16 février 2008

Le Feu follet (1963) de Louis Malle

Feu folletElle :
(En bref) Très belle interprétation de Maurice Ronet dans son cheminement vers la mort. Un film remarquablement filmé par Louis Malle, bien que pas très gai mais jamais glauque toutefois.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ayant plannifié son suicide, un jeune dandy fait une introspection sur sa vie pour, en quelque sorte, justifier son acte. Si Le Feu Follet est un film profondément déprimant (en ce qui me concerne, c’est sans aucun doute l’un des films les plus déprimants que j’ai jamais vus), il est remarquable dans sa forme car Louis Malle parvient à donner une grande puissance à ses images sans utiliser aucun artifice, seulement en jouant avec les éclairages, les décors, les gros plans. A noter aussi, une merveilleuse utilisation de la musique d’Erik Satie. Film à déconseiller aux personnes dépressives…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Maurice Ronet, Jeanne Moreau, Alexandra Stewart
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14 février 2008

Les jeux de l’amour et de la guerre (1963) de Arthur Hiller

Titre original : « The americanization of Emily »

Les jeux de l’amour et de la guerre Elle :
(pas vu)

Lui :
Les Jeux de l’Amour et de la Guerre d’Arthur Hiller est un film assez surprenant. Son générique de début nous annonce que l’on va montrer le rôle importants des rabatteurs pendant la guerre, sortes d’aide de camp des généraux chargés de leur dégotter tout ce qu’ils pouvaient désirer. En fait, le film prend assez rapidement une toute autre tournure puisque le personnage principal, si efficace soit-il en tant que rabatteur, est un planqué qui a pour credo la lâcheté et le refus de s’engager. On est loin du film de guerre vantant la bravoure et le sacrifice… C’est même assez surprenant d’entendre les discours que notre gaillard tient, un discours qui flirte franchement avec l’objection de conscience. Ajoutez à cela, un amiral un peu dérangé, qui veut absolument que le premier soldat tué à Omaha Beach soit un marin (nous sommes à la veille du débarquement) et vous avez un film qui trompe joliment son monde : sous l’apparence d’un film de guerre classique, Les Jeux de l’Amour et de la Guerre est un film assez franchement antimilitariste, ce qui au début des années 60, n’était pas très courant. Dommage que l’ensemble manque un peu de rythme, ne sachant pas bien trouver son équilibre entre le drame et la comédie. Il s’agit d’un des tous premiers films du canadien Arthur Hiller dont la suite de la carrière fut (selon la formule) très inégale : on lui doit notamment le mièvre Love Story
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Garner, Julie Andrews, Melvyn Douglas, James Coburn
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18 janvier 2008

Hôtel International (1963) de Anthony Asquith

Titre original : « The V.I.P.’s »

Hôtel InternationalElle :
(pas vu)

Lui :
Les passager d’un vol pour New-York sont bloqués à l’aéroport de Londres à cause du brouillard. Il y a là plusieurs personnes qui se trouvent à un moment important de leur vie, que ce soit pour des raisons sentimentales ou financières. Hôtel International est typique de ces productions internationales des années 60 qui jouaient avec le tryptique : stars, luxe, intrigues. Le résultat est hélas bien insignifiant, Anthony Asquith n’ayant pas réussi à donner une âme à l’ensemble. Il faut avouer que le format ne s’y prête guère : la formule n’a pas vraiment besoin d’âme pour fonctionner et le film rencontra un certain succès.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Richard Burton, Orson Welles, Louis Jourdan, Elsa Martinelli, Margaret Rutherford, Maggie Smith
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Comme illustre prédécesseur à ce film, on peut penser à Grand Hotel d’Edmund Goulding (1932) qui était, lui, bien plus réussi.

18 janvier 2008

La Rolls-Royce jaune (1964) de Anthony Asquith

Titre original : « The yellow Rolls-Royce »

La Rolls-Royce jauneElle :
(pas vu)

Lui :
La Rolls-Royce jaune reprend la même formule que Hôtel International : une galerie de stars, du luxe, des maris trompés… Le fil conducteur est ici une belle Rolls-Royce qui change de propriétaire et le film comprend trois histoires successives. Une fois encore, l’ensemble est inconsistant, à peine plaisant malgré (ou à cause de) la présence d’une belle brochette d’acteurs. Le scénario est bien mince. La Rolls-Royce jaune respire le travail de commande, fait sans conviction. Anthony Asquith aurait mérité une plus belle fin de carrière.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Ingrid Bergman, Rex Harrison, Jeanne Moreau, Shirley MacLaine , Omar Sharif, Alain Delon, George C. Scott
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Le film peut évoquer Six Destins (Tales of Manhattan) de Julien Duvivier (1942), où il s’agissait d’un habit de soirée qui changeait de propriétaire, mais il est bien loin d’en avoir la richesse de contenu.

16 janvier 2008

Les tueurs de San Francisco (1965) de Ralph Nelson

Titre original : « Once a thief »

Les tueurs de San Francisco Elle :
(pas vu)

Lui :
Le titre français Les tueurs de San Francisco ne rend pas vraiment justice à ce film noir, trace de l’unique essai d’Alain Delon à Hollywood. Le titre anglais Once a thief est plus approprié : le film met en scène un jeune truand qui, après avoir tenté de se ranger avec femme et enfant, se verra contraint de renouer avec son ancien métier. Le film est assez classique, typique de ces films policiers des années soixante assez prenants, avec notamment une scène de hold-up montrée en détail. Le film passa inaperçu ; pourtant le couple formé par Alain Delon et Ann-Margret semble en parfaite osmose, très convaincant. Il forme le pivot central du film. A cette époque, il avait encore beaucoup de fraîcheur dans le jeu d’Alain Delon et il jouait ici lui-même en anglais (avec un accent, certes, mais son personnage est d’origine italienne). Les Tueurs de San Francisco reste un film assez efficace et nerveux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Ann-Margret, Jack Palance, Van Heflin
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27 décembre 2007

Détective privé (1966) de Jack Smight

Titre original : Harper

Détective privéElle :
Détective Privé n’est certes pas un film vraiment marquant mais cette enquête policière se laisse regarder sans déplaisir. Paul Newman joue les gros durs dans un ambiance gentiment marquée années 60. Un film sans surprise toutefois.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le scénario est très classique, assez inspiré de Chandler ou d’Hammett : une intrigue tortueuse se déroulant dans un univers de gens aisés, dont la façade irréprochable cache les pires subversions (drogue, trafics, crime). Film noir donc. La particularité du film, le mot « originalité » serait trop fort, réside dans la personnalité du héros, un détective privé désabusé, qui pose des questions et regarde ailleurs pendant les réponses, et qui mâchouille de façon quasi-obsessionnelle son chewing-gum pendant tout le film. Je comprends bien que l’intention était d’apporter par là un nouveau souffle au genre du film noir en changeant l’image du détective, mais il me semble que le réalisateur a trop forcé le trait et Paul Newman apparaît plus bovin que fascinant et énigmatique.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Paul Newman, Lauren Bacall, Julie Harris, Janet Leigh, Robert Wagner
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Voir le commentaire sur le second film : La Toile d’Araignée

25 décembre 2007

La mégère apprivoisée (1967) de Franco Zeffirelli

Titre original : « The taming of the shrew »

La mégère apprivoiséeElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Cette comédie légère de Shakespeare trouve ici le couple d’acteur idéal pour transposer à l’écran toute la rage nécessaire aux scènes de conflit : Elizabeth Taylor et Richard Burton étaient alors en éternelle dispute et cela se sent. La Mégère Apprivoisée, surtout dans sa première moitié, déborde de cette hargne dans la querelle, nos deux tourtereaux s’y donnent vraiment et se jettent tout le mobilier à la figure avec un entrain qui fait plaisir à voir. Le côté spectacle est appuyé par une formidable utilisation du Technicolor qui ajoute un faste certain à toutes ces scènes. Le rythme tombe un peu dans la seconde moitié : dès que le calme revient, on perçoit à quel point cette version repose sur l’opposition de ses deux acteurs. La Mégère Apprivoisée reste vraiment plaisant à regarder et n’a guère vieilli.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Richard Burton, Cyril Cusack, Michael Hordern
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Quelques autres adaptations de cette pièce de Shakespeare :
La mégère apprivoisée (The taming of the shrew) de Sam Taylor (1929) avec Mary Pickford et Douglas Fairbanks
Embrasse-moi, Chérie (Kiss me Kate) de George Sidney (1953) avec Kathryn Grayson et Howard Keel : en fait l’histoire de deux acteurs qui, en jouant La mégère apprivoisée adaptée en comédie musicale, transposent leur personnage dans la vie réelle.
10 bonnes raisons de te larguer (10 things I hate about you) de Gil Junger (1999), une version de type « college movie »…
… et de (très) nombreuses adaptations à la télévision.

15 novembre 2007

L’étrangleur de Boston (1968) de Richard Fleischer

Titre original : The Boston Strangler

L'étrangleur de BostonElle :
Cette histoire d’étrangleur de femmes, tueur en série, est plutôt une bonne surprise de par son traitement visuel et psychologique. Au lieu de n’en faire qu’une enquête policière conventionnelle, Fleischer traite le sujet sous l’angle psychanalytique. Tony Curtis vit sa double personnalité de tueur et de père de famille avec douleur. Henry Fonda devient l’accoucheur de son déséquilibre mental. On finirait même par le plaindre de sa souffrance psychologique alors qu’il a tué 11 femmes. D’autre part, l’approche visuelle qui se traduit par plusieurs plans et angles de vue en même temps à l’écran est intéressante et novatrice.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’étrangleur de Boston est un film étonnant et efficace. Il commence par nous baigner dans une intrigue policière mais finit en drame psychologique, et l’on en viendrait presqu’à plaindre ce tueur maniaque, magnifiquement interprété par Tony Curtis. Dans la partie policière, Fleischer exploite à fond le format cinémascope en découpant l’image en 2, 3 voire 5 parties, procédé plutôt efficace dans ce contexte. L’étrangleur de Boston est basé sur une histoire réelle ; dans la réalité, Albert De Salvo fut déclaré non responsable de ses actes et enfermé à vie. Il fut assassiné en prison.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tony Curtis, Henry Fonda
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Homonyme : Basé sur le même personnage mais dans une optique différente, The Boston Strangler (2006) est un film réalisé par Keith Valley (film non vu mais qui ne semble pas être une merveille).
A noter également que la chanson des Rolling Stones Midnight Rambler serait basée sur ce même personnage d’étrangleur en série (Album Let it Bleed).

12 novembre 2007

Diamants sur canapé (1961) de Blake Edwards

Titre original : « Breakfast at Tiffany’s »

Diamants sur canapéElle :
(pas vu)

Lui :
Cette adaptation d’un roman de Truman Capote n’aurait probablement été qu’une comédie assez conventionnelle si elle avait était tournée par Frankenheimer avec Marilyn Monroe comme cela était prévu au départ. Entre les mains de Blake Edwards, elle est devenue tout autre chose : Diamants sur Canapé reste une comédie, certes, mais une comédie tendre et très originale. Replacée dans son contexte du début des années 60, elle est même particulièrement novatrice dans sa façon de mettre en avant ses deux principaux personnages. Délicieusement farfelue, Audrey Hepburn nous charme et nous attendrit malgré son idée fixe de faire un mariage intéressé. Blake Edwards parsème son film de petites touches bien personnelles dont certaines évoquent certains de ses films suivants : le voisin asiatique et tempétueux (interprété par un Mickey Rooney en pleine forme) fait penser à La Panthère Rose et la scène complètement folle de la soirée préfigure La Party. Même vu presque 50 ans plus tard, Diamants sur Canapé nous apparaît toujours comme un film attachant doté d’une belle personnalité.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Audrey Hepburn, George Peppard, Patricia Neal, Mickey Rooney, Buddy Ebsen
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2 novembre 2007

Les quatre cavaliers de l’apocalypse (1962) de Vincente Minnelli

Titre original : « The Four Horsemen of the Apocalypse »

Les quatre cavaliers de l’apocalypse Elle :
(pas vu)

Lui :
40 ans après la version de Rex Ingram avec le beau Rudolph Valentino, Minnelli signe une nouvelle adaptation du roman de Vicente Blasco Ibáñez en transposant l’action au cours de la seconde guerre mondiale. Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse met toujours en scène une riche famille qui va se déchirer entre sa branche allemande et sa branche franco-argentine. La mise en scène de Minnelli est d’un très beau classicisme, en cinémascope mais sans esbroufe dans un Paris occupé en très beau technicolor, assez épuré.

Les quatre cavaliers de l’apocalypse Hélas, si Minnelli parvient parfaitement à créer une tension au tout début du film (très belle scène du dîner) et également à la fin, il faut bien avouer que Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse manque souvent d’intensité. Très sobre comme toujours dans son jeu, Glenn Ford signe une belle performance, même si on peut le juger un peu trop âgé pour ce rôle de jeune séducteur (dans son autobiographie, Minnelli raconte qu’il avait rencontré le jeune Alain Delon mais la MGM refusa un débutant). Face à lui, Ingrid Thulin est hélas doublée (sauf, bizarrement, dans quelques scènes m’a-t-il semblé), les producteurs n’ayant pas voulu prendre de risque à cause de son accent suédois et ce doublage contribue à donner cette impression de manque d’intensité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Ingrid Thulin, Charles Boyer, Paul Henreid
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Autre version :
Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse de Rex Ingram (1921) avec Rudolph Valentino est l’un des énormes succès de l’époque du muet. L’histoire est très proche mais se tient cette fois au cours de la première guerre mondiale. C’est le film qui fit naître la popularité de Valentino dont la célébrité explosera ensuite avec The Sheik.