13 juillet 2024

The Creator (2023) de Gareth Edwards

The CreatorEn 2065, l’armée américaine cherche à débusquer le « cerveau » d’une intelligence artificielle qui a lancé une ogive nucléaire sur Los Angeles, dix ans plus tôt. Son repaire est dans l’immense Nouvelle Asie dont les habitants cohabitent avec une abondante population de robots à face humaine très coopératifs, les « simulants ». Soldat américain infiltré en Asie, Joshua est séparé de sa femme Maya au cours d’un assaut…
The Creator est un blockbuster américain co-écrit et réalisé par Gareth Edwards, connu pour avoir réalisé Rogue One : A Star Wars Story. Si le film se laisse regarder sans déplaisir, ce n’est pas grâce à son scénario, qui n’est pas vraiment remarquable, mais plutôt grâce à la qualité de sa réalisation. Comme pratiquement tous les films du genre de science-fiction cyberpunk, The Creator montre une influence de Blade Runner mais il est loin d’avoir la profondeur de ce dernier. Sur le plan émotionnel, l’ensemble laisse froid. Visuellement, il est plus convaincant, utilisant l’esthétisme de décors naturels thaïlandais. Les effets spéciaux sont bien intégrés et réussis, à commencer par les robots avec leur trou béant en travers de la tête. Les scènes d’action sont prenantes. Le résultat visuel est d’autant plus notable qu’il a été atteint avec un budget modéré (pour un blockbuster). Visuellement plaisant à défaut de plus.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John David Washington, Madeleine Yuna Voyles, Gemma Chan, Allison Janney, Ken Watanabe
Voir la fiche du film et la filmographie de Gareth Edwards sur le site IMDB.
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John David Washington dans The Creator de Gareth Edwards.
Madeleine Yuna Voyles dans The Creator de Gareth Edwards.

25 avril 2024

Ghost in the Shell (2017) de Rupert Sanders

Ghost in the ShellDans un avenir pas si lointain, le major Mira Killian est unique en son genre : cette jeune femme a été sauvée d’un terrible accident en transférant son cerveau dans un corps synthétique aux capacités cybernétiques. À la suite de l’opération, elle a tout oublié de son passé. Elle appartient maintenant à une unité d’élite antiterroriste, la section 9. Lorsque sévit une menace d’un nouveau genre, capable de pirater et de contrôler les esprits, Mira s’avère être la seule à pouvoir la combattre…
Ghost in the Shell est un film de science-fiction américain réalisé par Rupert Sanders. Bien qu’il en reprenne certaines scènes presqu’à l’identique, ce n’est pas un remake en images réelles du mythique film d’animation de 1995 Ghost in the Shell signé Mamorou Oshii. Il s’agit plutôt d’une nouvelle adaptation du manga de Masamune Shirow, publié en 1989. Le fait que le film soit américain a de quoi dérouter même si la distribution internationale permet d’en atténuer le marquage. Mais la différence la plus notable est plutôt dans le propos : l’héroïne ne s’interroge plus sur sa part d’humanité qui lui reste, elle s’interroge plus simplement sur ses origines et sur le sort de ses parents annoncés comme étant morts dans l’accident. Le film en devient plus banal et n’a pas la personnalité de son modèle. La réalisation est toutefois impeccable, sans que les décors soient mémorables (hormis par l’excès d’hologrammes géants), mais avec de bons effets spéciaux. Scarlett Johansson fait une bonne interprétation, l’actrice ayant accepté d’incarner un personnage déterminé, mais peu avenant, qui parait un peu bas de plafond avec sa démarche rustaude. Tout paraît moyen dans cette nouvelle adaptation qui se regarde sans déplaisir mais sans marquer les esprits. Le film fut plutôt un échec et les projets de suite restèrent sans lendemain.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Scarlett Johansson, Pilou Asbæk, Takeshi Kitano, Juliette Binoche, Michael Pitt
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Scarlett Johansson dans Ghost in the Shell de Rupert Sanders.
Scarlett Johansson dans Ghost in the Shell de Rupert Sanders.
La mégapole de Ghost in the Shell de Rupert Sanders.

23 avril 2024

Ghost in the Shell (1995) de Mamoru Oshii

Titre original : « Kôkaku kidôtai »

Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai)Dans le Japon de 2029, le major Motoko Kusunagi, une femme cyborg ultra-perfectionnée, a pour mission de démasquer un mystérieux hacker qui se fait appeler Puppet Master. Elle va chercher à pénétrer l’un des corps du hacker pour analyser son « ghost » (sa conscience, son âme) …
Ghost in the Shell est un film d’animation de Mamoru Oshii, adaptation cinématographique du manga homonyme de Masamune Shirow, paru en 1989. C’est l’un des films majeurs dans le courant de la science-fiction cyberpunk. Mêlant animation traditionnelle par celluloïd et images d’ordinateur, il a marqué les esprits à son époque, tant par son contenu que par sa forme. Hélas, vu aujourd’hui, la prouesse technique n’est plus remarquable, loin de là : le film ressemble plus à un comix animé. Mais il reste la richesse des dessins avec mêmes des scènes particulièrement belles. La mégapole futuriste évoque celle de Blade Runner avec des espaces de beauté. L’animation est rudimentaire et les ajouts en CGI manquent parfois de résolution. Le contenu, en revanche, garde toutes ses qualités aujourd’hui. L’intrigue est un peu complexe mais le propos a une profondeur inattendue et une indéniable portée philosophique. Les cogitations intérieures de l’héroïne renvoient en effet à la question de la définition de l’humanité, ce qui caractérise un être humain. Le film n’a pas connu un grand succès à sa sortie mais a acquis ensuite une solide réputation. Il a influencé de nombreux films ultérieurs, le premier qui vient à l’esprit est bien entendu Matrix.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
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Voir les livres sur Mamoru Oshii

Remarque :
* La version doublée en anglais est épouvantable (la voix de l’héroïne est insupportable). En l’absence de la version japonaise, la version doublée en français m’a semblé préférable.

Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.
Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.

Remake :
Ghost in the Shell 2.0 (2008) de Mamoru Oshii, identique à l’original si ce n’est que l’animation traditionnelle a été numérisée pour pouvoir refaire certaines scènes en images de synthèse.

Suite (qui n’en est pas une) :
Ghost in the Shell 2 : Innocence (2004) de Mamoru Oshii

Autres adaptations du manga :
Ghost in the Shell: The New Movie de Kazuya Nomura (2015) film d’animation
Ghost in the Shell (2017) de l’américain Ruper Sanders avec Scarlett Johansson (en prises de vue réelles).

Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.
Ghost in the Shell (Kôkaku kidôtai) de Mamoru Oshii.

James Cameron l’a décrit comme « vrai premier film d’animation pour adulte à atteindre un niveau d’excellence littéraire et visuel ».

2 juin 2019

Akira (1988) de Katsuhiro Ôtomo

AkiraEn 2019, soit trente-et-un ans après la Troisième Guerre mondiale de 1988, Tokyo est une mégapole gangrénée par la délinquance et le terrorisme. Un jeune motard, membre d’un gang, a un accident en tentant d’éviter un étrange petit garçon avec un visage de vieillard. Sous ses yeux, il est récupéré par l’armée qui l’emmène également…
En 1988, Katsuhiro Ôtomo adapte son manga Akira au grand écran, permettant ainsi au public occidental de découvrir l’anime japonaise. Son film a bénéficié d’un gros budget et sa réalisation paraît irréprochable, même trente ans après. L’animation est fluide et le dessin soigné, dans un style où l’on sent l’influence de Moebius. L’histoire est complexe, sur le thème des superpouvoirs avec une incursion sur la notion de Dieu. Malgré cela, l’histoire n’est pas toujours passionnante, il faut bien l’avouer. En revanche, l’univers créé est bien plus intéressant, s’inscrivant dans le genre cyberpunk post-apocalyptique, que l’on peut même trouver visionnaire par certains aspects. Le découpage est d’une grande perfection et l’ampleur de certaines scènes est admirable. Le son a été très travaillé. Akira est ainsi assez universellement considéré comme un film majeur à la fois dans la science fiction et dans l’animation japonaise. Il a aussi influencé bon nombre de créateurs.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
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Remarque :
* Le film n’est sorti en France qu’en 1991.

Akira

Akira

Akira
Akira de Katsuhiro Ôtomo.

6 mars 2017

Matrix (1999) de Wachowski Brothers

Titre original : « The Matrix »

MatrixUn jeune programmeur, hacker à ses heures sous le pseudonyme de Neo, est contacté via son ordinateur par de mystérieux correspondants. Ils lui font découvrir que le monde dans lequel il vit n’est qu’un monde virtuel où les êtres humains sont gardés sous contrôle… Film marquant de science-fiction, Matrix reprend l’un des thèmes majeurs de la littérature de science-fiction cyberpunk, à savoir celui d’un contrôle social par la création d’un simulacre du réel. L’idée est finalement proche de l’allégorie de la caverne de Platon et constitue un point de départ à de multiples développements philosophiques : notre rapport à la réalité, à la machine et à l’intelligence artificielle, la définition de la vérité, de la raison, de la liberté. C’est le propre de la meilleure science-fiction de pouvoir ainsi être une base de réflexion assez vertigineuse. L’apparence extérieure reste celle d’un film d’action avec des effets spéciaux très remarqués (le fameux « bullet time ») et des combats parfois un peu longuets mais l’ensemble est remarquablement bien dosé grâce à sa richesse de contenu. Les deux suites seront moins intéressantes avec un scénario alambiqué dont la principale fonction semble être de servir de prétexte à une surenchère d’effets spéciaux.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Keanu Reeves, Laurence Fishburne, Carrie-Anne Moss, Hugo Weaving, Joe Pantoliano, Marcus Chong
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Remarques :
* L’effet « Bullet Time » (qui consiste à faire tourner la caméra autour d’un personnage immobile ou au ralenti) a été utilisée en premier par Michel Gondry en 1995 dans un clip des Rolling Stones puis dans une publicité pour une grande marque de vodka. Au cinéma, la première utilisation est dans Lost In Space de Stephen Hopkins (1998). La technique utilise une batterie d’appareils photos disposés autour du personnage qui sont déclenchés soit en même temps (personnage immobile), soit avec un léger décalage temporel (personnage au ralenti). L’effet est un peu obsolète aujourd’hui où l’on préfère souvent tout recréer en 3D.

* A sa sortie, le film était signé par les Wachowski Brothers. Aujourd’hui, il faut dire  sisters  puisque Larry est devenu Lana (officiel en 2010) et Andy est devenu Lilly (en 2016) à la suite de changements d’identité de genre.

* Trilogie :
The Matrix (1999)
The Matrix Reloaded (2003)
The Matrix Revolutions (2003)

Matrix
Matrix
Carrie-Anne Moss et Keanu Reeves dans Matrix des Wachowski Brothers.