19 mai 2007

Règlement de comptes (1953) de Fritz Lang

Titre original : « The big heat »

Règlement de comptesElle :
Un grand film noir chargé d’une ambiance oppressante et d’une violence presque sadique. Glenn Ford incarne un flic incorruptible prêt à tout pour élucider la mort d’un policier. Il est sur le point de franchir les limites de la droiture lorsqu’il se trouve amené à venger le meurtre de sa femme. Les frontières sont poreuses et fragiles. Fritz Lang dépeint avec noirceur le milieu corrompu de la police et celui des truands sans scrupules. La scène où Lee Marvin ébouillante le visage de son amie est brutale et sauvage. Ce beau visage brûlé sur un côté est très symbolique ; il reflète à la fois le bien et le mal qui rongent les fondements de la société américaine des années 50.
Note : 4 étoiles

Lui :
Règlement de comptes est inspiré d’une série d’articles consacrés au gangstérisme et à la corruption parus dans le Saturday Evening Post, transformés par la suite en roman. Ce sentiment d’authenticité que l’on ressent à sa vision est certainement en partie du à ces origines. Filmant avec beaucoup d’efficacité, sans plan inutile, Règlement de comptesFritz Lang se penche plus particulièrement sur son personnage principal, un policier incorruptible (Glenn Ford) à deux doigts de se faire justice lui-même. Fritz Lang est persuadé qu’il y a un moment où tout peut basculer : « si vous faites le premier pas, les abysses s’ouvrent et le deuxième pas devient inéluctable ». Son personnage est ainsi rendu plus proche des gangsters qu’il poursuit. Règlement de Comptes se fit remarquer à l’époque par son côté un peu violent (précisons tout de même que cette violence paraît presque anodine à côté des films actuels). Est-ce cela qui lui donne cette force ? Aujourd’hui, il nous reste un très beau film noir qui se revoit toujours avec grand plaisir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Gloria Grahame, Lee Marvin, Jocelyn Brando, Alexander Scourby
Voir la fiche du film et la filmographie de Fritz Lang sur le site IMDB.

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18 mai 2007

La femme sur la lune (1929) de Fritz Lang

Titre original : « Die Frau im Mond »

La femme sur la lune Elle :
(pas vu)

Lui :
La femme sur la lune est le dernier film muet de Fritz Lang. Basé une nouvelle fois sur un scénario de sa femme Théa von Harbou, le film raconte le voyage vers la lune d’un groupe de personnes pour aller vérifier la présence supposée d’or sur notre satellite. La première moitié du film est plus proche d’une intrigue policière : tensions et suspenses avec une belle mise en place des personnages. Le tournant intervient avec le décollage de fusée, montrée avec une précision scientifique. Certains éléments sont assez visionnaires, telle cette plate-forme de placement qui ressemble de très près à celle de la fusée Saturne et la première apparition d’un compte à rebours. La femme sur la lune D’autres le sont moins, bien entendu, mais Fritz Lang a visiblement mis un soin particulier à rendre son propos plausible scientifiquement. Les tensions reviennent ensuite avec la mise en relief des grands défauts des hommes : jalousie, cupidité, lâcheté. Ces tensions dans les rapports entre les personnages est l’une des forces du film. S’il n’est pas habituellement classé parmi les grands films de Fritz Lang, La femme sur la lune reste intéressant et même assez passionnant à regarder, un peu long sans doute (160 minutes environ) mais il sait toutefois garder une intensité certaine.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Willy Fritsch, Gerda Maurus, Klaus Pohl, Fritz Rasp, Gustav von Wangenheim
Voir la fiche du film et la filmographie de Fritz Lang sur le site imdb.com.

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Voir aussi : le magnifique album-photo sur le site de la Cinémathèque

17 mai 2007

Une histoire vraie (1999) de David Lynch

Titre original : The straight story

Une histoire vraieElle :
Road-movie en tondeuse à gazon d’un grand-père fragile à la recherche de son frère malade. Ce thème qui aurait pu être ennuyeux et larmoyant devient sous la patte de David Lynch un fantastique voyage poétique. Les paysages et la musique sont admirables de beauté. Ce vieil homme oublié fait l’admiration de tous les gens qu’il rencontre. Il nous fait partager sa vision de la vie sans tomber dans le genre revêche et aigri de tout. Sa sérénité et sa droiture suscitent notre adhésion.
Note : 5 étoiles

Lui :
David Lynch nous raconte une histoire simple (« straight story ») mettant en avant des valeurs simples, centrées sur la famille notamment. En appelant son personnage Alvin Straight, il semble nous demander de dépasser cette apparente simplicité. Lynch nous dévoile bien peu du caractère de son personnage, mais suffisamment pour le rendre très attachant. L’image est très belle, avec notamment de magnifiques plans de ces immenses champs de l’Iowa, et la musique parfaite. Un film plutôt atypique pour David Lynch.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sissy Spacek, Richard Farnsworth, Harry Dean Stanton
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17 mai 2007

Sauf le respect que je vous dois (2005) de Fabienne Godet

Sauf le respect que je vous doisElle :
Malgré quelques maladresses et un scénario un peu confus parfois, il y a de bonnes choses dans ce polar social. Fabienne Godet s’attaque à la culture de la performance en entreprise en étudiant avec authenticité le cas d’un cadre harassé de travail qui se sent responsable du suicide d’un de ses collègues. Sans jamais assener de message manichéen, elle concentre son regard sur les difficultés familiales, les tourments psychologiques, le drame qui se joue de façon inéluctable tout en menant en parallèle une enquête policière assez prenante. En revanche, je n’ai pas été vraiment convaincue par la prestation d’Olivier Gourmet en cadre stressé. Je l’ai trouvé plutôt apathique.
Note : 3 étoiles

Lui :
Pour son premier long métrage, Fabienne Godet a choisi de se placer entre deux genres normalement distincts : Sauf le respect que je vous dois peut en effet être défini comme un polar social. La mise en place est hélas un peu confuse et les personnages sont trop peu développés ou approfondis pour que l’on adhère totalement à l’histoire. De plus, Olivier Gourmet a toujours ce côté rentre-dedans qui laisse peu de place aux autres acteurs. Le film a ainsi tendance à tourner au one man show et devient déséquilibré. Il a toutefois le mérite de mettre le doigt sur la réalité du travail des cadres dans certaines entreprises.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Olivier Gourmet, Dominique Blanc, Julie Depardieu, Marion Cotillard
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16 mai 2007

Un sac de billes (1975) de Jacques Doillon

Un sac de billesElle :
Jacques Doillon réussit merveilleusement bien à nous faire revivre cette période de l’occupation allemande. Cette famille juive acculée tente de passer en zone libre de façon très dangereuse. Les enfants très spontanés dans leur jeu, partent seuls, affrontent les pires dangers et parviennent malgré tout à garder une certaine joie de vivre. Pour survivre, il faut adhérer au mouvement pétainiste, se cacher, trouver sans cesse des ruses. A l’opposé, le père craque sous l’angoisse et la pression et se fait arrêter et déporter. Ce film est témoignage poignant de la souffrance de ces familles persécutées.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il est difficile de rester insensible à cette histoire de deux enfants juifs pris dans la tourmente de l’occupation. Doillon réussit à les faire jouer de façon remarquable et met en relief l’adaptabilité et l’ingéniosité de ces enfants. Son propos est essentiellement descriptif et il nous apporte un regard nouveau sur cette période noire de notre histoire.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Richard Constantini, Paul-Eric Shulmann, Joseph Goldenberg, Reine Bartève
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Doillon sur le site imdb.com.

Un sac de billes est l’adaptation du roman autobiographique homonyme de Joseph Joffo.

16 mai 2007

Le procès (1962) d’ Orson Welles

Le procèsElle :
(pas vu)

Lui :
Un film très particulier. En adaptant Kafka à l’écran, Orson Welles va très loin dans la voie du cauchemar surréaliste, à tel point, qu’en tant que spectateur, on commence par un stade « mal à l’aise » pour finir proche du rejet. J’ai trouvé par exemple la scène du peintre particulièrement répulsive. C’est regrettable car l’interprétation est assez remarquable avec une brochette d’acteurs plutôt impressionnante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Anthony Perkins, Jeanne Moreau, Romy Schneider, Elsa Martinelli, Suzanne Flon, Orson Welles, Madeleine Robinson
Voir la fiche du film et la filmographie d’ Orson Welles sur le site imdb.com.

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Lire une présentation plus récente, à la suite du nouvelle vision du film.

15 mai 2007

Et si c’était vrai… (2005) de Mark Waters

Titre original : « Just Like Heaven »

Et si c'était vrai...Elle :
J’ai de plus en plus de mal à regarder ces comédies romantiques américaines construites sur le même modèle. Abandon.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Certes Et si c’était vrai a tout de la comédie sentimentale hollywoodienne classique, un de ces films qui semblent sortis d’un moule… Et pourtant, il a un petit quelque chose en plus qui rend cette histoire finalement assez touchante. Est-ce la présence d’un spectre dans cette histoire d’amour plus fort que la mort ou plus simplement le charme évident des deux acteurs principaux ? Peut-être est-ce aussi la question fondamentale sous-jacente, question qui a donné au film une résonance toute particulière aux Etats-Unis alors divisés par l’affaire Terri Schiavo (une jeune femme en coma prolongé dont les parents ne pouvaient se résoudre à cesser les soins). Le film est adapté du best seller de l’écrivain français Marc Levy.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Reese Witherspoon, Mark Ruffalo
Voir la fiche du film et la filmographie de Mark Waters sur le site imdb.com.

14 mai 2007

L’énigmatique Monsieur Moto (1937) de Norman Foster

Titre original : « Think fast, Mr Moto »

L'énigmatique M. MotoElle :
(pas vu)

Lui :
Réalisé par la Fox pour tenter de dupliquer le succès de la série des Charlie Chan, cet Enigmatique Monsieur Moto est le premier d’une série de 8 films mettant en scène un enquêteur japonais interprété par Peter Lorre. Cet élégant personnage est un homme étonnant et plein de ressources, que ce soit dans l’art du combat jiu-jitsu ou dans l’art de la déduction. Le climat est oriental à souhait, l’occasion de faire intervenir nombre de personnages jouant double-jeu. Cette série fut interrompue par l’approche de la guerre comme tout ce qui pouvait montrer les japonais sous un jour positif. Peter Lorre est vraiment parfaitement crédible dans ce rôle qui semble taillé pour lui. Considéré comme le meilleur de la série, L’énigmatique Monsieur Moto se regarde encore aujourd’hui avec plaisir car il a su conserver son atmosphère délicatement envoûtante même s’il peut paraître n’être que gentiment désuet.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Lorre, Virginia Field, Thomas Beck
Voir la fiche du film et la filmographie de Norman Foster sur le site imdb.com.

Série des 8 films Monsieur Moto :
1. Think fast, Mr Moto (L’énigmatique M. Moto) (1937) de Norman Foster
2. Thank you, Mr Moto (Le serment de M. Moto) (1937) de Norman Foster
3. Mr Moto’s gamble (M. Moto sur le ring) (1938) de James Tinling
4. Mr Moto takes a chance (M. Moto sourt sa chance) (1938) de Norman Foster
5. Mysterious Mr Moto (M. Moto dans les bas-fonds) (1938) de Norman Foster
6. Mr Moto’s last warning (1939) de Norman Foster
7. Mr Moto in Danger Island (1939) de Herbert I. Leeds
8. Mr Moto takes a vacation (1939) de Norman Foster

Une tentative de résurrection :
The return of Mr Moto (1965) de Ernest Morris

13 mai 2007

Charlie Chan in Egypt (1935) de Louis King

Charlie Chan in EgyptElle :
Bien que le début du film soit maladroit et conventionnel, on se laisse gagner peu à peu par cette intrigue policière dont le point de départ est la disparition d’un archéologue au coeur des tombeaux égyptiens. Il faut noter la présence de Rita Hayworth dans un de ses tous premiers rôles. L’histoire est prenante et plutôt complexe.
Note : 3 étoiles

Lui :
Charlie Chan in Egypt Charlie Chan enquête sur des disparitions et des meurtres dans le cadre de fouilles archéologiques en Egypte. Le scénario est très bien ficelé, l’intrigue étant forte en rebondissements et en trouvailles originales. L’ensemble est assez léger, même assez amusant du fait du comportement maniéré et déférent de Charlie Chan.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Warner Oland, Pat Paterson, Thomas Beck, Rita Hayworth
Voir la fiche du film et la filmographie de Louis King sur le site imdb.com.

Voir aussi les commentaires sur Charlie Chan at the opera

Charlie Chan est un détective américain d’origine chinoise créé par l’écrivain/scénariste Earl Derr Biggers. Ses enquêtes firent l’objet d’une petite cinquantaine de films  produits par la Fox puis par Monogram. Son personnage rencontra un vif succès grâce à son côté oriental, son humour et ses facéties… sans oublier son inépuisable réserve de proverbes.

Charlie Chan fut interprété par Warner Oland de 1931 à 1938 (16 films), Sidney Toler de 1938 à 1946 (22 films) et Roland Winters de 1947 à 1949 (6 films). Une résurrection fut tentée en 1981 avec Peter Ustinov.

Les trois premiers Charlie Chan :
The house without a key (1926) de Spencer Bennet (Pathé, film perdu)
The chinese parrot (1927) de Paul Leni (Universal, film perdu)
Behind that curtain (1929) de Irving Cummings avec E.L. Park (et Boris Karloff) (Fox)

Films interprétés par Warner Oland (20th Century Fox)
The black camel (1931) de Hamilton MacFadden
Charlie Chan carries on (1931) de Hamilton MacFadden
Charlie Chan’s chance (1932) de John Blystone (film perdu)
Charlie Chan’s greatest case (1933) de Hamilton MacFadden (film perdu)
Charlie Chan’s courage (1934) de Eugene Forde et George Hadden
Charlie Chan in London (1934) de Eugene Forde
Charlie Chan in Paris (1935) de Lewis Seiler
Charlie Chan in Egypt (1935) de Louis King
Charlie Chan in Shanghai (1935) de James Tinling
Charlie Chan’s secret (1936) de Gordon Wiles
Charlie Chan at the circus (1936) de Harry Lachman
Charlie Chan at the race track (1936) de H. Bruce Humberstone
Charlie Chan at the opera (1936) de H. Bruce Humberstone
Charlie Chan at the olympics (1937) de H. Bruce Humberstone
Charlie Chan on Broadway (1937) de Eugene Forde
Charlie Chan at Monte Carlo (1938) de Eugene Forde

Films interprétés par Sidney Toler 
(20th Century Fox jusqu’en 1942, ensuite Monogram)
Charlie Chan in Honolulu (1938) de H. Bruce Humberstone
Charlie Chan in Reno (1939) de Norman Foster
Charlie Chan at Treasure Island (1939)  de Norman Foster
Charlie Chan in city in darkness (1939) de Herbert I. Leeds
Charlie Chan’s murder cruise (1940) de Eugene Forde
Charlie Chan at the Wax Museum (1940) de Lynn Shores
Charlie Chan in Panama (1940)  de Norman Foster
Murder over New York (1940) de Harry Lachman
Dead men tell (1941) de Harry Lachman
Charlie Chan in Rio (1941) de Harry Lachman
Castle in the desert (1942) de Harry Lachman
Charlie Chan in the Secret Service (1944) de Phil Rosen
Charlie Chan in The chinese cat (1944) de Phil Rosen
Black Magic (Meeting at midnight) (1944) dePhil Rosen
The Red Dragon (1945) de Phil Rosen
The scarlet clue (1945) de Phil Rosen
The jade mask (1945) de Phil Rosen
The Shanghai cobra (1945) de Phil Karlson
Shadows over Chinatown (1946) de Terry O. Morse
Dangerous money (1946)  de Terry O. Morse
Dark alibi (1946) de Phil Karlson
The trap (Murder at Malibu Beach) (1946) de Howard Bretherton

Films interprétés par Roland Winters (Monogram)
The chinese ring (1947) de William Beaudine
Docks of New Orleans (1948) de Derwin Abrahams
Shanghai chest (1948) de William Beaudine
The golden eye (1948) de William Beaudine
The feathered serpent (1948) de William Beaudine
The sky dragon (1949) de Lesley Selander

Film interprété par Peter Ustinov 
Charlie Chan and the Curse of the Dragon Queen (1981) de Clive Donner

13 mai 2007

Charlie Chan at the Opera (1936) de H. Bruce Humberstone

Charlie Chan at the operaElle :
Enquête policière à l’intérieur d’un opéra. Boris Karloff interprète un chanteur fou qui revient rôder dans les entrailles de cet édifice.
Note : 3 étoiles

Lui :
Charlie Chan à l'opéra C’est avec plaisir que j’ai regardé ce film, considéré comme l’un des meilleurs de la série Charlie Chan. La qualité de l’intrigue n’y est certes pas pour rien. Warner Oland incarne à merveille ce détective original, aux méthodes si particulières (sorte de Colombo avant l’heure). Ses tournures orientales et sa manière de parler sont toujours un régal : il semble avoir une réserve inépuisable de proverbes… Boris Karloff fait une apparition remarquable dans cette histoire de double-meurtre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Warner Oland, Boris Karloff, Keye Luke, William Demarest
Voir la fiche du film et la filmographie de H. Bruce Humberstone sur le site imdb.com.

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