébiscité.
3) Le numéro chanté dans le cabaret fut la première fois où l’on a entendu la voix de Chaplin (rappelons que la voix off sur La Ruée vers l’Or ne fut enregistrée qu’en 1942). Cette chanson était une sorte de sabir composé de plusieurs langues. C’est la raison pour laquelle on reconnaît certains mots français autant que l’on reconnaît des mots anglais et sans doute d’autres langues.

17 décembre 2009

Malec champion de tir (1921) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « The ‘High Sign’ »

The 'High Sign' Elle :
(pas vu)

Lui :
(Court-métrage de 21 minutes) Malec champion de tir est le premier court métrage que Buster Keaton réalisa en 1920 après avoir ouvert son propre studio à Hollywood. Mécontent du résultat, il le mit de côté et il fallut qu’il soit accidenté sur le tournage d’Electric House un an plus tard, et donc bloqué plusieurs mois, pour qu’il se décide à le sortir. En le voyant aujourd’hui, on se demande bien quelles pouvaient être ses réticences car aussi bien la base de l’histoire que son traitement sont excellents. Un homme qui se fait passer pour champion de tir se fait engager à la fois par une bande de malfrats pour tuer quelqu’un et par la victime pour se protéger de ces malfrats. The 'High Sign' Il y a beaucoup de bonnes trouvailles de gags avec, ce qui n’est pas coutume chez Buster Keaton, certains gags surréalistes (par exemple il dessine à la craie un crochet sur le mur pour pouvoir y accrocher son chapeau). Les malfrats forment une sorte de société secrète qu’il dépeint de façon très satirique (le titre High Sign fait référence au code qu’ils ont pour se reconnaître en eux). Mais le clou de l’ensemble reste la scène de la poursuite à l’intérieur d’une maison bourrée de mécanismes et passages secrets. Il n’y a là rien dont Buster Keaton put rougir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Bartine Burkett, Joe Roberts
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16 décembre 2009

L’ennemi public n°1 (2008) de Jean-François Richet

L'ennemi public n°1Elle :
(pas vu)

Lui :
Dans cette seconde partie, nous suivons Jacques Mesrine dans son parcours après son retour en France et jusqu’à sa mort, ces années où il fut déclaré « ennemi public n°1 ». Alors que le premier volet portait un regard assez froid et distant sur le personnage, le second prend beaucoup plus parti, présentant Mesrine tel qu’il l’aurait lui-même sans doute désiré, c’est-à-dire comme un grand rebelle (doté d’un sacré sens de l’humour de surcroît) en guerre contre la société, même s’il peine parfois un peu à trouver une grande justification à ses actes motivés avant tout par l’appât du gain. Que l’on soit d’accord ou pas avec cette vision un peu complaisante est une chose mais force est de constater, qu’en prenant ainsi parti, le propos du réalisateur se fait beaucoup plus profond et percutant. Le personnage n’est plus effleuré comme il le fut dans la première partie. Le rythme est rendu assez soutenu par les différents méfaits commis qui maintiennent une certaine tension. Avec L’ennemi public n°1, Jean-François Richet offre un film bien maîtrisé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Cassel, Ludivine Sagnier, Mathieu Amalric, Gérard Lanvin, Samuel Le Bihan, Olivier Gourmet
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Les deux parties :
1. L’instinct de mort
2. L’ennemi public numéro un

15 décembre 2009

Mesrine : L’instinct de mort (2008) de Jean-François Richet

L'instinct de mortElle :
(pas vu)

Lui :
Première partie d’un diptyque retraçant le parcours de Jacques Mesrine, L’instinct de mort nous fait assister à la naissance du personnage, celui qui sera plus tard surnommé « l’ennemi public numéro un ». Jean-François Richet a visiblement été fasciné par son sujet mais il nous restitue le personnage sans complaisance. Il met l’accent sur son fonctionnement à l’instinct, sa grande confiance en lui et son jusqu’au-boutisme ; il évite le rocambolesque qu’aurait généré une succession de braquages. L’ensemble est plutôt bien ficelé même si le rythme est assez inégal : le déroulement du scénario est plus enlevé dans la partie canadienne. Vincent Cassel livre une belle prestation, tout de même assez retenue, sans charger le côté psychopathe.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Vincent Cassel, Gérard Depardieu, Gilles Lellouche, Cécile De France, Roy Dupuis, Elena Anaya, Michel Duchaussoy, Myriam Boyer
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Les deux parties :
1. L’instinct de mort
2. L’ennemi public numéro un

Autre adaptation de l’autobiographie de Mesrine :
Mesrine d’André Génovès (1984)

14 décembre 2009

Un vrai cinglé de cinéma (1956) de Frank Tashlin

Titre original : « Hollywood or bust »

Un vrai cinglé de cinémaElle :
(pas vu)

Lui :
Jerry Lewis et Dean Martin ont formé un tandem très populaire au début des années cinquante. Ils ont tourné ensemble seize films. Un vrai cinglé de cinéma est le dernier d’entre eux ; il est réalisé par Frank Tashlin, un réalisateur qui vient du monde du dessin animé. Les films de du tandem Lewis / Martin reposent toujours un peu sur la même recette qui s’applique aussi ici : Jerry Lewis fait le pitre et les grimaces pendant que Dean Martin charme, chante et séduit. Le résultat paraît ici aussi un peu poussif, il n’y a ni le rythme, ni la satire du monde hollywoodien annoncés par certains commentaires sur ce film. Jerry Lewis fera beaucoup mieux ensuite, notamment dans les films qu’il a lui-même réalisés.
Note : 1 étoile

Acteurs: Dean Martin, Jerry Lewis, Pat Crowley, Anita Ekberg
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A noter pour les amoureux des animaux et des chiens en particulier, l’excellent jeu d’un (énorme) danois à qui l’on doit certaines des meilleures scènes du film.

13 décembre 2009

Le Mécano de la « General » (1927) de Buster Keaton et Clyde Bruckman

Titre original : « The General »

Le mécano de la GeneralElle :
Note : 5 étoiles

Lui :
Buster Keaton a toujours aimé les trains. Il nous l’avait déjà montré dans Les lois de l’hospitalité, mais avec Le mécano de la « General », il va encore plus loin puisque, cette fois, une locomotive est au centre de tout le film. L’histoire est authentique : pendant la Guerre de Sécession, un commando d’espions nordistes s’empare d’un train en Georgie. Le conducteur, n’appréciant guère qu’on lui vole ainsi sa locomotive, part seul à sa poursuite. Très tôt dans le film, le rythme est particulièrement soutenu ; il ne faiblit à aucun moment par la suite. Les évènements sont nombreux et Keaton est particulièrement inventif pour mettre en place des situations amusantes tout en ne gommant nullement la tension dramatique qui est très forte. La situation s’inverse à mi-film et, loin de répéter, Keaton enrichit encore la poursuite. Le film est à la fois burlesque, dramatique, historique. La solidité de la mise en scène et la façon d’occuper l’espace sont remarquables, les scènes de bataille sont épiques. Toutes les situations et cascades ont été réalisées en grandeur réelle avec un vrai train, pas question pour Buster Keaton d’utiliser des miniatures, y compris dans la fameuse scène de l’écroulement du pont (1). Le film ne rencontra pas tout de suite le succès (2). Ce n’est qu’avec le recul que Le Mécano de la « General » est apparu comme étant bien le plus grand film de Buster Keaton.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Marion Mack, Glen Cavender, Jim Farley, Frederick Vroom
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(1) Cette scène est dite être la plus chère de tout le cinéma muet. Une seule prise était possible. Keaton utilisa plusieurs caméras. La locomotive est restée de longues années au fond d’une rivière de l’Oregon. Ses restes étaient même devenus une attraction touristique. Elle ne fut extirpée que pendant la seconde guerre mondiale pour récupérer le métal.
(2) Une célèbre critique de l’époque, du journal Motion Picture Classics, le décrit comme une comédie anodine (« a mild Civil War comedy »). Ce jugement est tout de même surprenant mais apparemment assez général.

Le Mécano de la General
Le Mecano de la General
Le Mécano de la General
Le Mécano de la General
Le Mécano de la General

Autre adaptation de la même histoire réelle :
L’infernale poursuite (The great locomotive chase) de Francis D. Lyon (1956), film d’aventures des Studios Walt Disney

12 décembre 2009

La voisine de Malec (1920) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « Neighbors »

La voisine de MalecElle :
(pas vu)

Lui :
(Court métrage de 18 minutes) Un jeune homme (Buster Keaton) et sa voisine s’aiment en secret de leurs parents qui se font la guerre. Ils doivent déployer des trésors d’ingéniosité pour pouvoir se voir et se parler. La voisine de Malec a été tourné alors que Buster Keaton avait depuis peu son studio à lui et donc une certaine autonomie. Il affine alors son style. Dès le début, avec la scène d’échanges de billets doux par un trou de la palissade, cela va très vite, les messages sont interceptés par les différents protagonistes de la querelle de voisinage et les situations burlesques s’enchaînent à bon rythme. Buster Keaton montre beaucoup d’inventivité dans l’humour et aussi des qualités acrobatiques hors pair. Il est même aidé par un tandem d’acrobates (Les Flying Escalantes) pour cette incroyable scène où ils marchent à trois entre les deux maisons, chacun étant debout sur les épaules de l’autre ! La voisine de Malec est très drôle d’un bout à l’autre, très bien construit et rythmé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Virginia Fox, Joe Roberts, Joe Keaton
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Remarque :
A l’époque de ses courts métrages, Buster Keaton a été surnommé par les distributeurs français tantôt Frigo (par Gaumont), tantôt Malec (par Superfilm).

11 décembre 2009

Charlot, chef de rayon (1916) de Charles Chaplin

Titre original : « The floorwalker »

Charlot, chef de rayonElle :
(pas vu)

Lui :
(Film muet de 30 minutes) Premier des douze courts métrages que Charles Chaplin a réalisé pour la Mutual en 1916 et 1917, Charlot Chef de Rayon préfigure parfaitement la qualité et l’inventivité qu’il montrera durant cette période, l’une des plus faste de sa carrière. Le lieu est somme toute assez réduit : deux rayons d’un grand magasin, deux bureaux à l’étage et, surtout, entre les deux, un escalier mécanique avec lequel Chaplin va trouver toutes sortes de gags. Se sentant maintenant délivré de toute contrainte, il laisse libre cours à son inventivité et il n’en manque pas : le rythme est très soutenu, il n’y a aucun temps mort, gags et situations burlesques s’enchaînent rapidement. Il joue beaucoup plus qu’avant avec les objets, le personnage du vagabond étant ici laissé de côté. Il apporte aussi beaucoup plus de soin à la construction, le début de son perfectionnisme légendaire. Résultat : on ne voit pas le temps passer et on rit probablement autant aujourd’hui qu’il y a un siècle.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Eric Campbell, Edna Purviance, Lloyd Bacon
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Remarques :
– La fin est assez brutale sur les copies actuelles. Il semble qu’il manque les quelques secondes finales où les indélicats sont arrêtés et Charlot, félicité, commence à conter fleurette à la secrétaire.
– On remarque une scène qui est l’embryon de la scène du miroir de La Soupe aux Canards des Marx Brothers (présente aussi dans un film de Max Linder de 1921) : quand il voit son double, Chaplin croit être devant une glace car tous les deux font les mêmes mouvements. 

La filmographie de Charles Chaplin dans ses grandes lignes :
* 1914 : 35 courts métrages pour la Keystone avec Mack Sennett qui l’a découvert (certains sont réalisés par lui).
* Janv. 1915 – Fev. 1916 : 14 courts métrages pour Essanay (il réalise lui-même maintenant tous ses films)
* Mars 1916 – Sept 1917 : 12 courts métrages pour la Mutual (Chaplin dira plus tard qu’il s’agit de la période la plus heureuse en terme d’inspiration de sa carrière)
* 1918 – 1923 : 7 courts métrages et premier long métrage (The Kid) pour First National  
* 1923 – 1977 : 10 longs métrages pour les Artistes Associés dont il est l’un des membres fondateurs (victime du maccarthisme et exilé de force, il vit et tourne en Europe à partir de 1952).

10 décembre 2009

Les lumières de la ville (1931) de Charles Chaplin

Titre original : City lights

Les lumières de la villeElle :
Très grand film de Charlie Chaplin où le rire se mêle à l’émotion la plus forte. Un film qui nous bouleverse toujours autant à chaque vision. Un chef d’oeuvre du cinéma muet.
Note : 5 étoiles

Lui :
A partir de fin 1927, le cinéma parlant s’impose très rapidement. En 1931, toute l’industrie cinématographique s’est convertie au parlant. Toute ? non… Un réalisateur résiste et sort un film muet, persuadé (à juste titre) que c’est le meilleur médium pour son personnage. Il sonorise tout de même son film avec quelques bruitages et une musique qu’il a lui-même composée. Seul Charles Chaplin pouvait se permettre cela et il avait raison car Les Lumières de la Ville est son plus grand film. Avec cette histoire où Charlot le vagabond vient en aide à plus déshérité que lui (une jeune aveugle), Chaplin parvient à combiner le burlesque et le tragique comme il ne l’a jamais fait. Les lumières de la ville C’est une osmose parfaite : on a envie de rire et de pleurer en même temps. Et pourtant le burlesque y est très fort, de nombreuses scènes sont hilarantes (le combat de boxe, on ne s’en lasse pas), et le mélodrame est puissant, la fin vous arrache des larmes. Le film est un formidable générateur d’émotions. Comme toujours avec Chaplin, l’ensemble est très humaniste, un peu idéaliste peut-être mais aussi un regard lucide sur le fossé entre riches et pauvres (le film est sorti en pleine dépression). Véritable auteur, ultime perfectionniste, il mettra plus de deux ans à peaufiner chaque scène pour parvenir à un degré extrême de l’épuration qui n’a que rarement (jamais?) été égalé. Le résultat est là : Les lumières de Ville est l’un des plus grands films de toute l’histoire du cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Virginia Cherrill, Harry Myers, Allan Garcia
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Remarques :
City Lights 1) Le documentaire anglais Unknown Chaplin (Chaplin inconnu) est une mine d’information sur ce film, il apporte des preuves de l’extrême perfectionnisme de Charles Chaplin grâce à des chutes retrouvées dans les années 80. La scène de la première rencontre entre Le Vagabond et la jeune fleuriste a nécessité plus de 700 prises (!!) réparties sur les deux années de tournage. On le voit travailler sur cette scène.
2) Le même documentaire montre une scène d’humour non retenue se déroulant juste avant la rencontre : 5 à 10 minutes absolument hilarantes avec un seul petit bout de bois que Chaplin essaie d’enfoncer dans une grille sur un trottoir. Une merveille. On se demande bien pourquoi il ne l’a pas gardée.
3) Virginia Cherrill n’avait aucune expérience d’actrice mais Chaplin voulait qu’il en soit ainsi. Il l’a rencontrée dans un match de boxe, elle était assise derrière lui.
4) Le même documentaire montre que, dans la première fin que Chaplin avait envisagée, la jeune fille ne reconnaissait pas son bienfaiteur et se contentait de se moquer de lui (on voit cette scène interprétée par Georgia Hale car il avait à un moment donné décidé de tout refaire avec elle à la suite de difficultés avec Virginia Cherrill).