24 mai 2024

Un meurtre est un meurtre (1972) de Etienne Périer

Un meurtre est un meurtreUne jeune femme paralysée depuis un accident d’auto, Marie Kastner, meurt écrasée par sa propre voiture. Son mari, Paul Kastner, hérite de sa fortune à de surprenantes conditions. De plus, un homme lui fait un étrange chantage…
Un meurtre est un meurtre est un film français réalisé par le belge Étienne Périer. Il est basé sur le roman du même nom de Dominique Fabre qui en a co-écrit l’adaptation avec le réalisateur. Il s’agit d’un suspense qui ressemble à du Claude Chabrol (qui joue d’ailleurs un petit rôle, assez burlesque) et la présence de Stéphane Audran renforce cette impression. Hélas, le film n’en a pas les mêmes qualités. L’histoire est pourtant bien agencée mais la réalisation reste terne. Malgré une distribution prestigieuse, il manque l’étincelle qui donnerait une personnalité au film. Cela se regarde toutefois sans déplaisir mais reste anodin.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Claude Brialy, Stéphane Audran, Robert Hossein, Michel Serrault, Catherine Spaak
Voir la fiche du film et la filmographie de Etienne Périer sur le site IMDB.

Remarque :
Le réalisateur belge Etienne Périer a principalement tourné des films policiers dont de nombreux téléfilms. Dans Un si petit village (1978) il a reconstitué la célèbre affaire de Brouay-en-Artois.

Stéphane Audran et Jean-Claude Brialy dans Un meurtre est un meurtre de Etienne Périer.

1 janvier 2024

Angélique, marquise des anges (1964) de Bernard Borderie

Angélique, marquise des angesXVIIe siècle. Fille du baron de Sancé de Monteloup, élevée très librement, Angélique assiste à la fomentation d’un complot entre plusieurs grands du royaume, visant à empoisonner le futur Louis XIV. Afin de la protéger de cette dangereuse découverte, elle est envoyée dans un couvent pour y faire ses études. Les années passent, et quand son père l’en fait sortir prématurément, c’est pour lui apprendre qu’elle est promise au richissime comte de Peyrac qu’on dit boiteux et défiguré par une cicatrice…
Angélique, marquise des anges est un film d’aventure français réalisé par Bernard Borderie. Il s’agit de l’adaptation du roman homonyme d’Anne et Serge Golon. La réputation de cette série littéraire est d’être des romans de gare à l’eau de rose, mais ils auraient des qualités. Cette mauvaise réputation est certainement due en bonne partie aux films de Bernard Borderie, qui sont effectivement des films faciles, mêlant aventures et mise en péril d’une charmante personne, avec un petit zeste d’érotisme (pour l’époque). Ce rôle marqua définitivement la carrière de Michèle Mercier en l’enfermant dans des rôles de sex-symbol, façon Brigitte Bardot (qui était d’ailleurs le premier choix des producteurs). Cela se laisse regarder mais sans générer d’enthousiasme. Cet immense succès populaire eut de nombreuses suites.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Michèle Mercier, Robert Hossein, Jean Rochefort, Claude Giraud, Giuliano Gemma
Voir la fiche du film et la filmographie de Bernard Borderie sur le site IMDB.

Voir les autres films de Bernard Borderie chroniqués sur ce blog…

Remarque :
• Pour l’héroïne, les auteurs des romans se sont inspirés de la marquise du Plessis-Bellière (1617-1705) qui marqua son époque par son esprit et son courage. (lire sur Wikipédia)

Michèle Mercier dans Angélique, marquise des anges de Bernard Borderie.
Robert Hossein et Michèle Mercier dans Angélique, marquise des anges de Bernard Borderie.
Jean Rochefort dans Angélique, marquise des anges de Bernard Borderie.

La série Angélique au cinéma:
Angélique, marquise des anges de Bernard Borderie (1964) avec Michèle Mercier, Robert Hossein
Merveilleuse Angélique de Bernard Borderie (1965) avec Michèle Mercier, Claude Giraud
Angélique et le Roy de Bernard Borderie (1966) avec Michèle Mercier, Jean Rochefort
Indomptable Angélique de Bernard Borderie (1967) avec Michèle Mercier, Robert Hossein
Angélique et le Sultan de Bernard Borderie (1968) avec Michèle Mercier, Robert Hossein

Remake :
Angélique d’Ariel Zeitoun (2013) avec Nora Arnezeder, Gérard Lanvin et Tomer Sisley

19 février 2017

Pas de roses pour OSS 117 (1968) de André Hunebelle

Pas de roses pour O.S.S. 117Alors que l’on observe une recrudescence d’attentats politiques, OSS 117 a changé de visage pour se faire passer pour le gangster William Chandler. Son but est d’infiltrer l’organisation criminelle dirigée par « Le Major ». Celui-ci l’envoie au Moyen-Orient pour assassiner un délégué de l’ONU… Pas de roses pour OSS 117 est adapté non pas d’un roman de Jean Bruce mais de Josette Bruce qui a pris la suite de son mari décédé. La base de l’histoire (les assassinats politiques) rappelle furieusement l’épisode « Bahia ». Le développement est certes différent mais ne brille pas par son originalité. Les mêmes recettes sont réutilisées, on sent un certain essouflement. L’acteur principal a changé, John Gavin remplace Frederick Stafford et le scénario intègre cela habilement : OSS 117 a subi une opération de chirurgie esthétique pour remplir sa mission (on nous le répète cinq fois pour être sûr que tout le monde a bien compris). Le casting inclut cette fois une grande vedette internationale, Curd Jürgens, et une James Bond girl, Luciana Paluzzi. Robert Hossein réapparaît, sans que son personnage ne soit lié à celui qu’il avait dans le second volet.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: John Gavin, Margaret Lee, Curd Jürgens, Luciana Paluzzi, Robert Hossein
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Remarques :
* Production franco-italienne.
* Réalisation : André Hunebelle, , Renzo Cerrato et  Jean-Pierre Desagnat

Pas de roses pour OSS 117
Robert Hossein et John Gavin dans Pas de roses pour O.S.S. 117 d’André Hunebelle.

Pas de roses pour OSS 117
Luciana Paluzzi et John Gavin dans Pas de roses pour O.S.S. 117 d’André Hunebelle.

16 février 2017

Banco à Bangkok pour OSS 117 (1964) d’André Hunebelle

Banco à Bangkok pour OSS 117Le colonel Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117, est envoyé en Thaïlande pour continuer l’enquête sur une inquiétante résurgence du virus de la peste. Le précédent agent sur l’affaire a été assassiné… Basé sur un roman policier de Jean Bruce, Banco à Bangkok pour OSS 117 est le deuxième de la série réalisée par André Hunebelle. Cette fois, le film est en couleurs et a, de toute évidence, bénéficié de plus de moyens. L’acteur Kerwin Mathews prend de l’assurance et montre plus de présence ; il y a aussi un meilleur travail sur les vilains, Robert Hossein étant assez troublant. Mais l’ensemble peine à passionner, la faiblesse étant cette fois plutôt du côté du scénario, assez conventionnel et prévisible.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Kerwin Mathews, Robert Hossein, Pier Angeli, Dominique Wilms
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Banco à Bangkok pour OSS 117
Pier Angeli et Kervin Mathews dans Banco à Bangkok pour OSS 117 de André Hunebelle.

Banco à Bangkok
Kervin Mathews et Robert Hossein dans Banco à Bangkok pour OSS 117 de André Hunebelle.

25 janvier 2015

Le Chevalier de Maupin (1967) de Mauro Bolognini

Titre original : « Madamigella di Maupin »

Mademoiselle de MaupinAu XVIIIe siècle, Magdeleine de Maupin, déguisée en abbé, est envoyée par son père au couvent pour la protéger de l’invasion des troupes hongroises. La jeune fille préfère toutefois prendre sa liberté pour rencontrer l’amour. Prise pour un jeune garçon, elle est enrôlée de force par un fougueux capitaine du roi… Cette adaptation du roman de Théophile Gautier Mademoiselle de Maupin est l’unique film d’aventures de Mauro Bolognini. Cette histoire, qui évoque quelque peu le Chevalier d’Eon, est un divertissement léger et assez plaisant à condition de faire preuve d’imagination : aucun effort n’ayant été fait pour travestir un tant soit peu la belle Catherine Spaak en homme ou même en jeune garçon efféminé, on se demande par quel mécanisme mental les autres personnages peuvent ne pas voir qu’il s’agit d’une femme (l’habit était certes plus important à cette époque qu’aujourd’hui, la robe était certainement un élément indissociable de la féminité et inversement, les perruques gênaient-elles à l’identification des sexes ?) Toutes ces réflexions intérieures nous font perdre un peu le fil de l’histoire qui, fort heureusement, n’est guère complexe. Robert Hossein, auréolé du succès d’Angélique Marquise des anges, était un choix sans doute assez facile pour le rôle du séducteur plein de bravoure mais semble ne s’être investi qu’assez mollement dans ce personnage assez pataud. Le Chevalier de Maupin est le premier film en couleurs de Bolognini et l’image est très belle ; le meilleur du film se situe certainement là.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Catherine Spaak, Robert Hossein, Tomas Milian
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Remarques :
* Le film aurait eu quelques soucis avec la censure. Pourtant, et en cherchant bien, un seul plan semble pouvoir affoler les sens d’une personne émotive (Catherine Spaak, sortant du bain, vue nue de dos une fraction de seconde dans le reflet d’une flaque d’eau)…
* Le film est de toute évidence post-synchronisé, cela se sent.
* Catherine Spaak joue le rôle d’une mère supérieure dans un remake pour la télévision (RAI en Italie et TF1 en France) : Julie, chevalier de Maupin (2004) avec Sarah Biasini (la fille de Romy Schneider) dans le rôle principal.

Chevalier
Robert Hossein et Catherine Spaak déguisée en garçon dans Le Chevalier de Maupin (1967) de Mauro Bolognini

Le Chevalier de Maupin de Mauro Bolognini
Catherine Spaak déguisée en garçon (si!) et Tomas Milian dans Le Chevalier de Maupin (1967) de Mauro Bolognini

13 août 2014

Chair de poule (1963) de Julien Duvivier

Chair de pouleUn évadé, une station service restaurant isolée tenue par un couple dépareillé, un mari affable mais un peu trop âgé pour sa jeune et jolie femme… voilà qui rappelle singulièrement Le facteur sonne toujours deux fois. Pourtant Chair de poule est l’adaptation d’un roman de, non pas James Cain, mais James Hadley Chase (1). C’est l’avant-dernier film de Julien Duvivier, à une époque où il vivait mal les critiques des défenseurs de la Nouvelle Vague envers son cinéma (2). Cette histoire assez noire semble donc bien coller avec son état d’esprit car c’est la noirceur de l’âme humaine qui est ici mise au grand jour. Le moteur des personnages n’est pas l’attirance sexuelle mais le simple appât du gain et la droiture n’est pas récompensée, elle n’a ici pas droit de cité. La réalisation de Duvivier est sans faille, avec de nombreuses scènes fortes et une distribution très riche par la palette de personnages différents : même Jean Sorel, un choix assez critiqué, est ici parfait car sa prestance est justement en décalage total avec l’histoire. Dans le genre policier très noir, Chair de poule est une des plus belles réussites françaises des années soixante et il est vraiment injuste qu’il ait été si longtemps méprisé.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Robert Hossein, Jean Sorel, Catherine Rouvel, Georges Wilson, Lucien Raimbourg
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(1) L’écrivain James Hadley Chase a eu la fâcheuse tendance à s’inspirer un peu trop fortement des oeuvres de ses confrères. Il fut condamné plusieurs fois pour cette pratique. Le titre du roman ici adapté est « Come easy –- Go easy » paru en France dans la Série Noire sous le titre « Tirez la chevillette ! » (Gallimard Série noire n° 544, 1960, La Poche noire n° 139, 1971, Carré noir n° 71, 1972).
(2) Les critiques des Cahiers du Cinéma tiraient à boulets rouges sur les réalisateurs de ce qu’ils appelaient la « qualité française » : Julien Duvivier, Claude Autant-Lara, Henri Decoin, … Cette intransigeance mêlée de mépris a fortement marqué toute une génération de cinéphiles, bien au-delà de son époque puisque l’on peut en déceler encore quelques restes aujourd’hui. Avec le recul, on mesure mieux toutefois à quel point ce rejet catégorique était excessif et injuste.

Chair de Poule