21 décembre 2022

La Déesse agenouillée (1947) de Roberto Gavaldón

Titre original : « La diosa arrodillada »

La Déesse agenouillée (La diosa arrodillada)Pour célébrer son anniversaire de mariage, Antonio, un riche aristocrate, organise une fête au cours de laquelle il offre à son épouse Elena la statue d’une femme nue agenouillée dont le modèle se trouve être sa maîtresse…
La Déesse agenouillée est un film mexicain réalisé par Roberto Gavaldón. Cet ancien acteur, qui a fait ses armes à Hollywood comme assistant de Jack Conway, est l’un des principaux cinéastes du cinéma mexicain. Sa filmographie est qualifiée d’inégale et il reste méconnu en dehors de son pays. Il est ici plutôt au début de sa carrière de réalisateur et le film surprend surtout par sa liberté de ton, à une époque dominée par le puritanisme. Son personnage central est en effet un homme tiraillé entre la raison et le désir. María Félix est d’une grande sensualité, elle évoque les grandes icônes comme Rita Hayworth et surtout Ava Gardner. Dans les commentaires actuels sur ce film, Roberto Gavaldón est souvent rapproché de Luis Buñuel : s’il y a effectivement des points communs, le thème du désir irrépressible notamment, il y a toutefois une grande différence sur le plan de l’histoire qui est ici très simple, évoquant même un roman-photo. La Déesse agenouillée n’en est pas moins un film à découvrir. Il eut un très grand succès au Mexique à sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: María Félix, Arturo de Córdova, Rosario Granados, Fortunio Bonanova
Voir la fiche du film et la filmographie de Roberto Gavaldón sur le site IMDB.

La Déesse agenouillée (La diosa arrodillada)Arturo de Córdova dans La Déesse agenouillée (La diosa arrodillada) de Roberto Gavaldón.

La Déesse agenouillée (La diosa arrodillada)María Félix, Rosario Granados, Arturo de Córdova et Rafael Alcayde
dans La Déesse agenouillée (La diosa arrodillada) de Roberto Gavaldón.

8 août 2017

La fièvre monte à El Pao (1959) de Luis Buñuel

La Fièvre monte à El PaoUne île, appartenant à une dictature (fictive) d’Amérique Centrale, reçoit tous les prisonniers politiques et de droit-commun du pays. Le gouverneur est assassiné en plein discours. Ramón Vázquez, son secrétaire, aux idées libérales, le remplace temporairement… C’est Gérard Philipe qui a prié Buñuel d’accepter d’adapter ce roman d’Henri Castillou, La fièvre monte à El Pao. L’histoire de cet homme en proie aux contradictions entre ses convictions et l’exercice du pouvoir avait tout pour séduire l’acteur (qui, rappelons-le, était proche du Parti Communiste). Buñuel semble avoir été moins motivé : sa réalisation est certes sans défaut, mais sans fulgurances non plus (1). La critique des dictatures qui fleurissaient alors, ces libérateurs qui se transforment en despotes, se retrouve mêlée avec une histoire sentimentale, relevée par la sensualité de María Félix. Mais, l’atout du film reste la performance de Gérard Philipe : il apparaît tout d’abord peu crédible physiquement dans son rôle mais, en grand acteur qu’il est, nous fait rapidement oublier cette sensation. Sa prestation est remarquable. La fièvre monte à El Pao sera hélas son dernier film : quelques mois après la fin du tournage, il sera emporté par un cancer fulgurant du foie, à l’âge de 36 ans.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Philipe, María Félix, Jean Servais
Voir la fiche du film et la filmographie de Luis Buñuel sur le site IMDB.

Voir les autres films de Luis Buñuel chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Luis Buñuel
Voir les livres sur Gérard Philipe

(1) Bunuel a déclaré par la suite qu’il n’aimait pas La fièvre monte à El Pao et, depuis, le film traîne une mauvaise réputation. Elle est assez injustifiée ou, du moins, excessive.

La fièvre monte à El Pao
Gérard Philipe et María Félix dans La Fièvre monte à El Pao de Luis Buñuel.

La Fièvre monte à El Pao
Jean Servais et María Félix dans La Fièvre monte à El Pao de Luis Buñuel.

16 janvier 2016

Messaline (1951) de Carmine Gallone

Titre original : « Messalina »

MessalineMariée à l’empereur Claude, l’impératrice Messaline ne cesse d’intriguer en coulisses et collectionne les amants qu’elle n’hésite pas à faire tuer s’ils deviennent gênants… Carmine Gallone est un cinéaste italien prolifique dont certains films furent des piliers du cinéma fasciste, tel son fameux Scipion l’Africain (1937). Il revient au péplum(1) avec ce Messaline, une production italo-franco-espagnole de l’Après-guerre, film moins chargé d’idéologie. La distribution est aussi cosmopolite que la production puisqu’aux côtés des acteurs italiens, on note la présence de plusieurs acteurs français et le premier rôle est assez brillamment tenu par la grande star mexicaine Maria Félix. L’histoire est hélas assez répétitive et l’on se lasse rapidement des intrigues politiques et amoureuses de la belle impératrice. Une longue séquence reconstitue le grand spectacle des jeux du cirque avec combats de gladiateurs et courses de chevaux. Le film connut un grand succès en Italie à sa sortie.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: María Félix, Georges Marchal, Memo Benassi, Jean Tissier, Jean Chevrier, Michel Vitold
Voir la fiche du film et la filmographie de Carmine Gallone sur le site IMDB.

(1) A noter, qu’en 1951, le mot « péplum » n’était pas encore utilisé. Il apparaitra peu après, les années cinquante étant la grande décennie du péplum.

Messaline
María Félix est l’impératrice Messaline dans le film de Carmine Gallone.

Voir aussi :
Messaline (Messalina Venere imperatrice) de Vittorio Cottafavi (1960).

27 septembre 2013

French Cancan (1954) de Jean Renoir

French CancanParis, à la fin du XIXe siècle : Malgré ses revers de fortune, le directeur de cabaret Henri Danglard est constamment à la recherche de nouveaux talents. En voyant une jeune blanchisseuse, Nini, danser dans un café populaire, il a l’idée de monter un nouveau grand numéro basé sur une danse ancienne, le cancan… Pour son retour en France après 15 ans d’absence, Jean Renoir a voulu réaliser un film « dans un esprit très français ». Il renoue avec le Montmartre de son enfance avec cette histoire qui retrace la création du cabaret le Moulin Rouge. French Cancan Le projet était initialement destiné à Yves Allégret mais Renoir l’a entièrement réécrit. French Cancan fait l’apologie de la vie d’artiste, la prééminence de la création sur la richesse matérielle. Le scénario montre un très bel équilibre, sans excès de sentimentalisme ou de mélodrame, d’une belle sobriété. Tourné dans un Technicolor flamboyant, French Cancan est aussi une grande féérie de couleurs qui trouve son apothéose dans la scène finale, un cancan grandiose et étourdissant d’une dizaine de minutes.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Françoise Arnoul, María Félix, Philippe Clay, Jean-Roger Caussimon, Giani Esposito
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Renoir sur le site IMDB.

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Remarques :
* On remarque la présence du jeune Michel Piccoli (le capitaine Valorgueil), d’Edith Piaf, de Patachou, de Claude Berri (un jeune homme à l’inauguration) et de… France Roche (Béatrice).
* Anna Amendola, la chanteuse de La Complainte de la butte, est doublée par Cora Vaucaire.