4 avril 2008

Les témoins (2007) de André Téchiné

Les TémoinsElle :
Désir de trouver le bonheur dans la sexualité, de vivre l’intensité d’un instant présent et pourtant en ce début des années 80, c’est l’apparition brutale d’une maladie méconnue le sida. Le film nous remet en mémoire un contexte difficile : prise en charge sommaire, pas de traitements, préjugés, angoisses de mort. Téchiné nous plonge au cœur du milieu homosexuel par le biais d’un médecin amoureux d’un jeune homme qui va le tromper avec le mari d’une de ses amies. Les vies se croisent, s’entrechoquent, les repères se fissurent, les expériences sont douloureuses mais l’appétit de vivre et le désir d’amour est plus fort lorsque la mort est au rendez-vous. Les personnages de Téchiné sont fragiles, sensibles et lumineux, sur la lisière d’un gouffre.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’art d’André Téchiné avec Les Témoins est de ne pas aborder bille en tête son sujet principal : il prend le soin de nous dresser le portrait d’un petit groupe de personnes très différents dans leur façon d’aborder la vie tout en étant proches. Cette première partie est une belle chronique qui parvient à rendre ces personnages attachants ce qui accentue d’autant la soudaineté de l’irruption de la maladie qui survient sans crier gare. André Téchiné sait alors éviter l’excès de mélodrame, pouvant donner l’impression de rester parfois descriptif, mais cela donne à son film beaucoup de force et d’authenticité. Il s’appuie aussi sur un excellent quarteron d’acteurs : Sami Bouajila est particulièrement remarquable.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Michel Blanc, Emmanuelle Béart, Sami Bouajila, Johan Libéreau, Julie Depardieu
Voir la fiche du film et la filmographie de André Téchiné sur le site imdb.com.

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3 avril 2008

Golden door (2006) de Emanuele Crialese

Titre original : « Nuovomondo »

Golden doorElle :
(Abandon)
Note : 0 eacute;toile

Lui :
Golden Door nous fait revivre le parcours d’une famille d’immigrants siciliens, depuis leur campagne aride de Sicile jusqu’aux portes de l’Amérique. Alors qu’il nous avait enchanté avec son film précédent Respiro, Emanuele Crialese nous livre cette fois un film assez vide et empâté d’effets visuels inutiles. Le cinéaste semble ainsi avoir perdu toute la fraîcheur et l’authenticité qui faisaient le charme de ses films. Le personnage joué par Charlotte Gainsbourg donne l’impression de n’être, lui aussi, qu’un effet scénaristique inutile. La partie la plus intéressante de Golden Door se situe sur Ellis Island et le film prend alors une fonction de témoignage historique sur la sélection qui s’y est opérée pendant de nombreuses années, à l’entrée des Etats-Unis.
Note : 1 eacute;toile

Acteurs: Charlotte Gainsbourg, Vincenzo Amato
Voir la fiche du film et la filmographie de Emanuele Crialese sur le site imdb.com.

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3 avril 2008

Inséparables (1999) de Michel Couvelard

InseparablesElle :
(En bref) Peinture sociale de la vie d’un quarantenaire un peu paumé et qui s’enferme dans sa déprime. Il quitte Paris pour rejoindre dans le Nord, sa soeur Gisèle, dont le personnage, interprété par Catherine Frot, apporte heureusement une once de gaieté dans cet océan de torpeur et d’ennui.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) La quarantaine déboussolée, Jean-Pierre Darroussin cherche une (nouvelle) direction à sa vie. Le film nous dresse le portrait psychologique de ce personnage en se concentrant sur son présent, le passé étant totalement occulté. On sourit parfois, mais le film semble avoir hérité de la monotonie et la vacuité de la vie de son héros. Inséparables est de ce fait assez franchement déprimant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catherine Frot, Jean-Pierre Darroussin, Fabienne Babe, Sami Bouajila
Voir la fiche du film et la filmographie de Michel Couvelard sur le site imdb.com.

2 avril 2008

Fourmiz (1998) de Eric Darnell et Tim Johnson

Titre original : « Antz »

FourmizElle :
Merveilleux film d’animation avec un Woody Allen plus vrai que nature en fourmi perdue dans la foultitude de ses semblables. On passe vraiment un bon moment.
Note : 5 eacute;toiles

Lui :
En 1998, deux films d’animation en images de synthèse basés sur le monde des fourmis sortirent à quelques mois d’intervalle : 1001 pattes (A Bug’s Life) de Pixar/Walt Disney et Fourmiz (Antz) de Dreamworks. S’ils étaient tous deux d’excellente facture, ils visaient un public différent, Disney ciblant son public habituel avec un produit dûment calibré alors que Dreamworks nous a fait un véritable petit bijou en visant un public plus mature, donnant un caractère bien plus anthropoïde (semblable aux humains) à ses fourmis. L’idée brillante de Fourmiz fut en effet de transposer le personnage de Woody Allen, c’est-à-dire un dépressif en proie à d’interminables questionnements existentialistes, au monde totalement impersonnel d’une colonie de fourmis. Tout l’humour repose sur ce transfert et on apprécie d’autant plus Fourmiz que l’on est familier des films (ou du moins du personnage) de Woody Allen. Il faut le voir en VO bien entendu, d’autant plus qu’à ses côtés la brochette d’acteurs qui sont venus prêter leur voix est impressionnante. Si la prouesse technique d’animation, qui fit sensation à l’époque (*), s’est quelque peu émoussée, son contenu le rend toujours aussi amusant à revoir.
Note : 5 eacute;toiles

Acteurs: (voix) Woody Allen, Sharon Stone, Sylvester Stallone, Gene Hackman, Christopher Walken, Dan Aykroyd, Anne Bancroft, Jennifer Lopez
Voir la fiche du film et la filmographie de Eric Darnell sur le site imdb.com.

(*) Fourmiz fut l’un des tous premiers films à être entièrement réalisé en image de synthèse. Avant lui, il y eut Toy Story en 1995 mais l’univers de Fourmiz fit intervenir des objets bien plus complexes à modéliser que celui de Toy Story.