16 novembre 2006

Le Mystérieux docteur Korvo (1949) d’ Otto Preminger

Titre original : Whirlpool

Le mystérieux docteur KorvoElle :
Bon film noir avec en vedette la superbe Gene Tierney en épouse névrosée et José Ferrer qui incarne le manipulateur Docteur Korvo. Un scénario bien enlevé qui monte en puissance, un bel éclairage noir et blanc.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce film n’est en général pas très bien considéré, peut-être parce que Preminger ne voulait jamais en parler, estimant que le studio ne lui avait pas laissé de liberté suffisante. C’est pourtant un très beau film, tout à fait dans la lignée de « Laura », avec une très grande force dans le scénario. Interprétation parfaite (Gene Tierney bien-sûr, mais aussi le troublant José Ferrer), mise en scène précise, c’est une perle du cinéma noir de la fin des années 40.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Gene Tierney, Richard Conte, José Ferrer
Voir la fiche du film et la filmographie de Otto Preminger sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Otto Preminger chroniqués sur ce blog…

12 novembre 2006

Rebecca (1940) d’ Alfred Hitchcock

RebeccaElle :
Un beau film : cette adaptation du roman de Daphné du Maurier est magistrale. Un solide scénario qui rebondit au bon moment, une photographie noir et blanc splendide, des décors somptueux et un beau duo d’acteurs en compagnie de Laurence Olivier et Joan Fontaine.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est le premier film américain d’Alfred Hitchcock mais il reste très anglais, que ce soit dans le scénario ou le choix des acteurs. Personnellement, je le trouve moins réussi que d’autres de ses films : la mise en situation des personnages est interminable et le film ne démarre vraiment qu’au bout d’une heure et demie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Alfred Hitchcock chroniqués sur ce blog…

8 novembre 2006

La nuit fantastique (1942) de Marcel Lherbier

Titre initial : « Le tombeau de Méliès »

La Nuit fantastiqueElle :
(pas vu)

Lui :
Alors que la France était sous l’occupation allemande, Marcel Lherbier se réfugie dans le fantastique puisqu’il était alors interdit de filmer ou de mettre en scène la réalité. Un (grand) étudiant tombe amoureux d’une femme qu’il pense être une apparition. Il la suit et rencontre des personnages étranges… Il serait donc plus exact de parler d’onirisme que de fantastique puisque le personnage principal pense qu’il rêve cette histoire mêlant amour, intrigue policière et magie (le titre initial était d’ailleurs un hommage à Méliès). L’humour est très présent, un humour par petites touches, s’appuyant sur le flegme du héros ou jouant souvent avec les mots. Bien entendu, tout est tourné en studio avec peu de moyens, en plein hiver 1941-42. L’ensemble du film se déroule de nuit, ce qui permet à Marcel Lherbier de réaliser un beau travail sur les éclairages et les ombres. Micheline Presle est angélique, merveilleuse dans ce rôle de jeune femme à la fois inaccessible et bien réelle. Sa toute première apparition au tout début du film évoque immanquablement la semeuse, emblème de la république, seul sous-entendu que se permet Lherbier. Par certains aspects, le film a un peu vieilli mais de nombreuses scènes restent vraiment remarquables (la scène sur les toits est très belle) et le l’atmosphère générale a ce côté merveilleux qui ne vieillit pas.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Fernand Gravey, Micheline Presle, Saturnin Fabre, Bernard Blier
Voir la fiche du film et la filmographie de Marcel Lherbier sur le site imdb.com.

27 octobre 2006

Le silence de la mer (1949) de Jean-Pierre Melville

Le Silence de la merElle :
Adapté d’un roman de Vercors, ce film loué de bonnes intentions a le défaut d’être un peu soporifique. On subit le discours fleuve d’un officier allemand qui réquisitionne une chambre chez un vieil homme et sa nièce. Ces derniers refusent de lui parler et de changer quoi que ce soit à leurs habitudes. Ce long monologue de l’allemand est lassant et la voix off du vieil homme bien pesante. Il est vrai que cette nouvelle était bien difficile à porter à l’écran.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Ce premier film de Melville, tourné avec des moyens dérisoires, est un peu maladroit, très littéraire. Il prend toute sa dimension quand on replace dans son époque le roman dont il est tiré. Ecrit en 1942, en pleine occupation, cette nouvelle est un témoignage important, une vision qui ne laisse aucune illusion, qui magnifie la résistance passive de simples français. Le film souffre de quelques longueurs mais le thème reste fort.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Howard Vernon, Nicole Stéphane, Jean-Marie Robain
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre Melville sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Jean-Pierre Melville chroniqués sur ce blog…

25 octobre 2006

Le poison (1945) de Billy Wilder

Titre original : « The lost weekend »

Lost weekendElle :
Poignante descente en enfer de Ray Milland, écrivain raté qui tente de trouver l’inspiration dans l’alcool. Billy Wilder met en scène avec minutie cette lente et inéluctable déchéance. Ce sujet tabou est abordé pour la première fois au cinéma. L’impact est si fort qu’il met en lumière les ravages de l’alcool et suscite notre réflexion pour remédier à cette addiction.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est un film très réussi de Billy Wilder: l’univers d’un écrivain raté, prisonnier de son alcoolisme. Le film n’est pas moralisateur, il nous montre de façon implacable le cercle vicieux dans lequel cet homme s’est enfermé. Il est terriblement efficace car on a l’impression d’être à sa place et l’on mesure pleinement la difficulté de trouver une issue. Ray Milland est magistral. C’est certainement le meilleur film contre l’alcoolisme à tel point qu’une compagnie d’alcools avait tenté d’acheter le film à sa sortie pour le détruire!
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ray Milland, Jane Wyman
Voir la fiche du film et la filmographie de Billy Wilder sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Billy Wilder chroniqués sur ce blog…

20 août 2006

« Le grand passage » (1940) de King Vidor

Titre original : « Northwest passage »

'Northwest Passage' Elle :
(pas vu)

Lui :
King Vidor raconte dans son autobiographie les nombreuses difficultés qu’il dut surmonter pour tourner Northwest passage, un projet qu’il prit en cours de route, attiré par le fait de tourner en couleurs (Technicolor). Ce fut d’ailleurs le premier film tourné en couleurs par la MGM. L’écriture du scénario fut aussi difficile que le tournage et, détail amusant, le titre du film s’applique en fait à une seconde partie initialement prévue qui ne vit jamais le jour. Située en Nouvelle-Angleterre à l’époque des guerres franco-anglaises (1759), l’histoire relate 'Northwest Passage' l’expédition punitive d’une escouade de rangers sur un village indien situé loin dans le camp ennemi. King Vidor établit les lois du genre dans le sens où sont présents tous les ingrédients que l’on retrouvera ensuite dans nombre de films américains basés sur la glorification de l’héroïsme de gens ordinaires. Le personnage du chef, notamment, est remarquable, très abouti dans sa mise en scène, galvanisant ses troupes par ses discours, parvenant à les retourner quand tout semble perdu. Spencer Tracy est absolument merveilleux, il semble habité par son personnage tant il est crédible.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Spencer Tracy, Robert Young, Walter Brennan
Voir la fiche du film et la filmographie de King Vidor sur le site imdb.com.

12 juillet 2006

Le Dahlia Bleu (1946) de George Marshall

Titre original : « The Blue Dahlia »

Le Dahlia Bleu Elle :
Voilà un film noir comme je les aime, très classique mais sans être trop complexe. Alan Ladd revient de la guerre avec deux compagnons et se rend compte que sa femme (Veronica Lake) le trompe. Il la quitte mais elle est retrouvée assassinée le soir-même. Le suspense est bien maintenu jusqu’à la fin car toutes les pistes sont possibles. Seule petite déception, la solution est presque trop simple.
Note : 5 étoiles

Lui :
Parmi les quelques films noirs dont le scénario est signé Raymond Chandler, Le Dahlia Bleu est un peu particulier du fait des circonstances dans lequel il fut tourné : pressé par le fait qu’Alan Ladd devait retourner sous les drapeaux, Chandler écrivit le scénario au jour le jour, tenant le choc grâce au whisky (selon la légende). Acteurs et même réalisateur ne savaient pas quelle scène ils tourneraient le lendemain. Paramount voulait à tout prix réutiliser le couple Alan Ladd / Veronica Lake que l’on avait déjà vu dans This gun for hire (1942) et The glass key (La clé de verre, 1942). Le scénario est souvent présenté comme assez faible ce qui est un peu sévère à mes yeux : c’est certes un peu simple pour du Raymond Chandler et il comporte quelques scènes bâclées mais cela reste assez prenant et intrigant. De plus l’armée fit pression pour changer la fin qui, de ce fait, paraît un peu faible sur la dernière minute avec des aveux faits à la va-vite : le meurtrier qui était prévu par Chandler a du laisser la place… Les ambiances nocturnes sont parfaites, avec de très belles scènes sous la pluie. Alan Ladd joue de façon assez retenue, Veronica Lake est superbe. Cela reste indéniablement un beau film noir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alan Ladd, Veronica Lake, William Bendix, Howard Da Silva, Doris Dowling
Voir la fiche du film et la filmographie de George Marshall sur le site IMDB.

Voir les autres films de George Marshall chroniqués sur ce blog…

9 juin 2006

Le Grand Sommeil (1946) de Howard Hawks

Titre original : « The Big Sleep »

Le Grand Sommeil Elle :
Très beau film noir avec le couple mythique formé par Humphrey Bogart et Lauren Bacall. Le scénario est vraiment très complexe, difficile à suivre.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le Grand Sommeil est le film noir par excellence. Le scénario, basé sur le livre de Raymond Chandler, est complexe à souhait ; il est bien difficile de prétendre avoir tout compris dans cette histoire de chantages à plusieurs étages qui comporte un nombre impressionnant de fausses pistes. Le grand sommeil Howard Hawks disait qu’il n’avait lui-même pas tout compris! En tout cas, avec ce film, il établit les lois du genre : le détective privé (Bogart en Philip Marlowe sera un modèle pour nombre de films), l’atmosphère épaisse, urbaine, mais jamais sordide, les superbes éclairages de scènes principalement nocturnes. Tout est là. Le couple Bogart/Bacall est sans doute un peu moins fort que dans Le Port de l’Angoisse, moins électrique pourrait-on dire, mais fonctionne parfaitement bien, ambigu et passionné. Un film parfait qu’il faut voir et surtout revoir…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Lauren Bacall, John Ridgely, Martha Vickers, Dorothy Malone
Voir la fiche du film et la filmographie de Howard Hawks sur le site IMDB.

Voir les autres films de Howard Hawks chroniqués sur ce blog…

N.B. : A la fin des années 90, une version différente du Grand Sommeil a été redécouverte, version sortie en 1945 pour être projetée aux militaires américains dans le Pacifique. Cette version de 1945 est plus linéaire, avec des scènes en plus (des scènes de scénario essentiellement), et d’autres en moins notamment les scènes Bogart/Bacall que Hawks a allongées et tournées à nouveau pour la sortie définitive en 1946.
Le but recherché par la Warner avec ces ajouts était de renforcer le personnage interprété par Lauren Bacall qui venait de recevoir des commentaires catastrophiques pour un autre film, « Confidential Agent » (Agent Secret) d’Herman Shumlin.
Un DVD est sorti aux Etats-Unis avec les deux versions et une explication des différences (il me semble que la version Collector sortie en France comporte aussi les deux versions). Personnellement, je préfère la version de 1946, la version normale donc.

Un remake a été tourné en 1978 : « The Big Sleep » par Michael Winner, assez peu réussi, avec Robert Mitchum et Sarah Miles.

4 mai 2006

Key Largo (1948) de John Huston

Key Largo Elle :
(pas revu…)

Lui :
Key Largo est un très beau huis clos de John Huston doté d’une belle brochette d’acteurs avec au premier plan le couple Bogart/Bacall. La maîtrise de la mise en scène est magistrale et Huston parvient à donner une dimension humaine à ses personnages (y compris les truands) qui donne une profondeur inhabituelle pour un film noir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Edward G. Robinson, Lauren Bacall, Lionel Barrymore, Claire Trevor
Voir la fiche du film et la filmographie de John Huston sur le site IMDB.

Voir les autres films de John Huston chroniqués sur ce blog…

15 mars 2006

L’impasse tragique (1946) d’ Henry Hathaway

Titre original : « The Dark Corner »

L'impasse   tragique Elle :
(pas vu)

Lui :
Si Henry Hathaway est plutôt connu pour exceller dans l’art du western, il a réalisé quelques films policiers à la grande époque du film noir américain. The Dark Corner peut paraître assez classique à première vue mais il fait preuve d’une créativité certaine dans sa photographie et les éclairages : tout est tourné de nuit en décors naturels et Hathaway utilise les ombres à la fois pour accentuer le climat, les sentiments de ce détective privé qui se sent pris au piège ou encore pour souligner les caractères de certains personnages. Le scénario laisse peut-être deviner trop de choses trop tôt mais les dialogues sont particulièrement enlevés.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mark Stevens, Lucille Ball, Clifton Webb, William Bendix
Voir la fiche du film et la filmographie de Henry Hathaway sur le site IMDB.

Voir les autres films de Henry Hathaway chroniqués sur ce blog…