16 mai 2007

Un sac de billes (1975) de Jacques Doillon

Un sac de billesElle :
Jacques Doillon réussit merveilleusement bien à nous faire revivre cette période de l’occupation allemande. Cette famille juive acculée tente de passer en zone libre de façon très dangereuse. Les enfants très spontanés dans leur jeu, partent seuls, affrontent les pires dangers et parviennent malgré tout à garder une certaine joie de vivre. Pour survivre, il faut adhérer au mouvement pétainiste, se cacher, trouver sans cesse des ruses. A l’opposé, le père craque sous l’angoisse et la pression et se fait arrêter et déporter. Ce film est témoignage poignant de la souffrance de ces familles persécutées.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il est difficile de rester insensible à cette histoire de deux enfants juifs pris dans la tourmente de l’occupation. Doillon réussit à les faire jouer de façon remarquable et met en relief l’adaptabilité et l’ingéniosité de ces enfants. Son propos est essentiellement descriptif et il nous apporte un regard nouveau sur cette période noire de notre histoire.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Richard Constantini, Paul-Eric Shulmann, Joseph Goldenberg, Reine Bartève
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Doillon sur le site imdb.com.

Un sac de billes est l’adaptation du roman autobiographique homonyme de Joseph Joffo.

16 mai 2007

Le procès (1962) d’ Orson Welles

Le procèsElle :
(pas vu)

Lui :
Un film très particulier. En adaptant Kafka à l’écran, Orson Welles va très loin dans la voie du cauchemar surréaliste, à tel point, qu’en tant que spectateur, on commence par un stade « mal à l’aise » pour finir proche du rejet. J’ai trouvé par exemple la scène du peintre particulièrement répulsive. C’est regrettable car l’interprétation est assez remarquable avec une brochette d’acteurs plutôt impressionnante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Anthony Perkins, Jeanne Moreau, Romy Schneider, Elsa Martinelli, Suzanne Flon, Orson Welles, Madeleine Robinson
Voir la fiche du film et la filmographie d’ Orson Welles sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Orson Welles chroniqués sur ce blog..

Lire une présentation plus récente, à la suite du nouvelle vision du film.

15 mai 2007

Et si c’était vrai… (2005) de Mark Waters

Titre original : « Just Like Heaven »

Et si c'était vrai...Elle :
J’ai de plus en plus de mal à regarder ces comédies romantiques américaines construites sur le même modèle. Abandon.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Certes Et si c’était vrai a tout de la comédie sentimentale hollywoodienne classique, un de ces films qui semblent sortis d’un moule… Et pourtant, il a un petit quelque chose en plus qui rend cette histoire finalement assez touchante. Est-ce la présence d’un spectre dans cette histoire d’amour plus fort que la mort ou plus simplement le charme évident des deux acteurs principaux ? Peut-être est-ce aussi la question fondamentale sous-jacente, question qui a donné au film une résonance toute particulière aux Etats-Unis alors divisés par l’affaire Terri Schiavo (une jeune femme en coma prolongé dont les parents ne pouvaient se résoudre à cesser les soins). Le film est adapté du best seller de l’écrivain français Marc Levy.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Reese Witherspoon, Mark Ruffalo
Voir la fiche du film et la filmographie de Mark Waters sur le site imdb.com.

14 mai 2007

L’énigmatique Monsieur Moto (1937) de Norman Foster

Titre original : « Think fast, Mr Moto »

L'énigmatique M. MotoElle :
(pas vu)

Lui :
Réalisé par la Fox pour tenter de dupliquer le succès de la série des Charlie Chan, cet Enigmatique Monsieur Moto est le premier d’une série de 8 films mettant en scène un enquêteur japonais interprété par Peter Lorre. Cet élégant personnage est un homme étonnant et plein de ressources, que ce soit dans l’art du combat jiu-jitsu ou dans l’art de la déduction. Le climat est oriental à souhait, l’occasion de faire intervenir nombre de personnages jouant double-jeu. Cette série fut interrompue par l’approche de la guerre comme tout ce qui pouvait montrer les japonais sous un jour positif. Peter Lorre est vraiment parfaitement crédible dans ce rôle qui semble taillé pour lui. Considéré comme le meilleur de la série, L’énigmatique Monsieur Moto se regarde encore aujourd’hui avec plaisir car il a su conserver son atmosphère délicatement envoûtante même s’il peut paraître n’être que gentiment désuet.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Lorre, Virginia Field, Thomas Beck
Voir la fiche du film et la filmographie de Norman Foster sur le site imdb.com.

Série des 8 films Monsieur Moto :
1. Think fast, Mr Moto (L’énigmatique M. Moto) (1937) de Norman Foster
2. Thank you, Mr Moto (Le serment de M. Moto) (1937) de Norman Foster
3. Mr Moto’s gamble (M. Moto sur le ring) (1938) de James Tinling
4. Mr Moto takes a chance (M. Moto sourt sa chance) (1938) de Norman Foster
5. Mysterious Mr Moto (M. Moto dans les bas-fonds) (1938) de Norman Foster
6. Mr Moto’s last warning (1939) de Norman Foster
7. Mr Moto in Danger Island (1939) de Herbert I. Leeds
8. Mr Moto takes a vacation (1939) de Norman Foster

Une tentative de résurrection :
The return of Mr Moto (1965) de Ernest Morris

13 mai 2007

Charlie Chan in Egypt (1935) de Louis King

Charlie Chan in EgyptElle :
Bien que le début du film soit maladroit et conventionnel, on se laisse gagner peu à peu par cette intrigue policière dont le point de départ est la disparition d’un archéologue au coeur des tombeaux égyptiens. Il faut noter la présence de Rita Hayworth dans un de ses tous premiers rôles. L’histoire est prenante et plutôt complexe.
Note : 3 étoiles

Lui :
Charlie Chan in Egypt Charlie Chan enquête sur des disparitions et des meurtres dans le cadre de fouilles archéologiques en Egypte. Le scénario est très bien ficelé, l’intrigue étant forte en rebondissements et en trouvailles originales. L’ensemble est assez léger, même assez amusant du fait du comportement maniéré et déférent de Charlie Chan.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Warner Oland, Pat Paterson, Thomas Beck, Rita Hayworth
Voir la fiche du film et la filmographie de Louis King sur le site imdb.com.

Voir aussi les commentaires sur Charlie Chan at the opera

Charlie Chan est un détective américain d’origine chinoise créé par l’écrivain/scénariste Earl Derr Biggers. Ses enquêtes firent l’objet d’une petite cinquantaine de films  produits par la Fox puis par Monogram. Son personnage rencontra un vif succès grâce à son côté oriental, son humour et ses facéties… sans oublier son inépuisable réserve de proverbes.

Charlie Chan fut interprété par Warner Oland de 1931 à 1938 (16 films), Sidney Toler de 1938 à 1946 (22 films) et Roland Winters de 1947 à 1949 (6 films). Une résurrection fut tentée en 1981 avec Peter Ustinov.

Les trois premiers Charlie Chan :
The house without a key (1926) de Spencer Bennet (Pathé, film perdu)
The chinese parrot (1927) de Paul Leni (Universal, film perdu)
Behind that curtain (1929) de Irving Cummings avec E.L. Park (et Boris Karloff) (Fox)

Films interprétés par Warner Oland (20th Century Fox)
The black camel (1931) de Hamilton MacFadden
Charlie Chan carries on (1931) de Hamilton MacFadden
Charlie Chan’s chance (1932) de John Blystone (film perdu)
Charlie Chan’s greatest case (1933) de Hamilton MacFadden (film perdu)
Charlie Chan’s courage (1934) de Eugene Forde et George Hadden
Charlie Chan in London (1934) de Eugene Forde
Charlie Chan in Paris (1935) de Lewis Seiler
Charlie Chan in Egypt (1935) de Louis King
Charlie Chan in Shanghai (1935) de James Tinling
Charlie Chan’s secret (1936) de Gordon Wiles
Charlie Chan at the circus (1936) de Harry Lachman
Charlie Chan at the race track (1936) de H. Bruce Humberstone
Charlie Chan at the opera (1936) de H. Bruce Humberstone
Charlie Chan at the olympics (1937) de H. Bruce Humberstone
Charlie Chan on Broadway (1937) de Eugene Forde
Charlie Chan at Monte Carlo (1938) de Eugene Forde

Films interprétés par Sidney Toler 
(20th Century Fox jusqu’en 1942, ensuite Monogram)
Charlie Chan in Honolulu (1938) de H. Bruce Humberstone
Charlie Chan in Reno (1939) de Norman Foster
Charlie Chan at Treasure Island (1939)  de Norman Foster
Charlie Chan in city in darkness (1939) de Herbert I. Leeds
Charlie Chan’s murder cruise (1940) de Eugene Forde
Charlie Chan at the Wax Museum (1940) de Lynn Shores
Charlie Chan in Panama (1940)  de Norman Foster
Murder over New York (1940) de Harry Lachman
Dead men tell (1941) de Harry Lachman
Charlie Chan in Rio (1941) de Harry Lachman
Castle in the desert (1942) de Harry Lachman
Charlie Chan in the Secret Service (1944) de Phil Rosen
Charlie Chan in The chinese cat (1944) de Phil Rosen
Black Magic (Meeting at midnight) (1944) dePhil Rosen
The Red Dragon (1945) de Phil Rosen
The scarlet clue (1945) de Phil Rosen
The jade mask (1945) de Phil Rosen
The Shanghai cobra (1945) de Phil Karlson
Shadows over Chinatown (1946) de Terry O. Morse
Dangerous money (1946)  de Terry O. Morse
Dark alibi (1946) de Phil Karlson
The trap (Murder at Malibu Beach) (1946) de Howard Bretherton

Films interprétés par Roland Winters (Monogram)
The chinese ring (1947) de William Beaudine
Docks of New Orleans (1948) de Derwin Abrahams
Shanghai chest (1948) de William Beaudine
The golden eye (1948) de William Beaudine
The feathered serpent (1948) de William Beaudine
The sky dragon (1949) de Lesley Selander

Film interprété par Peter Ustinov 
Charlie Chan and the Curse of the Dragon Queen (1981) de Clive Donner

13 mai 2007

Charlie Chan at the Opera (1936) de H. Bruce Humberstone

Charlie Chan at the operaElle :
Enquête policière à l’intérieur d’un opéra. Boris Karloff interprète un chanteur fou qui revient rôder dans les entrailles de cet édifice.
Note : 3 étoiles

Lui :
Charlie Chan à l'opéra C’est avec plaisir que j’ai regardé ce film, considéré comme l’un des meilleurs de la série Charlie Chan. La qualité de l’intrigue n’y est certes pas pour rien. Warner Oland incarne à merveille ce détective original, aux méthodes si particulières (sorte de Colombo avant l’heure). Ses tournures orientales et sa manière de parler sont toujours un régal : il semble avoir une réserve inépuisable de proverbes… Boris Karloff fait une apparition remarquable dans cette histoire de double-meurtre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Warner Oland, Boris Karloff, Keye Luke, William Demarest
Voir la fiche du film et la filmographie de H. Bruce Humberstone sur le site imdb.com.

Voir aussi les commentaires sur Charlie Chan in Egypt

12 mai 2007

Free Zone (2005) de Amos Gitai

Free ZoneElle :
(Abandon)
Note : Pas d'étoiles

Lui :
Dès les premières secondes de Free Zone, Amos Gitai place le spectateur dans une attitude d’incompréhension et d’incertitude, nous forçant à assister à une scène dont on ne connaît pas le sens : une jeune femme filmée en très gros plan pleure pendant 10 minutes sans que l’on ne sache ni la raison ni le lieu. Passée cette épreuve (dont la portée m’échappe quelque peu, je dois bien l’avouer…), le cinéaste continue de jouer sur ce registre, nous guidant le strict minimum par quelques flashbacks en superposition (assez désagréables pour le spectateur) et nous emmenant dans des situations que nous ne comprenons que partiellement. S’agit-il de nous faire ressentir cette position où l’on subit un environnement sur lequel nous n’avons pas de prise ? Toujours est-il que Free Zone nous dresse le portrait de trois femmes, une israélienne, une palestinienne et une américaine et par la même traite de la difficulté à cohabiter. Le film pourrait par instant friser le documentaire mais l’ensemble reste passablement abscons, du moins à mes yeux. Je serais même incapable de dire si son propos est optimiste ou pessimiste.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Natalie Portman, Hana Laszlo, Hiam Abbass
Voir la fiche du film et la filmographie de Amos Gitai sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Amos Gitai chroniqués sur ce blog…

Remarque : La Free Zone existe réellement. La Jordanie compte même plusieurs Free Zones sur son territoire. Ces zones sans taxes furent créées pour favoriser l’implantation d’industries tournées vers l’exportation. Celle du film est celle de Zarqa le long d’une route qui mène vers les 3 pays frontaliers (les frontières sont toutefois, pour certaines, très très loin).

11 mai 2007

Le cameraman (1928) de Edward Sedgwick

Titre original : « The cameraman »
Autre titre français : « L’opérateur »

Le cameramanElle :
pas (re)vu…

Lui :
(Film muet) Le Cameraman est le dernier des films marquants de Buster Keaton. Ce personnage de cameraman gauche est bien évidemment très drôle mais aussi particulièrement touchant. Certains gags sont mémorables, soit très burlesques et visuels telle la scène du téléphone et de l’escalier par exemple, soit étonnamment inventifs comme cette superposition d’images de cuirassés sur la 5e Avenue. Le cameraman La mise en scène est remarquable avec, comme morceau de choix, ce nouvel an chinois qui vire en règlement de comptes. Bien entendu, on peut trouver que The cameraman ne se regarde pas avec autant de facilité que ses homologues plus récents (en admettant qu’il y en ait…) mais il reste encore agréable après 3/4 de siècle et permet de voir un Buster Keaton pour une toute dernière fois à l’apogée de son art.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton
Voir la fiche du film et la filmographie de Edward Sedgwick sur le site imdb.com.

Remarque :
Le Cameraman est le premier long métrage de Buster Keaton après qu’il ait signé avec la MGM. Il n’est donc ni réalisé ni produit par Buster Keaton comme le furent ses précedents. C’est entre autres l’échec commercial du Mécano de la General qui l’a ainsi poussé dans le giron d’une grande compagnie. Après Le Cameraman, il ne tournera vraiment qu’un seul long métrage : Le figurant. Ensuite, il n’aura que de petits rôles dans les films parlants.

10 mai 2007

Garçon! (1983) de Claude Sautet

Garçon!Elle :
Montand incarne avec talent un serveur dans une brasserie parisienne. Sa personnalité égocentrique l’entraîne dans des situations amicales ou amoureuses compliquées. Il est à la fois touchant mais aussi bien lâche et menteur. Sautet décrit avec subtilité ce quotidien parisien, les relations biaisées et incertaines entre Montand, Villeret et Nicole Garcia. L’art de Sautet est de nous faire pénétrer dans cet univers ordinaire et de nous rapprocher des personnages.
Note : 5 étoiles

Lui :
Scènes de la vie ordinaire : Sautet nous dépeint à nouveau des gens qui hésitent sur la direction à donner à leur vie et décrit leurs tâtonnements amoureux. Il choisit comme décor les coulisses d’une grande brasserie, un monde en perpétuelle agitation, une fascinante frénésie. Sa mise en scène est très fluide et juste. On pourra seulement regretter que tout le film soit centré autour de Montand, qui est bien-sûr excellent mais qui éclipse quelque peu les autres personnages.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Yves Montand, Nicole Garcia, Jacques Villeret, Rosy Varte, Marie Dubois, Bernard Fresson
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Voir les autres films de Claude Sautet chroniqués sur ce blog…

10 mai 2007

Les honneurs de la guerre (1960) de Jean Dewever

Les honneurs de la guerreElle :
Scénario de Jean-Charles Tacchella. Ce film, peu diffusé car il montre des français insouciants et des allemands humains au moment de la libération, est intéressant car il témoigne de l’atmosphère d’attente incertaine qui pouvait régner dans les campagnes à cette époque. Néanmoins, certaines longueurs alourdissent l’ensemble.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film décrit cette période d’incertitude à la fin de la dernière guerre, cette période de transition entre la guerre et la paix. Un bataillon allemand au bout du rouleau tarde à quitter un village. On comprend que le propos est fondamentalement antimilitariste, anti-guerre, mais le film s’égare, force un peu trop le trait et s’étire en longueurs qui enlèvent toute force à la démonstration. Il ne reste qu’un témoignage de cette époque charnière.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Albert Hehn, Bernard Verley
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