20 mai 2013

Poulet aux prunes (2011) de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

Poulet aux prunesInconsolable depuis que son violon a été brisé, le grand musicien Nasser Ali Khan décide de mourir. Il se met au lit et attend la mort qui met plusieurs jours à venir, le temps pour lui de se laisser aller à ses rêveries sur son passé… Après Persepolis, Marjane Satrapi adapte avec son comparse, Vincent Paronnaud, une autre de ses bandes dessinées, Poulet aux prunes, cette fois en film avec des acteurs. Grace à une utilisation intelligente de différentes techniques, ils parviennent à créer une atmosphère à mi-chemin entre réalisme et conte persan. Cette atmosphère nous enveloppe pour nous emmener au gré de l’imagination de Marjane Satrapi dans différentes scènes qui, au final, forment un puzzle nous dévoilant la vie de ce musicien. Il y a beaucoup d’excellentes trouvailles et un humour délicat, souvent en forme de subtile dérision. Mis à part Mathieu Amalric, qui ne semble pas à l’aise dans son personnage et montre un jeu rigide et sans chaleur, l’interprétation est à la hauteur des personnages, sans aucun excès. Poulet aux prunes est un film assez joyeux, inventif avec un brin de magie et fort joliment tourné.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Mathieu Amalric, Edouard Baer, Maria de Medeiros, Golshifteh Farahani, Eric Caravaca, Chiara Mastroianni, Jamel Debbouze, Isabella Rossellini
Voir la fiche du film et la filmographie de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud sur le site IMDB.

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20 octobre 2011

Les visiteurs du soir (1942) de Marcel Carné

Les visiteurs du soirEn mai 1485, deux ménestrels arrivent au château du baron Hughes qui va bientôt donner sa fille Anne en mariage au seigneur Renaud. Ils sont envoyés par le Diable pour désespérer les humains… Les visiteurs du soir a été réalisé sous l’Occupation. Marcel Carné et Jacques Prévert (qui cosigne le scénario avec Pierre Laroche) choisissent une période la plus éloignée possible pour contourner la censure mais la métaphore avec le présent de 1942, bien que subtilement cachée, est certaine : le Diable est Hitler et le film prône la résistance pour triompher du mal. La dernière scène du film en est le meilleur exemple. Le film est empreint d’une langueur poétique qui n’est pas sans générer une certaine lenteur. L’histoire présente cette simplesse propre aux récits atemporels et aussi un caractère assez manichéen : il y a ceux qui sont capables d’aimer et les autres. Les qualités des Visiteurs du soir, Les visiteurs du soir il faut aussi les chercher du côté de la forme : plutôt que de se livrer à une reconstitution montrant l’usure du temps, Marcel Carné opte pour des décors propres et nets, des décors épurés qui paraissent d’ailleurs étonnamment actuels aujourd’hui. Il utilise largement la blancheur des murs, le blanc étant la couleur dominante du film. Cet environnement renforce à la fois son caractère onirique et l’allégorie du présent. Arletty est superbe en beauté androgyne. Les visiteurs du soir connut un grand succès dès sa sortie. Le film a été récemment magnifiquement restauré.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alain Cuny, Arletty, Marie Déa, Fernand Ledoux, Marcel Herrand, Jules Berry
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Remarques :
Parmi les figurants non crédités au générique, on note la présence de Simone Signoret (21 ans), Alain Resnais (20 ans) et François Chaumette (19 ans). Egalement non crédité, Michelangelo Antonioni a été assistant-réalisateur.

3 octobre 2011

Les drakkars (1964) de Jack Cardiff

Titre original : « The long ships »

Les drakkarsRecueilli par des moines après un naufrage, un aventurier Viking apprend l’existence d’une gigantesque cloche en or massif. Il est bien décidé à s’en emparer mais va se heurter à un chef Maure qui la recherche depuis des années… Jack Cardiff est considéré par certains comme le meilleur directeur de la photo au monde, on ne sera donc pas surpris que les images de son film Les drakkars soient particulièrement bien rendues, en un superbe Technicolor. Le scénario est très simple, il n’est pas certain que le film ait été tourné dans une optique sérieuse, c’est du moins ce qu’a toujours affirmé Richard Widmark qui trouvait l’histoire un peu ridicule et mettait de l’humour dans son jeu (cela n’aurait toutefois pas été le cas de Sidney Poitier qui a joué avec plus de sérieux). Il faut donc regarder Les drakkars comme un joli divertissement et s’amuser de certaines conventions. Les scènes de combats sont très convaincantes, dotées d’une certaine brutalité. A noter, un instrument maure d’exécution des condamnés assez gigantesque et épouvantable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Richard Widmark, Sidney Poitier, Russ Tamblyn, Rosanna Schiaffino, Beba Loncar
Voir la fiche du film et la filmographie de Jack Cardiff sur le site IMDB.

Remarques :
Six ans plus tôt, Jack Cardiff avait été caméraman sur l’excellent film de Richard Fleischer Les Vikings (The Vikings, 1958) avec Kirk Douglas et Tony Curtis.