Titre original : « Point Blank »
Lui :
Le point de non-retour est le second long métrage de John Boorman, c’est celui qui l’a vraiment dévoilé. Laissé pour mort lors d’un mauvais coup, un truand va rechercher son complice qui l’a trahi. C’est donc une simple histoire de vengeance mais le film est très à part, à la fois par sa construction parfois déstructurée qui utilise ellipses et flash-back pour casser la linéarité, par son univers qui passe d’une certaine froideur impersonnelle à un certain onirisme et par la mise en scène d’une certaine violence. Il est indéniable qu’en venant à Hollywood, John Boorman a emporté avec lui ses influences européennes, anglaises mais aussi françaises : on peut penser à Alain Resnais ou au Godard d’Alphaville. Dans ce sens, Le point de non-retour est un cinéma d’auteur qui casse un certain nombre de codes, à commencer par l’absence de fin morale. Le film doit aussi beaucoup à Lee Marvin (1), magistral dans le rôle de ce truand obstiné et insensible, avec une présence physique énorme. A l’époque, le film fut qualifié de très violent, aujourd’hui ce point est moins évident mais il préfigurait les films suivants de Boorman qui mettent toujours en scène une certaine violence assez brute. Le point de non-retour est un film novateur qui a marqué la naissance d’un réalisateur de premier plan.
Note :
Acteurs: Lee Marvin, Angie Dickinson, Keenan Wynn, Carroll O’Connor, Sharon Acker
Voir la fiche du film et la filmographie de John Boorman sur le site IMDB.
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(1) John Boorman a raconté que c’est grâce à l’insistance de Lee Marvin, fraîchement oscarisé, que la MGM a accepté qu’un jeune réalisateur britannique inconnu prenne en main les rênes d’un tel film.
Remake :
Payback (1999) de Brian Helgeland avec Mel Gibson
Homonyme :
Point Blank (1998) de Matt Earl Beesley avec Mickey Rourke.