28 janvier 2010

Largo Winch (2008) de Jérôme Salle

Largo WinchLui :
Largo Winch est une bande dessinée des années quatre-vingt-dix qui avait un certain charme et avait réussi à nous captiver avec un sujet pas bien passionnant à priori : une histoire d’héritier caché d’un grand groupe industriel qui se retrouve, malgré lui, victime de viles manœuvres de luttes de pouvoir. La bande dessinée de Jean Van Hamme et Philippe Francq jouait sur le choc de cultures, un (beau) garçon bourré d’idéaux lâché dans un panier de crabes, le tout saupoudré d’une bonne dose d’aventures. Le film ne parvient bien pas à retrouver cet équilibre. Menée tambour battant, cette histoire devient confuse et finalement pas très intéressante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Tomer Sisley, Kristin Scott Thomas, Miki Manojlovic, Mélanie Thierry, Gilbert Melki, Anne Consigny
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27 janvier 2010

Vivement dimanche! (1983) de François Truffaut

Vivement dimanche!Elle :
Note : 3 étoiles

Lui :
Vingt trois ans après Tirez sur le Pianiste, François Truffaut rend à nouveau hommage au film noir et à la comédie policière. Filmé en noir et blanc, Vivement Dimanche retrace l’enquête d’une secrétaire plutôt débrouillarde pour innocenter son patron accusé de plusieurs meurtres. Les clins d’œil de Truffaut et références sont innombrables, parfois assez appuyés, que ce soit à des classiques américains, français ou encore à lui-même. Vivement Dimanche est aussi un film qui met remarquablement en valeur Fanny Ardant, qui était alors sa compagne. Elle est resplendissante de vitalité et charme. L’histoire en elle-même passe un peu au second plan, le cinéaste se concentrant beaucoup plus sur la forme et c’est ainsi qu’il faut le voir pour apprécier cet amusant hommage au film noir. Vivement Dimanche fut, hélas, le dernier film de François Truffaut.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Fanny Ardant, Jean-Louis Trintignant, Jean-Pierre Kalfon, Philippe Laudenbach, Philippe Morier-Genoud, Caroline Sihol
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26 janvier 2010

Lazybones (1925) de Frank Borzage

LazybonesLui :
(Film muet) Par peur d’annoncer à une mère tyrannique la naissance de son enfant, une jeune femme tente de se suicider. Elle est sauvée par un brave gars surnommé Lazybones en raison de sa paresse chronique (1). Elle lui confie l’enfant et il accepte de garder le secret… Adapté d’un roman d’Owen Davis, l’histoire de Lazybones est poignante, propre à tirer des larmes, mais Frank Borzage adopte cette fois une interprétation assez sobre, pleine de cette atmosphère champêtre de l’Amérique profonde. On peut juste noter une pointe un peu appuyée due au jeu de Zasu Pitts, actrice étonnante qui a toujours une très forte expressivité avec ses yeux écarquillés et son jeu tourmenté Lazybones (actrice que l’on connaît mieux par ses films tournés avec Erich von Stroheim). Le scénario est solidement construit, Frank Borzage sachant en tirer l’essentiel pour créer de beaux moments d’émotions. Jolis gros plans. Lazybones est le premier film que Frank Borzage tourna après être passé à la Fox. C’est un très beau film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buck Jones, Zasu Pitts, Madge Bellamy, Leslie Fenton, Jane Novak
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(1) Lazy-bones = gros fainéant (lazy=paresseux et bone=os)

25 janvier 2010

J.F. partagerait appartement (1992) de Barbet Schroeder

Titre original : « Single white female »

J.F. partagerait appartementLui :
JF partagerait appartement, c’est la petite annonce que passe la jeune new-yorkaise Allison (Bridget Fonda) après avoir rompu avec son petit ami. Elle choisit Hedy (Jennifer Jason Leigh) qui va lier des liens étroits mais un peu étranges avec elle. Ce film de Barbet Shroeder est un thriller, l’aspect psychologie des personnages reste à un niveau simple, le réalisateur s’appliquant surtout à créer un climat qui s’alourdit peu à peu, très progressivement. Sur ce plan, son film est très réussi, tout comme l’utilisation des décors : c’est un superbe building de New York, The Ansonia, qui a servi au tournage (les plans extérieurs sont toutefois très peu nombreux, hélas). En revanche, JF partagerait appartement est globalement assez conventionnel sur le plan du scénario, un peu racoleur parfois avec ses côtés gentiment sexy. Un film qui se laisse regarder sans déplaisir mais qui s’oublie vite (sauf, probablement, pour ceux qui cherchent un ou une co-locataire…)
Note : 2 étoiles

Acteurs: Bridget Fonda, Jennifer Jason Leigh, Steven Weber, Peter Friedman, Stephen Tobolowsky
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Remarque :
Ce film a eu une suite : J.F. partagerait appartement 2 (Single White Female 2: The Psycho) de Keith Samples (2005) avec Kristen Miller et Allison Lange, film qui n’est habituellement guère estimé par ceux qui l’ont vu.

24 janvier 2010

Oh! La belle voiture (1920) de Hal Roach

Titre original : « Get out and get under »

Oh! La belle voitureLui :
(Court métrage de 25 min) Get Out and Get Under est souvent cité comme étant le premier film qu’Harold Lloyd tourna après son terrible accident (1) ce qui n’est pas tout à fait exact (2) mais là n’est pas l’essentiel… L’histoire de Oh la belle voiture! est centrée sur une automobile Ford Model T que son personnage chérit comme la prunelle de ses yeux. Get Out and Get Under Hélas, alors qu’il est déjà en retard pour rejoindre sa belle à une répétition théâtrale, l’automobile va tomber en panne et il va devoir aller dessous (d’où le titre). Une fois réparée, il va trop vite et se fait poursuivre par des policiers. Le titre original fait sans aucun doute référence à une chanson des années 10 (voir ci-contre) qui ironisait sur ces nouveaux engins qui avaient la sale manie de tomber souvent en panne. L’ensemble est amusant mais sans être au niveau de ses meilleurs courts métrages. Il y a quelques bonnes trouvailles de gags, notamment les ruses qu’emploie Harold Lloyd pour se cacher de ses poursuivants.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis, Fred McPherson
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(1) En Août 1919, Harold Lloyd se rend à une séance photo. L’une des poses qu’il doit prendre est d’allumer négligemment une cigarette avec la mèche allumée d’une bombe qu’il tient à la main. Par une erreur d’accessoire, il se retrouva avec une bombe fortement chargée dans la main. L’explosion fut terrible, le blessant au visage et lui arrachant le pouce et l’index de la main droite. Pendant tout le restant de sa carrière, il utilisera une prothèse très bien faite, cachée par un gant couleur chair, pour que cela ne se remarque pas à l’écran. Toutes les prouesses acrobatiques qu’il fit par la suite paraissent d’autant plus extraordinaires quand on sait qu’il n’avait plus que trois doigts valides à la main droite.
(2) D’après le récent livre d’Annette d’Agostino Lloyd, Harold Lloyd ne s’interrompit que quatre mois environ. Le film Haunted Spooks comporte ainsi des scènes tournées avant et après son accident. Get Out and Get Under n’aurait été tourné que plusieurs mois après.

23 janvier 2010

Ma fille est somnambule (1920) de Hal Roach

Titre original : « High and dizzy »

Ma fille est somnambuleLui :
(Court métrage de 26 minutes) Un jeune médecin sans clientèle fréquente un voisin qui brasse de la bière de contrebande dans son bureau. Ils s’enivrent et se retrouvent, passablement éméchés, dans un hôtel. Dans un premier temps, High and Dizzy joue surtout avec l’ivresse. Il y a beaucoup de situations amusantes dans cet hôtel. On rit bien… et tout à coup c’est le choc ! Mildred Davis, en pleine crise de somnambulisme, ouvre une fenêtre et, sans faiblir, se met à marcher sur la corniche de l’immeuble à 20 mètres du sol. La scène est d’autant plus frappante que rien ne le laissait présager ; personnellement, mon cœur a fait un bon de trois mètres et l’on imagine aisément les cris de frayeur dans les salles de l’époque. L’un des premiers plans est suffoquant, tourné en plongée à 45 degrés, laissant voir deux étages entiers juste sous elle avec, bien plus bas, les tramways et les passants dans la rue (1). L’effet de vertige est encore plus fort que dans Never Weaken ou dans le célèbre Safety Last! Ma fille est somnambuleLa voyant passer devant sa fenêtre, Harold Lloyd va la suivre sur la corniche : nous avons donc alors une jeune fille somnambule endormie et un garçon ivre mort, incapable de mettre un pied devant l’autre, qui vont et viennent sur une corniche de trente centimètres de large à 20 mètres du sol ! La virtuosité et l’audace d’Harold Lloyd dans ce genre de plans n’a jamais été vraiment égalé. Un film vivement déconseillé aux personnes cardiaques.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Roy Brooks, Mildred Davis, Wallace Howe
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(1) La technique d’Harold Llyod était de faire construire une fausse façade de quelques étages au sommet d’un building (ou, comme ici, sur la butte du Hill Street Tunnel). Il faisait empiler des matelas devant la fausse façade pour le cas où… Mais, sur le premier plan, la caméra filme vers le sol et l’on voit pratiquement deux étages entiers sous Mildred Davis (ou plus exactement sous sa doublure, car elle est doublée dans ces 5 premières secondes). Il s’agit probablement d’un plan réel mais l’on ne voit aucun câble…
[Ajout : L’excellent livre de John Bengtson précise que la scène a été tournée sur la corniche du 11e étage du Citizens National Bank sur la 5e Rue !]

Remarque :
Harold Lloyd n’a finalement tourné que 5 films (sur plus de 200) où il joue avec le vertige des hauteurs :
Look out Below (1919), court métrage d’1 bobine
High and dizzy (1920), court métrage de 2 bobines
Never Weaken (1921), court métrage de 3 bobines
Safety Last! (1923), long métrage (avec la fameuse scène de l’horloge)
Feet First (1930), long métrage (parlant)
Et pourtant, on se souvient aujourd’hui d’Harold LLoyd en premier pour ces scènes. Elles ont beaucoup marqué les esprits.

22 janvier 2010

La mer cruelle (1953) de Charles Frend

Titre original : « The cruel sea »

La mer cruelleElle :
(pas vu)

Lui :
La Mer Cruelle est un film qui retrace le parcours d’un capitaine de corvette britannique et de son second, pendant la Seconde Guerre mondiale. Escortant des convois, ils sont la cible des sous-marins allemands dans une lutte qui semble souvent inégale. La mer cruelle Le scénario est écrit par l’écrivain Eric Ambler qui s’est basé sur un livre de Nicholas Monsarrat. Le scénario est solide, ne s’égarant jamais, ce qui donne au final une histoire très prenante qui se déroule presque en totalité sur le navire. A aucun moment, le propos ne tombe dans la facilité ou dans les élans trop ostensibles de patriotisme. La réalisation est soignée, sans artifice inutile. Charles Frend, qui a été monteur pour Hitchcock dans sa période anglaise, signe là son meilleur film grâce à une réalisation efficace. Authentique et prenant, La Mer Cruelle est probablement le plus beau film sur les hommes de la Royal Navy durant la guerre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jack Hawkins, Donald Sinden, John Stratton, Denholm Elliott, John Warner, Stanley Baker, Virginia McKenna
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Remarque :
La Mer Cruelle est issu des studios anglais Ealing, plus connus pour ses comédies que pour ses films de guerre.

21 janvier 2010

Un soir, un train (1968) de André Delvaux

Un soir, un trainLui :
Mathias, professeur de linguistique en Belgique flamande, vit avec Anna, créatrice de costumes pour une petite troupe de théâtre, qui se sent perdue dans ce pays qui n’est pas le sien. Alors que Mathias doit partir pour une conférence, ils se disputent et se séparent. Plus tard, il a la surprise de la retrouver dans le train. Un soir un train a pour thème central l’incommunicabilité, qu’elle ait pour cause la différence de langue ou l’indifférence et l’égoïsme. Mathias va le comprendre après un parcours initiatique ou plutôt un passage dans un certain au-delà mais ce sera hélas trop tard. André Delvaux crée une atmosphère fantomatique, éthérée, à la fois réelle et irréelle, sorte de reflet exacerbé de notre monde où tout est amplifié. Belle interprétation d’Yves Montand et d’Anouk Aimée.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Yves Montand, Anouk Aimée, Adriana Bogdan, Hector Camerlynck, François Beukelaers
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20 janvier 2010

C’est arrivé demain (1944) de René Clair

Titre original : « It happened tomorrow »

C'est arrivé demainLui :
C’est arrivé demain fait partie des films que René Clair a tourné à Hollywood, pendant son exil aux Etats-Unis. Il s’agit d’une histoire comme il les aime, qui joue avec les frontières de la réalité. Ce conte fantastique met en scène un jeune journaliste qui reçoit le journal du lendemain des mains du vieux documentaliste du journal. Par ailleurs, il tombe amoureux d’une jeune femme qui fait un numéro de voyance avec son oncle dans un cabaret. Le traitement de l’histoire est fort bien fait avec une bonne dose de comédie, René Clair n’ayant visiblement aucun mal à diriger des acteurs américains. Malgré quelques circonvolutions, l’histoire est bien enlevée, élégamment rendue dans cet univers de fin du XIXe siècle. Linda Darnell est charmante et Dick Powell particulièrement vif. Il y a beaucoup d’humour, certains personnages secondaires étant franchement burlesques. La leçon de cette amusante fable est (comme on pouvait s’y attendre) qu’il n’est pas toujours bon à un homme de connaître son avenir. Si l’on peut lui reprocher un petit manque de profondeur, C’est arrivé demain est fort agréable, un plaisant divertissement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Dick Powell, Linda Darnell, Jack Oakie, Edgar Kennedy, John Philliber
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Remarque :
Ce film de René Clair a servi de base pour une série TV Early Edition diffusée sur la chaîne américaine CBS entre 1996 et 2000 (soit 4 saisons).

19 janvier 2010

They’re a weird mob (1966) de Michael Powell

Titre français (vidéo) : « Drôles de zèbres »

They're a Weird MobLui :
Adapté d’un roman australien à succès, They’re a weird mob raconte l’arrivée d’un italien à Sydney et la façon dont il trouve un travail et des amis. Filmé de façon réaliste, le film revêt maintenant un indéniable caractère historique, un témoignage de la société australienne dans les années soixante. A cette époque, il y régnait un fort sentiment d’égalitarisme et il était facile à un immigrant de s’insérer, le pays offrant de multiples opportunités. Si le film est assez amusant, il comporte néanmoins certaines longueurs. They’re a weird mob n’est pas vraiment un grand film, on n’y retrouve pas l’habituelle inventivité de Michael Powell mais il n’est pas non plus sans intérêt, loin de là.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Walter Chiari, Claire Dunne, Chips Rafferty, Ed Devereaux
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