12 février 2007

Merci pour le chocolat (2000) de Claude Chabrol

Merci pour le chocolatElle :
Chabrol signe ici un film plus psychologique que policier. Isabelle Huppert incarne à merveille la froideur de cette belle-mère manipulatrice. Dutronc en pianiste paternel retrouve l’humanité et sa jeunesse. Chabrol parvient à montrer combien le passé de ses personnages est douloureux et mystérieux. L’ambiguïté permanente des personnages nous appelle à remettre en question les motivations de chacun dans ce jeu meurtrier.
Note : 5 étoiles

Lui :
Un film un peu décevant qui ne parvient pas à nous intriguer : on voit dès le départ les machinations du personnage qu’incarne (brillamment) Isabelle Huppert, seules nous manquent ses motivations. Eh bien, on ne les connaît pas plus à la fin ce qui, à mes yeux, enlève tout intérêt au scénario. Seule reste l’ambiance… Le choix de Dutronc est étonnant car son jeu ne colle que difficilement à son personnage. J’attendais beaucoup mieux de la part de Chabrol.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Jacques Dutronc
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11 février 2007

Serial noceurs (2005) de David Dobkin

Titre original : « Wedding crashers »

Serial noceursElle :
(pas vu)

Lui :
S’inscrivant dans le style très actuel des comédies à l’humour potache, Serial Noceurs se révèle tout de même meilleur qu’attendu. La base est simple : deux avocats s’incrustent dans les mariages pour profiter de l’atmosphère romantique qui y flotte et rencontrer des filles. Le gros point fort du film réside dans la complicité entre ses deux acteurs principaux, Owen Wilson et Vince Vaughn. Si ces deux acteurs sont de la bande à Ben Stiller, ils ont l’avantage sur ce dernier d’être deux et d’avoir des personnages parfaitement complémentaires, ce qui évite beaucoup de lourdeurs. Les gags ont l’avantage de s’enchaîner assez rapidement et sont globalement basés sur le décalage de codes sociaux, sans toutefois qu’il n’y ait vraiment de satire. L’ensemble est un peu inégal, il y a de vrais bons moments très drôles mais aussi, hélas, des passages qui volent beaucoup moins haut… L’ensemble reste amusant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Owen Wilson, Vince Vaughn, Christopher Walken, Rachel McAdams
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10 février 2007

Une semaine de vacances (1980) de Bertrand Tavernier

Une semaine de vacancesElle :
Une bien belle brochette d’acteurs dans ce film tels Galabru, Noiret, Lanvin, Baye qui jouent tous très bien avec quelques scènes pleines d’humour. Dommage que Tavernier ne nous fasse pas mieux saisir le mal être de Nathalie Baye en prof dépressive. Le portrait est trop superficiel et pas très crédible.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce portrait d’une enseignante en proie à de grands doutes sur sa vie m’a paru assez artificiel, de nombreux éléments gênant la crédibilité de ce portrait. Bien que Nathalie Baye interprète avec grand talent cette femme en crise, je n’ai pas accroché et le film m’a paru donc assez long.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Nathalie Baye, Gérard Lanvin, Flore Fitzgerald, Michel Galabru, Philippe Léotard, Philippe Noiret
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10 février 2007

L’ange des maudits (1952) de Fritz Lang

Titre original : « Rancho Notorious »

L'ange des mauditsElle :
(pas vu)

Lui :
Rancho Notorius est un western un peu baroque, en tout cas assez inhabituel. Il y a tout d’abord le choix un peu inattendu de l’actrice principale, Marlène Dietrich, mais surtout Fritz Lang fait de ce Rancho Notorius un film très complet et puissant. Le scénario de base, un homme qui poursuit le meurtrier de sa fiancée, est surtout l’occasion de créer des personnages forts qui se retrouve dans un lieu presque clos, un ranch isolé. Avec une mise en scène d’une grande précision, Fritz Lang exacerbe les traits de caractères qui semblent jaillir de l’image. La tension monte très progressivement mais continuellement tout au long du film. Marlène Dietrich interprète brillamment un personnage à plusieurs facettes, cowgirl et femme fatale. Les couleurs sont flamboyantes et une mélopée vient apporter un peu de recul par instants. Un film où tout semble parfait.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Marlene Dietrich, Arthur Kennedy, Mel Ferrer
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9 février 2007

Lumumba (2000) de Raoul Peck

LumumbaElle :
Ce film est intéressant car il met en évidence d’une part toutes les contradictions de la colonisation belge et d’autre part la difficulté des congolais à accéder au pouvoir de façon autonome et sans bain de sang. Les alliances avec les Etats-Unis ou les Russes sont obligatoires. Mobutu deviendra président grâce à l’aide de Kennedy qui ne veut pas que les Russes s’installent au Congo. Le général finira par éliminer Lumumba qui l’avait choisi comme chef des armées.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film revêt un intérêt historique certain, car il nous permet de connaître cette période trouble de l’indépendance du Congo Belge. Très classique dans son genre, il souffre néanmoins de maladresses dans sa réalisation : certaines scènes sont assez confuses ou fort maladroitement exposées. Le film garde néanmoins toute sa valeur de témoignage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Eriq Ebouaney, Alex Descas
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8 février 2007

Camarade X (1940) de King Vidor

Titre original : « Comrade X »

Comrade XElle :
(pas vu)

Lui :
En regardant Camarade X, il est difficile de ne pas penser au superbe Ninotchka de Lubitsch tourné un an auparavant (aussi à la MGM). En cette fin des années 30, le thème était porteur… Après Greta Garbo, c’est au tour de la belle Hedy Lamarr de jouer le rôle d’une communiste russe froide et doctrinaire confrontée à un bel américain pur jus (Clark Gable). Le ton général est nettement sur la comédie, tirant même sur la farce à la fin du film. Ce n’est pas du grand King Vidor mais avec le recul (maintenant que l’anti-communisme n’est plus vraiment d’actualité) le film se révèle franchement amusant car nous pouvons rire autant de l’outrance de la caricature que de la caricature elle-même. Le film tient surtout par son duo d’acteurs, Hedy Lamarr (qui est souvent, et à juste titre, considérée comme l’une des plus belles actrices de tous les temps) parvenant même à être tout à fait crédible dans son rôle de conductrice de tramway moscovite.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Clark Gable, Hedy Lamarr
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8 février 2007

Une romance américaine (1944) de King Vidor

Titre original : « An american romance »

Une romance américaineElle :
(pas vu)

Lui :
Une romance américaine pourrait n’être vu que comme un film de plus exaltant le système américain où un immigré arrivant sans le sou peut devenir un grand magnat industriel. Mais c’est un peu plus que cela. Comme il le dit dans son autobiographie, King Vidor avait trois thèmes qui le passionnaient : la guerre, le blé et l’acier. En ce début des années 40, cela lui semblait être le bon moment pour faire un grand film sur l’acier pour stigmatiser le savoir-faire américain. Et le film a effectivement valeur de documentaire car, à côté de l’histoire de cet immigrant, il nous expose tout le cycle de production de l’acier depuis l’extraction du minerai jusqu’aux usines automobiles et aéronautiques. La mise en scène de Vidor est précise et il a porté un soin tout particulier à la couleur, désirant l’utiliser comme expression à part entière. Malgré son sujet porteur, le film fut un échec ; peut-être est-ce dû à une interprétation manquant de flamboyance (les acteurs prévus à l’origine étaient Spencer Tracy et Ingrid Bergman) ou encore à ces coupes sauvages que la MGM pratiqua pour ramener le film de 150 à 120 minutes.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Brian Donlevy, Ann Richards
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7 février 2007

Betty (1992) de Claude Chabrol

BettyElle :
L’émouvante Marie Trintignant interprète avec talent cette jeune mère de famille alcoolique, rejetée par la famille bourgeoise de son mari. Chabrol dépeint avec cruauté les tourments de ces deux riches femmes seules pour qui plus rien ne compte sauf l’alcool et la cigarette. Le conformisme bourgeois, l’hypocrisie, le culte de l’apparence sont mis en pièces. Stéphane Audran et Marie Trintignant forment un duo de choc efficace, bien que parfois un peu poussé.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film de Chabrol m’a plutôt déçu sans doute par ce que tout y est poussé à l’extrême, ce qui empêche de s’attacher aux personnages : Betty est trop alcoolique, trop volage, trop tout ; sa belle-famille est trop caricaturale, tous les personnages (et même les lieux) semblent irréels, hors du temps. Tout ceci met une grande distance entre le film et le spectateur, et gâche le mystère habilement placé autour du personnage principal.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Marie Trintignant, Stéphane Audran
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6 février 2007

2001, l’odyssée de l’espace (1968) de Stanley Kubrick

Titre original : « 2001: A space odyssey »

2001 Odysée de l'espaceLui :
40 ans après sa sortie, regarder 2001 reste une expérience hors du commun. Bien qu’il ait été maintes fois plus ou moins copié, ce film reste unique dans l’histoire du cinéma et c’est sans doute avec le recul que l’on mesure le mieux sa force, sa personnalité, son audace. Ces longs plans presque oniriques seraient inconcevables aujourd’hui, même pour Kubrick, mais en cette fin des années 60 où l’homme partait à la conquête de la lune, ces images avaient un effet d’électrochoc. Nul besoin de parler de la force du scénario (basé sur une nouvelle d’Arthur C. Clarke « La sentinelle »), l’homme en quête de ses origines et de son destin, l’interprétation de la fin restant libre, toujours ouverte. 2001, l’odysée de l’espace est un film très méticuleux, où Stanley Kubrick a soigné tous les détails dans le but de créer une vision réaliste du futur de la technologie. La symbiose qu’il parvient à créer entre les images et la musique est particulièrement remarquable, une harmonie assez rare au cinéma. Le lever de soleil du début du film et la vision de la station orbitale sur fond de musique de Strauss font partie des plus beaux plans du cinéma, et des plus magiques. La lenteur du film pourra surprendre les spectateurs habitués aux films modernes de science-fiction. Pour l’apprécier, il suffit de se laisser submerger, de s’immerger dans ces images fabuleuses. 2001 est avant tout un film pour rêver.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Keir Dullea, Gary Lockwood, William Sylvester
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Remarque :
Ainsi parlait Zarathoustra est un poème symphonique composé par Richard Strauss en 1896, soit une dizaine d’année après la publication du conte philosophique homonyme de Nietzsche dont il est librement inspiré. Le choix de Kubrick n’est bien entendu pas anodin mais il a tenu à ce que cette évocation reste discrète.
On ne peut que penser aux écrits de Nietzsche :
« C’est là aussi que je ramassai sur la route ce mot « Surhumain », cette pensée, que l’homme est une chose qui doit être dépassé. C’est-à-dire que l’homme est un pont et non un terme et qu’il doit bénir les heures de midi et du soir qui sont les chemins d’aurores nouvelles. » (Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)

A propos de la fin :
L’interprétation du film, notamment de la fin, a fait couler beaucoup d’encre. Voici mon interprétation :

Les monolithes sont des sentinelles posées par un être ou une civilisation supérieure (en tous cas bien plus avancée que nous le sommes). Le premier monolithe a été placé pour donner un coup de pouce à l’évolution de créatures jugées prometteuses : il leur donne *l’outil* qui va booster l’évolution.

Le second placé sur la lune et le troisième près de Jupiter sont là pour attendre que notre civilisation soit suffisamment avancée pour qu’un humain parvienne à s’en approcher. Ce 3e monolithe est une « porte vers les étoiles ». David Bowman est happé, propulsé dans l’espace-temps pour aller « ailleurs », un endroit où on lui a préparé un environnement humain qui le mette à l’aise (un poil décalé tout de même). Il y est observé et « on » en extrait le germe qui va permettre une nouvelle évolution à l’homme, symbolisée par ce foetus. Le foetus est envoyé dans le système solaire. Le final nous le montre qui regarde la Terre. C’est le stade d’après nous…

L’autre interprétation possible est de dire que la civilisation qui a placé les sentinelles attendait un signal pour revenir ensemencer la Terre. L’homme a ainsi préparé le terrain pour des êtres nouveaux (et supérieurs)… (glurps!) Mais dans ce cas, pourquoi observeraient-ils Bowman?

Arthur Clarke a écrit un livre adapté du film (« la sentinelle » n’était qu’une nouvelle qui correspondait surtout à l’épisode lunaire). Dans sa fin, le foetus observe la Terre (il n’est pas évident qu’il ait l’intention d’aller y vivre mais on le suppose) et voyant des armes de guerre en orbite, commence par les détruire ce qui crée « une aube brève et artificielle » sur la moitié du globe. Ensuite, il réfléchit à ce qu’il va pouvoir faire ensuite…

5 février 2007

Ben-Hur (1959) de William Wyler

Ben HurElle :
Grand péplum classique aux décors et effets de foule impressionnants. 40 ans plus tard, on se laisse toujours captiver par l’histoire de BenHur, ce juif qui défend son peuple et sa famille contre l’envahisseur romain en Judée. La course de chars est éblouissante.
Note : 5 étoiles

Lui :
La superproduction hollywoodienne dans toute sa splendeur. On reste sans voix devant la somptuosité, la grandeur de certaines scènes. Malgré ses 3h20, le film se regarde sans problème d’une seule traite car le scénario est fertile en rebondissements et les lieux sont nombreux. La notoriété du film doit beaucoup à deux scènes à grand spectacle : la bataille navale et (bien entendu) la course de chars. Cette dernière nécessita 3 mois de tournage à elle seule. Le film dans son ensemble utilisa 100.000 figurants. Il est étonnant de voir comment un tel film de 1959 ne pâlit aucunement face à ses équivalents actuels, équivalents qui sont fort peu nombreux d’ailleurs et bourrés de trucages. L’une de ses forces est d’avoir une construction sans faille et un contenu fort qui ne se limite pas aux scènes spectaculaires.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Jack Hawkins, Haya Harareet, Stephen Boyd, Hugh Griffith, Martha Scott
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La version précédente de Ben-Hur date de 1925 « Ben-Hur, a tale of the Christ » de Fred Niblo avec Ramon Navarro. Ce fut aussi une très grosse production, l’une des plus importante du cinéma muet.