18 septembre 2007

Ils étaient neuf célibataires (1939) de Sacha Guitry

Ils étaient neuf célibatairesElle :
Comédie truculente entre neuf vieillards qui doivent épousser des femmes étrangères pour leur éviter l’exclusion de France. Si le thème du « trop d’étrangers en France » est au premier abord un peu choquant, Guitry manipule son petit monde à des fins peu louables puis il fait tout rentrer dans l’ordre et ainsi la morale est sauve…
Note : 4 étoiles

Lui :
De riches étrangères résidant en France épousent des vieux messieurs pour éviter l’exclusion. Sacha Guitry aborde donc ici le sujet du mariage blanc mais il le fait de façon très originale dans la forme : le scénario qu’il a écrit repose sur plusieurs histoires liées à ces couples mais ce n’est pas un film a sketches puisque certaines parties du film sont communes.  Sur le fond, Guitry traite son sujet de manière assez désinvolte et un certain brio. Si Ils étaient neuf célibataires se situe un peu en deçà de ses meilleures pièces et comédies, il reste néanmoins très agréable à regarder.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sacha Guitry, Max Dearly, Elvire Popesco, Saturnin Fabre
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16 septembre 2007

Désiré (1937) de Sacha Guitry

DésiréElle :
Comédie romanesque entre une élégante maîtresse et un maître d’hôtel. Malgré une certaine misogynie, Guitry conduit de main de maître ce vaudeville plein d’humour. Les situations sont cocasses, notamment le dîner avec une invitée sourde ; les dialogues sont pétillants. Ces pauvres patrons ont bien du souci avec leurs domestiques!
Note : 5 étoiles

Lui :
Excellente comédie de Guitry, qui met en scène avec beaucoup de verve les rapports maîtres/serviteurs de l’entre deux guerres dans le but de faire ressortir certaines similitudes. Les mots d’esprit sont nombreux, les acteurs remarquables et la scène du dîner reste un moment mémorable. A l’époque où Sacha Guitry filme Désiré, cette pièce a été rodée depuis de nombreuses années au théâtre ce qui peut expliquer qu’il soit arrivé à un tel niveau de perfection. Jacqueline Delubac, femme de Sacha Guitry à l’époque, ajoute sa simplicité et son charme, complétant merveilleusement le propos et le personnage de Sacha Guitry. Le film se déguste avec grand plaisir. Un vrai ravissement.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Sacha Guitry, Jacqueline Delubac, Jacques Baumer, Pauline Carton, Saturnin Fabre, Arletty
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Outre cette version, la pièce de Sacha Guitry a été adaptée 2 fois à l’écran :
– A la télévision en 1976 : Désiré de Jeanette Hubert avec Jean-Pierre Darras
– Au cinéma en 1996 : Désiré de Bernard Murat avec Jean-Paul Belmondo, Fanny Ardant, Claude Rich, Béatrice Dalle, Jean Yanne, une version qui, malgré une belle brochette de comédiens, ne parvient pas à égaler la version de Sacha Guitry.
– Il faut aussi noter que dans La Vie à Deux de Clément Duhour (1958), il y a tout un passage où Gérard Philippe joue le rôle de Désiré, dans un registre bien plus sage toutefois.

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16 septembre 2007

Goldfinger (1964) de Guy Hamilton

Goldfinger Elle :
(En bref) Un vieux James Bond qui nous fait replonger au coeur des années 60 avec son lots de gadgets, de belles filles et de cascades en série. Ces films sont construits à l’identique. A consommer avec modération tout de même.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Ce James Bond de la première période se laisse toujours regarder avec plaisir. Sans doute, le plus mythique de la série.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Honor Blackman, Gert Fröbe, Harold Sakata
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15 septembre 2007

Armored car robbery (1950) de Richard Fleischer

Armored car robbery Elle :
(pas vu)

Lui :
Armored Car Robbery fait partie des premiers films de Richard Fleischer. Il s’inscrit dans la veine de ces films policiers du début des années 50 qui décrivaient avec précision le travail des enquêteurs. Ici, il s’agit d’une chasse à l’homme après l’attaque d’un fourgon blindé. Nous suivons l’enquête menée par le policier et pouvons observer de près le mode opératoire employé. Richard Fleischer met en parallèle le travail méthodique du détective policier et la prudence de l’homme cerveau du coup. L’histoire a beau être assez classique et sans grand renversement de situation, le rythme est assez enlevé, un rythme imprimé par cette fuite en avant de la bande responsable du vol. A défaut d’être vraiment notable, le film reste assez plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles McGraw, Adele Jergens, William Talman, Douglas Fowley
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14 septembre 2007

Le boucher (1970) de Claude Chabrol

Le boucherElle :
Début des années 70, des meurtres de femme intriguent un petit village provincial du Périgord. Une histoire d’amour pas si incompatible naît entre une belle institutrice Hélène, femme libre et cultivée et Popaul, un boucher frustre, traumatisé par le sang de la guerre. Chabrol déploie tout son art pour mettre en scène des scènes provinciales authentiques, notamment un mariage avec des personnages bien typés. Il fait évoluer parallèlement l’enquête policière, l’histoire d’amour et la suspicion qui naît peu à peu autour du boucher, de façon sobre et épurée. Le rouge se fait de plus en plus présent dans les décors avec la goutte de sang de la victime qui tombe sur la tartine d’une écolière, le gigot offert comme un bouquet de roses, la robe rouge de Stéphane Audran. La tension monte en intensité. Peu de dialogues, des regards, une musique très contemporaine et étrange dans ce cadre rural, un certain attendrissement devant Popaul malgré sa barbarie suffisent à créer un climat angoissant. Le Boucher est un très bon film à ne pas manquer.
Note : 5 étoiles

Lui :
Mêlant un décor paisible et presque idyllique de province à une affaire sordide de meurtre, Chabrol réussit une œuvre quasi parfaite avec Le Boucher. Il crée un climat tout en ambivalence avec des images rassurantes qu’il place en décalage par notamment l’utilisation d’une bande sonore plus stressante et laissant pressentir le drame. Le film est porté par une Stéphane Audran parfaite, donnant beaucoup de force à son personnage de directrice d’école pleine de vie et avenante. A ses côtés, ou plutôt face à elle, Jean Yanne n’a que rarement été aussi convaincant que dans ce film. Le Boucher est sans aucun doute à classer parmi les films les plus réussis de Claude Chabrol.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Stéphane Audran, Jean Yanne
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14 septembre 2007

Butcher Boy (1997) de Neil Jordan

Titre original : The Butcher Boy

Butcher boyElle :
Neil Jordan se livre à un exercice de style qui tourne en rond, à mi-chemin entre humour noir et comédie. Où veut-il en venir? Ce garçon insupportable de père alcoolique et de mère dépressive devient un petit caïd antipathique et violent. Il a des antécédents qui pourraient permettre de comprendre mais là Neil Jordan en fait vraiment trop et ses acteurs aussi.
Note : 1 étoile

Lui :
Relatant la lente glissade d’un jeune garçon de douze ans dans l’Irlande du Nord des années 60, Butcher Boy est vraiment peu convaincant dans sa forme : Neil Jordan adopte un style trop maniéré, franchement en décalage avec l’histoire.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Eamonn Owens, Stephen Rea, Fiona Shaw
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13 septembre 2007

Le Nouveau Monde (2005) de Terrence Malick

Titre original : « The New World »

Le Nouveau MondeElle :
Contrairement aux autres films de Terrence Malick que j’ai beaucoup aimés, je n’ai pas réussi à pénétrer l’univers de celui-ci ni à succomber aux charmes de Pocahontas. Un rythme très lent et ennuyeux, une voix off trop présente, un sujet qui me laisse de marbre font que j’abandonne au bout de 40 minutes.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Pour son quatrième film en 30 ans, Terrence Malick a choisi d’adapter l’histoire de Pocahontas. L’histoire de cette jeune amérindienne et de son idylle avec le colon John Smith (1610 environ) est très connue outre atlantique. Du fait de l’extrême rareté de documents fiables, cette histoire a été source de légendes et de variations. Terrence Malick nous plonge dans l’univers de cette époque, il prend tout son temps, laissant beaucoup de place à la nature (le film fut d’ailleurs en partie tourné sur les lieux mêmes de la première colonie en Virginie). Il insuffle beaucoup de lyrisme dans cette histoire assez romancée, un peu trop sans doute, et tend à étirer son récit et alourdir ses effets. La camera très mobile, tout en restant assez douce dans ses mouvements, ne parvient pas à dynamiser le film qui apparaît comme plombé par un rythme particulièrement lent. Un film beaucoup moins convaincant que ses trois précédents.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Colin Farrell, Q’Orianka Kilcher, Christopher Plummer, Christian Bale
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A noter qu’un autre film porte le même titre : Le Nouveau Monde d’Alain Corneau (1995).

12 septembre 2007

Sexe Intentions (1999) de Roger Kumble

Titre original : Cruel Intentions

Cruel IntentionsElle :
(Abandon rapide)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Un remake américain des Liaisons Dangereuses avec des acteurs à la mode chez les teenagers, il y avait de quoi s’attendre au pire. Eh bien, non seulement ce n’est pas mauvais mais c’est même assez bon. Le réalisateur a su conserver le côté quasi-irréel de ce monde d’intrigues et de traîtrises, la transposition dans le monde actuel des collèges américains étant bien réussie. Du côté des ratages, je dirais que Sarah Michelle Gellar ne me semble pas être une grande actrice et que la fin (les méchants sont punis) est… hollywoodienne. Malgré ces défauts, ce film prouve que, même au sein de la vague de collège movies, si insupportable soit-elle, il peut y avoir des films assez intéressants. Admirons au passage la délicatesse des distributeurs français qui ont choisi une traduction tout en finesse du titre…!
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sarah Michelle Gellar, Ryan Phillippe, Reese Witherspoon, Selma Blair
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Le roman de Choderlos de Laclos (XVIIIe siècle) a été plusieurs fois porté à l’écran (grand et petit) :
Les liaisons dangereuses de Roger Vadim (1959) avec Jeanne Moreau et Gérard Philippe (et même Boris Vian dans un rôle secondaire), qui était aussi une transposition dans le monde moderne,
Les liaisons dangereuses de Stephen Frears (1988) avec Glenn Close, Michelle Pfeiffer et John Malkovitch, certainement l’adaptation la plus remarquable,
Valmont de Milos Forman (1989) avec Colin Firth, Annette Bening et Meg Tilly,
Les liaisons dangereuses de Josée Dayan (2003) (TV) avec Catherine Deneuve, Rupert Everett et Nastassja Kinski,
Scandal de Lee Je-yong (2003, Corée),
et plusieurs autres fois à la télévision.

11 septembre 2007

Docteur Mabuse, le joueur (1922) de Fritz lang

Titre original : « Dr Mabuse, der Spieler »

1e partie : Le grand joueur – Un tableau du temps
(Der grosse Spieler – Ein Bild der Zeit)
2e partie : Inferno – Une pièce sur les hommes de ce temps
(Inferno – Ein Spiel von Menschen unserer Zeit)

Dr Mabuse, le joueurLui :
Totalisant 4h30 avec ses deux parties, Dr Mabuse, le joueur reprend à la fois le thème et la structure des films à épisodes qui faisaient fureur à cette époque depuis Fantomas. Découpé en actes d’une vingtaine de minutes, il se présente certes comme un film de malfaiteurs mais, comme l’indiquent les titres des deux parties, Docteur Mabuse est beaucoup plus que cela : c’est un véritable « tableau du temps » qui nous présente une vision de l’Allemagne en ce tout début des années 20. Mabuse est un être démoniaque assoiffé de pouvoir et cherchant à détruire mais, contrairement à ses successeurs dans les films de James Bond par exemple, il n’utilise pas d’armes secrètes et sophistiquées. Non, il utilise les hommes, exploite leurs faiblesses, leur oisiveté, leur dépravation, leur absence d’énergie. En ce sens, Fritz Lang dépeint une situation qui favorisera la montée du nazisme. En dehors de son contenu, Dr Mabuse est réellement fabuleux par la force et la précision de ses plans et par son rythme soutenu, surtout dans la première partie et la fin de la seconde partie. Il n’est donc pas étonnant que Dr Mabuse soit l’un des films les plus étudiés et des plus cités par de nombreux cinéastes.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Rudolf Klein-Rogge, Aud Egede Nissen, Gertrude Welcker, Alfred Abel, Bernhard Goetzke, Paul Richter
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Fritz Lang a repris le personnage de Mabuse dans :
Le testament du Dr Mabuse (1933)
Le diabolique Dr Mabuse (1960), son dernier film.
D’autre part, Lang avait tourné trois ans plus tôt un film qui préfigure la structure et même certaines scènes de Dr Mabuse, le Joueur : Die Spinnen (Les Araignées) (1919) qui met en scène une bande de malfaiteurs.

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10 septembre 2007

La fausse suivante (2000) de Benoît Jacquot

La fausse suivanteElle :
L’approche théâtre filmé, certes originale, est assez ennuyeuse à mes yeux et je déclare rapidement forfait. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
La Fausse Suivante fut vraiment pour moi une bonne surprise car je dois bien avouer que je ne m’attendais pas à tant aimer cette transcription au cinéma d’une pièce de Marivaux, filmée dans un théâtre vide. La forme est originale puisque Benoît Jacquot utilise aussi bien la scène de ce théâtre vide que les coulisses et même la salle. Sandrine Kimberlain est parfaitement charmante et interprète à merveille ce rôle de jeune fille déguisée en homme. Les autres acteurs semblent tout autant pénétrés par leur personnage même si Isabelle Huppert paraît un peu en retrait, assez distante. Le texte de Marivaux est splendide et pétillant. Du pur plaisir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Sandrine Kiberlain, Pierre Arditi, Mathieu Amalric
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