5 juillet 2009

Norway of life (2006) de Jens Lien

Titre original : « Den brysomme mannen »

Norway of LifeElle :
(pas vu)

Lui :
Sans qu’il ne sache vraiment pourquoi ni comment, un homme se retrouve parachuté dans une ville où tout semble facile et idéal : on lui donne un logement, du travail, toutes les personnes qu’il côtoie sont gentilles et attentionnées, il fait des rencontres féminines. Tout semble parfait… trop parfait. Si le début de Norway of Life est un énorme clin d’œil à Paris, Texas de Wim Wenders, la suite du film évoque plutôt un univers orwellien ou huxleyien, une société totalement aseptisée, sans problème mais où saveurs et odeurs ont disparu. Jens Lien insuffle beaucoup d’humour dans Norway of Life, un humour à froid avec quelques pointes violentes et gore, heureusement peu nombreuses. Son film est à la fois étrange et burlesque, un cocktail plutôt réussi, même si on peut regretter un certain manque profondeur à l’ensemble.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Trond Fausa Aurvaag, Petronella Barker, Per Schaaning, Birgitte Larsen
Voir la fiche du film et la filmographie de Jens Lien sur le site imdb.com.

4 juillet 2009

Soyez sympas, rembobinez (2008) de Michel Gondry

Titre original : « Be Kind Rewind »

Soyez sympas, rembobinezElle :
(pas vu)

Lui :
L’idée de départ de Soyez sympas, rembobinez du français Michel Gondry est amusante : ayant effacé par mégarde toutes les cassettes VHS d’un antique vidéoclub, deux compères décident de tourner leurs propres versions de certains films à succès, en utilisant les moyens du bord… Le film doit beaucoup au personnage gentiment déjanté incarné par Jack Black et les courts extraits des films bricolés sont vraiment amusants par leur inventivité. La scène du sabotage du générateur (avec ses vêtements de camouflage) est, elle aussi, hilarante. Hélas Soyez sympas, rembobinez dans son ensemble manque un peu d’étoffe au niveau du scénario et le film est un peu victime de ses bonnes intentions qu’il affiche avec un peu trop d’insistance.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jack Black, Mos Def, Danny Glover, Mia Farrow, Melonie Diaz
Voir la fiche du film et la filmographie de Michel Gondry sur le site IMDB.

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3 juillet 2009

L’odyssée du docteur Wassell (1944) de Cecil B. DeMille

Titre original : « The story of Dr. Wassell »

L'odyssée du docteur WassellElle :
(pas vu)

Lui :
L’odyssée du Docteur Wassell est basé sur des faits réels qui se sont déroulés en 1942. Alors que les japonais sont sur le point d’envahir l’île de Java, l’armée américaine ne peut évacuer que les personnes valides. Le Docteur Wassell choisit de rester sur place avec une douzaine de grands blessés, bien décidé à les sortir de ce guêpier. Cecil B. DeMille tourne ce film alors que la guerre bat son plein (le film sortira au moment du débarquement en Normandie) ; L'odyssée du docteur Wassell son film exalte donc le courage et met en relief les grandes valeurs humaines, mais il le fait de façon remarquable. Le déroulement du récit montre une perfection assez rare, jusque dans les moindres détails, l’histoire fourmillant de facettes, de personnages au caractère bien dessiné pour se révéler au final très prenante, sans aucun temps mort. Gary Cooper porte admirablement son personnage, probablement l’un de ses meilleurs rôles au cinéma. La force épique de L’odyssée du Docteur Wassell montre encore aujourd’hui toute sa vigueur.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Laraine Day, Signe Hasso, Dennis O’Keefe, Carol Thurston
Voir la fiche du film et la filmographie de Cecil B. DeMille sur le site IMDB.

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Remarque :
L’épisode où le Président Roosevelt raconte l’épopée du docteur à la radio est bien réel : c’est en l’entendant que Cecil B. DeMille eut l’idée d’en faire un film.

2 juillet 2009

Bonne chance! (1935) de Sacha Guitry et Fernand Rivers

Bonne chance!Elle :
(pas vu)

Lui :
Bonne Chance est le premier film parlant de Sacha Guitry (il avait réalisé toutefois un film muet 20 ans auparavant). Une jeune femme, qui vient de se fiancer sans enthousiasme à un garçon gauche et emprunté, gagne à la loterie après qu’un artiste de son quartier, bien plus âgé qu’elle, lui ait souhaité bonne chance. Elle lui avait promis de partager les gains et ils partent tous deux en voyage avant son mariage. Le scénario a été écrit par Sacha Guitry spécialement pour le film, l’auteur ne croyant pas vraiment encore au cinéma mais désirant tenter l’expérience. C’est un film que l’on a longtemps cru perdu qui permet de profiter de ce couple fabuleux formé par Jacqueline Delubac, au sourire enjôleur, et Guitry. L’ensemble est léger avec beaucoup de bons mots dans les dialogues (la scène où ils passent commande dans un restaurant est un délice). S’il n’a pas la qualité de réalisation des longs métrages suivants du Guitry, Bonne Chance en a toute la fraîcheur et se révèle même assez brillant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sacha Guitry, Jacqueline Delubac, Pauline Carton, Paul Dullac
Voir la fiche du film et la filmographie de Sacha Guitry sur le site imdb.com.

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Remake :
Lucky Partners (Double chance) de Lewis Milestone (1940) avec Ronald Coleman et Ginger Rodgers.

30 juin 2009

Sommaire de juin 2009

J'irai cracher sur vos tombesLa femme au gardéniaCharlie BubblesSylvie et le fantômeVacancesCrimes à OxfordSur les quaisLa chevauchée de la vengeance

J’irai cracher sur vos tombes

(1959) de Michel Gast

La femme au gardénia

(1953) de Fritz Lang

Charlie Bubbles

(1967) de Albert Finney

Sylvie et le fantôme

(1946) de Claude Autant-Lara

Vacances

(1938) de George Cukor

Crimes à Oxford

(2008) de Álex De La Iglesia

Sur les quais

(1954) de Elia Kazan

La chevauchée de la vengeance

(1959) de Budd Boetticher

Les citronniersLes randonneurs à Saint-TropezL'invraisemblable véritéAdorable menteuseJuliaA l'angle du mondeWaitressHome

Les citronniers

(2008) de Eran Riklis

Les randonneurs à Saint-Tropez

(2008) de Philippe Harel

L’invraisemblable vérité

(1956) de Fritz Lang

Adorable menteuse

(1962) de Michel Deville

Julia

(2008) de Erick Zonca

A l’angle du monde

(1937) de Michael Powell

Waitress

(2007) de Adrienne Shelly

Home

(2009) de Yann Arthus-Bertrand

Notre univers impitoyableLe grand silenceLes femmes de l'ombreLa dame du vendredi

Notre univers impitoyable

(2008) de Léa Fazer

Le grand silence

(1968) de Sergio Corbucci

Les femmes de l’ombre

(2008) de Jean-Paul Salomé

La dame du vendredi

(1940) de Howard Hawks

Nombre de billets : 20

23 juin 2009

J’irai cracher sur vos tombes (1959) de Michel Gast

J'irai cracher sur vos tombesElle :
(pas vu)

Lui :
Un commentaire sur ce film n’est certainement pas, hélas, la meilleure façon de rendre hommage à Boris Vian, mort il y a exactement 50 ans, jour pour jour, en assistant à la première de ce film : il ne tenait pas en haute estime cette adaptation et avait même demandé à ce que son nom soit enlevé du générique. J’irai cracher sur vos tombes est son premier roman, publié en 1946 sous le pseudonyme Vernon Sullivan. Dans le sud des Etats-Unis, un noir à la peau blanche quitte sa ville natale après que son frère ait été lynché. Il se rend dans le Nord dans une petite ville tenue par un homme riche aidé d’une bande de jeunes désoeuvrés. La déception de Boris Vian est compréhensible : l’adaptation au cinéma de son roman par Michel Gast paraît bien plate et manque singulièrement de punch. Si le contenu anti-raciste, avec au centre le mariage mixte, est bien toujours présent, tout le côté sarcastique et satirique qui permet au roman d’avoir un grand équilibre a disparu dans cette adaptation et, de ce fait, il ne reste qu’un ensemble peu crédible et manquant d’intensité. J’irai cracher sur vos tombes méritait certainement mieux. A noter la présence de Claude Berri et de Jean Sorel (dont c’est ici le premier film).
Note : 2 étoiles

Acteurs: Christian Marquand, Paul Guers, Fernand Ledoux, Antonella Lualdi, Claude Berri, Daniel Cauchy, Jean Sorel
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21 juin 2009

La femme au gardénia (1953) de Fritz Lang

Titre original : « The Blue Gardenia »

La femme au gardéniaElle :
(pas vu)

Lui :
La femme au gardénia passe pour être un film mineur dans la filmographie de Fritz Lang, à juste titre car il est vrai que, si le film ne montre aucun défaut particulier, nous sommes très loin de la perfection de Règlements de comptes que Lang tournera juste après. Le réalisateur a lui-même exprimé qu’il le tenait en petite estime et qu’il avait été obligé de le tourner très rapidement. La femme au gardéniaIl s’agit d’un film noir, assez original car il est centré sur trois jeunes femmes standardistes habitant le même appartement et aussi parce que l’intrigue policière ne débute qu’après trente minutes. Sans montrer beaucoup de force, La femme au gardénia n’en est pas moins plaisant, on ne s’ennuie à aucun moment. Ann Baxter est parfaitement à son aise dans ce rôle de charmante ingénue qui s’est mise dans un drôle de pétrin. On peut aussi y voir une critique de la presse à scandale. La femme au gardénia a beau être un film mineur de Fritz Lang, il n’en pas moins très bien fait.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Anne Baxter, Richard Conte, Ann Sothern, Raymond Burr, Jeff Donnell
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La femme au gardénia

20 juin 2009

Charlie Bubbles (1967) de Albert Finney

Charlie BubblesElle :
(pas vu)

Lui :
L’acteur anglais Albert Finney a réalisé un (seul) film à la fin des années soixante, un film particulièrement original sur un jeune auteur à succès, d’origine modeste, qui retourne dans sa ville natale. Charlie Bubbles traite de la difficulté à gérer cette notoriété soudaine, du dilemme à tirer ou pas un trait sur son passé. Charlie n’est plus parfaitement à l’aise avec ses anciens amis mais ne l’est guère plus avec ses nouveaux. Albert Finney tient lui-même le rôle principal. Charlie Bubbles comporte des petites originalités, comme cette façon amusante de montrer l’intérieur de sa maison au travers de caméras de surveillance, mais l’ensemble manque de relief et de mordant. Le propos n’est pas toutefois de dresser un portrait au vitriol de l’un ou l’autre milieu social mais plutôt de montrer le malaise de cet homme entre deux chaises. Le propos est en tous cas assez désabusé et sombre. Albert Finney étant lui-même d’origine modeste, on pourrait penser qu’il y a une part autobiographique dans Charlie Bubbles.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Albert Finney, Colin Blakely, Billie Whitelaw, Liza Minnelli
Voir la fiche du film et la filmographie de Albert Finney sur le site IMDB.

A noter la présence du jeune Stephen Frears en tant qu’assistant-réalisateur.
S’il n’a réalisé qu’un seul long métrage, Albert Finney a produit plusieurs films aux alentours de 1970 sans être crédité au générique, dont le premier Mike Leigh, le If d’Anderson et les premiers films de Stephen Frears. Une (fausse) rumeur lui attribuait même la paternité (en tant que réalisateur) de Gumshoe (1971).

19 juin 2009

Sylvie et le fantôme (1946) de Claude Autant-Lara

Sylvie et le fantômeElle :
(pas vu)

Lui :
Sylvie est une jeune fille de 16 ans dont l’imaginaire est très marqué par une histoire familiale : sa grand-mère avait un jeune amant, le « chasseur blanc », qui se tua pour elle. La jeune fille est persuadée que l’esprit de ce jeune homme est toujours présent dans la vieille et vaste demeure familiale. De cette histoire, tirée d’une pièce de théâtre, Claude Autant-Lara en fait un film très poétique, plein de tendresse et aussi d’humour. C’est l’univers imaginaire de l’adolescence, peuplé de princes charmants et de grand Amour, qui se heurte avec douceur au monde réel. Sylvie et le fantôme bénéficie d’une fort belle distribution. C’est Jacques Tati, avec sa sihouette si particulière, qui interprète le fantôme. Les effets de transparence sur ce fantôme (et son chien) sont particulièrement réussis. L’humour est très présent, notamment au travers du domestique superstitieux incarné par Julien Carette. Tourné au lendemain de la Libération, le film d’Autant-Lara apportait une bouffée d’air pur et de fraîcheur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Odette Joyeux, François Périer, Julien Carette, Jean Desailly, Jacques Tati, Pierre Larquey
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18 juin 2009

Vacances (1938) de George Cukor

Titre original : « Holiday »

VacancesElle :
(pas vu)

Lui :
Un trentenaire, plein de charme et de vie, rencontre une jeune femme en vacances. Quand il va la retrouver chez elle à son retour, il découvre qu’elle est la fille d’un banquier richissime et qu’elle a une jolie sœur, très libre d’esprit. Comment peut-il prendre place dans cette famille sachant qu’il nourrit le projet secret de s’éloigner de la carrière qui s’ouvre devant lui ? Il s’agit de l’adaptation d’une pièce de Philip Barry des années 20 (qui avait déjà été portée à l’écran en 1930). Cary Grant réussit parfaitement à donner vie à ce personnage multi facettes : alliant assurance et maladresse avec un charme déconcertant, il apporte une véritable bouffée d’air frais dans cette maison « aussi grande qu’un musée ». Katharine Hepburn saisit la balle au bond et les meilleures scènes sont celles où ils sont tous deux présents, les dialogues sont d’une grande authenticité et d’une belle richesse. Le fond du propos est de critiquer la lourdeur des conventions et le culte de l’argent, il souligne aussi la difficulté des grands choix de vie des trentenaires. En ce sens, le film est toujours aussi actuel 70 ans après sa sortie, si ce n’est que les conventions ont un peu changé de style… Assez curieusement, Vacances est parfois considéré comme un film assez mineur de Cukor. Bien entendu, nous sommes un cran en dessous de la pétulance de Philadelphia Story où le cinéaste portera le couple Hepburn/Grant à son sommet, mais Vacances reste une comédie à la fois légère et profonde, pleine de vie.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Katharine Hepburn, Cary Grant, Doris Nolan, Lew Ayres, Edward Everett Horton, Henry Kolker
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Version antérieure :
Holiday (1930) de Edward H. Griffith avec Ann Harding, Mary Astor et Robert Ames. Détail amusant : Edward Everett Horton interprète le même rôle (le professeur ami de Case) dans les deux versions.