7 décembre 2007

Plumes de cheval (1932) de Norman McLeod

Titre original : « Horse feathers »

Plume de chevalElle :
(pas vu)

Lui :
Plumes de cheval est le quatrième film des Marx Brothers ; il se révèle être l’un des plus faibles de leur première période à la Paramount. Pourtant le point de départ du scénario a de quoi nous allécher : Groucho est nommé recteur d’un collège…! On s’attend à ce que son mode de direction ne soit pas très orthodoxe. En fait, la situation est bien mal utilisée et l’histoire s’enferre dans une histoire de football pas bien passionnante. Tout cela semble tourné à la hâte, les gags tombent souvent à plat et s’enchaînent plutôt mal. Même la scène de Groucho faisant un cours d’anatomie devant une classe mixte et bien sage (situation qui nous met en joie rien que d’y penser) tourne court et ne tient pas ses promesses. Groucho est d’ailleurs beaucoup moins prolixe en bons mots que d’habitude. Le film peut néanmoins plaire pour son côté déstructuré et anarchique.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Harpo Marx, Chico Marx, Zeppo Marx, Thelma Todd
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7 décembre 2007

Viva Villa (1934) de Howard Hawks et Jack Conway

Viva VillaElle :
(pas vu)

Lui :
Si Jack Conway est le seul réalisateur cité au générique de Viva Villa, Howard Hawks y participa grandement puisqu’il tourna toutes les scènes en extérieurs au Mexique, notamment les scènes de foule. Ce sont les plus spectaculaires dans cette reconstitution de la l’action de Pancho Villa dans la révolution mexicaine, une reconstitution qui est d’ailleurs certainement plus fidèle au mythe qu’à l’Histoire, le rôle de Francisco Madero apparaissant ici bien faible. Peter Conway a ensuite terminé le film en studio à Hollywood. Le film est surtout remarquable pour l’excellente prestation de Wallace Beery, à qui ce rôle de bandit au grand cœur va comme un gant… et il le montre. Il ne reste pas beaucoup de place pour les autres acteurs à côté de lui. Le film fut un énorme succès pour la MGM.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Wallace Beery, Leo Carrillo, Fay Wray, Henry B. Walthall, Katherine DeMille
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6 décembre 2007

Mélo (1986) d’ Alain Resnais

MéloElle :
La scène d’ouverture qui se passe dans un petit jardin de banlieue permet à Mélo de démarrer dans la légèreté et l’insouciance autour des retrouvailles de deux vieux amis. Puis, peu à peu, les ressorts du scénario se mettent en place. Sabine Azema succombe sous le charme de Dussolier, le fascinant violoniste et souhaite le rencontrer seule. A partir de là, sa double vie l’entraîne dans le mensonge et même pire. Le trio d’acteurs donne beaucoup de crédibilité à cette banale histoire de mari trompé.
Note : 5 étoiles

Lui :
Je dois avouer avoir été légèrement déçu par cette nouvelle vision de Mélo. Ce n’est pas dû à la forme, que j’aime beaucoup : ce style d’adaptation du théâtre au cinéma est franchement parfait, depuis la position des caméras jusqu’aux enchaînements. Ce n’est pas sur le plan de l’interprétation qui est pleine de sensibilité. Non, ce serait plutôt sur le fond, l’histoire, une femme écartelée par son mensonge entre deux hommes, une histoire qui m’a quelque peu ennuyé par moments. J’avais pourtant beaucoup aimé ce film à sa sortie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sabine Azéma, Pierre Arditi, André Dussollier, Fanny Ardant
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5 décembre 2007

Le testament du Docteur Cordelier (1959) de Jean Renoir

 Le testament du Docteur CordelierElle :
(pas vu)

Lui :
Pour tourner Le testament du Docteur Cordelier, Jean Renoir a utilisé les moyens utilisés habituellement pour les téléfilms dans le but d’avoir plus de libertés, de trouver des nouvelles voies. Le résultat n’est certainement à la hauteur de ses espérances, avec notamment un flagrant manque d’intensité. Quand on sait de quel roman de Stevenson ce film est l’adaptation (non mentionné au générique), il n’y a aucune surprise, l’ensemble tombe vraiment à plat. Renoir avait certainement prévu son film pour être vu sans être prévenu, pour que le spectateur soit intruigué et s’interroge. Nul doute que Le Testament du Docteur Cordelier s’inscrit en mode mineur dans la filmographie de Renoir.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Jean-Louis Barrault, Teddy Bilis , Michel Vitold, Jean Topart
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4 décembre 2007

Le nom de la rose (1986) de Jean-Jacques Annaud

Titre original : Der Name der Rose

Au nom de la roseElle :
Immersion au temps de l’inquisition et de l’hérésie religieuse dans un monastère perché sur le haut d’une montagne désolée. Les livres interdits qui pourraient perturber les croyances religieuses des moines sont enfermés dans une tour inaccessible. Plusieurs moines sont retrouvés morts avec la langue et le bout du doigt noirs. Sean Connery va mener l’enquête. Le décor lugubre, les moines aux trognes laides s’opposent à l’angélisme de Sean Connery et de son jeune compagnon. Même si parfois c’est un peu caricatural, on se laisse prendre au jeu de ces énigmes et de cette atmosphère monastique.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans cette adaptation du roman d’Umberto Ecco, Annaud a choisi de privilégier le spectacle en évacuant tout le contenu philosophique. Il réussit néanmoins à faire un film fort, même s’il tombe parfois dans l’excès en insistant lourdement sur certaines scènes « dérangeantes » (autopsies, préambules à la torture). Les décors, somptueux de réalisme, contribuent largement à cette réussite ; la bibliothèque est une pure merveille.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Christian Slater, Helmut Qualtinger, Michael Lonsdale
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3 décembre 2007

La princesse aux huîtres (1919) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Die Austernprinzessin »

La princesse aux huîtresElle :
(pas vu)

Lui :
La Princesse aux Huîtres est une comédie assez étonnante de la toute première période allemande d’Ernst Lubitsch. La fille du magnat des huîtres menace de tout détruire dans la maison si on ne lui trouve pas un mari noble dans l’heure qui suit. Voilà le point de départ de cette farce dont l’intensité ne montre aucun signe de faiblesse durant ses 60 minutes. Quel humour ! Et quel rythme ! Le ballet de la horde de serviteurs est une merveille : tout en étant assez franchement dans la démesure, Lubitsch ne tombe jamais dans l’extravagance gratuite. C’est l’humour qu’il privilégie et pour cela il joue beaucoup sur le mouvement. Ernst Lubitsch Ainsi, dès 1919, il montre son sens de la comédie, de la dérision, du burlesque… la fameuse Lubitsch’ touch. Je conseillerais volontiers la vision de La Princesse aux Huîtres aux personnes qui pensent qu’un film muet est forcément triste et rasoir. Je dois bien avouer que ce film m’a moi-même franchement surpris, je ne m’attendais pas à trouver une telle légèreté, un tel humour dans un film allemand de 1919. Pour ne rien gâter, le film est remarquablement bien conservé et restauré. Oui, La Princesse aux Huîtres est un vrai petit bijou.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Victor Janson, Ossi Oswalda, Harry Liedtke, Julius Falkenstein
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2 décembre 2007

La dernière séance (1971) de Peter Bogdanovich

Titre Original : The last picture show

The last picture showElle :
Un paysage désolé, un bled perdu au fin fond du Texas et quelques habitants aux illusions déçues qui survivent. Dans cet univers bridé, Timothy Bottoms et Jeff Bridges tentent de donner un sens à leur vie d’adolescents esseulés. Les filles et les femmes victimes des conventions les enfoncent dans la solitude. Bogdanovich nous livre de façon très touchante des scènes de la vie ordinaire de gens simples. Le noir et blanc accentue magnifiquement cet effet de désolation.
Note : 5 étoiles

Lui :
Quelques maisons plantées au beau milieu d’une plaine aride, c’est Anarene, Texas dans les années 50. Nous sommes loin d’American Graffiti : les adolescents y trainent leur vide existentiel, enchaînant déceptions sur déceptions en amour, sexe, sport et renaclant à prendre exemple sur leur aînés qui ruminent leurs rêves brisés. L’art de Bogdanovich est de nous faire partager leurs sentiments, de nous les faire prendre en amitié, évitant de générer une pitié simplificatrice. À noter : une omniprésente mais excellente musique, Hank Williams et Bob Wills en tête. Peter Bogdanovitch tournera une suite en 1990 : Texasville.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Timothy Bottoms, Jeff Bridges, Cybill Shepherd, Ben Johnson, Cloris Leachman, Ellen Burstyn
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1 décembre 2007

Ennemi d’état (1998) de Tony Scott

Titre original : Enemy of the State

Ennemi d'étatElle :
Voici un film supposé être un thriller qui se gargarise de thèmes à la mode tel que le flicage via satellite, caméras, micros et autres gadgets interposés. Malgré une abondance d’effets visuels et sonores, de scènes d’action en tout genre, la sauce ne prend pas et me laisse impassible. Tout cela n’est pas très crédible et est destiné à séduire des adolescents en mal de technologie.
Note : 2 étoiles

Lui :
Dans le genre du film d’action et d’espionnage, Ennemi d’état est plutôt bien ficelé. Le scénario est assez riche en rebondissements et la technologie exposée est, soit déjà actuelle, soit réalisable dans un futur proche ; seuls quelques points prêtent à sourire et le côté didactique est quelquefois un peu appuyé. La mise en scène est efficace, les poursuites sont originales (car 90% à pied!), les scènes de respiration sont réduites, la fin est assez remarquable. Ennemi d’état est un produit de l’Hollywood bien classique, certes, mais il fonctionne bien et constitue un bon divertissement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Will Smith, Gene Hackman, Jon Voight, Lisa Bonet
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30 novembre 2007

Sommaire de novembre 2007

La soupe aux canardsMonnaie de singeKennedy et moile tueur était presque parfaitMunichLa griffe du passéAngoisseLe grand sommeil

La soupe aux canards

(1933) de Leo McCarey

Monnaie de singe

(1931) de Norman McLeod

Kennedy et moi

(1999) de Sam Karmann

The hit : le tueur était presque parfait

(1984) de Stephen Frears

Munich

(2006) de Steven Spielberg

La griffe du passé

(1947) de Jacques Tourneur

Angoisse

(1944) de Jacques Tourneur

Le grand sommeil

(1978) de Michael Winner

The QueenSérieux comme le plaisirBellissimaMissingJardins en automneAdieu, plancher des vachesUne étoile est néeQuand j'étais chanteur

The Queen

(2006) de Stephen Frears

Sérieux comme le plaisir

(1975) de Robert Benayoun

Bellissima

(1951) de Luchino Visconti

Missing

(1982) de Costa-Gavras

Jardins en automne

(2006) de Otar Iosseliani

Adieu, plancher des vaches

(1999) de Otar Iosseliani

Une étoile est née

(1954) de George Cukor

Quand j’étais chanteur

(2006) de Xavier Giannoli

L'étrangleur de BostonL'île au trésorLa couleur du crimeWaterDiamants sur canapéDeux hommes dans l'OuestL'homme de sa viePrésident

L’étrangleur de Boston

(1968) de Richard Fleischer

L’île au trésor

(1934) de Victor Fleming

La couleur du crime

(2006) de Joe Roth

Water

(2005) de Deepa Mehta

Diamants sur canapé

(1961) de Blake Edwards

Deux hommes dans l’Ouest

(1971) de Blake Edwards

L’homme de sa vie

(2006) de Zabou Breitman

Président

(2006) de Lionel Delplanque

GladiatorMauvaise passeUne nuit à l'opéraDaddy NostalgiePhoenix ArizonaSelon CharlieConversations avec une femmeTina

Gladiator

(2000) de Ridley Scott

Mauvaise passe

(1999) de Michel Blanc

Une nuit à l’opéra

(1935) de Sam Wood

Daddy Nostalgie

(1990) de Bertrand Tavernier

Phoenix Arizona

(1998) de Chris Eyre

Selon Charlie

(2006) de Nicole Garcia

Conversations avec une femme

(2005) de Hans Canosa

Tina

(1993) de Brian Gibson

Les quatre cavaliers de l'apocalypseLimbo

Les quatre cavaliers de l’apocalypse

(1962) de Vincente Minnelli

Limbo

(1999) de John Sayles

Nombre de billets : 34

30 novembre 2007

La soupe aux canards (1933) de Leo McCarey

Titre original : « Duck soup »

La soupe aux canardsElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Tourné à contrecœur par Leo McCarey (1), La Soupe aux Canards est probablement le plus célèbre des Marx Brothers. C’est justifié à mes yeux car ils sont là au sommet de leur art avec une densité de gags et de calembours rare. Certaines scènes sont devenues des grands classiques, comme la scène du miroir que personne n’a rendue aussi drôle qu’eux. Il y a beaucoup de jeux de mots, certains d’ailleurs ne passant pas à la traduction, l’idéal serait de le voir avec des sous-titres anglais. Car cela va vite, cela fuse sans discontinuer. Le film ne dure que 68 minutes et il n’y a pas les intermèdes musicaux habituels de Chico et Harpo. On peut voir et revoir Duck Soup, il y en a toujours à découvrir ! En plus des brouettes de gags, le film porte une satire assez mordante de l’état, tournant en dérision totale le gouvernement du petit état imaginaire  de Freedonia. On a pu ainsi parler de coloration anarchisante. Cet aspect n’est sans doute pas étranger à son manque de succès à l’époque : La Soupe aux Canards est le dernier film des Marx Brothers à la Paramount et le dernier où jouent les 4 frères.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Harpo Marx, Chico Marx, Zeppo Marx, Margaret Dumont, Louis Calhern
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Anecdote : Le film se déroule dans un pays imaginaire, Freedonia. Le maire de Fredonia, petite ville de l’état de New York, adressa une lettre aux Marx Brothers leur « suggérant » de changer le nom. Les frères Marx auraient répondu : « Monsieur le Maire, nous vous demandons de changer le nom de votre ville car cela porte tort à notre film. D’autre part, qu’est ce qui vous fait dire que vous êtes maire de Fredonia? Avez-vous une grosse moustache noire, savez-vous jouer de la harpe, parler avec l’accent italien, courir après les filles comme Harpo? Nous sommes sûrs que non. De ce fait, c’est nous qui devrions être maire de Fredonia, pas vous. Les vieux maires en complet gris ne sont plus d’actualité. »

(1) Leo McCarey ne voulait pas tourner de film avec les Marx Brothers à cause de leur épouvantable réputation : ils n’en faisaient qu’à leur tête, prenaient sans arrêt des libertés avec les horaires et le scénario, avaient des caprices de diva. McCarey aurait même tenté de quitter la Paramount pour éviter de tourner ce film.

Remarque :
L’idée de la célèbre scène du miroir n’est pas des Marx Brothers : elle vient d’un film de Max Linder Seven years of bad luck (1921).