22 juin 2007

Pleins pouvoirs (1997) de Clint Eastwood

Titre original : Absolute Power

Pleins pouvoirsElle :
Pleins Pouvoirs est un excellent thriller politique sans violence. Clint Eastwood maintient le spectateur en haleine et fait doucement monter la pression en en disant le moins possible et en créant une atmosphère mystérieuse et angoissante. Eastwood joue sur l’ambiguïté avec son personnage de voleur vieillissant et expérimenté qui ne se fait jamais prendre et de mauvais père au coeur tendre. Cette mise en scène parfaitement huilée fonctionne merveilleusement bien.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le film fonctionne bien… Pourtant, on ne peut que noter quelques aspects négatifs. D’une part, le scénario de Pleins Pouvoirs est bourré d’incohérences et, d’autre part, Clint Eastwood a toujours ce vieux défaut de se mettre en scène dans des super-héros. Ici, c’est un super-cambrioleur : les policiers l’admirent, il fait même des apparitions dans leurs salles de bains quand ils se lavent les dents pour leur donner de bons conseils… Il va mettre à terre le président des Etats-Unis et ses services secrets (ici, heureusement réduits à deux benêts maniaques de la gâchette et d’une agitée du bocal). Tout cela ne devrait donner qu’un mauvais film de série B, mais c’est compter sans les talents de réalisateur d’Eastwood : là où d’autres auraient enchaîné courses-poursuites et violences diverses, Clint Eastwood filme tout cela avec grande délicatesse, en se concentrant sur les personnages et réussit parfaitement à jouer avec la tension, le suspense. Dommage toutefois que la fin semble un peu bâclée.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood , Gene Hackman, Ed Harris, Laura Linney, Scott Glenn
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22 juin 2007

L’homme des hautes plaines (1972) de Clint Eastwood

Titre original : High Plains Drifter

L'homme des hautes plainesElle :
(pas vu)

Lui :
Un scénario assez original malgré les apparences avec un personnage central assez fort : un mystérieux cavalier arrive dans une petite ville de l’Ouest américain qu’il va faire tomber sous son emprise. S’éloignant quelque peu des canons habituels du western, Clint Eastwood traite en fait de l’autodéfense, de la violence, de la vengeance. Avec un rythme plutôt lent et des images parfois très travaillées, l’acteur/réalisateur montre déjà dans son second long métrage une réelle maîtrise de la mise en scène.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Verna Bloom
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21 juin 2007

Code 46 (2003) de Michael Winterbottom

Code 46Elle :
(pas vu)

Lui :
Code 46 est un film anglais de science-fiction, assez personnel et original. L’histoire en elle-même, un peu faible, passe un peu au second plan dans ce film d’atmosphère qui nous baigne dans une ambiance futuriste dans la ligne de Blade Runner ou de la science-fiction cyberpunk : une ambiance ultra-urbaine, aux parois vitrées omni-présentes, tout en éclairages artificiels, c’est un Shangaï totalement cosmopolite que Michael Winterbottom a bien su imaginer et créer. Le rythme est posé, assez doux même à l’image de cette relation amoureuse qui se crée entre les deux personnages principaux. Tourné avec un budget plutôt faible, Code 46 est un film assez convaincant et qui se situe à part des films traditionnels de science-fiction.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tim Robbins, Samantha Morton
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21 juin 2007

Le Chien jaune de Mongolie (2005) de Byambasuren Davaa

Titre original : « Die Höhle des gelben Hundes »

Le chien jaune de MongolieElle :
Parmi les films ethniques que j’ai pu voir, Le Chien Jaune de Mongolie compte probablement parmi  les plus intéressants. Bien sûr, son scénario n’est pas très étoffé et on n’échappe pas aux superbes plans de paysages un peu cliché ni à certaines longueurs. Ce qui change, c’est le regard qui est porté sur une famille de nomades qui s’adonne à ses activités quotidiennes près de leur yourte. Elle est filmée avec tendresse et précision ; les personnages notamment les enfants sont très attachants.
Note : 3 étoiles

Lui :
Production allemande avec un réalisateur mongol, Le Chien Jaune de Mongolie se révèle être plus qu’un film pour citadins occidentaux en mal de nature et d’exotisme. Très proche du documentaire, il n’abuse pas des procédés classiques et choisit de nous montrer sans fard et sans racolage la vie d’une petite famille nomade mongole. C’est ce côté retenu et authentique qui rend le film assez attachant et souvent très intéressant : par exemple, la scène où la famille démonte ses deux imposantes yourtes pour partir à la fin de l’été est vraiment surprenante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nansal Batchuluun, Urjindorj Batchuluun
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20 juin 2007

Les destinées sentimentales (2000) de Olivier Assayas

Les destinées sentimentalesElle :
Chronique sociale très intéressante de la bourgeoisie conservatrice de province au début du XXe siècle. Un pasteur renie sa femme qui l’a trompé au profit d’une femme libre de ses actes et de ses pensées. Charles Berling et Emmanuelle Béart font une excellente interprétation. Le monde industriel commence à se transformer et la fabrication de la porcelaine de Limoges doit adopter des techniques modernes qui malmènent les hommes. Le pasteur devenu patron se heurte aux ouvriers, aux concurrents pour sauver son usine. Olivier Assayas esquisse avec délicatesse et petites touches tous ces bouleversements de vie qui préfigurent notre société actuelle.
Note : 5 étoiles

Lui :
Tout en étant une réussite, cette saga souffre de ses ambitions. J’y ai trouvé notamment quelques longueurs probablement à cause d’un relatif manque de richesse de l’histoire. On peut regretter également que tant de personnages soient laissés de côté. Ce film est néanmoins une réussite car il est filmé avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité, très proche de ses personnages principaux. Les reconstitutions historiques, que ce soit sur le commerce du cognac ou sur la fabrique de porcelaine, sont minutieuses et impressionnantes. Du cinéma français de grande qualité.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Béart, Charles Berling, Isabelle Huppert, Olivier Perrier
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19 juin 2007

La parenthèse enchantée (2000) de Michel Spinosa

La parenthèse enchantéeElle :
Délicieux film à l’ambiance rohmérienne sur les délires et fantasmes de la jeunesse des années 70. Le plaisir, la liberté, libération de la femme, la sexualité sont les thèmes abordés au travers de deux couples aux destins croisés et illusions déçues et d’une jeune femme libre qui ne parvient jamais à rencontrer l’âme soeur. Un parfum de nostalgie, d’humour et de dérision flotte sur La parenthèse enchantée, un film qui se laisse regarder avec plaisir.
Note : 4 étoiles

Lui :
Derrière le portrait des moeurs des années 70, c’est l’histoire de deux êtres qui resteront éloignés l’un de l’autre, étouffant leurs sentiments sous de grandes idées. La parenthèse enchantée est un film vivant grâce à un excellent jeu d’acteurs et aux dialogues bien dosés. On pourra regretter un certain manque de profondeur apparent, mais c’est un peu la loi du genre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Clotilde Courau, Vincent Elbaz, Géraldine Pailhas, Karin Viard, Roschdy Zem
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19 juin 2007

Wild Wild West (1999) de Barry Sonnenfeld

Wild wild westElle :
(pas vu).

Lui :
Cette adaptation cinématographique de la célèbre série TV Les Mystères de l’Ouest se révèle assez catastrophique. Le scénario est pauvre, l’esprit de la série est massacré, les « inventions » sont idiotes, l’humour est absent ou tombe à plat, les effets spéciaux sont mal mis en valeur. Les acteurs (Kevin Kline et Kenneth Branagh en tête) ne peuvent rien faire pour sauver ce désastre. On est très loin de la réussite de Men In Black.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Will Smith, Kevin Kline, Kenneth Branagh, Salma Hayek
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19 juin 2007

Men in Black (1997) de Barry Sonnenfeld

Men in BlackElle :
En bref (*) : Je n’accroche pas du tout… ni au scénario qui ne m’intéresse pas, ni à l’humour qui me laisse froide. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
En bref (*) : Men in Black est essentiellement un excellent divertissement, un véritable concentré d’humour et des effets spéciaux au service de l’inventivité plutôt que du spectaculaire. Le DVD contient beaucoup de suppléments intéressants.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Tommy Lee Jones, Will Smith, Linda Fiorentino, Vincent D’Onofrio, Rip Torn
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(*) Les commentaires de la rubrique “en bref” datent des tout premiers mois où nous avons commencé à noter nos impressions sur les films que nous regardions : ils étaient effectivement très brefs.

18 juin 2007

The Servant (1963) de Joseph Losey

Titre français parfois rencontré : « Le domestique »
ou encore : « Le serviteur » (Belgique)

The servantElle :
Pour l’époque, Joseph Losey signe ici un film superbe et novateur. Superbe par sa forme, sa mise en scène qui frôle les visages, sa lumière qui sculpte les expressions d’amour ou de haine, ses ombres inquiétantes de personnages ou de la rambarde de l’escalier, sa caméra fluide qui balaie l’espace ou se fond dans les miroirs, sa musique envoûtante qui hypnotise. Novateur car il ose aborder pour l’époque les thèmes rarement développés de la servitude, de la domination, de l’homosexualité, de la dépravation et des pulsions sexuelles. Cette étude du maître qui devient esclave de son serviteur est assez fascinante. Peu à peu, on voit Dick Bogarde quitter sa position de serviteur dominé pour prendre de la hauteur par rapport à son maître qui finit par s’échouer sur le sol à ses pieds.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans la filmographie, étonnamment disparate, de Joseph Losey, The Servant s’inscrit sans aucun doute parmi ses films les plus remarquables. S’intéressant aux rapports de classe, il met en scène la relation d’un jeune aristocrate londonien avec son valet, un homme un peu plus mûr que lui qui finira par le conduire à la déchéance. Au fur et à mesure que le film avance, Losey se plait en effet à brouiller les cartes, inverser les rapports de force, jouer avec l’ambiguïté d’une situation qui a perdu ses repères. Dick Bogarde est magistral dans le rôle multi facettes du Servant. La forme est, elle aussi, remarquable : Losey filme cette relation ambiguë de façon très intimiste, souvent très près des personnages, jouant avec les meubles, les miroirs, les escaliers et surtout avec une très belle lumière et des ombres bien mises en valeur par le noir et blanc. Basé sur un roman de Robin Maugham, le scénario a été écrit par Harold Pinter, le célèbre dramaturge anglais (prix Nobel de littérature en 2005). Il retravaillera avec Joseph Losey pour le superbe film L’accident.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Dirk Bogarde, Sarah Miles, Wendy Craig, James Fox
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17 juin 2007

Cris et chuchotements (1972) d’ Ingmar Bergman

Titre original : « Viskningar och rop »

Cris et chuchotementsElle :
Cris et Chuchotements est un film majeur dans la filmographie de Bergman, un film fort, audacieux, dur, violent riche et beau sur la mort et tout ce qui tourne autour de l’humain. La mort qui n’en finit plus d’arriver pour une jeune femme malade entourée de ses deux sœurs et de sa servante. Une ouverture et une fermeture de film en blanc sur de superbes plans de nature et de longues robes qui symbolisent la pureté, un certain bonheur de vivre. Le rouge dominant des somptueux décors d’un château hors du temps pour exprimer le désir, la souffrance, le sang, la vie. Le noir pour signifier la haine, la méchanceté, les tourments, la mort. Et puis les cris animaux de la souffrance absolue à la limite du supportable, les chuchotements de l’amour, de la tendresse, des étoffes qui se froissent, de la peur indicible. Enfin, la haine, le refus des caresses et des confidences qui s’expriment violemment entre les deux sœurs pendant cette douloureuse marche vers la mort de leur sœur. Bergman réussit un huis clos étouffant et intense dans un film superbement construit et réalisé. Liv Ullman est éblouissante de jeunesse et de délicatesse.
Note : 5 étoiles

Lui :
Si l’on perçoit aisément dans plusieurs de ses films à quel point Bergman est marqué par la mort, c’est probablement dans Cris et Chuchotements qu’il va le plus loin : trois sœurs plus une servante pour un huis-clos centré sur la lente agonie de l’une d’elles, sur la souffrance, le regret d’une vie sans chaleur, sans sentiment. Gros plans d’horloges et de visages, Ingmar Bergman les baigne d’une couleur rouge, omniprésente, à la fois ardente et violente, tout en contraste avec la rigidité apparente des personnages. Epuré, son film est aussi dur et même assez violent, non par les images, mais parce qu’il se reçoit comme un coup de poing.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Liv Ullmann, Harriet Andersson, Kari Sylwan, Ingrid Thulin
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