24 décembre 2008

Raisons d’Etat (2006) de Robert De Niro

Titre original : « The good shepherd »

 Raisons d’Etat Elle :
(pas vu)

Lui :
Il ne faut s’attendre à un film d’espionnage classique en visionnant Raisons d’Etat ; il ne faut pas non plus s’attendre à une histoire de la CIA, même si l’on peut bien entendu identifier des évènements réels au cours du récit. Robert de Niro nous livre un film totalement à part, assez étonnant. Nous suivons le parcours d’un homme de la fin des années 30 aux années 60, un homme à l’apparence terne d’un employé modèle et dont le mutisme et la froideur vont le porter jusqu’au sommet de la CIA. Raisons d’Etat est donc une réflexion sur cet engagement total qui va presque jusqu’à la perte d’identité. Il nous donne aussi une idée du mode de fonctionnement interne d’un service de renseignements mais il le fait, non pas à la mode hollywoodienne habituelle en jouant sur le spectaculaire, non, il le fait en montrant l’importance des relations entre les individus, avec cet impossible équilibre entre méfiance et confiance, et aussi en soulignant les errements, les sacrifices inutiles. Le fond du propos est assez noir, désabusé. C’est en tout cas une vision très différente, possible aujourd’hui après l’arrêt de la guerre froide bien entendu, mais aussi après le 11 septembre qui a fait naître un bon nombre d’interrogations sur le fonctionnement et le rôle des services secrets. De Niro réussit à faire un film de démystification étonnamment profond. Raisons d’Etat est un vrai film d’auteur servi par une interprétation sans faille. Le film se déroule sur un rythme assez lent (165 minutes) mais sans que cela ne se ressente vraiment car l’atmosphère est constamment forte.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Matt Damon, Angelina Jolie, Alec Baldwin, William Hurt, John Turturro, Eddie Redmayne
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23 décembre 2008

Les Amants diaboliques (1943) de Luchino Visconti

Titre original : « Ossessione »

Les amants diaboliquesElle :
(pas vu)

Lui :
Trois ans avant Tay Garnett, Luchino Visconti adapte le roman de James Cain Le facteur sonne toujours deux fois. Sa version a une portée qui dépasse largement la simple adaptation d’un roman policier. Les Amants diaboliques, le premier film de Visconti, est l’un des tous premiers grands films à s’inscrire dans le courant néo-réaliste italien. L’intrigue policière est complètement transfigurée et sert de support à un drame social mettant en relief la pauvreté des campagnes italiennes. Le film fit d’ailleurs scandale : misère et chômage plus adultère ne correspondait guère à l’image que l’Italie de Mussolini voulait se donner d’elle-même. Visconti met aussi l’accent sur ses personnages : le titre original (en italien, ‘Ossessione’ signifie ‘Obsession’ dans le sens ‘hantise’) est bien plus représentatif du film que le titre français, plus racoleur Les Amants diaboliques. Gino, son personnage principal, est rongé par le remords. Enfin, il faut remarquer la façon dont Visconti utilise la caméra, une façon très libre, à l’opposé de tout académisme, une façon très novatrice par les mouvements, la profondeur de champ. S’il s’agissait de son premier film, Visconti ne découvrait pas le cinéma : il avait été auparavant l’assistant de Renoir qui l’a influencé, au même titre que Carné ou Duvivier. Les Amants diaboliques est donc une date dans le cinéma italien mais c’est aussi (et surtout) un film tragique, très fort, sombre et fataliste.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Clara Calamai, Massimo Girotti, Juan de Landa, Elio Marcuzzo
Voir la fiche du film et la filmographie de Luchino Visconti sur le site IMDB.
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Le roman de James Cain a été porté 4 fois à l’écran :
Le dernier tournant de Pierre Chenal (1939) avec Michel Simon et Fernand Gravey
Ossessione (Les amants diaboliques) de Visconti en 1943.
The postman always ring twice (Le facteur sonne toujours deux fois) célèbre film noir de Tay Garnett (1946) avec le couple Lana Turner / John Garfield,
The postman always ring twice (Le facteur sonne toujours deux fois) de Bob Rafelson en 1981, version plus racoleuse avec Jessica Lange et Jack Nicholson.
En outre, Chair de Poule de Julien Duvivier (1963) avec Robert Hossein et Catherine Rouvel présente de grandes analogies avec le roman de James Cain.

23 décembre 2008

La femme du boulanger (1938) de Marcel Pagnol

La femme du boulangerElle :
(En bref) Aimable, boulanger d’une petit village de Provence, est marié à une belle femme qui s’ennuie un peu et rêve d’autre chose… Librement adapté de Jean Le Bleu de Jean Giono, La femme du boulanger est proche de l’esprit de la Trilogie (Marius, Fanny, César). Un très bon film, malgré quelques longueurs, avec de truculents passages avec Maillefer.
Note : 4 étoiles

Lui :
(En bref) Raimu occupe tout l’écran et a parfois une fâcheuse tendance à surjouer son personnage. L’ensemble est bien entendu très plaisant mais il manque la magie des grands Pagnol. La scène du retour d’Aurélie est restée célèbre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Raimu, Ginette Leclerc, Fernand Charpin, Edouard Delmont, Charles Moulin
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22 décembre 2008

La belle de Moscou (1957) de Rouben Mamoulian

Titre original : « Silk stockings »

La belle de Moscou Elle :
(pas vu)

Lui :
La Belle de Moscou est la seconde adaptation à l’écran du roman de l’hongrois Melchior Lengyel et il est inévitable de la comparer à la version que Lubitsch avait tourné presque 20 ans plus tôt, le merveilleux Ninotchka. La comparaison n’est pas du tout à l’avantage du film de Mamoulian. Certes, Cyd Charisse n’a pas le magnétisme de Greta Garbo mais ce n’est pas sa performance qui pose problème :  elle se tire très bien de ce rôle à deux facettes, une femme soviétique rigide et froide qui va peu à peu succomber aux charmes de Paris. On lui doit même les meilleures scènes. La transformation en comédie musicale est, en revanche, loin d’être réussie (1) : d’une part, Fred Astaire avait alors 57 ans et donc montrait tout de même moins de grâce dans son jeu et ensuite, les numéros musicaux ne sont dans l’ensemble pas franchement réussis, souvent précipités et assez fades. La belle de Moscou Le clou du film est incontestablement le numéro de danse Silk Stockings où Cyd Charisse effectue une véritable mutation, passant de son habit austère à une robe de soirée du plus bel effet, scène qui a flirté de très près avec les limites de la censure. Au chapitre des curiosités, on pourra noter un Peter Lorre empâté en apparatchik empoté et un numéro musical rock’n roll de Fred Astaire, le seul de sa carrière (numéro pas très convaincant, assez poussif). On pourra aussi s’amuser de l’anticommunisme caricatural, à prendre au second degré. La Belle de Moscou sera le dernier film (achevé) de Rouben Mamoulian. Les meilleurs réalisateurs ne finissent pas toujours en beauté…
Note : 1 eacute;toiles

Acteurs: Fred Astaire, Cyd Charisse, Janis Paige, Peter Lorre
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(1) Le film de Mamoulian est en fait l’adaptation à l’écran d’une pièce à succès de Broadway qui était elle-même une transposition chantée du Ninotchka de Cole Porter (500 représentations à l’Imperial Theater avec Hildegarde Neff et Don Ameche).

21 décembre 2008

The Bubble (2006) de Eytan Fox

Titre original : « Ha-Buah »

The BubbleElle :
Eytan Fox est vraiment un réalisateur à découvrir. Il nous offre un regard neuf, idéaliste, mêlé d’espoir et de désespoir sur la société israélienne et sur le conflit avec les palestiniens. Ses films sont d’une grande richesse de thèmes, sans crainte d’aborder les sujets tabous comme l’homosexualité qui est toujours mal acceptée dans ces sociétés conservatrices. Il montre aussi avec justesse l’humiliation vécue par les palestiniens aux check points israéliens. C’est à travers le regard de trois jeunes qui vivent dans le quartier branché de Tel Aviv appelé « La Bulle » que l’on plonge avec subtilité dans le quotidien de cette ville et dans la vie pétillante de cette jeunesse ivre de liberté et de plaisirs. Le choc des cultures et modes de vie est évident. Ces jeunes gens pacifiques, et bien entendu surtout préoccupés par leur relations amoureuses, vont être confrontés au conflit avec la rencontre d’un palestinien homosexuel qui vient vivre en colocation avec eux. Cette jeunesse est belle, attachante, vivante, insouciante, pleine d’espoir naïf mais prête aussi à tendre la main. Hélas la vengeance reprend ses droits dès que la confiance est bafouée. La musique tient une grande place dans le film.
Note : 5 étoiles

Lui :
The Bubble nous fait découvrir une certaine jeunesse de Tel-Aviv qui a une forte soif de vivre et qui aspire à une vie plus en harmonie avec les palestiniens. Eytan Fox met en scène trois co-locataires, deux garçons homosexuels et une fille. L’un des garçons a une liaison avec un palestinien. On pourra peut-être reprocher à Eytan Fox de dresser un portrait idéalisé de ces jeunes : ils sont parfaits, s’affranchissent des tabous tout en restant très sages. Mais c’est aussi ce qui fait l’attrait de The Bubble de nous montrer ce besoin d’harmonie et de paix. Et Eytan Fox le fait bien, sans prendre parti, en trouvant un juste équilibre entre la comédie et le drame. L’homosexualité est particulièrement bien traitée, avec des scènes d’amour sans vulgarité et d’une grande douceur. Après tout cet optimisme, la fin, peut-être un peu maladroite, fait revenir en force le pessimisme et ce sentiment de marcher sur un fil : le faux pas n’est pas permis. Un très beau film plein d’espoir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ohad Knoller, Yousef Sweid, Daniela Virtzer, Alon Friedman
Voir la fiche du film et la filmographie de Eytan Fox sur le site imdb.com.

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Homonyme:
Bubble de Steven Soderbergh (2006)

20 décembre 2008

C.R.A.Z.Y. (2005) de Jean-Marc Vallée

C.R.A.Z.Y.Elle :
(pas vu)

Lui :
Le film québecois CRAZY est une chronique familiale des années 60 et 70, une famille simple avec 5 garçons tous très différents et nous suivons plus particulièrement l’un des fils. Rien d’extraordinaire dans cette famille si ce n’est qu’ils cherchent à être heureux, à vivre tout simplement. Jean-Marc Vallée est parvenu à recréer une ambiance, en utilisant largement la musique, mais surtout il a su trouver le ton juste en mêlant habilement l’humour à son récit assez émouvant par moments. Le film n’est pas sans défaut, il tend parfois à s’étaler inutilement ou à créer des effets faciles, mais l’ensemble est plutôt réussi et attachant. Les dialogues sont quelquefois difficiles à comprendre, certaines phrases étaient heureusement sous-titrées dans la version visionnée. Le titre CRAZY peut induire en erreur : personne n’est déjanté ici. En fait, ce titre fait référence à une chanson de Patsy Cline dont le père est fana ; ce sont aussi les initiales des 5 fils (Christian, Raymond, Antoine, Zachary, Yvan). CRAZY a été un véritable phénomène au Québec : 1 millions d’entrées pour 7,5 millions d’habitants et il a raflé de nombreux prix.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Michel Côté, Marc-André Grondin, Danielle Proulx, Émile Vallée,Pierre-Luc Brillant
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Marc Vallée sur le site imdb.com.

19 décembre 2008

L’insoumise (1938) de William Wyler

Titre original : « Jezebel »

L’insoumise Elle :
A la Nouvelle-Orléans dans les années 1850, une jeune femme (Bette Davis), à la fois enfant gâtée trop sûre d’elle et esprit libre, fait scandale en apparaissant dans un bal avec une robe rouge au lieu de la rituelle robe blanche. Son fiancé (Henry Fonda), jeune banquier, s’éloigne d’elle. Le film semble avoir vieilli : si l’on peut partager le désir de cette jeune femme de briser les codes et de s’affranchir des conventions de la société compassée de la très haute bourgeoisie de cette époque, les ressorts mélodramatiques rendent le film trop conventionnel.
Note : 2 étoiles

Lui :
L’insoumise Le parallèle a souvent été fait entre L’insoumise et Autant en emporte le vent : tous deux nous plongent au cœur de la société du sud des Etats-Unis juste avant la Guerre Civile et, de plus, la rumeur voudrait que la Warner ait offert ce rôle à Bette Davis en compensation de sa non-participation à la superproduction de Selznick (1). Jezebel est bel et bien un formidable écrin pour mettre en valeur Bette Davis qui domine le film avec sa forte présence. William Wyler a bien su contrôler la tendance de l’actrice à mettre parfois trop d’énergie dans son jeu et elle trouve ici le ton juste. Hélas, l’histoire en elle-même n’est pas suffisamment forte, surtout quand on voit L’insoumise avec nos yeux modernes (car il eut à l’époque un large succès populaire) : le mélodrame apparaît maintenant très convenu et finalement guère passionnant. Il nous reste néanmoins la superbe scène du bal, indéniablement le moment le plus fort du film (2). A côté de Bette Davis, les seconds rôles ne sont guère présents : le jeune Henry Fonda (ici en remplacement de dernière minute) a encore le jeu très timide qui caractérise ses premiers films.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Bette Davis, Henry Fonda, George Brent, Margaret Lindsay
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(1) La Warner aurait accepté de prêter Bette Davis à David O’Selznick (MGM) pour jouer Scarlett O’Hara qu’à la condition qu’Erroll Flynn soit également pris pour interpréter Rhett Butler. Selznick ne voulait de Flynn donc la transaction ne se fot pas. Pour se racheter, la Warner aurait monté Jezebel pour offrir un grand rôle à Bette Davis et la calmer… Cette théorie est toutefois contredite par les dates (le tournage de Jezebel était terminé que le casting d’Autant en emporte le vent n’était pas encore finalisé) mais n’est pas totalement impossible.

(2) La scène du bal aurait été inspirée à John Huston (co-scénariste du film) par une scène de la vie réelle à Hollywood : lors du Mayfair Ball de 1936 où toutes les femmes portaient une robe blanche comme exigé, Norma Shearer (actrice oscarisée et épouse d’Irving Thalberg, patron de la MGM) est apparue vêtue d’une robe rouge. Commentaires dans la salle : « Mais pour qui se prend-elle ? »…

Homonyme :
L’insoumise de Howard Hawks (1928), avec Charles Farrell et Greta Nissen

17 décembre 2008

Reine de beauté (1935) de Mervyn LeRoy

Titre original : « Page Miss Glory »

Reine de beauté Elle :
(pas vu)

Lui :
Un trio de petits escrocs mondains invente une Reine de Beauté grâce à un montage photographique. Forcés de la montrer à la presse, ils demandent à une jeune femme de chambre naïve et fraîchement arrivée de sa campagne natale d’incarner cette femme idéale. C’est un film assez peu connu de Mervyn LeRoy mais étonnamment réussi, une comédie très bien équilibrée, légère et fertile en rebondissements. La Reine de Beauté est Marion Davies mais contre toute attente ce n’est pas elle que le film met le mieux en valeur (1). Reine de BeautéReine de BeautéLe film repose beaucoup plus sur Pat O’Brien, parfait en escroc qui retombe toujours sur ses pieds, et aussi sur de très bons seconds rôles : Dick Powell, très amusant en amoureux déterminé, et Mary Astor, discrète mais efficace. Le scénario, adaptation d’une pièce bien rodée à Broadway, se déroule parfaitement. Bien que rien ne la fasse vraiment sortir du lot, Reine de Beauté fait partie de ces excellentes comédies des années trente qui sont toujours très plaisantes à regarder soixante-quinze ans plus tard.
Note : 4 eacute;toiles

Acteurs: Marion Davies, Pat O’Brien, Dick Powell, Mary Astor, Frank McHugh
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Marion Davies(1) Reine de Beauté est le premier des quatre films que Marion Davies tournera pour la Warner. Depuis longtemps la maîtresse de Randolph Hearst (qui avait créé pour elle une compagnie de production, la Cosmopolitan, et qui lui restera fidèle jusqu’à sa mort), Marion Davies passa à la Warner quand le milliardaire rompit avec la MGM. La Warner ne crut jamais en elle et ces quatre films termineront sa carrière d’actrice. Plus que dans Citizen Kane (où elle est caricaturée par Welles), le personnage de Marion Davies est mis en scène dans Citizen Welles (RKO 281, 1999) de Benjamin Ross où elle est incarnée par Melanie Griffith et dans le film de Peter Bogdanovich Un parfum de meurtre (The cat’s meow, 2005) où elle est incarnée par Kirsten Dunst. A noter aussi, le téléfilm The Hearst and Davies affair (Le scandale Hearst) de David Lowell Rich (1985) où elle est incarnée par Virginia Madsen.

16 décembre 2008

La vérité ou presque (2007) de Sam Karmann

La Vérité ou presqueElle :
Adaptation du roman de Stephen McCauley transposé dans le milieu artistique lyonnais, cette comédie douce amère se laisse regarder gentiment mais sans laisser de trace impérissable. Elle tient surtout grâce à au jeu de ses acteurs. Mélancolie et vision un peu naïve de la vie de couple dont la trajectoire est ponctuée de petits mensonges qu’il ne sert à rien de révéler car l’amour sera malgré tout toujours là. L’histoire de la chanteuse de jazz n’apporte pas grand-chose.
Note : 3 étoiles

Lui :
Alors qu’il écrit sur une chanteuse de jazz, un biographe scrupuleux rencontre une présentatrice d’émission culturelle survoltée et un peu arriviste. Adapté d’un roman de l’américain Stephen McCauley, La Vérité ou presque met en relief la différence de conception de ces deux approches sur fond de chassé-croisé amoureux. La réalisation de Sam Karmann est tout de même irréprochable car il parvient à nous captiver avec une histoire qui, finalement, n’a pas grand intérêt ! Il s’appuie aussi sur André Dussollier dont le jeu sobre convient tout particulièrement au personnage du biographe ; Karin Viard fait aussi une belle prestation même si elle a tendance à surjouer ses scènes d’énervement. François Cluzet semble avoir plus de mal à trouver le ton de son personnage. Au final, malgré un scénario assez faible, La Vérité ou presque se laisse regarder sans déplaisir mais s’oubliera certainement assez vite.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Karin Viard, André Dussollier, François Cluzet, Brigitte Catillon, Julie Delarme
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Remarque : La chanteuse de jazz Pauline Anderton n’a jamais existé. Il s’agit d’un personnage inventé.

15 décembre 2008

Le rêve de Cassandre (2007) de Woody Allen

Titre original : « Cassandra’s dream »

Le Rêve de CassandreElle :
Ce film sombre tourné en Angleterre est plutôt décevant. Avec un scénario aux accents de tragédie grecque, Woody Allen nous plonge au début du Rêve de Cassandre dans une analyse de classes sociales avec cette famille modeste qui dépend financièrement d’un oncle richissime vivant aux Etats Unis. Cette réussite humilie le père et fait rêver les fils de grandeur et de luxe. Jusque là tout va bien, on se croirait presque dans un film de Ken Loach… Les deux fils de cette famille se trouvant confrontés avec une (énorme) dette de jeu à rembourser pour l’un et une jeune actrice à éblouir pour l’autre, sont amenés par leur oncle à envisager l’inconcevable pour se sortir de cette impasse. C’est alors que tout se gâte ; le film ne fonctionne plus car on ne croit pas vraiment à cette histoire. Woody Allen choisit d’entraîner ses personnages dans des situations très exagérées pour montrer à quel point la cupidité puis la culpabilité peuvent ronger et détruire mais il en fait vraiment trop. Ce n’est plus qu’une suite de petits événements successifs qui s’enchaînent sans grande profondeur ni crédibilité.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le Rêve de Cassandre est le troisième film que Woody Allen tourne à Londres et il semble s’éloigner de plus en plus de son style new-yorkais. Le film débute par une peinture sociale au travers de deux frères qui souhaitent tous deux, mais chacun à sa manière, sortir de leur milieu qui ne les satisfait pas. Ensuite Woody Allen grossit (beaucoup trop) le trait en donnant une dimension plus dramatique et noire qui semble sortie d’un mauvais roman policier. L’ensemble n’est guère crédible, tout sonne faux et le son, qui donne souvent l’impression d’acteurs jouant sur une scène, n’arrange rien. Il reste la belle prestation d’Ewan McGregor et aussi de Colin Farrell dans un registre tourmenté qui ne lui est pas habituel. Le Rêve de Cassandre marque sa différence aussi par la musique et ce, dès le générique du début : en lieu et place du jazz habituel, nous avons cette fois une musique composée par Philip Glass… On sent le besoin chez Woody Allen de marcher sur de nouveaux sentiers. Souhaitons-lui plus de réussite la prochaine fois.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ewan McGregor, Colin Farrell, Tom Wilkinson, Hayley Atwell, Sally Hawkins
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