7 juin 2024

La Passion de Dodin Bouffant (2023) de Tran Anh Hung

La Passion de Dodin BouffantEn France à la fin du XIXe siècle, Eugénie travaille depuis vingt ans comme cuisinière pour le célèbre gastronome Dodin. Au fil des années, une passion affectueuse s’est développée entre eux. De leur amour commun pour la gastronomie naissent des plats uniques, savoureux et délicats. Eugénie, femme éprise de liberté, n’a cependant jamais voulu épouser Dodin…
La Passion de Dodin Bouffant est un film français écrit et réalisé par Trần Anh Hùng (cinéaste français d’origine vietnamienne que l’on a découvert avec L’Odeur de la papaye verte en 1993). C’est l’adaptation assez libre du roman suisse La Vie et la Passion de Dodin-Bouffant gourmet, paru en 1924. Tourné dans un château en Anjou, ce récit simple est une belle ode à la gastronomie française, un film plaisant et réconfortant en ces périodes si anxiogènes. Le chef triplement étoilé Pierre Gagnaire a été consultant sur le tournage et son bras droit, le chef Michel Nave, a réalisé toutes les recettes. Tout est vrai. Le film évoque Le Festin de Babette de Gabriel Axel (1987) mais Trần Anh Hùng se montre plus admirable encore dans sa façon de filmer, avec de mouvements de caméra, amples et doux, qui donnent parfois l’impression de danser autour des personnages. On se délecte de ces images. Le film est une ode au plaisir de vivre. Il est toutefois logique que ce type de film hédoniste ne plaise pas à tous les spectateurs (à commencer par les critiques qui n’ont pas aimé). Prix de la mise en scène à Cannes 2023.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Juliette Binoche, Benoît Magimel, Emmanuel Salinger, Patrick d’Assumçao, Galatéa Bellugi
Voir la fiche du film et la filmographie de Tran Anh Hung sur le site IMDB.
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Benoît Magimel et Juliette Binoche dans La Passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung.

14 septembre 2012

La ballade de l’impossible (2010) de Tran Anh Hung

Titre original : « Noruwei no mori »

La ballade de l'impossibleA Tokyo, à la fin des années soixante, le meilleur ami de Watanabe se suicide. Quelques mois plus tard, il retrouve Naoko, la petite amie de son ami disparu. Elle est fragile et repliée sur elle-même mais accepte de voir Watanabe… Noruwei no mori (1) est un roman d’Haruki Murakami qui a été vendu à plus de dix millions d’exemplaires rien qu’au Japon. C’est le réalisateur français d’origine vietnamienne Tran Anh Hung qui le porte à l’écran, tournant le film en japonais bien que ce ne soit pas sa langue. C’est une histoire très délicate et mélancolique sur la naissance de l’amour, la perte, le remord, le passage à l’âge adulte. Le film paraît assez inégal car il a des moments très intenses mais aussi de longues scènes où le réalisateur tente d’exprimer ce sentiment de langueur de ses personnages par un lyrisme trop appliqué. Il sait toutefois rendre ses personnages attachants. Très belle musique de Jonny Greenwood.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ken’ichi Matsuyama, Rinko Kikuchi, Kiko Mizuhara, Reika Kirishima
Voir la fiche du film et la filmographie de Tran Anh Hung sur le site IMDB.

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(1) Noruwei no mori est la traduction en japonais de Norwegian Wood, titre d’une chanson des Beatles, écrite par John Lennon en 1965 et qui figure sur l’album Rubber Soul. « I once had a girl / Or should I say she once had me / She showed me her room / Isn’t it good Norwegian wood? » Le pin norvégien en question est celui des meubles du chalet où Lennon (en vacances en Suisse) rencontre son amie, tout comme les meubles du chalet de Naoko dans le film, dont c’est la chanson préférée. A noter que la chanson parle aussi d’un amour qui ne peut aboutir (en réalité, Lennon ne voulait être trop explicite puisqu’il était marié quand il l’a écrite).