23 février 2019

Il vigile (1960) de Luigi Zampa

Titre francisé : « L’Agent »

L'AgentOtello Celletti ne cherche pas à travailler : il ne veut qu’être motard de la police municipale. Il harcèle le maire et finit par se faire accepter grâce à son jeune fils. Désormais, il peut parader et prend son travail très au sérieux…
Tourné en 1960, Il vigile s’inscrit dans cette tendance si spécifique au cinéma italien à mêler habilement comédie et satire politique. C’est surtout la corruption qui est ici fustigée, une corruption qui touche les élus locaux mais aussi les personnes bien plus modestes : chacun à son niveau ment, trompe et contourne les lois. Le film dénonce aussi le travers des italiens qui consiste à tout attendre des pouvoirs publics. Comme on le voit, la satire n’est pas unilatérale, ce qui est souvent le cas chez Zampa. Le scénario écrit par Rodolfo Sonego et Luigi Zampa se déroule sans temps mort et Sordi s’en donne à cœur joie. Il fallait un tel acteur, capable de tout faire, pour assurer la réussite du film. Il vigile connut un certain succès, en Italie du moins puisque le film n’est pas sorti en France.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Vittorio De Sica, Marisa Merlini, Riccardo Garrone, Sylva Koscina
Voir la fiche du film et la filmographie de Luigi Zampa sur le site IMDB.

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Remarque :
* Il vigile de Luigi Zampa a été récemment restauré par Sky et la Cineteca di Bologna. Le film n’ayant jamais fait l’objet d’une diffusion commerciale dans l’Hexagone, les spectateurs français ne l’ont découvert que lors de la rétrospective de la Cinémathèque française consacrée à Luigi Zampa début 2016.

Il Vigile
Mara Berni et Alberto Sordi dans L’Agent de Luigi Zampa.

7 septembre 2014

Les Anges sauvages (1966) de Roger Corman

Titre original : « The Wild Angels »

Les anges sauvagesA Los Angeles, Heavenly Blues (Peter Fonda) est le chef d’un gang de motards qui se nomment les Wild Angels. Ils partent en virée pour retrouver une de leurs motos volées. Une poursuite s’engage avec la police et un des leurs est gravement blessé…
Maitre de la série B, Roger Corman aborde ici le thème des mauvais garçons et des bandes à motos de style Hells Angels. Il nous les montre de façon brute, sans les caricaturer ni les juger, avec leur colifichets nazis et leurs aspirations confuses. Ils recherchent essentiellement une sensation de liberté et refusent toutes les règles ce qui leur permet de donner libre cours à une violence assez sauvage. Roger Corman réussit bien la première moitié de son film mais sombre ensuite dans de longues scènes de beuveries sans intérêt. On remarque la présence de Nancy Sinatra, juste à l’époque de la sortie du futur tube planétaire These Boots Are Made for Walkin’. Mais c’est bien entendu l’image de Peter Fonda sur sa Harley Davidson qui est la plus frappante, trois ans avant Easy Rider où il réincarnera de nouveau cette soif de liberté, dans un esprit fort différent toutefois.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Peter Fonda, Nancy Sinatra, Bruce Dern
Voir la fiche du film et la filmographie de Roger Corman sur le site IMDB.

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Les Anges sauvages (The Wild Angels)Peter Fonda, Nancy Sinatra, Buck Taylor, Gayle Hunnicutt, Marc Cavell et Bruce Dern (casque blanc)
dans Les Anges sauvages (The Wild Angels) de Roger Corman.

Les Anges sauvages (The Wild Angels)Roger Corman, Peter Fonda et Peter Bogdanovich (assistant-réalisateur non crédité)
sur le tournage de Les Anges sauvages (The Wild Angels) de Roger Corman.

18 mars 2013

L’Équipée sauvage (1953) de Laslo Benedek

Titre original : « The Wild One »
Autre titre (Belgique) : « Le gang descend sur la ville »

L'equipée sauvageUne bande de jeunes motards roule à toute allure sur les routes, perturbent une compétition de course de motos et arrivent dans une petite ville où l’un d’entre eux est renversé par un vieil homme en voiture. Ils restent sur place et la tension monte… A défaut d’être un grand film, L’Équipée sauvage est un film qui eut une grande influence sociétale. Il a établi durablement l’image du blouson noir et celle du rebelle. L’histoire est adaptée d’un roman de Frank Rooney qui est basé sur un fait réel (1). Le film oppose assez maladroitement le mal de vivre de la jeunesse à une population locale rétrograde pour ensuite développer un aspect mélodramatique trop appuyé et finir sur une note de tolérance bienveillante. C’est vraiment Marlon Brando qui donne au film toute sa force, absolument superbe dans ce personnage de rebelle, placide et déterminé, avec cette façon de laisser poindre sous la carapace une certaine fragilité. Plus qu’un personnage, Brando a créé un icone.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Marlon Brando, Mary Murphy, Robert Keith, Lee Marvin, Jay C. Flippen
Voir la fiche du film et la filmographie de Laslo Benedek sur le site IMDB.

Remarques :
L'equipée sauvage* Une légende voudrait que John Lennon ait choisi le nom de son groupe d’après le nom de la bande adverse dans L’Équipée sauvage : the Beetles. Cette légende a toutefois toutes les chances d’être fausse. Le film a d’ailleurs été interdit pendant 13 ans au Royaume Uni où il n’est sorti qu’en 1967.
* En dehors de L’Équipée sauvage et de La Mort d’un commis voyageur (1951) (d’après Arthur Miller), Laslo Benedek, scénariste et monteur d’origine hongroise, n’a pas vraiment réalisé de films notables.

(1) The Cyclists Raid, court roman de Frank Rooney, est basé sur des incidents qui eurent lieu le 4 juillet 1947 à Hollister en Californie. Les festivités et les courses organisées ce jour-là attirèrent près de 4000 motards dans une petite ville qui ne comptaient guère plus d’habitants. Les quelques bars furent envahis, les motards éméchés parcourant bruyamment la ville sans qu’il y ait toutefois de réelles violences. Assez mineurs, ces incidents furent montés en épingle par la presse (locale et nationale) mais furent bien moins dramatiques que ceux du film de Laslo Benedek.

8 février 2012

Electra Glide in Blue (1973) de James William Guercio

Titre français parfois utilisé : « Dérapage contrôlé »

Electra Glide in BlueMotard de la police routière de l’Arizona, John Wintergreen rêve de devenir détective. Quand un vieil homme se suicide dans une cabane isolée, il voit là l’occasion de se distinguer et déclare contre tous qu’il s’agit d’un meurtre. Un inspecteur de la Criminelle lui donne raison et le prend comme acolyte… Electra Glide in Blue est un film qui fut mal reçu à sa sortie, notamment à Cannes où il a été présenté. Il faut dire que le propos de James William Guercio, plus connu comme musicien et producteur (1), est un peu difficile à cerner : il renvoie dos à dos la communauté hippie, qu’il montre soit comme vivant dans la fange soit tirant de bons profits du trafic de drogue, et les policiers qu’il montre comme corrompus ou incapables. Ce type de propos désenchanté plaît beaucoup plus aujourd’hui et Electra Glide in Blue est aujourd’hui souvent considéré comme un film important montrant le déclin d’une certaine Amérique. Le fait qu’il ait été très peu exploité en France contribue à lui donner de l’attrait et un début de statut de film-culte… L’ensemble est toutefois confus et quelque peu décousu. Le fait qu’il s’amuse à retourner certaines situations de Easy Rider n’arrange pas les choses. En grand admirateur de John Ford, James William Guercio donne une atmosphère de western moderne à son film et tourne à Monument Valley. Il a parfaitement su contrecarrer son manque d’expérience en s’entourant de grands professionnels ce qui permet à la photographie d’être assez belle.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Robert Blake, Billy Green Bush, Mitch Ryan, Jeannine Riley, Elisha Cook Jr.
Voir la fiche du film et la filmographie de James William Guercio sur le site IMDB.

Remarques :
(1) James William Guercio fut guitariste, notamment avec Frank Zappa, puis producteur de Blood Sweat & Tears et du groupe Chicago. On retrouve d’ailleurs plusieurs membres de Chicago : Peter Cetera (Bob Zemko), Lee Loughnane (le hippie avec les cochons), Walter Parazaider (Loose Lips), Terry Kath (le tueur). A noter aussi, au sein de la communauté hippie, un figurant du nom de Nick Nolte.