8 août 2006

« Bonjour tristesse » (1958) d’ Otto Preminger

Bonjour tristesseElle :
Cette adaptation du roman de Françoise Sagan n’est pas le meilleur film d’Otto Preminger. On n’échappe pas aux clichés sur Paris et la France; le scénario et le jeu d’acteurs ne sont pas exempts de maladresses. Cette histoire en apparence superficielle est plutôt dramatique. Elle est centrée autour d’un père volage et de sa fille en manque de repères. Milieu bourgeois, fêtes, rencontres éphémères, égarements mais sans trouver de véritable sens à la vie. Les personnages passent d’une boîte de nuit à l’autre et changent constamment de partenaire .Le film vaut surtout par la présence rayonnante et émouvante de Jean Seberg qui jouera dans « A bout de souffle » de Jean-Luc Godard un an plus tard ainsi que pour l’issue fatale et tragique de cette vie d’artifices.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans cette adaptation assez fidèle du premier roman de Françoise Sagan, Preminger retrouve une de ces tragédies intimistes qu’il affectionne. Cette histoire, qui peut paraître futile mais qui, au fond, est terriblement tragique, met en scène une jeune fille insouciante et gâtée qui va voir sa vie basculer et va s’enfermer dans une tristesse sans fin. Jean Seberg, qui avait été très critiquée à l’époque, est pourtant assez lumineuse dans ce rôle et a tendance à éclipser les autres acteurs. Le film aurait certainement profité d’un peu plus de consistance dans le scénario (le roman de Sagan était très court) mais la sûreté de la mise en scène de Preminger ne peut que ravir : une superbe photographie, de très beaux plans de la Côte d’Azur, un beau jeu avec le noir et blanc sur certaines scènes, des transitions superbes. L’ensemble reste tout de même plus que convaincant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean Seberg, David Niven, Deborah Kerr, Mylène Demongeot
Voir la fiche du film et la filmographie de Otto Preminger sur le site imdb.com.

7 août 2006

« Crustacés et coquillages » (2005) d’ Olivier Ducastel et Jacques Martineau

Crustacés et coquillagesElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Cette comédie, pleine de bons sentiments et prônant la tolérance, a quelques bons côtés mais se révèle globalement assez poussive et répétitive. Sans doute est-ce dû au manque de richesse du scénario qui se contente de surfer sur quelques situations bien vues. Gilbert Melki charge excessivement son personnage et Valeria Bruni Tedeschi minaude beaucoup trop. Sur le plan de la photographie, les images d’extérieurs sont étonnamment blafardes. J’avoue tout de même m’être un peu forcé à rester jusqu’au bout…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Valeria Bruni Tedeschi, Gilbert Melki, Jean-Marc Barr, Jacques Bonnaffé
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6 août 2006

« Comédie de l’innocence » (2000) de Raoul Ruiz

Comédie de l'innocenceElle :
J’ai beaucoup de mal à accrocher à l’univers un peu fantastique de Raoul Ruiz. Cette histoire d’enfant qui veut changer de mère sombre dans un scénario assez invraisemblable. Tout cela est enrobé d’effets visuels excessifs destinés à plonger le spectateur dans l’effroi et l’oppression. Bref de quoi vous mettre à plat.
Note : 2 étoiles

Lui :
Encore un beau film de Raoul Ruiz, qui une fois de plus prend plaisir à nous emporter aux portes du surnaturel et à nous entraîner assez loin sur de fausses pistes, de fausses certitudes, comme s’il voulait redéfinir notre rapport à la réalité. Avec cette histoire de gamin qui semble avoir deux mères, il parvient à nous envoûter totalement, à nous déstabiliser et on n’a plus aucune certitude. Mais hélas, une fois de plus, la fin semble bien fade, on a l’impression un peu désagréable que quelqu’un vient crever le beau ballon sur lequel on était assis. Dommage. Néanmoins, j’aime beaucoup son style.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Jeanne Balibar, Charles Berling
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5 août 2006

Fast food, fast women (2000) d’ Amos Kollek

Fast food, fast women Elle :
C’est avec tendresse et humour qu’Amok Kolleck filme ces gens ordinaires qui ont des problèmes d’amour et de solitude à New-York. Une jeune femme Bella est toujours célibataire à 35 ans et recherche l’âme soeur. Bruno qui a deux enfants et a une fâcheuse tendance à passer d’une femme à l’autre finit par tomber amoureux d’elle. Enfin, trois grand-pères esseulés veulent refaire leur vie mais l’âge rend les choses plus complexes. Ces personnages se croisent sans forcément se connaître et se débattent avec leurs angoisses. Amos Kolleck qui fait penser un peu à Woody Allen dans sa manière de percevoir les choses, prend le parti de filmer ces tranches de vie de façon positive ce qui rend le film attachant.
Note : 5 étoiles

Lui :
Fast food, fast women nous permet de suivre un certain nombre de personnages. Ils vivent à New York, et sont sentimentalement isolés. Le film est globalement un peu gentillet mais bien réussi car les personnages sont vraiment attachants et l’on suit avec intérêt toutes leurs hésitations et atermoiements. A l’opposé de ses films précédents, Amos Kollek nous livre une vision positive de ces situations apparemment compliquées. Ces portraits admirablement dressés peuvent faire penser un peu à Woody Allen.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Anna Levine, Jamie Harris, Louise Lasser
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Voir les autres films de Amos Kollek chroniqués sur ce blog…

4 août 2006

Luna Papa (1999) de Bakhtyar Khudojnazarov

Luna Papa Elle :
Ce film du Tadjikistan bourré d’humour est très surprenant et révèle une véritable écriture cinématographique inventive. Le trio du brave patriarche, du fils débile et de la jeune fille enceinte qui partent à la recherche du père se transforme en une rocambolesque poursuite pleine de surprises et de rebondissements. Le film, riche en trouvailles déjantées et en splendides scènes insolites et poétiques, est ponctué de bruits étranges et d’ambiance cacophonique. Ce réalisateur russe est un magicien de la caméra avec ses travellings époustouflants. Malgré quelques maladresses, on passe un très bon moment hors de notre monde.
Note : 5 étoiles

Lui :
Si, d’ordinaire, je n’ai rien contre les films un peu déjantés… là, j’ai du mal à supporter cette effervescence permanente, cette omni-présente frénésie qui semble être le moteur principal du film. (Abandon)
Note : pas d'étoile

Acteurs: Chulpan Khamatova, Moritz Bleibtreu
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4 août 2006

Grey Owl (1999) de Richard Attenborough

Grey Owl Elle :
Un film pacifique sur la défense de l’environnement qui se déroule au Canada et dans lequel Pierce Brosnan incarne un trappeur qui veut protéger les castors. La première partie est longue à se mettre place. Belles images et musique, belle femme indienne qui rejoint le beau trappeur au fin fond de la forêt. Les dialogues semblent plutôt bizarres, monocordes comme pour imiter l’accent indien. On a un peu de mal à se plonger dans l’ambiance mais, petit à petit, en se laissant aller, on finit par suivre le destin assez exceptionnel de cet homme.
Note : 3 étoiles

Lui :
Grey Owl : Cette histoire véridique, d’un trappeur indien qui devient écrivain célèbre et défenseur de la nature, peut paraître pleine de clichés et de bons sentiments. Cependant la précision de la mise en scène et l’excellente prestation de Pierce Brosnan en font un film authentique et très agréable à regarder. On peut regretter que les distributeurs français aient choisi de dévoiler l’épilogue dans leur traduction du titre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Pierce Brosnan
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3 août 2006

La femme de Gilles (2004) de Frédéric Fonteyne

La femme de Gilles Elle :
Cette chronique familiale des années trente met en scène un couple d’ouvriers en proie au problème de l’adultère. Le mari a une liaison avec la soeur de sa femme. Clovis Cornillac campe le pater familias traditionnel qui commande et Emmanuelle Devos, la femme soumise qui préfère se taire dans l’espoir de récupérer son mari. Toute cette relation est vue au travers des yeux d’Elisa. Les dialogues font place aux silences, aux regards, aux expressions du visage. Des bonnes choses dans l’interprétation d’Emmanuelle Devos qui parvient à faire passer les émotions de sa souffrance intérieure. Cependant, ce huis clos devient pesant et s’étire en longueur. D’autre part, la mise en scène qui fait la part belle aux gros plans d’Elisa à la manière des peintres du clair obscur fait assez artificielle. J’ai préféré Une liaison pornographique, le précédent film de Frédéric Fonteyne.
Note : 3 étoiles

Lui :
La femme de Gilles : Dans cette adaptation d’un roman belge, Frédéric Fonteyne semble avoir été plus attiré par l’atmosphère de cette histoire de triangle amoureux : les Flandres des années 30, un milieu ouvrier où l’on ne se parle guère. Les drames se nouent dans les silences, les non-dits. Frédéric Fonteyne soigne trop son image, au point de la rendre presque irréelle parfois. Ce maniérisme trop voyant tend à nous éloigner de l’histoire, de l’attitude si surprenante et assez tragique de cette femme qui veut récupérer son mari. L’interprétation feutrée d’Emmanuelle Devos accentue cette impression d’irréalité, tout en restant le seul pilier du film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Devos, Clovis Cornillac, Laura Smet
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2 août 2006

Crinière au vent (1999) de Sergei Bodrov

Titre original : « Running Free »

Crinière au vent Elle :
Même en aimant beaucoup les chevaux comme moi, il est difficile de tenir jusqu’au bout du film tant le scénario est mince. La musique se complait dans la guimauve. Cependant les paysages de Namibie, les meutes de chevaux, les éclairages sont superbes. C’est un spectacle visuel et certainement un film plutôt destiné aux enfants (on ne s’arrange pas en vieillissant…)
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est un film pour les pitis n’enfants… (abandon).
Note : pas d'étoile

Acteurs: Arie Verveen
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2 août 2006

24 heures de la vie d’une femme (1968) de Dominique Delouche

24 heures de la vie d'une femme Elle :
Malgré de splendides paysages au bord d’un lac italien, des décors surannés, des costumes délicats et la bonne interprétation de Danielle Darrieux, le film se prête assez mal à l’adaptation et traîne en longueur. J’ai de loin préféré le livre de Stephan Zweig où l’on comprend mieux comment cette femme murissante défie les bonnes manières en sortant avec un jeune allemand déserteur. L’emploi du « je » implique également le lecteur dans les tourments intérieurs de cette femme qui là confie son lourd secret à un jeune inconnu.
Note : 3 étoiles

Lui :
Tout le film semble reposer sur le charme de Danielle Darrieux qui incarne une dame de la haute société du début du siècle. Côté scénario il n’y a que peu de choses pour retenir notre attention et l’on doit se contenter de regarder les belles images.
Note : 1 étoile

Acteurs: Danielle Darrieux
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Remarque :
Le roman de Stephan Zweig a également été adapté pour la télévision américaine par Silvio Narizzano dans Twenty-four hours in a woman’s life (1961) avec Ingrid Bergman
et plus récemment par Laurent Bouhnik dans 24 heures de la vie d’une femme (2002) avec Agnès Jaoui.

Autres versions :
24 hours of a woman’s life (1952) de Victor Saville
24 horas en la vida de una mujer (1944) de l’argentin Carlos F. Borcosque
24 Stunden aus dem Leben einer Frau (1931) de Robert Land

1 août 2006

Failan (2001) de Song Hye-sung

FailanLui :
Le début de ce film coréen peut surprendre, s’installant dans une atmosphère assez glauque de petits malfrats. Cette partie, chargée de bien installer le personnage principal, bourru, irascible et un peu bestial, n’est pas la plus réussie car un peu trop fouillis. Mais tout bascule entièrement après 40 minutes et plus le film avance, plus il réussit à être vraiment touchant grâce notamment au personnage interprété par l’actrice chinoise, Cecilia Cheung, qui parvient à insuffler beaucoup de vie, de candeur et d’innocence. Cette adaptation d’un roman japonais n’est pas sans défaut, le film est assez inégal, certainement trop long et manquant un peu de précision, mais l’histoire garde une puissance émotionnelle certaine et il est difficile d’y rester totalement insensible.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Choi Min-sik, Cecilia Cheung
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