Elle :
Je n’ai pas résisté plus de 30mn à l’artificialité du jeu des acteurs et au maniérisme ambiant bien propre à un milieu bien déconnecté du réel.
Note :
Lui :
On ne peut pas vraiment dire qu’Eugène Green fasse un effort quelconque pour nous encourager à entrer dans son film : il y a tout d’abord ce parti pris au niveau du jeu des acteurs, un jeu figé, sans émotion, des acteurs qui regardent la caméra… et aussi cette image terne et plate, sans éclairage. En fait, le film est comme totalement dénué d’artifice pour mieux se focaliser sur son récit, à mi-chemin entre la chronique sentimentale de fin d’adolescence et le songe mélancolique. Le problème est que l’émotion a bien du mal à naître de toute cette froideur apparente et que le film semble s’empêtrer dans un tissu de petites vérités simples qui se voudraient être essentielles. Non, en fait, les meilleurs moments sont ceux où Eugène Green égratigne un certain milieu intellectuel avec quelques personnages hauts en couleur, franchement allumés et totalement imbus de leur personne : un(e) professeur de littérature exaltée, Olivier Gourmet en homme théâtre emphatique et surtout Denis Podalydès, absolument superbe en directeur d’ensemble baroque autant maniéré que détestable !
Note :
Acteurs: Adrien Michaux, Natacha Régnier, Denis Podalydès, Olivier Gourmet
Voir la fiche du film et la filmographie de Eugène Green sur le site imdb.com.
Note: Le très beau morceau de Monteverdi que l’on entend plusieurs fois est « Lamento della Ninfa« , un madrigal amoureux extrait du 8e livre « Madrigali guerriere ed amoroso » (1638).