25 juin 2006

Marie-Chantal contre Docteur Kha (1965) de Claude Chabrol

Marie-Chantal contre Docteur Kha Elle :
Abandon au bout de 30mn. Film d’espionnage satirique que j’ai trouvé bien vieilli tant sur le plan de l’image que de l’histoire.
Note : pas d'étoile

Lui :
Chabrol a plutôt bien réussi cette parodie des films d’espionnage. Les personnages de Marie-Chantal contre Docteur Kha sont assez extraordinaires, et on retrouve les acteurs favoris de Chabrol dans des rôles peu banals d’espions assez pittoresques. Il y a beaucoup de bonnes trouvailles de scénario, et aussi beaucoup d’humour dans les situations et les dialogues, un humour plus subtil que dans d’autres parodies de la même époque, comme par exemple Les Barbouzes. En prime, Chabrol nous gratifie de plusieurs scènes de type “hommage à Hitchcock”…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marie Laforêt, Francisco Rabal, Serge Reggiani, Charles Denner, Akim Tamiroff, Roger Hanin, Stéphane Audran
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Chabrol sur le site IMDB.

Voir les autres films de Claude Chabrol chroniqués sur ce blog…

25 juin 2006

Le promeneur du Champ de Mars (2005) de Robert Guédiguian

Le promeneur du Champ de Mars Elle :
Cette adaptation des « Mémoires interrompues » de Georges-Marc Benamou est davantage une promenade de fin de vie dans les derniers mois d’existence de François Mitterrand qu’un film sur les coulisses de la politique. Le nom du président n’est jamais prononcé et la France du quotidien est gommée totalement. Seules les références au passé avec la famille, l’affaire Bousquet et au présent avec la maladie qui le ronge de l’intérieur sont mises en avant. Le président se retrouve sur le même pied d’égalité qu’un homme ordinaire confronté à la vieillesse et à la maladie. Michel Bouquet est éblouissant dans ce rôle d’homme désemparé et sarcastique. Il pense à la trace qu’il va laisser dans l’histoire et à la mort prochaine qu’il tente d’apprivoiser. Le jeune journaliste devenu le confident du président sans trop savoir pourquoi, recueille le témoignage tout en essayant de prendre du recul sur l’histoire malgré sa fascination pour le personnage. La mise en scène aux ambiances feutrées pour des confidences intimes est sobre et belle. Un bon film à découvrir que l’on soit de droite ou de gauche.
Note : 5 étoiles

Lui :
Michel Bouquet est vraiment saisissant de vérité dans son interprétation de François Mitterrand à la veille de sa mort. Le film de Robert Guédiguian nous montre plus l’homme que l’homme d’état : il sait que sa mort est proche et les rapports qu’il entretient avec le jeune journaliste chargé d’écrire un livre de mémoires sont presque hors du temps. Le film évite tout contenu politique (mis à part un discours devant des mineurs) et aussi la facilité de montrer les coulisses du pouvoir. Non, Le promeneur du Champ de Mars est un film qui se regarde bien plus simplement. C’est surtout un film de réflexion sur la fin de vie et sur la mort.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Michel Bouquet, Jalil Lespert
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Guédiguian sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Guédiguian chroniqués sur ce blog…

24 juin 2006

Steamboy (2004) de Katsuhiro Ôtomo

Titre original : « Suchîmubôi »

Steamboy Elle :
(pas vu)

Lui :
Ce film d’animation que le créateur d’Akira aurait mis 10 ans à réaliser ne m’a pas totalement convaincu. Pourtant on ne peut pas dire que cette fable rétro-futuriste manque d’ampleur, on a même l’impression que la démesure des personnages a contaminé le réalisateur qui semble vouloir faire date dans le cinéma d’animation. Certaines scènes sont vraiment impressionnantes avec une inventivité dans les machines infernales qui semble ne jamais s’arrêter. Hélas, le scénario n’est pas très passionnant. D’autre part, sur la forme, les images sont vraiment sombres et je n’arrive toujours pas à me faire aux animations saccadées dans les déplacements des personnages (sans doute, est-ce un problème générationnel : je n’ai pas été élevé aux dessins animés japonais…) C’est une belle prouesse technique… mais un peu ennuyeuse à mes yeux.
Note : 2 étoiles

Acteurs: (voix) Anne Suzuki, Masane Tsukayama, Katsuo Nakamura, Manami Konishi
Voir la fiche du film et la filmographie de Katsuhiro Ôtomo sur le site IMDB.

23 juin 2006

Tu marcheras sur l’eau (2004) de Eytan Fox

Titre original : « Walk On Water »

Tu marcheras sur l'eau Elle :
Eyal, un agent du Mossad vient de perdre sa femme. Mal en point, il est chargé de retrouver un ancien officier nazi par le biais de son petit fils Axel qu’il accompagne en tant que guide en Israël auprès de sa soeur. Eytan Fox mêle habilement le film d’espionnage à la dure réalité d’Israël. Il filme sans concession les relations haineuses avec les palestiniens, les fantômes d’un passé douloureux avec l’Allemagne nazie, les tabous sur l’homosexualité et le machisme ambiant. Eyal et Axel portent en eux le poids d’un passé trop lourd. On assiste peu à peu à la naissance d’une amitié entre eux ainsi qu’à leur rédemption. Cette nouvelle légèreté leur permet de marcher sur l’eau en toute liberté. Ce film israélien à la mise en scène sobre est intéressant et émouvant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film d’Eytan Fox est plusieurs choses à la fois : un film d’espionnage, un drame psychologique, un film sentimental, une comédie… Et ce qui est remarquable, c’est que tous ces éléments se combinent parfaitement, se complètent en un ensemble cohérent dont le suspense policier forme la colonne vertébrale. Notre intérêt se maintient constamment même si le film n’est pas sans défaut, notamment par l’utilisation de symboles un peu faciles (à commencer par celui qui donne son titre au film). L’israélien Eytan Fox prône la tolérance et n’épargne pas son propre camp quand il s’agit de montrer l’aveuglement engendré par la haine et on image sans mal les difficultés qu’il a du rencontrer pour produire son film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Lior Ashkenazi, Knut Berger, Caroline Peters, Gideon Shemer
Voir la fiche du film et la filmographie de Eytan Fox sur le site IMDB.

Voir les autres films de Eytan Fox chroniqués sur ce blog…

22 juin 2006

Reines d’un jour (2001) de Marion Vernoux

Reines d'un jour Elle :
Délicieuse comédie pétillante et grinçante à la fois. L’humour est empreint de légèreté et de fantaisie. On suit le parcours séparé plusieurs personnages qui finissent par se rencontrer. Karine Viard en femme mariée qui commet l’adultère est géniale ; Victor Lanoux en vieil ours mal léché doit retrouver son ancien amour sous les traits de Jane Birkin; Helen Fillières se fait mettre enceinte par le marié lors du repas de mariage ; Sergi Lopez, un chauffeur de bus se fait plaquer par sa Clémentine Célarié. Les situations de Reines d’un jour sont loufoques et incongrues, les personnages sont drôles et attachants, enfin le scénario est riche, bourré de gags et de trouvailles visuelles. Marion Vernoux réussit à parfaitement à créer une atmosphère parisienne parfois gaie, parfois triste où des êtres ordinaires sont confrontés à leurs fantasmes et leur solitude.
Note : 5 étoiles

Lui :
Très bonne comédie basée sur des tranches de vie, ou plutôt une tranche de vie puisque le film ne montre qu’une journée (d’où le titre). L’équilibre trouvée par la réalisatrice est parfait: L’humour est très présent mais jamais lourd ni forcé, les personnages sont fantasques mais sans être crispants. La construction est assez originale et contribue à susciter sans cesse l’intérêt. Marion Vernoux a également été très habile pour retourner le schéma classique de nombre de films: son histoire repose uniquement sur les personnages féminins, les hommes sont soit des potiches, soit des loques! Tout cela est donc très bien fait, intelligemment dosé, et au final, pour nous, très amusant.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Karin Viard, Hélène Fillières, Victor Lanoux, Jane Birkin, Sergi López, Clémentine Célarié, Gilbert Melki
Voir la fiche du film et la filmographie de Marion Vernoux sur le site IMDB.

Voir les autres films de Marion Vernoux chroniqués sur ce blog…

22 juin 2006

Liebelei (1933) de Max Ophüls

Liebelei Elle :
Ce film dramatique met en scène deux lieutenants de garnison qui connaissent enfin l’amour avec deux jeunes femmes simples et sincères. Au travers de cette intrigue presque banale, Max Ophüls s’attache à faire transparaître des émotions au travers de ses personnages et ce qui les rend si touchants..
Note : 4 étoiles

Lui :
Liebelei est le film qui mit Max Ophüls sur le devant de la scène, c’est effectivement le premier grand film d’Ophuls mais c’est le dernier qu’il fit en Allemagne : devant la montée du nazisme, il émigrera quelques mois plus tard et réalisera même une version française de ce film, « Une histoire d’amour » (1933), en faisant doubler certains acteurs et en introduisant des acteurs français. C’est toutefois cette première version allemande qui est la plus réussie, un cinéma intimiste tout en délicatesse qui tranche franchement avec la tendance de l’époque vers le réalisme. Dans cette histoire d’amour tragique, Ophüls nous place très près de ses personnages et de leurs émotions. Magda Schneider est particulièrement touchante de simplicité. Sa fille, Romy Schneider, tournera un remake de ce film en 1958 (« Christine » par Pierre Gaspard-Huit), un film qui hélas a laissé une trace plutôt comme point de départ de l’idylle Romy Schneider / Alain Delon que pour ses qualités cinématographiques…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Magda Schneider, Wolfgang Liebeneiner
Voir la fiche du film et la filmographie de Max Ophüls sur le site IMDB.
Voir les autres films de Max Ophüls chroniqués sur ce blog…
Voir aussi la fiche de Une histoire d’amour (1933) et celle de Christine (1958)

21 juin 2006

Stage beauty (2004) de Richard Eyre

Stage beauty Elle :
(pas vu)

Lui :
Adapté d’une pièce de théâtre et traitant du monde du théâtre à un moment très particulier de son histoire, ce film de Richard Eyre est bien entendu entièrement imprégné de théâtre et peut paraître peu cinématographique. Il est toutefois fort réussi, grâce à une alchimie parfaite de ses éléments et aussi à une tension soutenue et très également répartie. En 1661, le roi d’Angleterre abolit une loi qui interdisait aux femmes de jouer sur scène. Auparavant, tous les rôles féminins étaient tenus par des hommes. Nous suivons le plus brillant de ces acteurs qui a bien des  difficultés à se mettre à jouer des rôles masculins. La reconstitution historique est réussie, n’étant ni empesée, ni moderne et racoleuse. L’ensemble est bien enlevé, assez léger même : pas de grand message délivré si ce n’est de témoigner de l’arrivée d’un nouveau style de jeu, plus spontané, sans fioriture inutile, plus réel en somme (c’est l’Actors Studio du XVIIe…) Stage Beauty est à la fois divertissant et intéressant. Très bonne prestation d’acteurs.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Billy Crudup, Claire Danes, Rupert Everett, Tom Wilkinson, Zoe Tapper, Richard Griffiths, Ben Chaplin
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Eyre sur le site IMDB.

Voir les autres films de Richard Eyre chroniqués sur ce blog…

21 juin 2006

Shakespeare in love (1998) de John Madden

Shakespeare in love Elle :
J’ai tenu jusqu’au bout mais vraiment par curiosité, pour voir ce qui pouvait justifier tous ces Oscars engrangés. Le film est loin d’être fameux. Où est la vérité historique? Quel est l’intérêt d’édulcorer ainsi un épisode peu probable de la vie de Shakespeare? Je crois tout simplement qu’Hollywood a surtout voulu créer une grande histoire d’amour pour réitérer le succès de Titanic.
Note : 1 étoile

Lui :
J’ai trouvé le personnage de Shakespeare (Joseph Fiennes) parfaitement insupportable… et même ridicule. Je n’ai vu dans ce film qu’un pur produit hollywoodien dont les ficelles paraissent bien grosses. La réalisation survoltée, probablement censée donner un ton actuel à l’histoire, a agi pour moi comme un repoussoir et j’ai craqué en moins d’une heure.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Joseph Fiennes, Gwyneth Paltrow, Colin Firth, Geoffrey Rush, Ben Affleck, Judi Dench
Voir la fiche du film et la filmographie de John Madden sur le site IMDB.

Voir les autres films de John Madden chroniqués sur ce blog…

20 juin 2006

Betty Fisher et autres histoires (2001) de Claude Miller

Betty Fisher et autres histoires Elle :
Une mère névrosée, incarnée par une Nicole Garcia un peu trop spartiate ; sa fille Betty, perturbée par le manque d’affection de sa mère, est incarnée par une Sandrine Kiberlain très émouvante. Betty Fisher perd son fils et sa mère kidnappe un enfant délaissé par sa mère. Ce film lucide et glacé parle de la difficulté des relations mère-enfant qui peuvent se transformer en duel égoïste et vengeur. Claude Miller tisse sa toile en peignant séparément la vie d’êtres tourmentés et individualistes où seul le chacun pour soi compte. Sa démarche est intéressante et témoigne des maux de notre société occidentale.
Note : 4 étoiles

Lui :
J’ai eu un peu de mal à accrocher à cette histoire où chaque personnage semble un peu plus névrosé que le précédent. Le générique, assez insupportable, donne un peu le ton général du film qui m’a mis assez mal à l’aise. De plus, je suis toujours un peu sceptique sur la démarche: je pense que le propos de Claude Miller est de dénoncer l’égoïsme de ses personnages, mais en même temps, le fait de l’étaler ainsi contribue à établir cet individualisme comme une normalité de notre société. A part cela, très bonne prestation de Sandrine Kimberlain mais, en revanche, Nicole Garcia force un peu trop son jeu de mère névrotique.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Nicole Garcia, Mathilde Seigner, Luck Mervil, Edouard Baer
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Miller sur le site IMDB.

Voir les autres films de Claude Miller chroniqués sur ce blog…

19 juin 2006

Si j’avais un million (1932) d’ Ernst Lubitsch, Norman Taurog, James Cruze, H. Bruce Humberstone, Norman McLeod, Stephen Roberts, William A. Seiter & Lothar Mendes

Titre original : « If I had a million »

If I Had a MillionElle :
(pas vu)

Lui :
Célèbre film à sketches du début des années 30 basé sur un scénario simple : à la veille de sa mort, un industriel richissime, déçu par la cupidité de ses proches, décide de donner un million de dollars à huit inconnus pris au hasard dans l’annuaire. Cet argent tombé du ciel va bien entendu avoir des conséquences très différentes selon les cas. Les sketches sont assez inégaux, tous remplis de cet humour un peu grinçant des années trente, humour même franchement noir pour l’un des sketches. Celui avec WC Fields est complètement farfelu. L’attribution des sketches aux différents réalisateurs est assez incertaine mais Lubitsch aurait signé le très court (mais excellent) sketch avec Charles Laughton. Parmi les scénaristes, on peut noter la présence du jeune Joseph Mankiewicz.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Richard Bennett, Gary Cooper, W.C. Fields, Charles Laughton, George Raft
Voir la fiche du film sur le site imdb.com.