Titre original : Imitation of Life
Lui :
Mirage de la vie est le dernier film de Douglas Sirk. Il s’agit à nouveau d’un remake d’un film de John M. Stahl. Une jeune femme, voulant devenir actrice et vivant seule avec sa fille de 5 ans prend sous son aile une femme noire, veuve elle aussi et mère d’une fillette du même âge, blanche de peau. Nous les retrouvons dix ans plus tard alors que l’actrice connaît un certain succès. Toutes deux ont des soucis avec leur fille devenue adolescente… Douglas Sirk se retire donc avec un grand mélodrame qui tire toute sa force d’une mise en scène sans faille et d’une interprétation pleine de consistance, particulièrement par les quatre actrices principales. La photographie montre une superbe utilisation de la couleur. Pris au premier degré, le fond du propos est passablement conservateur : ce que Sirk appelle un mauvais simulacre de vie (an imitation of life) est à la fois la vie de cette actrice qui préfère sa carrière à un mariage un peu terne et celle de la jeune fille qui refuse (certes maladroitement) les schémas classiques associés à la couleur de peau de sa mère… (1) Malgré les mauvaises critiques qui soulignèrent le côté mélo, le film fut un énorme succès et la carrière de Douglas Sirk put ainsi se terminer avec un certain panache.
Note :
Acteurs: Lana Turner, Juanita Moore, Sandra Dee, Susan Kohner, John Gavin
Voir la fiche du film et la filmographie de Douglas Sirk sur le site IMDB.
Voir les autres films de Douglas Sirk chroniqués sur ce blog…
(1) Certains commentateurs modernes affirment qu’il faut dépasser le premier degré conventionnel de Mirage de la Vie et y voir une vision assez ironique et critique sur ces conventions sociales, et y voir même un plaidoyer pour l’émancipation de la femme et l’égalité des races. Peut-être… mais l’ennui est qu’il y a bien peu d’indices indiquant qu’il faut prendre tout cela au second degré et que le titre « Imitation of life » paraît sans équivoque. De plus, les propos de Douglas Sirk à Jon Halliday (dans le livre « Conversations avec Douglas Sirk ») ne vont pas dans le sens d’une interprétation au second degré.
(2) Le gospel dans la scène de l’enterrement est interprété et chanté par Mahalia Jackson.
Version précédente :
Images de la vie (Imitation of life) de John M. Stahl (1934) avec Claudette Colbert et Louise Beavers.