5 août 2021

Au pays de la peur (1952) de Andrew Marton

Titre original : « The Wild North »

Au pays de la peur (The Wild North)Dans les montagnes enneigées du nord-ouest du Canada, Jules Vincent est un solide trappeur qui sait affronter seul les dangers du Grand-Nord et qui tient à sa liberté. Après avoir malencontreusement tué un homme, il est traqué par le constable Pedley qui le retrouve mais le plus dur est de la ramener à la ville car l’hiver est là…
The Wild North (on peut oublier le titre français un peu idiot qui induit le spectateur en erreur…) est réalisé par Andrew Marton, réalisateur qui s’est souvent fait remarquer comme réalisateur de seconde équipe (second unit director) pour les scènes d’action. Le scénario est signé par un certain Frank Fenton. L’histoire s’inspire d’un périple effectué par l’officier Albert Pedley de la Canadian North West Mounted Police en 1904. Malgré une certaine lourdeur, le récit parvient à être assez prenant. Les scènes de neige sont plutôt convaincantes même si certaines respirent le studio. Stewart Granger a adopté un épouvantable accent français. Son jeu, bien trop appuyé, contribue à rendre son personnage antipathique ; il est en effet assez cruel. Cyd Charisse, en amérindienne, n’a qu’un petit rôle mais il est plutôt étonnant. Le film utilise un nouveau procédé de couleurs : l’Anscocolor, mis au point par la société Ansco, filiale d’Agfa avant la guerre. Son principal avantage était de pouvoir être utilisé dans les caméras noir et blanc classiques. Le procédé sera utilisé pendant la décennie des années cinquante, principalement par la MGM.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stewart Granger, Wendell Corey, Cyd Charisse
Voir la fiche du film et la filmographie de Andrew Marton sur le site IMDB.

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Au pays de la peur (The Wild North)Stewart Granger dans Au pays de la peur (The Wild North) de Andrew Marton.

Au pays de la peur (The Wild North)Wendell Corey et Cyd Charisse dans Au pays de la peur (The Wild North) de Andrew Marton.

31 mars 2021

L’Invasion secrète (1964) de Roger Corman

Titre original : « The Secret Invasion »

L'invasion secrète (The Secret Invasion)Pendant la Seconde Guerre mondiale, les services secrets britanniques sélectionnent un groupe de cinq prisonniers dans les prisons du Caire. Encadrés par un officier, ils sont envoyés en Italie avec pour mission de faire évader un général italien prisonnier des allemands, un général antifasciste susceptible de retourner les soldats italiens contre les nazis…
Ecrit par R. Wright Campbell, le scénario de L’invasion secrète évoque celui de The Dirty Dozen (Les Douze Salopards, 1967) de Robert Aldrich. Pourtant il a été tourné trois ans plus tôt (1). Il s’agit en réalité du remake de Five Guns West (Cinq fusils à l’Ouest, 1955), le premier film que Roger Corman a signé en tant que réalisateur. Ce film d’action à petit budget repose sur une bonne histoire et bénéficie d’une belle distribution, probablement du fait que Roger Corman s’est allié avec une major, United Artists, ce qui est assez rare dans sa carrière. Le déroulement du scénario est solide et réserve quelques surprises. En outre, le réalisateur a introduit des petites notes gothiques dont il a le secret : par exemple, lorsque le commando doit creuser un tunnel, ils partent d’un cimetière et trouvent fatalement sur leur chemin…(je vous laisse deviner). Sans être vraiment remarquable, le film se révèle tout de même assez prenant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stewart Granger, Raf Vallone, Mickey Rooney, Edd Byrnes, Henry Silva, William Campbell
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(1) La légende veut que Roger Corman ait eu vent du projet d’adaptation du livre de E.M. Matheson par Robert Aldrich. La MGM avait en effet annoncé dès 1963 son intérêt à acheter les droits de ce roman, qui ne parut qu’en 1965. Que Roger Corman ait cherché à griller la politesse à la MGM est toutefois invérifiable.

 L'invasion secrète (The Secret Invasion)William Campbell, Mickey Rooney, Stewart Granger, Edd Byrnes et Raf Vallone
dans L’invasion secrète (The Secret Invasion) de Roger Corman.

23 décembre 2019

Salomé (1953) de William Dieterle

Titre original : « Salome »

Salomé (Salome)Bannie de Rome, la princesse Salomé arrive en Galilée où elle rejoint sa mère, la reine Hérodiade et son beau-père le roi Hérode Antipas. Le prophète Jean le Baptiste prêche contre le roi et la reine. Celle-ci souhaite la mort du prêcheur, mais Hérode craint de lui nuire en raison d’une prophétie qui lui promet une mort dans mille tourments s’il venait à lui nuire…
Hollywood a toujours été friand des adaptations bibliques et le personnage de Salomé donne une bonne occasion d’y ajouter une dose de sensualité. Le scénario a ici été écrit pour Rita Hayworth et Columbia n’a pas hésité à modifier assez radicalement les écrits bibliques pour ne pas ternir l’image de leur star. L’ensemble est d’assez bonne facture mais le résultat est un peu gâché par un jeu inégal : Stewart Granger est très terne, Judith Anderson sur-joue, Rita Hayworth minaude un peu trop souvent. Seul Charles Laughton est assez remarquable en roi concupiscent. Le clou du film est la « danse des sept voiles » de Rita Hayworth, empreinte d’un érotisme flamboyant, qui vient clore le récit.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Stewart Granger, Charles Laughton, Judith Anderson, Cedric Hardwicke
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Remarques :
* Rita Hayworth (qui est danseuse) a affirmé qu’il s’agissait de la danse la plus exigeante et la plus difficile de toute sa carrière, et qu’elle avait exigé d’innombrables prises.
* Harry Cohn, le patron de la Columbia, aurait volé l’idée à Cecil B. deMille après que ce dernier lui ait fait une demande d’emprunt de Rita Hayworth pour jouer Salomé. Harry Cohn refusa et décida de tourner son propre film : il convoqua Jesse Lasky Jr. (le fils du grand pionnier Jesse L. Lasky) pour lui dire qu’il avait un week-end pour écrire un scénario ou sinon il était viré. Lasky écrivit effectivement une ébauche de 50 pages en un week-end. Harry Cohn n’est pas réputé pour ses méthodes élégantes…
* Dans le Nouveau Testatment, Salomé n’est nommée que sous le nom « une fille d’Hérodiade ». Seul l’épisode de la danse est relaté en quelques lignes et c’est bien entendu elle qui demande la tête de Jean-Baptiste. Tout le reste (bannissement de Rome, amour avec un centurion converti, etc.) est inventé par les scénaristes.

Salomé (Salome)Rita Hayworth dans Salomé (Salome) de William Dieterle.

Autres adaptations du personnage :
1918 : Salomé (Salome) de J. Gordon Edwards avec Theda Bara
1922 : Salomé de Charles Bryant, scénario d’Oscar Wilde avec Alla Nazimova
1945 : Les Amours de Salomé (Salome, Where She Danced) de Charles Lamont avec Yvonne De Carlo
1986 : Salomè de Claude d’Anna
2002 : Salomé de Carlos Saura avec Aída Gómez
2013 : Salomé de Al Pacino avec Jessica Chastain

27 mars 2012

Scaramouche (1952) de George Sidney

ScaramoucheEn France, à la veille de la Révolution Française, André-Louis Moreau, fils illégitime d’un noble, va chercher à venger son meilleur ami tué par la Marquis de Maynes pour un pamphlet révolutionnaire qu’il a écrit et diffusé… Parmi les films de cape et d’épée, Scaramouche est l’un des plus beaux fleurons du genre. Le roman de l’italien Rafael Sabatini avait déjà été adapté par Rex Ingram en 1923, mais cette version en Technicolor est plus flamboyante. George Sidney, qui avait réalisé auparavant plusieurs comédies musicales, donne beaucoup de rythme à l’ensemble et nous gratifie de la plus belle scène de duel du cinéma, très spectaculaire et gérée comme un ballet. Plein de charme, Stewart Granger est parfait dans ce rôle de grand séducteur et d’aventurier. De l’ensemble, se dégage une certaine élégance, cette élégance que l’on ne retrouve que parmi certains grands films hollywoodiens des années cinquante. Scaramouche est un superbe divertissement.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Stewart Granger, Eleanor Parker, Janet Leigh, Mel Ferrer, Henry Wilcoxon, John Dehner
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Remarques :
Stewart Granger s’est longuement entraîné à l’escrime et a tenu à tourner lui-même les scènes de combat. Il s’est blessé lors du duel final et le tournage a du être interrompu plusieurs jours. Mel Ferrer, en revanche, a pour doublure Jean Heremans, champion d’escrime, qui fut d’ailleurs blessé par Stewart Granger. Il aurait toutefois participé au duel final.

Autres versions :
Scaramouche de Rex Ingram (1923) avec Ramon Navarro
Scaramouche de Antonio Isasi-Isasmendi (1963)

29 novembre 2011

L’homme en gris (1943) de Leslie Arliss

Titre original : « The man in grey »

L'homme en grisA une vente aux enchères pendant la guerre, un pilote et une jeune auxiliaire de l’armée découvrent qu’ils ont en commun une histoire par leur famille. Un flash-back raconte comment, au début du XIXe siècle, Clarissa a épousé sans amour le Marquis de Rohan et les évènements qui ont suivi… Adaptation d’un roman d’Eleanor Smith, L’homme en gris est un film anglais, réalisé pendant la guerre. L’histoire peut paraître assez classique en soi, la mise en scène reste très classique et pourtant le film nous accroche par son charme et une certaine force. Leslie Ardiss as su éviter les clichés et traiter cette histoire avec naturel et délicatesse, et même avec une certaine poésie. Il est servi en outre par trois acteurs remarquables, qui deviendront tous trois bien plus célèbres par la suite : James Mason, Stewart Granger et Margaret Lockwood, cette dernière interprétant dans un ton très juste un personnage effroyablement machiavélique. Le cinéma anglais a souvent montré son talent pour les drames « en costumes » (XIXe notamment) et L’homme en gris est un bel exemple de réussite avec des moyens assez limités.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Margaret Lockwood, James Mason, Stewart Granger, Phyllis Calvert
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