22 janvier 2008

Gente di Roma (2003) de Ettore Scola

Gente di RomaElle :
Voyage original au cœur de Rome, une cité que l’on connaît peu sous ce jour. Ettore Scola nous plonge dans un kaléidoscope de sensations lors d’un voyage en bus qui se déroule du matin jusqu’à la nuit. Cette mosaïque de petites scènes et de personnages parfois hauts en couleur laisse entrevoir les problèmes d’immigration, de chômage, de vieillesse, de misère mais aussi le Rome des nuits sulfureuses ou nostalgiques. Malgré quelques petites longueurs, on se laisse entraîner à feuilleter l’album de voyage avec plaisir.
Note : 3 étoiles

Lui :
Gente di Roma (= les gens de Rome) est un véritable hommage d’Ettore Scola à la ville de Rome, cette ville qu’il affectionne tant et qui tient toujours une grande place dans ses films. Gente di Roma se présente comme une mosaïque de petites scènes, certaines sont très courtes, seulement quelques secondes, alors que d’autres sont plus élaborées avec un dialogue soigneusement écrit. Au sein de cette ensemble, Scola développe plusieurs thèmes principaux pour nous expliquer ce que sont les gens qui peuplent Rome : la conscience de l’Histoire tout d’abord, à l’image de cet épousseteur de statues qui interrompt son travail pour déclamer au micro (ce que je pense être) le discours de Marc Antoine ; le thème de l’immigration ensuite, qu’il présente comme étant non pas intégrée mais parfaitement tolérée ; la vieillesse avec une scène d’anthologie au restaurant entre un père et son fils qui veut le placer en maison de retraite. Scola montre aussi son attachement politique profondément ancré à gauche en y intégrant les images du grand rassemblement de la gauche organisé par Nano Moretti. Tout cela forme un ensemble attachant où Rome paraît merveilleuse et foisonnante. Par certains aspects, on est à la limite du documentaire mais il s’agit bien d’un film où tout est écrit, merveilleusement bien d’ailleurs car Scola n’est pas seulement un très grand cinéaste, c’est aussi un excellent scénariste.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alessandra Costanzo, Lola Pagnani, Giorgio Colangeli
Voir la fiche du film et la filmographie de Ettore Scola sur le site imdb.com.

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21 janvier 2008

Le Cabinet du Docteur Caligari (1919) de Robert Wiene

Titre original : « Das Kabinett des Doktor Caligari »

Le Cabinet du Dr CaligariLui :
Film-manifeste de l’expressionnisme allemand, Le Cabinet du Docteur Caligari tient une place à part dans l’histoire du cinéma. Ce sont bien entendu les décors qui frappèrent en premier les spectateurs : maisons de travers, rues tordues, aucun angle droit dans l’architecture… Ces décors, tout en tentures peintes, sont l’œuvre d’un groupe de peintres expressionnistes Der Sturm qui professait que « les films doivent être des dessins vivants ». Effectivement, nous avons l’impression d’être coupés de la réalité, d’être transportés ailleurs et cette sensation accentue l’étrangeté du récit et le déséquilibre mental du narrateur. La force des décors ne doit pas faire passer au second plan toute la portée du scénario de Carl Mayer et Hans Janowitz. Maintes fois qualifié de visionnaire, ce scénario (écrit juste au lendemain de la guerre de 14-18) fustige l’autoritarisme, celui qui transforme les hommes en automate : certains historiens du cinéma y ont vu une prédiction de la montée du nazisme. Le jeu des acteurs, quant à lui, passe assez nettement au second plan. Le Cabinet du Dr Caligari Sans doute, on peut regretter sur ce point que la réalisation fut confiée à un cinéaste de moyenne envergure (alors qu’initialement, le film devait être tourné par Fritz Lang qui se retira assez rapidement, hélas). Le Cabinet du Docteur Caligari reste remarquable à visionner 90 ans plus tard, le plus bel exemple de l’expressionnisme allemand au cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Werner Krauss, Conrad Veidt, Friedrich Feher, Lil Dagover
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Wiene sur le site imdb.com.

Le Cabinet du Docteur Caligari eut un remake (peu réussi, plutôt une transposition de l’histoire) : The cabinet of Caligari (1962) de Roger Kay.
Une parodie aurait été réalisée en 1930 : Das Kabinett des Dr. Larifari de Robert Wohlmuth.

21 janvier 2008

Lost in Space (1998) de Stephen Hopkins

Lost in SpaceElle :
(pas vu)

Lui :
J’ai bien du mal à penser que Lost in Space ait été fait pour être vu au premier degré : les poncifs les plus lourds s’enchaînent les uns après les autres et le scénario est souvent assez ridicule, notamment dans ses explications scientifiques fumeuses. On peut noter des clins d’oeil à Star Trek, Star Wars, 2001, Alien, et même Tex Avery (un vaisseau d’une longueur interminable). Très bien. Mais le principal problème est que, vu au second degré, le film n’est pas vraiment drôle (même avec le « Docteur Ramorey » aux commandes du vaisseau…) et il manque donc cet humour qui était, paraît-il, présent dans la série TV originale.
Note : 2 étoiles

Acteurs: William Hurt, Mimi Rogers, Heather Graham , Gary Oldman, Matt LeBlanc
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20 janvier 2008

L’âge de glace 2 (2006) de Carlos Saldanha

Titre original : « Ice Age: The Meltdown »

L’Age de Glace2Elle :
Déception pour ce nouveau volet de L’Age de Glace. Toujours aussi réussi le petit écureuil mais il n’est plus assez central. Autant j’avais ri du début à la fin dans le premier volet, autant je me suis ennuyée dans celui-ci. L’histoire est vraiment faible et ne m’a pas intéressée. Grande prouesse technique certes mais trop d’effets visuels et de personnages, trop de musique type Disney. Cet Age de Glace 2 est rentré dans les schémas traditionnels du dessin animé grand public. L’inventivité, le côté inattendu, décalé et absurde des situations a disparu.
Note : 2 étoiles

Lui :
Pour ce second volet de L’Age de Glace, les studios Blue Sky et Fox se sont contentés de réutiliser les personnages pour faire une simple suite de gags. La véritable star du premier volet, Scrat, l’écureuil obstiné qui fait tout pour récupérer son gland, est totalement à part du reste de l’histoire mais il est certainement le plus réussi. Pour le reste, l’humour est moins riche et moins bien dosé que précédemment et le public visé est probablement plus jeune. Il y a tout de même de bonnes trouvailles, comme cette cérémonie vaudou ou même les deux opossums, mais globalement passé la première moitié, on peut ressentir quelques longueurs face à cette production trop bien calibrée.
Note : 3 étoiles

Acteurs: (voix) Ray Romano, John Leguizamo, Denis Leary
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Voir nos commentaires sur le premier volet :  l’âge de glace.

19 janvier 2008

Une liaison pornographique (1999) de Frédéric Fonteyne

Une liaison pornographiqueElle :
Une bonne surprise que ce film audacieux tant par son scénario que par la crudité de ses dialogues savoureux. Nathalie Baye est superbe de vérité dans ce répertoire d’un nouveau genre pour elle.
Note : 5 étoiles

Lui :
Voici un film intelligemment fait, sur les rapports entre un homme et une femme qui décident d’avoir une relation purement sexuelle. Le film se contente certes d’en rester à l’observation, observation extérieure pourrait-on même dire, car on ne peut entrevoir que les manifestations des conflits de sentiments qui se déroulent dans leur tête… mais les personnages sont très attachants, le talent de Nathalie Baye, et aussi de Sergi Lopez, n’y étant sans doute pas pour rien.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Nathalie Baye, Sergi López
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18 janvier 2008

Hôtel International (1963) de Anthony Asquith

Titre original : « The V.I.P.’s »

Hôtel InternationalElle :
(pas vu)

Lui :
Les passager d’un vol pour New-York sont bloqués à l’aéroport de Londres à cause du brouillard. Il y a là plusieurs personnes qui se trouvent à un moment important de leur vie, que ce soit pour des raisons sentimentales ou financières. Hôtel International est typique de ces productions internationales des années 60 qui jouaient avec le tryptique : stars, luxe, intrigues. Le résultat est hélas bien insignifiant, Anthony Asquith n’ayant pas réussi à donner une âme à l’ensemble. Il faut avouer que le format ne s’y prête guère : la formule n’a pas vraiment besoin d’âme pour fonctionner et le film rencontra un certain succès.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Richard Burton, Orson Welles, Louis Jourdan, Elsa Martinelli, Margaret Rutherford, Maggie Smith
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Comme illustre prédécesseur à ce film, on peut penser à Grand Hotel d’Edmund Goulding (1932) qui était, lui, bien plus réussi.

18 janvier 2008

La Rolls-Royce jaune (1964) de Anthony Asquith

Titre original : « The yellow Rolls-Royce »

La Rolls-Royce jauneElle :
(pas vu)

Lui :
La Rolls-Royce jaune reprend la même formule que Hôtel International : une galerie de stars, du luxe, des maris trompés… Le fil conducteur est ici une belle Rolls-Royce qui change de propriétaire et le film comprend trois histoires successives. Une fois encore, l’ensemble est inconsistant, à peine plaisant malgré (ou à cause de) la présence d’une belle brochette d’acteurs. Le scénario est bien mince. La Rolls-Royce jaune respire le travail de commande, fait sans conviction. Anthony Asquith aurait mérité une plus belle fin de carrière.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Ingrid Bergman, Rex Harrison, Jeanne Moreau, Shirley MacLaine , Omar Sharif, Alain Delon, George C. Scott
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Le film peut évoquer Six Destins (Tales of Manhattan) de Julien Duvivier (1942), où il s’agissait d’un habit de soirée qui changeait de propriétaire, mais il est bien loin d’en avoir la richesse de contenu.

17 janvier 2008

Antartica, prisonniers du froid (2006) de Frank Marshall

Titre original : Eight Below

Antartica, prisonnier du froidElle :
Personnages stéréotypés, musique très hollywoodienne, du suspense, scénario calibré pour remplir le tiroir caisse… la sauce Disney est vraiment indigeste, je m’enfuis à toutes jambes… (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Inspiré de faits réels s’étant déroulés en 1957, Antartica nous emmène vivre une histoire animalière dans de somptueux paysages ; certains sont vraiment à couper le souffle (ce sont des paysages du Canada, du Groenland et du Spitzberg, les 3 lieux où fut tourné le film). Le traitement de l’histoire est hélas très Disney, c’est-à-dire que l’on cherche à donner un comportement humain aux chiens husky (de quoi faire fondre les coeurs les plus endurcis). Ces chiens sont ceci dit les meilleurs acteurs du film! Antartica, Prisonniers du froid plaira donc aux enfants et aux amoureux des chiens. Les autres risquent, comme ce fut mon cas, de s’ennuyer quelque peu car le scénario est très mince, nous sommes loin de Jack London.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Paul Walker, Bruce Greenwood, Moon Bloodgood, Jason Biggs
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Remarque : Cette histoire avait déjà été adaptée au cinéma en 1983 par le japonais Koreyoshi Kurahara dans le film Antartica (Nankyoku monogatari).
A noter également que les chiens de traîneau sont interdits dans les expéditions scientifiques en Antarctique depuis 1993 : ils pourraient en effet diffuser certaines maladies à la faune.
Enfin, le titre original « -8° » est bien entendu en degrés Farenheit, ce qui donne environ -22°C, la température d’un été en Antartique. On comprend mieux pourquoi les chiens s’enfouissent dans la neige pour rester au chaud.

17 janvier 2008

Splendor (1988) de Ettore Scola

SplendorElle :
Film nostalgique sur l’âge d’or du cinéma italien et de son inexorable disparition au profit de la télévision. Mastroianni, propriétaire du cinéma le Splendor regarde impuissant et résigné sa salle de cinéma se vider au fil des ans. C’est triste et touchant.
Note : 5 étoiles

Lui :
Splendor fait bien entendu penser à Cinema Paradiso sans toutefois en avoir le charme. Marcello Mastroianni semble absent du film et le personnage de Marina Vlady n’est pas assez développé. Le film tient surtout grâce à Massimo Troisi, acteur à la cadence verbale qui rappelle Benigni dans ses meilleurs jours, mais les dialogues ne sont pas toujours à la hauteur. De plus, Scola utilise à outrance une musique joué sur un piano désaccordé pour accompagner ses flash-backs, c’est un véritable supplice!
Note : 2 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Massimo Troisi, Marina Vlady
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16 janvier 2008

Les tueurs de San Francisco (1965) de Ralph Nelson

Titre original : « Once a thief »

Les tueurs de San Francisco Elle :
(pas vu)

Lui :
Le titre français Les tueurs de San Francisco ne rend pas vraiment justice à ce film noir, trace de l’unique essai d’Alain Delon à Hollywood. Le titre anglais Once a thief est plus approprié : le film met en scène un jeune truand qui, après avoir tenté de se ranger avec femme et enfant, se verra contraint de renouer avec son ancien métier. Le film est assez classique, typique de ces films policiers des années soixante assez prenants, avec notamment une scène de hold-up montrée en détail. Le film passa inaperçu ; pourtant le couple formé par Alain Delon et Ann-Margret semble en parfaite osmose, très convaincant. Il forme le pivot central du film. A cette époque, il avait encore beaucoup de fraîcheur dans le jeu d’Alain Delon et il jouait ici lui-même en anglais (avec un accent, certes, mais son personnage est d’origine italienne). Les Tueurs de San Francisco reste un film assez efficace et nerveux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Ann-Margret, Jack Palance, Van Heflin
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