2 octobre 2008

L’homme qui tua Liberty Valance (1961) de John Ford

Titre original : The man who shot Liberty Valance

L’homme qui tua Liberty ValanceElle :
(pas vu)

Lui :
Avec L’homme qui tua Liberty Valance, John Ford nous plonge une fois de plus dans une période charnière de l’Histoire, le moment où la loi des armes s’efface : la naissance de la démocratie. La pensée de John Ford a trop souvent été réduite à la phrase qu’il fait prononcer à un journaliste « Quand la légende dépasse la réalité, c’est la légende que l’on publie » mais, en fait, Ford nous montre autant la réalité que la légende. L’homme qui tua Liberty ValanceL’homme qui tua Liberty Valance s’inscrit parmi les tous derniers films de John Ford et le réalisateur y montre tout son talent pour faire un récit vif, très rythmé, intense et riche. James Stewart et John Wayne livrent chacun une des interprétations les plus enthousiasmantes de toute leur carrière. Le film est en noir et blanc, tourné entièrement en studio, donc assez en dehors des normes du début des années 60. D’être confiné à quelques lieux n’enlève rien de sa force, bien au contraire et L’homme qui tua Liberty Valance est l’un des films les plus fascinant de toute l’histoire du cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: James Stewart, John Wayne, Vera Miles, Lee Marvin, Edmond O’Brien
Voir la fiche du film et la filmographie de John Ford sur le site IMDB.

Voir les autres films de John Ford chroniqués sur ce blog…

1 octobre 2008

L’object de mon affection (1998) de Nicholas Hytner

Titre original : The object of my affection

L'objet de mon affectionElle :
(En bref) Comédie sans grand intérêt et crédibilité. Le charme de Jennifer Aniston ne suffit pas…
Note : 1 étoile

Lui :
(En bref) Film plaisant avec un scénario plutôt original mais manquant un peu rythme. Le charme du film tient surtout à la présence de Jennifer Aniston (actrice de la série Friends) et surtout du séduisant Paul Rudd…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Paul Rudd, Jennifer Aniston, Kali Rocha
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicholas Hytner sur le site IMDB.

30 septembre 2008

Sommaire de septembre 2008

Still LifeJustin de MarseilleAfter the weddingMarie StuartBarakaLe vieux jardinLe ParrainLe cirque infernal

Still Life

(2006) de Jia Zhang Ke

Justin de Marseille

(1934) de Maurice Tourneur

After the wedding

(2006) de Susanne Bier

Marie Stuart

(1936) de John Ford

Baraka

(1992) de Ron Fricke

Le vieux jardin

(2006) de Im Sang-soo

Le Parrain

(1972) de Francis Ford Coppola

Le cirque infernal

(1953) de Richard Brooks

Ensemble, c'est toutToi, le veninL'histoire de la femmeLa bande du DrugstoreKekexili, la Patrouille SauvageSatyriconPersepolisZiegfeld Follies

Ensemble, c’est tout

(2007) de Claude Berri

Toi, le venin

(1958) de Robert Hossein

L’histoire de la femme

(1963) de Mikio Naruse

La bande du Drugstore

(2002) de François Armanet

Kekexili, la Patrouille Sauvage

(2004) de Lu Chuan

Satyricon

(1969) de Federico Fellini

Persepolis

(2007) de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

Ziegfeld Follies

(1946) de Vincente Minnelli

Une Journée particulièreJohnny GuitareDancing at LughnasaRidiculeUn poisson nommé WandaGrandeur et descendanceLa ChienneLa rue rouge

Une Journée particulière

(1977) de Ettore Scola

Johnny Guitare

(1954) de Nicholas Ray

Dancing at Lughnasa

(1998) de Pat O’Connor

Ridicule

(1996) de Patrice Leconte

Un poisson nommé Wanda

(1988) de Charles Crichton

Grandeur et descendance

(1993) de Robert Young

La Chienne

(1931) de Jean Renoir

La rue rouge

(1945) de Fritz Lang

Grand PrixVous avez un message

Grand Prix

(1975) de Ivo Caprino

Vous avez un message

(1998) de Nora Ephron

Nombre de billets : 26

30 septembre 2008

Still Life (2006) de Jia Zhang Ke

Titre original : « Sanxia haoren »

Still LifeElle :
Still Life est un film d’une grande richesse tant sur le plan de la beauté visuelle, de l’histoire humaine des personnages, des messages qu’il fait passer, de l’atmosphère étrange qui y règne, des interprétations qu’on peut y trouver. C’est une plongée étrange et touchante aux abords de l’énorme barrage des Trois Gorges qui nécessite l’engloutissement des villages par les eaux et un important déplacement de population. Le long du fleuve maudit, on suit un homme qui recherche sa femme qu’il n’a pas vu depuis seize ans et une femme qui n’a plus de nouvelles de son mari depuis deux ans. Les trajectoires de vie sont déstructurées au fur et à mesure que le temps passe, les gens se perdent et se retrouvent, les bâtiments sont détruits à coup de masse. On croise les paysans traditionnels, les anciens Mao et les artisans de la nouvelle Chine qui veulent moderniser le pays en bouleversant le patrimoine et les modes de vie. Un parfum de destruction et de tristesse flotte sur les immeubles béants comme si la guerre les avait rasés. Le réalisateur donne à voir des compositions artistiques étonnantes et de toute beauté en jouant sur les flous, les ombres chinoises, les formes découpées, les contrastes, les symboles avec le funambule ou l’immeuble qui s’écroule. A voir absolument.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans la province de Fengje, la construction du gigantesque barrage des Trois Gorges provoque l’engloutissement de villes entières et provoque des déplacements de population. Dans cet environnement si particulier, Jia Zhang Ke met en parallèle (ou en opposition) deux histoires symétriques (ou complémentaires) : un homme recherche sa femme et sa fille qu’il ne connaît pas, une femme recherche son mari dont elle est sans nouvelle. Still Life nous plonge en plein cœur de la Chine qui détruit pour reconstruire, qui déplace les populations avec les éloignements et drames familiaux qui en découlent. Il est même assez étonnant que ce film ait pu passer la censure chinoise car Still Life nous montre une Chine où l’autorité est désorganisée (à l’image de cet ex-directeur d’usine impuissant) et où l’individu ne compte guère : le rouleau compresseur de la rénovation écrase tout sur son passage. Seul un superbe pont (qu’un nouveau riche vaniteux fait allumer pour épater ses invités) est là pour symboliser la reconstruction… Tout cela n’est guère engageant. Le rythme adopté par Jia Zhang Ke est placide, à l’image de la résignation de ses deux personnages principaux qui montrent toutefois une inébranlable ténacité dans leur quête.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Zhao Tao, Han Samming
Voir la fiche du film et la filmographie de Jia Zhang Ke sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Jia Zhang Ke chroniqués sur ce blog…

29 septembre 2008

Justin de Marseille (1934) de Maurice Tourneur

Justin de MarseilleElle :
(pas vu)

Lui :
Justin de Marseille met en scène un petit caïd des quartiers populaires de Marseille. Maurice Tourneur s’est inspiré d’un vrai personnage, Carbone, qui était à l’époque le roi de pègre marseillaise. Pour éviter tout problème, il est même allé le voir pour lui demander l’autorisation avant de tourner. Est-ce pour cela que le portrait qu’il nous en fait est assez flatteur ? Quand il ne réceptionne pas ses paquets d’opium qui arrivent par bateau, ce Justin de Marseille a tout d’un gentlemen, il défend la veuve et l’orphelin dans la rue, sauve une jeune suicidée de la noyade. Tout le monde l’adore. C’est un peu idyllique mais peu importe car l’attrait du film de Maurice Tourneur réside surtout dans le climat qu’il a réussi à recréer. On retrouve toute l’atmosphère du vieux port, avec l’accent chantant des gens qui s’interpellent, une atmosphère qui tranche avec les scènes de nuit (superbe éclairage) et les scènes d’action. Le montage est particulièrement vif avec un rythme qui évoque les films de gangster américains de la Warner de la même époque. Sur ce plan, Justin de Marseille est une vraie surprise, un petit bijou du cinéma français.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Antonin Berval, Pierre Larquey, Alexandre Rignault, Ghislaine Bru
Voir la fiche du film et la filmographie de Maurice Tourneur sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Maurice Tourneur chroniqués sur ce blog…

28 septembre 2008

After the wedding (2006) de Susanne Bier

Titre original : « Efter brylluppet »

After the weddingElle :
Ce film émouvant est une histoire humaine qui se passe dans deux univers bien différents. Assortie d’un scénario bien huilé, elle monte en intensité dramatique au fil des minutes. Le monde des démunis et des orphelins d’Inde qui peinent pour survivre s’oppose au monde des nantis qui vivent à leur manière les épreuves de la vie. Cet homme qui se dévoue totalement pour un orphelinat de Bombay, se trouve confronté à son passé et à sa vie personnelle dans le milieu d’un riche industriel du Danemark. Susan Bier dévoile avec subtilité les facettes cachées de cet homme aux manières rustres et aux apparences trompeuses. Les révélations et rebondissements inattendus font que l’on s’attache aux personnages et à leur sort. Sa caméra est très mobile ; elle frôle les visages, les regards qui reflètent la joie, l’amour, l’anxiété, la tristesse ou le malheur. L’être humain qu’il soit pauvre ou riche éprouve les mêmes sentiments vis-à-vis de la mort ou de la vie. Les acteurs sont convaincants.
Note : 5 étoiles

Lui :
Film danois, After the wedding est un drame familial à la fois intense et touchant. Sous des atours de mélodrame, Suzanne Bier parvient à se concentrer sur quelques valeurs essentielles. La cinéaste danoise utilise une camera très mobile, mais sans excès, et parsème ses scènes intimistes de très gros plans. Le même sujet traité par le cinéma américain donnerait certainement un mélodrame bien trop appuyé ; en revanche, il se dégage de After the wedding une authenticité qui lui donne une indéniable force et une toute autre portée.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Mads Mikkelsen, Sidse Babett Knudsen, Rolf Lassgård, Stine Fischer Christensen
Voir la fiche du film et la filmographie de Susanne Bier sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Susanne Bier chroniqués sur ce blog…

27 septembre 2008

Marie Stuart (1936) de John Ford

Titre original : Mary Of Scotland

Marie StuartElle :
(En bref) Film historique sur Marie Stuart, reine d’Ecosse et cousine de la reine d’Angleterre Elizabeth 1er (XVIe siècle). Le film est intéressant même s’il semble un peu long. Les intrigues et confrontations donnent de belles scènes d’acteur avec notamment un jeu particulièrement riche de Katharine Hepburn.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Ce film historique est soutenu par une belle brochette d’acteurs qui insufflent beaucoup de force dans le film. Les manoeuvres politiques sont parfois un peu confuses et les scènes plus sentimentales paraissent maintenant un peu datées. L’ensemble paraît un peu long mais assez dense.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Katharine Hepburn, Fredric March, Florence Eldridge, Douglas Walton, John Carradine
Voir la fiche du film et la filmographie de John Ford sur le site IMDB.
Voir les autres films de John Ford chroniqués sur ce blog…

Autres films sur Marie Stuart :
Marie Suart (Das Herz der Königin) de l’allemand Carl Froelich (1940)
Marie Stuart, reine d’Ecosse (Mary, Queen of Scots) de Charles Jarrott (1971) avec Vanessa Redgrave
La dernière nuit de Marie Stuart de Didier Decoin (TV) (1981) avec Annie Girardot et Jean Topart

27 septembre 2008

Baraka (1992) de Ron Fricke

BarakaElle :
De bien belles images qui malheureusement ne parviennent pas à intéresser et émouvoir. Aucune information n’est donnée sur les lieux ou ethnies croisées si bien que l’on se sent en permanence frustré. Cette recherche à faire des images spectaculaires, avec une musique censée faire rêver, mais sans aucune réflection et curiosité, a tendance à m’agacer!
Note : 1 étoiles

Lui :
En fait, Baraka n’est pas vraiment un documentaire… C’est plutôt une certaine vision du monde, ordonnée autour d’une dizaine de thèmes principaux. Sans trop de recherche esthétique, ces images parfois étonnantes nous offrent un recul qui tantôt nous ravit et tantôt nous effraie. Baraka ne comporte aucun commentaire écrit ou visuel (le livret du DVD indique bien les 69 lieux de tournages mais ce n’est pas facile à lire dans le noir) mais les images se suffisent à elles-mêmes pour porter un contenu assez fort ; le sous-titre est d’ailleurs « a world beyond words », « un monde au delà des mots ». Les thèmes abordées touchent soit à la nature seule, soit le plus souvent à l’intervention de l’homme. Certains plans sont particulièrement étonnants, notamment ceux illustrant la mécanisation, les villes, la nourriture industrielle… Un superbe film sur notre planète.
Note : 5 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Ron Fricke sur le site imdb.com.

26 septembre 2008

Le vieux jardin (2006) de Im Sang-soo

Titre original : « Orae-doen jeongwon »

Le Vieux JardinElle :
Ce film coréen sombre et émouvant nous plonge dans deux époques différentes : 1980, période de la junte militaire au pouvoir qui fait arrêter et massacrer les opposants et le début des années 2000, moment où un prisonnier politique est libéré. Le scénario imbrique subtilement passé et présent avec la vie de cet homme aux côtés de son amie qu’il finit par quitter pour retourner à ses activités politiques et le retour à la vie au sortir de la prison. La jeune femme laisse filtrer sur son beau visage son amour pour lui. Le cinéaste joue avec le flou, les reflets, les atmosphères atemporelles, les pauses, les regards, la douceur qui enveloppe les visages et la cruauté des scènes de manifestations. Pas un mot de trop, les images parlent d’elles même ; elles sont de toute beauté.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le Vieux Jardin est l’adaptation d’un roman qui eut un grand succès en Corée du Sud. Paru en l’an 2000, il retrace la vie d’un militant politique au moment de l’instauration de la dictature militaire au début des années 80. (1) Le film est toutefois bien plus qu’un film politique (même s’il nous montre sans équivoque toute la brutalité du régime militaire) car ses personnages ont une profondeur qui lui donne une dimension humaine très forte. Le Vieux Jardin est d’ailleurs plus centré sur la relation de cet activiste avec son amie. Im Sang-soo déstructure totalement la chronologie du récit, le film se présentant comme un flash-back entremêlé de scènes du présent, ce qui est parfois un peu déstabilisant. Son image est très belle, avec des gros plans sur les visages de toute beauté et des plans américains sur les personnages très travaillés. La grande douceur des images crée un fort contraste avec les quelques scènes de manifestations ou de prison. Tous ces éléments contribuent à donner une indéniable profondeur au film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Yum Jung-ah, Ji Jin-hee
Voir la fiche du film et la filmographie de Im Sang-soo sur le site imdb.com.

(1) Parvenu au pouvoir par un coup d’état fin 1979, le Général Chun Doo-hwan a instauré un état de siège en Corée du Sud et emprisonné un grand nombre d’opposants. Lors de manifestations de la population, l’armée intervient et fait plusieurs centaines de morts. Les autres participants à ces manifestations seront traqués, emprisonnés à vie et torturés.

25 septembre 2008

Le Parrain (1972) de Francis Ford Coppola

Titre original : « The Godfather »

Le ParrainElle :
(pas revu)

Lui :
Que ce soit Mario Puzo, l’auteur du livre, ou Francis Ford Coppola, le réalisateur du film, tous deux ont fait Le Parrain pour des raisons commerciales. Fort mal en point, Coppola y voyait là un moyen de remonter dans l’estime des producteurs et d’être ensuite plus libre. Le Parrain fut un énorme succès populaire et jouit encore aujourd’hui d’un très fort capital de sympathie auprès du grand public. Ce succès est-il du à la fascination de voir fonctionner de l’intérieur la mafia avec son code d’honneur et sa brutale rigidité ? Sans doute mais l’interprétation assez forte n’y est certainement pas étrangère. Marlon Brandon semble habité par son personnage de Parrain qu’il joue de façon caricaturale. Al Pacino, quant à lui, livre une interprétation assez forte, très rentrée. Certains critiques ont vu dans Le Parrain une métaphore sur le déclin des valeurs de l’Amérique (la Mafia retourne les idéaux premiers), d’autres un Autant en emporte le vent moderne… Sans aller si loin, on peut y voir simplement un renouvellement du film de gangster des années 30. Toujours est-il que ce premier volet de la saga est marqué par un manque de moyens évident que Coppola a réussi à contourner en soignant les décors et l’atmosphère de ses scènes. En jouant sur l’ambiguïté (la fascination de trouver ces personnages sympathiques), il a en tous cas réussi l’un des plus gros cocktails commerciaux de toute l’histoire d’Hollywood.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Marlon Brando, Al Pacino, James Caan, Robert Duvall, Diane Keaton
Voir la fiche du film et la filmographie de Francis Ford Coppola sur le site IMDB.

Voir les autres films de Francis Ford Coppola chroniqués sur ce blog…

Anecdote : Le petit bébé que l’on voit dans la scène du baptême est Sofia Coppola, alors âgée de quelques mois.

La trilogie du Parrain de Francis Ford Coppola :
Le Parrain (1972) avec Marlon Brando et Al Pacino
Le Parrain 2 (1974) Avec Al Pacino et Robert De Niro
Le Parrain 3 (1990) Avec Al Pacino et Andy Garcia.