11 avril 2008

L’œil du Monocle (1962) de Georges Lautner

L’oeil du MonocleElle :
(pas vu)

Lui :
Un ancien SS, seul rescapé d’un commando qui cacha un trésor et des documents en mer près de Bonifaccio en 1943, revient sur les lieux 20 ans plus tard pour récupérer le butin. Plusieurs groupes d’agents secrets de divers pays sont là pour mettre la main sur lui. On retrouve donc dans L’Oeil du Monocle ce principe de la guerre des agents secrets, principe plus poussé et mieux exploité que dans le premier volet Le Monocle Noir. L’histoire est plutôt plus riche avec de nombreux rebondissements et de chausse-trappes dont Paul Meurisse se tire toujours avec flegme et distinction : il tient toujours son pistolet comme pour assister à une soirée mondaine et c’est un plaisir de le voir évoluer ainsi en environnement hostile. Ce délicieux décalage est accentué par beaucoup de bons mots. L’œil du Monocle est vraiment une amusante parodie de films d’espionnage qui nous fait passer un réel bon moment.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Paul Meurisse, Robert Dalban, Maurice Biraud, Elga Andersen, Charles Millot
Voir la fiche du film et la filmographie de Georges Lautner sur le site imdb.com.

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La série du Monocle (tous réalisés par Georges Lautner) :
Le Monocle Noir (1961)
L’oeil du Monocle (1962)
Le Monocle rit jaune (1964)

11 avril 2008

Le Monocle rit jaune (1964) de Georges Lautner

Le Monocle rit jauneElle :
(pas vu)

Lui :
Dans la série des Monocle, Le Monocle rit jaune est le troisième et dernier ; c’est aussi le moins réussi malgré son côté totalement excentrique et parfaitement farfelu. Rien n’est sérieux dans cette histoire où le Monocle part à Hong Kong chercher l’instigateur d’attentats contre des centrales nucléaires de par le Monde. On aurait pu attendre un peu plus du fait de cet environnement oriental surpeuplé et d’ailleurs les scènes les plus réussies sont celles où nos héros font face à toute une vague de sbires à la mine patibulaire (telle la scène dans la ruelle ou Le Monocle fait un carnage contre toute vraisemblance). Ces scènes sont hélas trop rares, le film manquant réellement de ressort. Paul Meurisse a tendance à un peu surjouer son personnage cette fois-ci : son petit dodelinement après avoir tiré avec son pistolet le petit doigt en l’air se transforme en sautillement un peu forcé mais il nous gratifie toujours heureusement de quelques bonnes répliques comme celle-ci, après que son acolyte en colère ait fracassé une table du tranchant de la main : « Mon ami, voilà une superfluité dont vous auriez pu vous passer »…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Paul Meurisse, Marcel Dalio, Robert Dalban, Olivier Despax, Edward Meeks
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La série du Monocle (tous réalisés par Georges Lautner) :
Le Monocle Noir (1961)
L’oeil du Monocle (1962)
Le Monocle rit jaune (1964)

10 avril 2008

12h08 à l’est de Bucarest (2006) de Corneliu Porumboiu

Titre original : « A fost sau n-a fost? »

12h08 à l’est de BucarestElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Dans une ville de province à l’est de Bucarest, le patron d’une (très) petite chaîne de télévision locale organise un débat : « La révolution a t-elle eu lieu aussi dans notre ville ? » La révolution dont il est question ici est bien entendu l’éviction de Ceaucescu (qui fut évacué par hélicoptère le 22 décembre 1989 à 12h08). N’ayant pu faire venir les invités de marque prévus, le présentateur doit se rabattre sur un veuf solitaire plutôt taciturne et un professeur d’histoire qui a la fâcheuse habitude de se cuiter tous les soirs et de se couvrir de dettes. La première moitié du film nous montre la vie de ces trois personnages en les suivant depuis le matin jusqu’au moment de l’émission. Cette partie peut sembler un peu longue mais nous dresse un portrait de chacun. Le morceau de choix de 12h08 à l’est de Bucarest réside dans le débat qui occupe toute la seconde moitié du film, débat assez pittoresque qui ne déroule pas aussi bien que prévu. Le propos de Corneliu Porumboiu est sans aucun doute de montrer comment chacun modifie la réalité avec le temps, ce qui aboutit 16 ans plus tard à des versions totalement contradictoires de l’Histoire qui se charge ainsi de connotations parfaitement subjectives. Il relative aussi et désacralise un évènement historique majeur en montrant la diversité des motivations de chacun à manifester à l’époque des faits et en introduisant une bonne dose d’humour, par les coups de téléphone notamment et par le cadre rudimentaire de l’émission. Un film iconoclaste en quelque sorte.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mircea Andreescu, Teodor Corban, Ion Sapdaru
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9 avril 2008

Le violent (1950) de Nicholas Ray

Titre original : « In a Lonely Place »

Le violentElle :
(pas vu)

Lui :
Un scénariste connu de cinéma, en panne d’écriture et au tempérament violent, se retrouve suspecté d’un meurtre. Il est disculpé par sa belle voisine avec laquelle il va nouer une relation et se remettre à l’écriture. Tel est le point de départ de ce film de Nicholas Ray, Le Violent, film qui se présente sous certains aspects comme un film noir mais qui est bien plus que cela : le sujet central n’est pas vraiment l’enquête mais plutôt une étude de caractère et l’observation de cette relation fragile : peut-on vivre avec un artiste, forcément instable ? In a lonely place Certains observateurs ont même vu là un film autobiographique, impression accentuée par le fait que Gloria Grahame était alors la femme de Nicholas Ray et que le couple était sur le point de se séparer. Humphrey Bogart livre là l’un de ses plus belles interprétations, un homme complexe et irascible mais terriblement humain et attachant. Face à lui, Gloria Grahame est tout aussi remarquable et parvient à donner beaucoup de richesse à son rôle. A noter les petites piques en direction d’Hollywood, plutôt amusantes que méchantes, ceci dit. Le Violent (In a lonely place) est à ranger parmi les tous meilleurs films de Nicholas Ray, réalisateur qui n’est pas hélas toujours estimé à sa juste valeur.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Gloria Grahame, Frank Lovejoy, Carl Benton Reid, Jeff Donnell
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8 avril 2008

La consultation (2006) de Hélène de Crécy

La ConsultationElle :
Un film documentaire utile, intéressant et émouvant sur le quotidien d’un médecin généraliste qui est le rouage essentiel de la communication et de l’information médicale. Toutes les couches de la société défilent devant lui avec leurs espoirs, leurs problèmes et leurs douleurs. Les émotions qui se dégagent de ces entretiens avec le médecin sont de l’ordre de l’humain mais aussi de l’impudique. La souffrance physique révèle la plupart du temps des problèmes psychologiques comme si les maux du corps étaient un révélateur de l’âme. On peut cependant s’interroger sur ce qui a pu pousser ces clients volontaires à se prêter au jeu de la caméra et de cette mise à nu car elle les déshabille parfois impudiquement et négativement.
Note : 4 étoiles

Lui :
Certes, La Consultation est un documentaire absolument nouveau dans la vision qu’il nous offre de la « médecine ordinaire » d’un généraliste confronté à des cas forts différents : il nous présente à la fois une certaine image de la société actuelle et aussi nous interroge sur notre rapport à la médecine. Cependant on peut aussi se demander où va s’arrêter cette pénétration parfaitement impudique de la caméra, cette Caméra sacralisée par notre société comme de l’organe de l’ouverture totale. Quelle est l’étape suivante ? « 24 heures de la vie d’un psychiatre » ? « Secrets de confessionnal » ? On peut aussi se demander pourquoi La Consultation n’a pas été tourné avec des acteurs (il y a ne serait-ce que 10 ans, ce documentaire avec personnes réelles eut été probablement inconcevable). Répondre à cette question en entraîne d’autres sur le rôle de l’information dans notre société.
Note : 2 étoiles

Acteurs:
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7 avril 2008

TwentyNine Palms (2003) de Bruno Dumont

Twentynine PalmsElle :
Un homme et une femme sont à la dérive en plein désert californien pour faire du repérage photographique. Ambiance de road movie avec ses bars, ses motels, ses stations-service et ses grands espaces désertiques. Mis à part des scènes de sexe assez crus, le temps s’écoule très lentement sans qu’il arrive quelque chose de notoire. La routine du quotidien prend le dessus : manger, dormir, faire l’amour, rouler. C’est une parenthèse hors du temps dans laquelle Bruno Dumont ausculte un couple dans ses rapports de domination de l’un par rapport à l’autre en tentant de faire monter l’angoisse dans ce no man’s land sans fin. Cet homme et cette femme passent de la plus grande des jouissances à la pire des violences et douleurs. L’amour et la haine se catapultent, les ego s’entrechoquent entre masculin et féminin. La deuxième partie est longue et confuse. Le réalisateur préfère laisser le spectateur démêler les fils de son histoire qui se termine violemment. C’est assez frustrant ; on reste sur sa faim et on trouve l’exercice un peu vain.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans 29 Palms, Bruno Dumont n’a visiblement aucune intention narrative. Le film est une errance d’un photographe et de son amie dans les déserts du sud de la Californie. Il est difficile de dire que nous les observons puisqu’ils ne parlent pas beaucoup et qu’il ne passe que peu de choses durant les ¾ du film, à part des accouplements un peu primitifs et quelques disputes. Partant d’un environnement neutre, l’atmosphère devient un peu plus inquiétante et oppressante mais les transitions sont brutales, laissant le spectateur sans explication à ces changements inopinés. La fin est quant à elle dramatique et brutale, laissant libre cours à une certaine bestialité. L’image et le son sont globalement très bruts, à tel point qu’une scène de nuit comporte même le bruit lancinant de la machinerie de l’équipe de cinéma (cela donne l’impression d’avoir enfilé un générateur électrique comme sac à dos). 29 Palms est à mes yeux plus à voir comme un film assez expérimental ; cela a sans doute permis à Bruno Dumont de faire ensuite des films assez puissants comme Flandres.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Yekaterina Golubeva, David Wissak
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6 avril 2008

Amadeus (1984) de Milos Forman

AmadeusElle :
(En bref) Très beau film, pathétique à souhait, qui ravit les yeux et les oreilles. Le personnage de Mozart est très attachant de par son originalité de comportement dans le monde empesé de la cour royale. Plusieurs projections d’Amadeus permettent même de redécouvrir le film sous de nouveaux angles.
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Amadeus est une formidable mise en image de l’hypothétique haine d’Antonio Salieri envers Mozart. Il faut pardonner les clichés hollywoodiens et certaines libertés (ou plus exactement, interprétations) historiques, pour savourer tout à loisir cette plongée dans l’univers de ce génie de la musique pré-romantique.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Frank Murray Abraham, Tom Hulce, Elizabeth Berridge, Jeffrey Jones
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[Mise à jour 2016] :
La découverte début 2016 d’une partition cosignée par Mozart et Salieri met un terme définitif à ce ce qui est unanimement considéré comme un mythe absurde de l’histoire de la musique, celui d’une supposée animosité entre Salieri et Mozart. Cette fable est née d’une pièce écrite par Pouchkine en 1830, renforcée à la fin du même siècle par un opéra de Rimski-Korsakov.

6 avril 2008

A la campagne (1995) de Manuel Poirier

A la campagneElle :
(En bref) Dans cette chronique de vie à la campagne, Manuel Poirier nous fait languir pendant 1h30 pour peu de choses. On a l’impression qu’il s’ennuie autant que ses acteurs avec son sujet, sujet que l’on discerne bien mal.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) A la Campagne c’est un peu la province vue par un réalisateur parisien : boulots pas intéressants, pas de nanas, voisins casse-pieds… et tout ce petit monde ne rêve bien entendu que d’une chose : aller à Paris! Bref on s’ennuie ferme à la campagne, à tel point que le film n’a pas grand chose à raconter.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Benoît Régent, Judith Henry, Sergi López
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5 avril 2008

La courtisane (1998) de Marshall Herskovitz

Titre original : Dangerous Beauty

La CourtisaneElle :
(En bref) Film qui se laisse regarder pour se plonger dans l’univers de Venise au XIVe siècle au travers de cette charmante courtisane. Néanmoins, le film reste conventionnel et alourdi de nombreux clichés et travers hollywoodiens.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Parfaitement à l’image de son héroïne courtisane jouée par l’ensorcelleuse Catherine McCormack, La Courtisane est film plaisant à regarder. Il ne faut sans doute pas lui en demander beaucoup plus.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catherine McCormack, Rufus Sewell, Oliver Platt, Fred Ward, Naomi Watts, Jacqueline Bisset
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Homonyme :
La Courtisane (Susan Lenox [her fall and rise]) de Robert Z. Leonard (1931) avec Greta Garbo et Clark Gable.

5 avril 2008

Le cinquième élément (1997) de Luc Besson

Le cinquième élémentElle :
J’ai plutôt moins apprécié ce film à sa deuxième projection. La première partie n’est guère passionnante et le film ne décolle vraiment qu’à partir de l’entrée en scène de Bruce Willis et de Milla Jovovich. Luc Besson a su en faire des personnages à la fois attachants et forts. Le monde d’anticipation qu’il a recréé déborde d’imagination et constitue le second point fort du film. Dans Le cinquième élément, Besson nous montre sa dextérité à jongler avec le montage, le son et les images percutantes.
Note : 3 étoiles

Lui :
Luc Besson nous offre là un film très complet. Le scénario, tout en étant classique sur le fond, est riche et puissant. Son univers science-fiction est très varié, inventif, parfois onirique. Bien entendu, on peut lui reprocher son penchant à toujours jouer avec le spectaculaire mais dans Le Cinquième Elément le spectaculaire prend tout son sens : il vient souligner le rêve qu’apporte la science fiction qui permet toutes les excentricités, de pousser à bout toutes les idées.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Bruce Willis, Gary Oldman, Ian Holm, Milla Jovovich, Chris Tucker
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